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EAN : 9782380822472
240 pages
Anne Carrière (20/05/2022)
3.39/5   9 notes
Résumé :
Journaliste culturelle précaire faisant ses premiers pas de chroniqueuse TV dans une émission à succès, la jeune L. croise le chemin d’un animateur radio célèbre.
Sur fond de Covid, se développe entre eux une étrange relation passionnelle et torride en visio. Pas de fausses promesses, pas de mensonges : donc pas d’emprise ? Mais alors pourquoi se sent-elle de plus en plus dépendante et de plus en plus utilisée ? Jusqu’à l’obsession ? Jusqu’à la souffrance ?>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dans Ce qui arrive Backstage nous suivons L., une maman célibataire, journaliste abonnée aux piges mal payées sur des sujets aussi divers que variés pour des articles web. Youtubeuse à ses heures perdues afin présenter des chroniques, elle finit par être appelée par une grande chaîne pour être chroniqueuse TV lors du premier confinement fin mars 2020.
De fil en aiguille elle rencontre F., un très célèbre journaliste radio de vingt ans son ainé qui ne va pas hésiter à jouer de son influence pour obtenir de L. une soumission presque totale.

Ce livre est percutant car on se retrouve au coeur d'une emprise psychologique effrayante.
On le sait tous, le milieu des médias est intraitable, encore plus quand on est une femme. Une femme a une date de péremption, lorsqu'elle devient trop âgée, trop occupée par sa vie de famille, on ne la rappelle pas et on engage une minette plus jeune, plus jolie, plus fraîche, désireuse à son tour de se plier en quatre pour toucher son rêve de notoriété du bout des doigts.
Et c'est là que débute le questionnement cruel de « Jusqu'où une femme est prête à aller pour accéder à son rêve ? Jusqu'où elle acceptera de renier qui elle est, ses valeurs et ses désirs ? Arrivera-t-elle à se protéger suffisamment des requins du milieu ? ».
Le milieu audiovisuel est encore trop soumis à l'emprise des hommes. Vous savez ces dinosaures de la télévision ou de la radio que tout le monde craint, et qui ont le droit de vie ou de mort sur tous ces stagiaires, ces chroniqueurs et ces journalistes débutants. Ceux qui vous promettent une place ou une chronique si vous venez travailler avec une mini-jupe ou un haut blanc, si vous acceptez un restau et une drague forcée les jours et semaines qui s'en suivent…
Et bien c'est dans ce milieu là que L. met les pieds pendant ce premier confinement. Et en plus de se faire totalement happée par F., elle va faire face à une solitude désarmante. Que ce soit dans sa vie personnelle, plutôt vide ou dans sa vie professionnelle, personne ne va saisir l'ampleur que cette emprise psychologique va avoir sur L. allant presque jusqu'à l'aliénation.
J'ai personnellement beaucoup aimé ce récit. L. ne cherche pas à se trouver des excuses, elle déroule les faits comme ils se sont passés avec une honnêteté bouleversante, et on ne peut qu'être les témoins impuissants d'une longue descente aux enfers.
Et ce qui est très intelligent, c'est d'avoir aussi donné la parole à F. En effet, les points de vue des deux viennent se confronter et nous avons le ressenti personnel des deux protagonistes sur la situation au fil des mois.
Cependant, ce narrateur omniscient m'a à la fois plu et à la fois dérangé.
Je n'ai pas aimé qu'Elodie Pinel joue avec cette ambivalence sur l'identité des protagonistes. On lit ici un récit. Ce n'est ni un récit autobiographique, ni un roman.
L., correspond en tout point à Elodie Pinel, mais jamais il n'est fait mention qu'il s'agit réellement de son histoire ou pas, pourtant, tous les faits cités correspondent bien à la vie réelle d'Elodie Pinel. Ce flou m'a un peu tenue à distance, m'empêchant de trop rentrer dans l'empathie. J'ai besoin de savoir exactement ce que je lis et si les faits que je lis sont réellement arrivés ou pas. C'est un peu bête et je sais que cela ne gêne pas beaucoup de monde, mais on ne se refait pas !
Il y a aussi quelques longueurs à mon goût. En effet, il se passe toujours la même chose mois après mois, et si cela fait bien sûr partie de l'emprise psychologique que F. exerce sur L., je me demande si certains passages n'auraient pas pu être un peu écourtés.

Excepté cela, j'ai quand même aimé ma lecture qui m'a renvoyée à l'ère explosive du #Metoo, et qui m'a rappelée qu'il faut faire attention aux gens autour de soi, être attentive aux petits détails, aux mots qui peuvent être lancés comme des SOS que parfois on laisse passer et qui pourraient aider.
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J'ai peu aimé cet ouvrage. La question de l'emprise relationnelle me passionne, à voir sous le prisme du patriarcat.

Je m'attendais à un récit bien écrit, passionnant, décrivant tous les mécanismes psychologiques survenant dans l'esprit de la protagoniste. Ce qui m'a déçue, c'est d'abord l'utilisation d'initiales tout au long du livre. Cela gêne la lecture je trouve, et rompt la fluidité. Peu attachante, je suis restée émotionnellement loin de L., ce qui rendait la lecture fastidieuse.

L.

Se plaint beaucoup mais semble agir assez peu, son nombril est l'élément le plus important à ses yeux (référence par exemple aux nombreux pavés et appels qu'elle a envers sa meilleure amie; leur relation n'est jamais dépeinte autrement que par un déversement de sa part).

L.

Déplore les effets de sa relation avec cet homme influent, dégueulasse, manipulateur, mais tombe, retombe et retombe encore dans leur jeu relationnel. Jeu relationnel car jamais ils ne se voient de visu, leur relation est virtuelle, ce qui est intéressant en soi car contemporain et réaliste. Cependant, j'étais épuisée au cours de la lecture de "l'entendre" geindre à chaque page sur la souffrance que cette relation engendrait en elle et sur l'impossibilité de sortir de cette dite relation.

