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EAN : 9782812939419
Editions De Borée (15/02/2024)
4.28/5   9 notes
Résumé :
La très jeune Michelle, mariée contre son gré, prend la fuite. Une femme peut mener sa vie sans être sous le joug d'un homme, elle en est persuadée. Sa rencontre avec Bertrand est une évidence et l'enfant qui naît de leur union, le fruit d'un amour véritable. Mais la religion veille au respect de l'ordre moral en cette fin de XVIIe siècle. Existe-t-il pire scandale que la naissance d'un enfant illégitime ?

Un siècle plus tard... en pleine Terreur. Ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Les Valeureuses est un roman historique de Judith Rapet paru aux éditions De Borée dans la collection Terres d'écriture,
Les Valeureuses sont deux femmes exceptionnelles. Michelle qui n'a que 15 ans quand on lui impose un mariage. Elle doit quitter la maison de son enfance, un cocon familial où elle se sent bien, respectée , ne manque de rien . Nous sommes en 1681.
Marie elle a 2O ans mais doit elle aussi accepter de se marier avec François le commis de son père alors qu'elle vient de rencontrer joseph .. Nous sommes en 1789 .
Nous sommes en Saintonge, nous le découvrons peu à peu . la vie est difficile, les épidémies rôdent, la famine menace, les années se suivent et rien ne semble être différent . La femme doit obéissance à son père puis à son époux, le mariage se doit d'être consommé pour engendrer.

Michelle et Marie, deux femmes exceptionnelles donc, deux rebelles qui osent affronter le regard des autres, subir les médisances et affirmer leur volonté

Judith Rapet brosse habilement leur portrait, le monde dans lequel elles vivent, nous décrit les tenants et aboutissants de leur situation. le cadre historique esquissé permet de comprendre les difficultés innombrables qu'elles ont du affronter.
Si j'ai trouvé le sujet fort intéressant et la démarche de l'auteure tout à la fois régionale, historique et féministe, je n'ai pas apprécié le découpage de la narration . A chaque chapitre nous devons changer d'époque ,de personnage , récupérer le fil de l'histoire . Dommage.

Un grand merci aux éditions De Borée pour ce partage.
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Deux femmes, deux destins à cent ans d'intervalle.
La rage de vivre, de vaincre un destin tout tracé. L'obéissance au patriarcat et ensuite au mari. Les mariages sont souvent arrangés, même en défaveur des jeunes époux.
1631, Michelle est une jeune fille heureuse et espiègle qui se retrouve prise au piège d'un mariage mal assorti et malheureux.
Un siècle plus tard, lors de la Révolution Française en 1789 c'est au tour de Marie de s'unir à un homme qu'elle n'aime pas.
Toutes deux subissent le bon vouloir de leurs pères et des lois de l'Église et des convenances.
Toutes deux vont prendre en main leur destin. Deux jeunes femmes courageuses et rebelles qui feront bouger les mentalités et annonceront la libération de la condition féminine.
Déjà lors de la Révolution, le droit de divorcer est accordé aux femmes, une rare avancée qui se doit d'être soulignée car les droits des femmes n'est pas encore à l'ordre du jour.
Roman du terroir très bien documenté. Une sorte de docu-fiction qui met en scène deux destins et qui retrace avec minutie la façon de vivre de chaque époque, avec ses non-dits et ses principes. L'Église a un fort pouvoir de décision sur la vie des gens, surtout des femmes.Et il est fort difficile de s'en affranchir.
L'auteure nous livre là un roman fort intéressant et des figures féminines fortes et décidées.
Merci aux Éditions De Borée pour cette nouveauté.

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1681, Michelle, 15 ans, voit sa vit basculer lorsqu'elle se voit forcée d'épouser un homme qu'elle n'aime pas. Ce dernier, plus odieux et répugnant que jamais, la méprise et sa belle-famille lui fait également comprendre qu'elle sera la nouvelle souillon de service. La coupant totalement de ses proches, Michelle devient ainsi leur domestique, bonne à effectuer les tâches les plus ingrates. Se refusant à un tel avenir, elle réfléchit à comment se sauver de cette situation ... Un siècle plus tard, alors que le pays est en pleine révolution et que la colère gronde dans les rues, Marie se voit elle aussi contrainte de perdre son indépendance en épousant un homme que son père lui a choisi. Son coeur étant déjà pris, elle ne peut se résoudre à une vie de douleur et de regrets. Lorsqu'elle apprend que son destin est lié à celui de Michelle, son aïeule, et que cette dernière aurait attiré une malédiction sur les femmes de sa lignée, Marie est bien décidée à reprendre elle aussi son destin en main malgré les lois en vigueur et ce quoi qu'il en coûte.



