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Hélène Frappat (Traducteur)
EAN : 9782330144401
352 pages
Actes Sud (06/01/2021)
3.98/5   336 notes
Résumé :
Danny Conroy grandit dans une somptueuse demeure en banlieue de Philadelphie. Malgré un père distant et une mère partie sans laisser d'adresse, il peut compter sur l'affection des sa soeur adorée, Maeve, l'intelligence et la drôlerie incarnées. Unis par un amour indéfectible, ils vivent sous l'oeil attentif des "Hollandais", les premiers propriétaires de la maison, figés dans les cadres de leurs portraits à l'huile.
Jusqu'au jour où leur père leur présente An... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (87) Voir plus Ajouter une critique
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Sans nouvelles de leur mère partie quand ils étaient très jeunes, Danny et Maeve Conroy grandissent entre un père distant, des employés de maison dévoués, et les portraits des Hollandais, les anciens propriétaires de leur somptueuse demeure de la banlieue de Philadelphie. Leur vie bascule quand y entre Andrea, bientôt leur belle-mère, en vérité bien plus intéressée par la magnificence de l'édifice que par ses habitants. Devenus adultes, le frère et la soeur reviendront régulièrement rôder autour de leur ancienne maison, théâtre de leur passé, si douloureux qu'il ne cesse de les hanter.


Imposante construction héritée des années vingt dont on imaginera le faste en pensant à Gatsby le Magnifique, la maison des Hollandais est le point focal du roman. A l'exception de la mère, tournée vers une autre quête, tous les personnages en font, jusqu'à l'obsession, le réceptacle de leurs désirs et de leurs fantasmes, au point qu'elle en finit par prendre des airs d'allégorie d'un bonheur éternellement inaccessible. Enviée par les ambitieux qui rêvent de la posséder, regrettée par les orphelins qui l'ont perdue en même temps que l'affection d'une famille, elle s'avère en tous les cas un mirage et une trompeuse coquille vide, incapable de combler les béances intérieures de ses habitants. Lorsque sera passé le temps de l'orgueil et de l'ivresse de la possession pour les uns, celui de l'éternel ressassement du manque et de la perte pour les autres, restera le tardif et cruel constat de vies enfuies, passées à courir derrière des chimères.


Placé sous les auspices de la rancune et de la frustration, ce roman désenchanté illustre l'accumulation des malentendus et des incompréhensions, venue gâcher la vie d'êtres qui auraient dû s'aimer. La narration prend le temps de camper avec soin ses personnages, suivis sur cinq décennies. Leur portrait crédible s'avère d'une remarquable acuité. Et c'est étreint d'une douce tristesse que l'on achève cette lecture si juste et si fine, portée par une plume agréable, fluide et précise.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Depuis le départ de leur mère personne n'était jamais invité à la Maison des Hollandais. Maeve et Danny Conroy sont donc surpris par le mariage de leur père et l'installation d'Andrea et de ses filles dans leur domaine. D'autant que cette présence au fil du temps s'avère toxique, Andrea ayant épousé leur père pour s'emparer de sa superbe demeure. Ce qu'elle parvient à faire après sa mort prématurée, en chassant Maeve et Danny, qui n'auront de cesse à l'âge adulte de revenir devant la Maison des Hollandais.

À travers deux adolescents à la complicité affectueuse capable de faire d'eux des adultes solidaires, mais pas de les guérir des traumatismes de leur enfance, en dépit de quelques longueurs (et d'une traduction faiblarde 😏), Ann Patchett évoque avec beaucoup de finesse les liens qui unissent un frère et une soeur, et une maison, et c'est là toute la force de ce roman, qui d'une certaine manière nous ramène irrésistiblement à celle de notre enfance.

Challenge MULTI-DÉFIS 2021
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Découverte de cette autrice américaine, reconnue et récompensée outre-atlantique.
La maison des hollandais est une demeure extravagante, cossue, déraisonnablement ornée de bois précieux et d'or, du sol au plafond. Cadeau d'un époux à la femme de vie, avec une erreur d'appréciation monumentale : Elna n'aimera jamais cette maison, au point de quitter sa famille et de laisser l'éducatiion de Maeve et de Danny, le narrateur, aux bons soins de son mari et des employées fidèles.

Il faut dire que, hormis son décor d'un autre âge, la maison semble exercer sur ses propriétaires une influence plutôt néfaste. Des hollandais qui en furent les premiers occupants, à Andrea la deuxième épouse du mari délaissé, la vie n'est pas tendre pour ses occupants.

A l'image de la mère disparue, le destin de Danny se construit sur des choix qui sont loin d'être spontanés, de l'école de médecine au mariage avec Celeste.

