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EAN : 9782226398949
336 pages
Albin Michel (23/08/2017)
3.69/5   34 notes
Résumé :
En 1977, Joseph a quinze ans et tente de fuir une famille où règnent le silence et l’incompréhension. Accueilli dans la maison de l’Impasse des artistes, près du Parc Montsouris à Paris, il trouve sa place dans une tribu d’originaux, tous exilés au passé douloureux : Sergueï, le vieux Russe blanc, Magda, la Viennoise rescapée de la guerre, Angel, le peintre cubain, et la mystérieuse Dorika, sur lesquels veille Sándor, un Hongrois caractériel et généreux, obsédé de p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Lecture débutée l'été 2017... reprise en novembre 2019...

Une très belle double réflexion sur la beauté de l'art et de la photographie, pour rendre compte de "notre "humanité et la rendre acceptable!!...

Joseph, le personnage narrateur... nous faisons sa connaissance , au début
de l'histoire, il a quinze ans, il vit sans le 14e parisien, dans une famille distante , absente, entre un père-fantôme, et une mère silencieuse, peu affectueuse...Personne chez lui ne se tracasse de l'adolescent; un jour, par hasard, il tombe sur Sandor, un hongrois exilé, qui lui demande de l'aider à transporter un piano... Ainsi, il trouvera une famille d'adoption, dans
un groupe d'amis artistes, tous exilés, dont certains venant de l'ancien empire austro-hongrois...un autre peintre, d'origine cubaine !

Le récit va alterner entre la jeunesse, le passé de Joseph et son présent, quarante ans plus tard, où il décide de partir en Hongrie, sur les pas de la vie de ses anciens amis de son adolescence...
Il se remémore tous les moments de complicité avec eux, la chaleur de ce foyer d'exilés d'artistes bohèmes, qui lui ont réchauffé le coeur et offert un milieu culturel très vivant, ainsi qu'une ouverture sur le monde, extraordinaire....

"une fois de plus, immergé dans un lieu qui respirait la beauté et l'harmonie, j'étais envahi par une sensation de paix. Et, avec elle, par l'intuition encore vague que cette beauté était la seule chose que nous avions pour supporter l'existence, la seule fenêtre ouverte de notre prison. "(p. 73)

De nombreux éléments sur l'Histoire de l'empire austro-hongrois..ainsi que
sur l'histoire de l'art et plus particulièrement celle des artistes photographes, fascinant l'un des amis de cette cité des artistes, Sandor, qui ne voit que par l'art photographique et par la Hongrie, son pays...

"-Tu sais qu'à Vienne, au début du siècle, ce sont les juifs qui encourageaient les arts, qui étaient à la fois le public et les vrais mécènes ? Les bons bourgeois juifs assimilés. Certains avaient même oublié qu'ils l'étaient. Et parmi eux, il y avait tous ces musiciens et ces dramaturges, ces artistes extraordinaires ! Schnitzler, Strauss, Malher et le plus lucide de tous, Zweig ! Sans eux, sans nous, rien de tout cela n'aurait existé. La Vienne à nulle autre pareille, notre Vienne... s'agissant de Johann Strauss, aussitôt après l'Anschluss, les nazis ont fait disparaître le certificat de baptême
de ses grands-parents pour effacer le fait que la famille avait été juive et s'était convertie, car Hitler aimait trop la valse ! " (p. 62)

Joseph, 40 années plus tard, rend hommage à ses amis d'exil, qui par la richesse de leur culture, de leur vécu, de leur vive affection l'auront construit, et l'auront aidé à grandir, à insuffler des solides lumières dans sa future vie d'adulte !

Ce texte a d'indéniables qualités, mais j'ai vraiment eu du mal à vraiment
m'immerger dans le récit, alors que j'avais été littéralement emportée par un autre roman de Patricia Reznikov, "La Transcendante"...Je reste prudente dans mes ressentis, car il s'agit fréquemment d'état d'esprit plus ou moins disponible , à un moment donné!!...Une nouvelle relecture... ultérieure... m'apportera sans doute un regard autre, plus dynamique !....
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Je m'étais engagée auprès de Babelio à lire le songe du photographe pour participer à « l'effort de guerre » de critiquer toute la rentrée littéraire. J'avais jeté mon dévolu sur ce roman car le thème central (l'exil) m'intéressait.

Cependant, tels les exilés de ce livre pris entre la nostalgie de leur enfance à l'Est et la réalité de leur vie actuelle à Paris, telle la construction du livre rythmée par l'alternance entre deux espaces-temps, mon avis sur ce livre est partagé.