Vous l'aurez compris il est question de mariages arrangés et de droits des femmes dans ce roman mi historique mi terroir. L'autrice fait se croiser deux histoires et deux époques en une pour aborder ces sujets difficiles tout en mettant en avant le courage de ces deux jeunes femmes qui m'ont beaucoup émue. Se battre face au patriarcat avec les pères (frères ou oncles) qui décidaient pour les femmes et l'Eglise qui avait toute puissance en terme de décision sur les mariages, qu'ils soient arrangés ou non, était déjà compliqué mais lorsque vous rajoutez des scènes absolument humiliantes, des violences et des accusations à tout va envers les femmes cela fait beaucoup. J'ai eu le coeur brisé de lire certains passages et le fait que l'on parle encore et toujours de sorcellerie dès qu'une femme veut sortir du cadre me révolte toujours autant ! Rajoutez à tout cela un contexte historique et politique tendu durant les deux époques et plus particulièrement durant la Révolution française avec les épidémies, la famine, le régime de la Terreur de Robespierre ou encore l'apparition de la guillotine qui terrorisait autant qu'elle excitait les foules à l'époque et vous obtenez un roman absolument passionnant et immersif qu'il est difficile à lâcher ! D'autant plus avec cette alternance d'époque et de personnage un chapitre sur deux. J'ai appris énormément de choses et je trouve que cette histoire est un très bon rappel de comment nos droits et libertés actuels en tant que femmes ont été gagné dans le passé. Une histoire douloureuse mais belle à la fois que je vous conseille !
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1681. Un soir de janvier, Mathurin rentre chez lui, en colère. Il s'entretient alors avec Brice, son fils aîné. Il lui déclare qu'il a été informé de son inconduite et qu'il doit réparer sa faute. le jeune homme est accusé d'avoir déshonoré Marie Mauron et doit l'épouser, sans dot. le lendemain, sa soeur, Michelle, apprend qu'elle est comprise dans l'indemnisation. A quinze ans, elle est forcée de se marier avec François Mauron, qu'elle n'a jamais vu. Elle sera pourvue d'une dot importante. Elle croit son frère quand il affirme ne pas s'être fourvoyé. Hélas, en tant que fille, elle ne peut se rebeller.

Dès la première rencontre, elle perçoit que son union sera désastreuse. Elle ne se trompe pas. Traitée comme une domestique par sa belle-famille, empêchée de voir les siens, seul l'abbé de son village (qu'elle voit en secret) lui apporte son soutien. Instruit des lois, il lui offre même un espoir. Même si le chemin sera sinueux, elle décide d'y croire.

Un siècle plus tard, en 1789, Marie assiste aux ébullitions de son époque. Même si elle se réjouit des promesses du futur, elle regrette que les femmes ne participent pas aux débats. Alors qu'elle assiste à une révolte paysanne, son regard croise le bleu intense des yeux d'un homme. Il se présente : Joseph Brudieu est le nouveau curé de la paroisse. C'est alors que le père de la jeune fille l'avertit de ses intentions de la marier à son apprenti, François. Elle tente de refuser, mais la Révolution a oublié les femmes.

Ce roman déroule la vie de deux femmes, à un siècle d'écart, décidées à prendre leur destin en main. Toutes deux se sont emparées de lois pour contrer le patriarcat. Elles ont souffert par la faute des hommes et de celle de la société. Elles ont souhaité lutter pour elles-mêmes et pour leurs compagnes d'infortune, en ouvrant la voie. Elles ont reçu le soutien inattendu d'hommes d'Eglise. Toutes les deux m'ont émue. J'ai partagé leurs chagrins et leurs espérances. Elles sont courageuses et attachantes.

Les Valeureuses m'a aussi charmée par sa richesse historique. Il montre la vie dans les campagnes, aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il retrace les évènements de la Révolution française et la Terreur, en insistant sur les répercussions, en province, et en s'interrogeant sur les dommages collatéraux des avancées. Actuellement, ma fille étudie cette période à l'école et ce livre éclaire certains points de son cours, en s'attardant sur l'humain. J'ai été subjuguée par les pans sociologiques des deux intrigues. Il montre que nos droits ont été acquis dans la douleur. La comparaison avec le passé rappelle leur importance.