On assiste donc à la vie tourmentée d'une famille à la recherche d'une mer apaisée, mais qui doit pour cela affronter l'océan sur un radeau de fortune. Les personnages de Maeve et Danny sont bien entendu très attachants, mais on finit par comprendre aussi Elna et sa fuite du foyer.

Une autrice de plus à suivre …

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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J'aime bien quand les demeures ont de l'importance dans les romans, dans Gatsby, les Bellefleur de Joyce Carol Oates, les romans gothiques, comme gamine j'aimais rêver sur les châteaux des contes de fées... Est-ce parce qu'elles nous invitent à être les architectes de notre imaginaire, nous donnent l'espoir d'y bâtir des merveilles de refuges quand le réel se fait trop laid, trop inhospitalier? J'ai un peu cette impression, mais bon, en fait, ce n'est en général pas la joie, et encore moins la douceur, la sérénité, qu'elles procurent à leurs habitants.
La maison des Hollandais est impressionnante, luxueuse, extravagante, «trop grande pour qui que ce soit, un immense, un ridicule gaspillage», mais auquel on ne voudrait rien changer. Et du point de vue narratif, elle fait bien le job. Elle ne rend pas ses habitants heureux, non - les maisons heureuses n'ont peut-être pas d'histoire -, elle exerce une force d'attraction ou de répulsion qui met en branle des mécanismes bouleversant les destinées.
Le père du narrateur croyait offrir un rêve à sa femme en la rendant propriétaire de cette fastueuse demeure qu'elle va détester et fuir, abandonnant sa famille pour aller aider les pauvres à l'autre bout du monde.
Sa seconde femme, Andrea, est au contraire fascinée, obsédée par la maison qu'elle considère comme une oeuvre d'art, elle met le grappin sur son propriétaire et en vraie marâtre va éjecter les enfants du bercail.
Maeve et Danny, eux, restent comme aimantés par la maison, ne pouvant s'empêcher d'aller se garer devant de manière obsessionnelle, comme mus par un désir masochiste de rouvrir sans cesse la blessure de l'exil.
J'ai aimé les personnages: la merveilleuse fratrie, qui en dernier recours constitue sans doute le vrai foyer, le home sweet home pour Danny et Maeve; l'horrible belle-mère; la mère qui est une Sainte - et ce n'est vraiment pas un cadeau pour ses enfants.
La narration, confiée à Danny, avec ses va-et-vient dans le temps, est vivante et efficace, la dimension psychologique plutôt fine.
Bref, une bonne lecture.
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Maeve et Danny vont m'accompagner longtemps. Ce sont plus que des personnages pour moi, ils sont l'incarnation même de la force et la fragilité d'un être dans toute sa vérité.
L'écriture de Ann Patchett est un joyau brut ciselant les émotions jusqu'à la fibre la plus ténue dans un cadre romanesque éblouissant.
Maeve et Danny sont frère et soeur unis par un amour fraternel très fort construit sur le manque et la perte. Leur lien entre eux n'a d'égal que l'attachement sans borne que tous les deux vouent à la maison de leur enfance, la sentinelle vivante de leur histoire, la preuve archéologique de ce qu'ils ont vécu.
Des années plus tard et pendant longtemps, Maeve et Danny viendront la voir, de loin en voiture et en cachette, fumant cigarette sur cigarette, partageant entre eux les souvenirs d'un passé fantôme.
On l'appelle la Maison des Hollandais. Une belle et grande demeure des années 1920 avec un parc aux magnifiques tilleuls, une maison étrangère, un peu étrange à la fois austère et offerte aux regards à Elkins Park, dans la banlieue de Philadelphie de la période des années 50-60.
Comme j'aime aussi cette belle demeure telle qu'elle est décrite par Ann Patchett. C'est vraiment un personnage à part entière où ceux qui l'habitent sont comme ensorcelés, possédés par l'envie folle de l'habiter ou de la fuir à tout prix. Les murs peuvent tendre les liens ou les rompre brutalement comme une mauvaise fée. Elle est à la fois si austère avec ses vieux portraits et si légère avec ses baies ouvertes à tous les regards comme si les yeux pénétraient l'âme entière.
C'est un lieu unique sans retour en arrière pour tout ce qu'on y laisse et pour tout ce que l'on garde. Et nous fait grandir.
C'est si beau et fort, ce lieu, ce lien magique, que rien ne peut séparer. C'est si déchirant et émouvant, la séparation brutale avec les derniers souvenirs d'une mère, d'un père que rien ne peut réparer.
Des noeuds et des liens difficiles à démêler entre amour, haine et pardon quand un seul lieu concentre tant de sentiments vécus plus forts et plus profondément quand on est enfant ou adolescent.