D'un côté, j'ai particulièrement apprécié les chapitres où Joseph, adolescent de 15 ans négligé par sa famille, trouve ses repères et un refuge affectif auprès de plusieurs exilés. Les récits des traumas vécus par les uns et les autres durant, notamment, la seconde guerre mondiale étaient d'une grande intensité.

J'ai également apprécié entendre dans la bouche de Sandor toutes les réflexions sur la photographie et son rôle pour la postérité.

Par contre, j'ai ressenti de l'ennui dans la partie du récit où Joseph, devenu adulte, visite avec une nostalgie appuyée, les lieux où ont vécu ses anciens amis. J'ai trouvé les descriptions de son parcours assez pesantes, (noms de rues, descriptions de bâtiments, au besoin rappel de l'historique du bâtiment, …..). Il me semble que la leçon d'histoire, la visite guidée des lieux a pris le pas sur l'oeuvre romanesque. Et que dire du plaidoyer final sur l'oeuvre de Roland Barthes et son rapport à la photographie.

Il s'agit pourtant d'un très bon livre, l'écriture est fluide et simple, l'auteure fait preuve d'érudition. Je suis certaine que le songe du photographe ne manquera pas de ravir les férus d'histoire contemporaine et les milieux littéraires parisiens.
Cependant, je dois avouer qu'il n'a pas su toucher mon coeur de provinciale.
Là où le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia m'avait transportée, le songe du photographe m'a laissée à quai.

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Le sujet est intéressant et émouvant, les personnages chaleureux bien qu'un peu caricaturaux, et l'écriture agréable. Et pourtant, le caractère conventionnel de cette leçon nostalgique de l'histoire hongroise, de ces rendez-vous ratés avec un passé qui n'existe plus, si ce n'est par l'intermédiaire d'anciennes photographies, ont quelque peu bridé mon enthousiasme. J'ai pourtant beaucoup aimé cette place faite à la photographie, témoin du temps qui passe et de la versatilité des hommes . Elle sauvera sans doute dans ma mémoire ce livre, qui me donne envie de revoir d'un oeil différent les photos d'August Sander.
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Joseph est lycéen, adolescent quelque peu solitaire, aux parents plutôt absents voire indifférents...
Un jour de pluie, il aide un homme a déménager un piano... Celui ci l'invite à boire un verre et c'est ainsi qu'il va devenir membre à part entière de cette pétillante communauté d'artistes cosmopolite et déjantée de la maison bleue... Chacun va l'adopter à sa manière et lui raconter les douloureux parcours de leur vie...
En effet, Angel est cubain, Magda viennoise, Serguei russe, la belle Dorika mysterieuse et Sándor, hongrois... Tous ont vécu guerre, persécution, peur, drame et deuil...
Parmi eux, Joseph se sent vivant et s'initie à la gastronomie et la photographie d'Europe de l'Est...
De ces histoires marquantes Joseph gardera un souvenir précis et une trentaine d'années plus tard partira à la découverte de tous ces lieux... recherchant également la trace de son amour de jeunesse.