C'est un coup de coeur pour moi.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Le thème du roman :
Les Valeureuses, c'est l'histoire de deux femmes de la même famille à un siècle d'écart. Un double destin qui alterne la vie de Michelle, à la fin du XVIIe, et celle de Marie, dont on fait connaissance lors de la Révolution de 1789. Leur point commun est un puissant désir d'indépendance qui va se heurter aux codes de la société de l'époque, notamment dans le mariage qui impose la soumission la plus totale à l'époux. Comment échapper au carcan conjugal et vivre une vie égale à celle des hommes ? Michelle et Marie en ont-elles le droit, et simplement la possibilité ?
« Pourquoi la société, au nom de l'Église, nous empêchait-elle de vivre comme le fait un homme ? »
Mon commentaire :
Ayant beaucoup apprécié Les Trois Vies de miss Belly, j'avais hâte de lire le dernier roman de Judith Rapet. Dans Les Valeureuses, l'auteure alterne à chaque chapitre la vie de ces deux femmes dans un parallèle dans lequel il est très facile de s'immerger sans que l'on perde le fil des deux récits.
Les romans abordent souvent l'histoire de femmes « pionnières » au cours du XIXe ou du début du XXe, mais rarement leurs « aînées ». Cette velléité d'indépendance commune à Michelle et Marie constitue un thème très original parce qu'il se situe à des époques qui me sont peu familières et qui sont habilement entrecroisées. Il y a un vrai suspense sur la question de savoir comment Michelle peut s'extraire d'un mariage imposé et extrêmement malheureux en plein Grand Siècle et comment Marie, elle aussi enfermée dans un avenir qu'elle n'a pas choisi, peut bénéficier des idées de la Révolution. On sait bien que la Déclaration des droits de l'homme et des citoyens n'est pas, dans l'esprit des révolutionnaires, celle des droits de la femme et des citoyennes…
On apprend plein d'informations fascinantes sur la vie à ces deux époques, sur la famille, la société, les rapports entre hommes et femmes, le joug de l'Église, grâce à des héroïnes attachantes. On a hâte de passer de l'histoire de l'une à celle de l'autre, c'est donc une lecture très attractive. J'avais beaucoup aimé la plume de Judith Rapet, délicate et émouvante dans Miss Belly, je l'ai retrouvé avec grand plaisir dans ces Valeureuses. J'aime ces écritures puissantes et riches qui soutiennent des histoires qui demeurent en tête une fois le livre refermé.
Le résumé de couverture indique que Judith Rapet fonde ces romans sur des faits réels. Là, j'avais parfois un doute, tant Michelle et Marie font preuve d'une combativité étonnante en ces temps révolus. Je n'en dirai pas plus pour que le lecteur ait le plaisir de ressentir, je l'espère, cette sorte de vertige qui m'a saisie dans l'épilogue !
S'il y en a qui méritent le titre de « pionnières », ce sont bien Michelle et Marie ! Merci Judith d'avoir fait revivre cette belle histoire avec cette manière bien à vous de la raconter que j'apprécie énormément.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Les danses sont une occasion de péché et doivent être évitées. Les deux sexes s'y trouvent ensemble et la liberté de la danse autorise des familiarités criminelles, on s'y regarde fixement, on se prend mutuellement les mains, ces malheureux commencements donnent lieu à d'autres libertés encore plus criminelles ; le poison entre par les yeux et par les oreilles avec des paroles impudiques ; on y entend des chansons dont le but est d'apprendre et de louer les ruses que l'amour impudique emploie pour suborner les cœurs, donnant une nouvelle hardiesse aux libertins. Le sage conseille de ne même pas regarder les personnes d'un sexe différent de peur de tomber dans le filet.
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En ce qui concernait nos mariages, je me moquais éperdument qu'ils fussent bénis par l'un ou l'autre, tout m'était égal. Je commençais à comprendre que la religion n'était qu'une mauvaise farce visant à nous soumettre à ses lois, à faire de nous des sujets obéissants et à nous contraindre par la peur. La peur des enfers, le poids du “péché”, tout cela commençait à peser bien lourd et il était temps de s'en affranchir. Les fortunes considérables détenues par certains membres du clergé étaient une honte et une offense face à la pauvreté du peuple. Ils ne valaient pas mieux que la noblesse.
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C'était la raison pour laquelle certaines filles étaient mises au ban de la société, subissant l'opprobre général si elles ne respectaient pas cet ordre établi. Nulle ne pouvait l'ignorer, le curé dans son prône rappelait souvent l'ordonnance d'Henri II soumettant chaque femme célibataire ou veuve à déclarer sa grossesse devant un homme de loi. J'avais bien compris la leçon qui faisait de nous, les filles, des objets devant obéissance à leur père et soumission à leur mari.
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Pourquoi ne demandait-on pas l'égalité devant l'impôt et la suppression de tous les droits féodaux, les corvées, les servitudes et autres banalités, sur lesquels pesaient les fours, les pigeonniers, les moulins ou les pressoirs ? Et de la dîme qui représentait un treizième de nos récoltes ou revenus ? Pourquoi le droit de chasse nous était-il refusé, à nous, le tiers état ?
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Dieu aime les pauvres, il est leur protecteur, il commande qu'on les nourrisse, défend qu'on les outrage, menace ceux qui les oppriment. Permettez-moi de ne pas être d'accord, si Dieu était aussi aimant, il ne nous aurait pas enlevé quatre de mes frères et sœurs. Il ne permettrait pas que l'on meure de faim et de froid, je ne trouve pas que cela soit juste !
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