Magie du verbe.
Idoménée revient vers son île ; tempête ; il jure aux dieux qu'il leur sacrifiera le premier être vu s'il survit ; il survit ; le premier vu est son fils. Tragédie grecque.
Eleazar. Ce n'est pas une tragédie grecque. C'est fin. le fil est enchevêtré car il est tissé de rêves notamment, qui n'ont rien à faire du temps. Les tragédies du temps, les catastrophes climatiques, les robotisations, les connexions addictives, les migrations du retour des choses, les esclavages du développement, les ponctuations des superficies, sont des éléments.
Eleazar aussi va devoir sacrifier quelque personne qu'il ne connaît pas... Evidemment tragique destin, mais non tragédie grecque, car il va connaître la résolution par un entrelacement de paroles écrites, méditées, répondues, nouées d'échanges dans la vie dite réelle, ici exposée dans la poétique d'êtres présents.
Evidemment qu'il est soumis à la tentation de refuser ce sacrifice aussi bien ; la personne à sacrifier, qu'il ne connaît pas, est la fascination même...
Alors il écrit, avec Myrtille, ils mélangent leurs mots. Prendre langue, dit-on. Ils entrecroisent leur(s) solitude(s) et insensiblement, sensiblement, ils vont chacune, chacun, vers le sacrifice de leur voie insensée, de leur non-vie, par la grâce des lettres. A la grâce des lettres une solitude croisée avec une autre.
Croisement découvre le renoncement aux esclavages, aux chaînes, pour trouver l'amour.
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Ce livre a été écrit en 2018 à la suite de rêves, au fil de l'écriture, sans trop réfléchir. Des rêves où l'auteure voyait beaucoup de morts à venir. Un promoteur irresponsable, aussi. le problème des intrusions téléphoniques ( un pas de plus dans le côté mortifère) n'avait pas été bien vu...
Voyagez dans vos rêves, pas dans les ordinateurs des autres, voyagez dans la vie, l'amour, sans promoteurs qui violent les terres sacrées...
Cultivez VOTRE jardin....Merci. La cybercriminalité, ce n'est pas très vivant.... sinon vous ressemblez tous à des promoteurs... d'un monde où les arbres meurent et les oiseaux aussi.
Pour tous les complotistes : on peut pressentir une épidémie, rêver ( plutôt un cauchemar d'ailleurs ) de catastrophes qui s'enchaînent et avoir envie d'agir d'une manière ou d'une autre pour enrayer le phénomène... Mais les promoteurs de mondes désastreux écologiquement, sans éthique numérique, sont à éviter même s'ils n'ont pas le pouvoir de déclencher directement des épidémies... Ce ne sont pas des gens à qui parler...
A propos, on en est où dans l'organisation des tests à la mi-novembre ???? On reste confiné jusqu'en 2022 faute de prise en charge réelle du problème sanitaire ?
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Il n'y avait plus de lien. Et ils ne lâchaient plus leurs portables à la recherche de liens permanents pourtant, de pouces levés et baissés. Sucer les pouces. Même les très jeunes enfants avaient le leur. C'était leur seconde mère et même parfois la première en présence. Les mères n'avaient pas le temps, pas l'envie d'écouter les enfants, de leur raconter des histoires. Une sorte de nouvelle déshumanisation semblait en route au nom de l'échange. Des visions d'une violence extrême parfois, dès tout petit. Toutes ces images accumulées dans leurs yeux... La mort comme un jeu. Des intelligences artificielles qui fabriquaient des enfants robots et des vrais robots aussi.
Des épidémies commencent à sévir sur l'île et s'étendent avec la même brutalité implacable que le soleil. La fatigue et la maladie nous gagnent. Après les vols, le vandalisme, les crimes, du début du chaos, l'apathie étend son manteau sur nous. Une certaine solidarité apparaît entre tous, puis très vite le chacun pour soi enfle avec la propagation des germes. Je suis réquisitionné pour aller prodiguer mes soins. (...) Nous n'avons aucune idée de thérapeutique car les germes qui circulent nous sont inconnus. Des quarantaines sont organisées qui finissent par s'étendre à l'île entière. Les moyens de transport sont tous bloqués.
Heure bleue, un lilas abandonné parfume le quartier.
L'indifférence est meurtrière, un poison qui rajoute du meurtre au meurtre, qui tue après les armes. Le déni rend fou, de silence.