Attention, je suis tout à fait consciente de ce qu'une relation d'emprise telle est incroyablement complexe à quitter, cela parce qu'elle apporte quelques bénéfices et se nourrit d'une domination écrasante, qui laisse à la victime la seule pensée d'un non-choix et d'un vide en l'absence du dominateur.

Le féminisme, la critique du patriarcat, la haine de ces hommes qui prennent les femmes pour leurs objets -aussi jeunes, pulpeuses, cultivées que ces messieurs le souhaitent- sont des combats que je mène chaque jour. Ce récit, cependant, a moins nourri et fait grandir mon féminisme qu'un "La consolation" de Flavie Flament ou qu'un "Le consentement" de Vanessa Springora. Je dirai malheureusement que ce livre m'a laissée de marbre, et m'a globalement ennuyée si ce n'est agacée. le scénario, de cette relation d'emprise dans le monde du travail, m'avait semblé nouveau et important à aborder ; j'ai été pourtant déçue. Dommage.
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Ce « récit » est le roman d'une relation toxique au temps du coronavirus. Les lecteurs n'en sont pas seulement les spectateurs, ils sont poussés à réfléchir, à reconsidérer des préjugés, à relire des histoires. le point fort du roman est en effet d'offrir plusieurs points de vue. Or c'est souvent ce qui nous manque quand on commente les faits divers, les rumeurs ou les histoires qui nous arrivent. Ici c'est une sale histoire entre l et lui. Elle manque de confiance et de pouvoir, lui en a à revendre. Il a surtout une routine séductrice qu'il lance sans trop y faire attention. Elle le remarque trop tard. Comment une femme aussi intelligente peut-elle se retrouver empêtrer dans une relation aussi toxique ? Pourquoi continue-t-elle d'espérer quelque chose de lui ? Et lui pourquoi continue-t-il à la contacter, à la faire espérer ? Elle a mieux à faire que de perdre son temps avec un homme marié, il n'a rien d'autre à faire que d'abuser de ses sentiments, de ses émotions et de son talent. Tout semble jouer d'avance, mais l'héroïne se rebiffe pour sortir de l'emprise. Elle n'arrête pas de penser, de réfléchir, de se remettre en question. Trop sans doute, mais elle ne se laisse pas enfermer dans le malheur. Les lecteurs eux ne sont pas enfermés dans la tête de l'héroïne, ils ont aussi accès aux pensées de l'amant et au récit d'un narrateur omniscient. On n'est donc pas dans la simple introspection ou autofiction, mais bien dans la fiction avec des personnages complexes et une écriture créatrice. Une lecture intelligente à recommander !
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L. est une jeune journaliste qui essaie de percer. Alors qu'elle devient chroniqueuse pour une émission télé, elle commence à dialoguer avec F., un célèbre animateur radio.
Sur fond de crise sanitaire, leur relation devient de plus en plus dérangeante pour L. qui est entrainée dans une spirale infernale dont elle n'arrive pas à sortir.
L'issue pourra-t-elle être heureuse ?

Tout d'abord, j'ai été très agréablement surprise par l'écriture, très élaborée et d'un niveau assez élevé. A contrario, certaines choses m'ont dérangée. J'ai vraiment été gênée par ce procédé d'initiales en lieu et place de prénoms. Car s'il est facile de se rappeler de L. et de F., lorsqu'il s'agit de quelqu'un d'autre, cela ne m'aidait pas à remplacer qui était qui.
Par ailleurs, s'il est intéressant de voir de quelle façon L. tombe dans les "griffes" de F., j'avoue que j'ai eu du mal à comprendre qu'elle reste aussi longtemps sous son emprise. L. est intelligente, certes, elle n'a connu que des relations très éloignées de l'amour. Cependant, elle est mère de famille, séparée, dans la trentaine, mais elle est reste totalement bloquée comme si elle était encore une adolescente.
En fait, si j'ai compris ses tergiversations et ses hésitations à rompre, cette situation se répète beaucoup trop sur les cent dernières pages. L. décide un nombre incalculable de fois à couper les ponts avec F., puis change d'avis immanquablement.
Il était par contre très intéressant d'avoir le point de vue de F. également. Publiquement, il donne une image de lui quasi irréprochable. En privé, c'est tout autre chose, et pourtant grâce à sa prudence, il s'en sort toujours bien. Malgré tout, ce n'est pas un homme épanoui, il sent qu'il est sur le déclin, il semble blasé de tout. L. n'est pour lui qu'une distraction de plus.
Au final, si ce livre m'a appris un certain nombre de choses sur le monde des médias, sa cruauté, ses règles particulières, et que de beaux passages, notamment les articles écrits par L. m'ont bien plu, je pense qu'il aurait pu être un peu plus court pour être plus percutant.
L'intention de l'auteure est plus que louable, mais la fin m'a également peu convaincue.

Pourquoi lire Ce qui arrive backstage ?

L'emprise que peut avoir un homme, même virtuellement, est quelque chose de glaçant. Ce roman, de plus placé dans un contexte très contemporain décrit bien toutes les étapes qui mènent à une dépendance malsaine.
Rien que pour ce thème, c'est une lecture nécessaire, bien que je n'ai pas été totalement conquise. Petit avertissement, il contient quelques scènes assez crues.
Lien : http://racontemoilalecture.o..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
On ne vend pas parce que c'est bien écrit, sincère ou un peu intéressant.
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Elle s'invente quelqu'un à aimer qui n'existe pas.
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Tout cela reste entre nous.
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