Un roman foisonnant de personnages écorchés vifs, profondément humains qui livre au lecteur tout un pan de l'histoire du XXème siècle en l'Europe...
Un beau récit initiatique avec ces histoires tragiques, d'exil, de renoncement et de survivance... et d'amour avec en filigrane le sens de la photographie, l'amour du portrait, la nostalgie du passé...
L'écriture est belle, riche en détails, d'un rythme soutenu...
C'est un hymne à la culture, à la liberté et à la photographie, un hommage à Sander et Kertész.
Magnifique moment de lecture...
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Un roman délicat et poétique mais terriblement mélancolique. L'histoire de Joseph, un jeune garçon à la dérive, dans une famille qui ne fait pas attention à lui et qui cache une part très sombre d'indifférence. Il a quinze ans dans les années 70 et va rencontrer fortuitement Sandor, un vieil Hongrois exilé et trouver chez lui un refuge à sa misérable vie. L'on voit alors évoluer en parallèle des vies de réfugiés de guerre, immigrés à Paris pour fuir l'horreur du nazisme ou du communisme, l'horreur que les dirigeants de ce monde imposent souvent à leurs peuples... Et celle de Joseph, qui n'a connu aucun grand malheur mais jamais non plus de bonheur et dont la dérive est imminente. C'est une histoire de résilience. La générosité de ceux qui n'ont plus rien et qui ont donc tout à donner. La reconnaissance de celui qui leur doit tout, une seconde naissance grâce à une éducation de fortune faite d'amitié et d'initiation à l'art, tout particulièrement la photographie. Une oeuvre touchante. Les sauts dans le temps entre la jeunesse de Joseph et le monde contemporain sont assez pénibles et n'apportent pas un grand intérêt à l'intrigue. J'ai mis beaucoup de temps à rentrer dans le sujet (j'ai commencé le bouquin il y a deux mois, je me suis mise la pression sur la fin car, au vu du titre, je voulais l'offrir à mon oncle photographe que nous voyons pendant les vacances) mais c'est une lecture remplie de références qui donne envie d'en savoir plus sur l'époque en question, dans les pays de l'est. La réflexion sur la photographie, art intemporel et vecteur d'histoire, est également intéressante. À mon sens, moins celle sur la trahison obligatoire pour passer à l'âge adulte... Une lecture en demi-teinte donc, mais que j'ai apprécié tout de même.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
-Tu sais qu'à Vienne, au début du siècle, ce sont les juifs qui encourageaient les arts, qui étaient à la fois le public et les vrais mécènes ? Les bons bourgeois juifs assimilés. Certains avaient même oublié qu'ils l'étaient. Et parmi eux, il y avait tous ces musiciens et ces dramaturges, ces artistes extraordinaires ! Schnitzler, Strauss, Malher et le plus lucide de tous, Zweig ! Sans eux, sans nous, rien de tout cela n'aurait existé. La Vienne à nulle autre pareille, notre Vienne... s'agissant de Johann Strauss, aussitôt après l'Anschluss, les nazis ont fait disparaître le certificat de baptême de ses grands-parents pour effacer le fait que la famille avait été juive et s'était convertie, car Hitler aimait trop la valse ! (p. 62)
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-Sander a voulu faire des portraits de la société de son temps. Il a pensé que grâce à son inventaire quasi scientifique il pourrait exprimer l'essence de l'humain à une époque donnée et, à partir de là, montrer l'humanité universelle. Il a fait le portrait de l'avocat, de la bonne soeur, du médecin, d'enfants aveugles, de l'artiste de cirque, du chimiste, du député, du chef d'orchestre, de l'écrivain, du prêtre, de l'institutrice, du maréchal-ferrant, du boxeur, du peintre, du colporteur, du chômeur, de la serveuse, du lycéen, de la mendiante.
-Et il fait le portrait de victimes de persécutions...
-Exactement ! Comme si être persécuté était était une occupation comme une autre, un état comme un autre. Comme si un persécuté avait naturellement sa place dans la société allemande de son époque, et dans toute société de toute époque !
- Et tu trouves qu'il a tort ?
- Mais non, justement, il a tout à fait raison ! C'est ça, qui est incroyable, c'est qu'il a tout compris ! Dans toute société, à un moment ou à un autre, il y a les persécutés. Invariablement. C'est presque mathématique. Non seulement ses photos sont belles, mais elles sont vraies ! Plus vraies que la vérité même des gens qu'il a photographiés. (p. 89)
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[André Kertész ] Très grand photographe qui a influencé tous les autres, Brassaï, Henri Cartier-Bresson...Lui, c'est un poète, un sentimental, plein de tendresse. (...)
Sur son bureau était posé un cliché encadré [ "Tulipe mélancolique", 1937 ]. (...) C'était une nature morte, un simple vase cylindrique en verre qui contenait une unique tulipe, qui se penchait tellement bas qu'on aurait qu'elle allait tomber. Il s'en dégageait tant de simplicité et tant de tristesse, mais aussi tant de beauté, que je ne dis rien et levai les yeux vers Sandor. (p. 32)
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Tu sais quoi ? La vie est incompréhensible, mais il faut à toute force essayer de la comprendre.
- Oui? Et comment?
- En se disant que malgré son extraordinaire absurdité, elle a du sens. Tout est création, même l'horreur. Et tout est là pour nous permettre de réfléchir et d'avancer sur notre chemin , seul et avec les autres.
Magda se pencha soudain vers moi et mis son index sur mon front.
- Faire des expériences, même terribles, renaître de ses cendres, évoluer, voilà ce qu'il faut faire, mon Josef! La vie , c'est ça! Ce n'est pas autre chose.
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Je ne sais pourquoi cette table exerçait sur moi une véritable fascination. Etaient-ce les reflets lunaires dans les courbes d'argent du samovar et des différentes pièces, la pâleur aristocratique de la porcelaine ornée de treillis bleus rehaussés d'or ? La quiétude fantomatique qui soulignait l'absence ? Le fait que cette table semblait dressée pour l'éternité, sans personne pour s'y asseoir ? (p. 52)
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