J'ai aimé suivre Danny dans ce long apprentissage à devenir homme, toujours sous le regard attendrissant et maternel de Maeve. Danny est le fil conducteur du roman, Maeve l'aînée est son ange gardien allant jusqu'au sacrifice d'abandonner sa propre vie pour guider son jeune frère. Autant de bouts de soi à assembler et d'étapes à construire pour sauver une vie telle qu'on rêve de la vivre.
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critiques presse (7)
Telerama
11 juillet 2023
Une œuvre tragique et pourtant réparatrice.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeMonde
07 mars 2023
Monumentale, la demeure des Conroy, près de Philadelphie, théâtre de ce roman frémissant d’Ann Patchett, est un pôle d’attraction et de répulsion – un sortilège à hauteur d’existence, et le miroir brisé de la famille.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Telerama
06 février 2023
À première vue, la maison des Hollandais, dominant Elkins Park, est une demeure opulente et lumineuse, dont toutes les fenêtres s’offrent aux regards des passants. En l’achetant, Cyril Conroy s’est aussitôt enorgueilli d’habiter un domaine néoclassique avec pelouse, tableaux anciens et faïences de Delft.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeFigaro
18 février 2021
Ann Patchett jongle avec le passé et les générations, dépeint les malentendus qui existent entre des gens qui devraient s’aimer, parle de vocations gâchées.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaPresse
08 février 2021
La maison des Hollandais, c'est d'abord une grande demeure dans la petite ville d'Elkins Park, en banlieue de Philadelphie. Elle a été construite par un couple de Néerlandais, les VanHoebeek, dont le portrait trône dans le grand salon de la maison. Grâce à ses immenses fenêtres, on peut voir « à travers » cette maison que tout le monde connaît dans la région.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeJournaldeQuebec
02 février 2021
Finaliste du prix Pulitzer 2020, La Maison des Hollandais de l’Américaine Ann Patchett est notre premier coup de cœur de l’année.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaCroix
13 janvier 2021
Un frère et une soeur font tourner toute leur vie autour du souvenir de leur maison d'enfance dont ils ont été chassés au décès de leur père.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (72) Voir plus Ajouter une citation
Après sa première apparition à la Maison des Hollandais, Andrea a traîné comme un virus. Dès qu’on était sûrs de l’avoir vue pour la dernière fois, et que son nom n’avait plus été prononcé depuis des mois, voilà qu’elle réapparaissait à la table du dîner, d’abord refroidie par son absence, puis se réchauffant lentement avec le temps. Andrea, au summum de sa chaleur, avait pour unique sujet de conversation la maison. Elle discutait interminablement du moindre détail d’une moulure ou calculait la hauteur exacte des plafonds, comme si nous venions de découvrir leur existence. “Ça s’appelle moulure en ove”, me disait-elle, en levant le doigt pour les désigner. Quand sa présence devenait vraiment insupportable, elle disparaissait à nouveau, et une vague de soulagement déferlait sur Maeve et moi (et, pensait-on, notre père), dans le sillage de son glorieux silence.
Je me souviens du dimanche où, de retour de la messe, on l’a trouvée assise sur l’une des chaises en fer-blanc au bord de la piscine, à moins que ce ne soit Maeve qui l’ait trouvée. Maeve avait traversé la bibliothèque et l’avait aperçue par hasard par la fenêtre. Elle n’a pas appelé notre père, comme moi j’aurais fait, se contentant de sortir dans le jardin par la porte de la cuisine.
“Madame Smith ?” a dit Maeve, en mettant sa main en visière sur ses yeux. On l’a appelée Madame Smith jusqu’à leur mariage, puisque personne ne nous avait proposé de faire autrement. Après leur mariage, je suis sûr qu’elle aurait préféré qu’on l’appelle Madame Conroy, mais ça aurait seulement intensifié le malaise, vu que Maeve et moi étions aussi des Conroy.
Maeve m’a raconté qu’Andrea avait sursauté, qui sait, elle s’était peut-être endormie. “Où est votre père ?
— À la maison.” Maeve a regardé par-dessus son épaule. “Il vous attendait ?
— C’est lui que j’attendais, il y a une heure”, a rectifié Andrea.
Comme on était dimanche, Sandy et Jocelyn avaient congé. Je ne pense pas qu’elles l’auraient laissée entrer en notre absence, mais je ne pourrais pas en jurer. Sandy était la plus chaleureuse des deux, Jocelyn la plus méfiante. Elles n’aimaient pas Andrea, et elles l’auraient probablement fait attendre dehors jusqu’à notre retour. Il ne faisait pas très froid, la journée était suffisamment belle pour s’asseoir au bord de la piscine, avec les rayons du soleil scintillant à travers l’eau bleue, et les touffes moelleuses de mousse poussant entre les dalles. Maeve lui a dit qu’on revenait de l’église.
