Lecture débutée l'été 2017... reprise en novembre 2019...
Une très belle double réflexion sur la beauté de l'art et de la photographie, pour rendre compte de "notre "humanité et la rendre acceptable!!...
Joseph, le personnage narrateur... nous faisons sa connaissance , au début
de l'histoire, il a quinze ans, il vit sans le 14e parisien, dans une famille distante , absente, entre un père-fantôme, et une mère silencieuse, peu affectueuse...Personne chez lui ne se tracasse de l'adolescent; un jour, par hasard, il tombe sur Sandor, un hongrois exilé, qui lui demande de l'aider à transporter un piano... Ainsi, il trouvera une famille d'adoption, dans
un groupe d'amis artistes, tous exilés, dont certains venant de l'ancien empire austro-hongrois...un autre peintre, d'origine cubaine !
Le récit va alterner entre la jeunesse, le passé de Joseph et son présent, quarante ans plus tard, où il décide de partir en Hongrie, sur les pas de la vie de ses anciens amis de son adolescence...
Il se remémore tous les moments de complicité avec eux, la chaleur de ce foyer d'exilés d'artistes bohèmes, qui lui ont réchauffé le coeur et offert un milieu culturel très vivant, ainsi qu'une ouverture sur le monde, extraordinaire....
"une fois de plus, immergé dans un lieu qui respirait la beauté et l'harmonie, j'étais envahi par une sensation de paix. Et, avec elle, par l'intuition encore vague que cette beauté était la seule chose que nous avions pour supporter l'existence, la seule fenêtre ouverte de notre prison. "(p. 73)
De nombreux éléments sur l'Histoire de l'empire austro-hongrois..ainsi que
sur l'histoire de l'art et plus particulièrement celle des artistes photographes, fascinant l'un des amis de cette cité des artistes, Sandor, qui ne voit que par l'art photographique et par la Hongrie, son pays...
"-Tu sais qu'à Vienne, au début du siècle, ce sont les juifs qui encourageaient les arts, qui étaient à la fois le public et les vrais mécènes ? Les bons bourgeois juifs assimilés. Certains avaient même oublié qu'ils l'étaient. Et parmi eux, il y avait tous ces musiciens et ces dramaturges, ces artistes extraordinaires !
Schnitzler, Strauss, Malher et le plus lucide de tous, Zweig ! Sans eux, sans nous, rien de tout cela n'aurait existé. La Vienne à nulle autre pareille, notre Vienne... s'agissant de
Johann Strauss, aussitôt après l'Anschluss, les nazis ont fait disparaître le certificat de baptême
de ses grands-parents pour effacer le fait que la famille avait été juive et s'était convertie, car Hitler aimait trop la valse ! " (p. 62)
Joseph, 40 années plus tard, rend hommage à ses amis d'exil, qui par la richesse de leur culture, de leur vécu, de leur vive affection l'auront construit, et l'auront aidé à grandir, à insuffler des solides lumières dans sa future vie d'adulte !
Ce texte a d'indéniables qualités, mais j'ai vraiment eu du mal à vraiment
m'immerger dans le récit, alors que j'avais été littéralement emportée par un autre roman de
Patricia Reznikov, "
La Transcendante"...Je reste prudente dans mes ressentis, car il s'agit fréquemment d'état d'esprit plus ou moins disponible , à un moment donné!!...Une nouvelle relecture... ultérieure... m'apportera sans doute un regard autre, plus dynamique !....