Les murs dansent

J'ai fini ma lecture et sais maintenant pourquoi les murs dansent. Je pensais à tort que cela avait quelque chose à voir avec les danses populaires grecques !
Ceci dit vous décrivez très bien l'atmosphère de burn-out qui s'est emparée de la Grèce après les années folles. Une amie grecque m'en avait parlé, ayant connu alors aussi une sorte de déprime que j'avais du mal à entendre.
Évidemment le tableau de la vie familiale provinciale, la détresse des hommes en particulier touche au tragique, et l'on ne peut qu'être profondément ému.
D'un point de vue formel, je trouve que vous avez trouvé un style.
Des phrases courtes aux mots précis qui rendent parfaitement les atmosphères et les émotions. La séquence des cahiers alternant Paris et Grèce est une trouvaille.
Bref un très beau roman qui se lit d'une traite et immerge parfaitement dans une ambiance chaude, ensoleillée et le plus souvent lourde.
Les personnages sont bien campés pas toujours c'est le moins qu'on puisse dire à leur avantage, surtout les hommes.
Sans parler bien sûr de ce mal être qui s'empare des expatriés qui finissent par n'être bien nulle part. Une vraie tragédie grecque en somme!

Le deuxième livre de Nadja Psychouli nous plonge dans la crise économique qui a touché son pays, la Grèce. Avec un regard pointu, humain et parfois excessif, elle a écrit un récit très personnel. Après des années, elle se retrouve de nouveau dans sa ville natale, Larisa. Elle rêve, elle observe ses compatriotes et elle essaye de comprendre : « …Je visitais le théâtre antique de Larissa, au centre de la ville, en regardant ses sièges désormais vides, comme un grand coquillage…». Quel sera le futur de ce pays ? A plusieurs reprises, j'ai pensé aux écrits de Castoriadis, philosophe grec qui était aussi « exilé » en France et qui a passionnément commenté les rapports entre la Grèce antique, la Grèce contemporaine et l'Europe.
Nadja Psychouli donne sa propre réponse par un langage fort, qui ne veut rien cacher.

« Impressionnant cette impudeur …
Une séance sur le canapé couchée avec force sur le papier …
Une honnêteté « en état d'urgence » pour la survie propre de l'Auteure …
Une nécessité absolue sans filtre aucun, ni honte, tel un rêve violé, un
« tag » en lettres capitales qui dansent sur les murs de sa vie …
Comme un « cri » qui dure 86 pages et dont l'écho résonne encore et
encore …
Même quand l'on ferme le livre, il reste bavard …
Un parallélisme en émoi entre ce qui se passe : entre son pays « sa terre » et son corps « sa chair »
Terre/Chair et Chair/Terre respirent le même air …
Livre très fort ! »
Agnès Boulakia

Tout semble condensé dans ce livre : le temps, la souffrance de la Grèce, la dépression du personnage principal. Les situations absurdes mélangent humour noir avec désespoir, donnant le goût de l'irréel.
Cette approche arrive à nous toucher en profondeur, tel qu'un point d'acupuncture bien saisi.
C'est fulgurant mais l'on a envie que cela dure plus longtemps, que l'on sache plus sur les histoires des personnages, qui sont montrés dans leur cadre, comme dans un moment théâtral, comme sur une scène sur laquelle on lève le voile furtivement.
L'écriture est maîtrisée, le rythme et les situations aussi.
Merci Nadja pour ce nouveau livre !

Un livre merveilleux qui démontre clairement la lutte perpétuelle de l'homme entre deux mondes. Il est prétendu l'effort pour un équilibre convoité entre la famille que chaque homme doit laisser derrière lui pour développer et pour s'identifier et combattre pour éliminer toute culpabilité qui le charge. Les impasses psychologiques et les marais internes sont verbalisés afin que le lecteur les reconnaisse et qui il se sympathise. C'est émouvant !