Ensuite elles se sont regardées fixement, et aucune n’a détourné le regard. “Je suis à moitié hollandaise, vous savez, a fini par dire Andrea.
— Pardon ?
— Du côté de ma mère. Elle était cent pour cent hollandaise.
— On est irlandais”, a dit Maeve.
Andrea a approuvé de la tête, comme si un désaccord venait d’être tranché en sa faveur. Quand il est devenu évident que la conversation ne se prolongerait pas, Maeve est rentrée annoncer à notre père que Mme Smith attendait au bord de la piscine.
“Mais merde, où est-ce qu’elle a bien pu garer sa voiture ?” m’a demandé Maeve, après que notre père est sorti de la maison. Elle ne jurait presque jamais à l’époque, encore moins juste après la messe. “Elle se gare toujours devant la maison.”
Alors on est partis à la recherche de la voiture, d’abord au bout de la propriété, puis derrière le garage. Quand aucun des endroits évidents n’a marché, on a redescendu l’allée, le gravillon crissant sous nos semelles du dimanche, jusqu’à la rue. On n’avait aucune idée de l’adresse d’Andrea, mais on savait qu’elle ne vivait pas dans le coin et qu’elle n’avait pas pu venir à pied. On a fini par trouver son Impala crème garée un pâté de maisons plus loin, le coin gauche du capot tout froissé. Maeve s’est accroupie pour inspecter les dégâts et je suis allé jusqu’à toucher le pare-chocs qui avait subi l’accrochage, admirant les phares épargnés. À l’évidence, Andrea avait heurté quelque chose et elle voulait nous le cacher.
On n’a rien dit à notre père concernant la voiture. Après tout, il passait sa vie à tout nous dissimuler. Il ne parlait jamais d’Andrea, ni lors de ses disparitions, ni lors de ses réapparitions. Il ne nous disait pas s’il avait prévu de lui faire jouer un rôle dans notre avenir. Quand elle était là, il faisait comme si elle avait toujours été là, et quand elle disparaissait, on n’avait jamais envie de lui rappeler son existence, de crainte qu’il ne la réinvite. Je ne crois pas qu’Andrea l’intéressait tant que ça en vérité. Ce que je crois, c’est qu’il était incapable de se mesurer à sa ténacité. La stratégie de notre père, pour ce que j’en savais, consistait à l’ignorer jusqu’à ce qu’elle disparaisse. “Ça ne marchera jamais”, m’a dit Maeve.
La seule chose qui intéressait vraiment notre père dans la vie, c’était son travail : les immeubles qu’il construisait, et possédait, et louait. Il était rare qu’il vende quelque chose, choisissant plutôt d’utiliser ses biens pour en acquérir de nouveaux. Quand il avait rendez-vous avec la banque, le banquier se déplaçait chez lui, et mon père le faisait attendre. Mme Kennedy, la secrétaire de mon père, offrait une tasse de café au banquier en lui disant qu’il n’y en avait plus pour longtemps, ce qui n’était pas toujours vrai. Le banquier se retrouvait contraint à rester assis dans la petite antichambre du bureau de mon père, son chapeau à la main.
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Toutes les injustices que Maeve et Celeste avaient pu commettre l’une envers l’autre des années auparavant étaient devenues des abstractions. Elles s’étaient désormais habituées à leur détestation réciproque. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que si ces deux femmes s’étaient rencontrées en dehors de moi, elles se seraient beaucoup appréciées, ce qui avait d’ailleurs été le cas au début. Elles étaient intelligentes, et drôles, et férocement loyales, ma sœur et ma femme. Elles mettaient leur amour pour moi au-dessus de tout, sans jamais reconnaître la souffrance que je ressentais à les voir s’entredéchirer. À mes yeux, elles étaient toutes les deux responsables. Elles auraient pu arrêter. Elles auraient pu faire le choix de mettre leur rancune de côté. Mais non. Elles s’accrochaient à leur amertume, autant l’une que l’autre.
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Je n'avais jamais de temps pour moi à l'époque, et je refusais de passer le peu que j'avais de disponible assis en face de cette fichue maison, pourtant c'est toujours là qu'on échouait : comme les hirondelles, comme les saumons, on était les esclaves impuissants de nos schémas migratoires.
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Cette nuit-là, dans le lit de ma sœur, j’ai fixé le plafond en ressentant pour de bon la disparition de notre père. Pas celle de son argent ni de sa maison, mais celle de l’homme à côté duquel je m’asseyais en voiture. Il m’avait tellement protégé du monde que j’ignorais totalement ce dont le monde était capable. Je ne m’étais jamais dit que lui aussi avait été enfant. Je ne lui avais jamais posé aucune question sur la guerre. Je l’avais vu uniquement comme mon père, et c’est au titre de père que je l’avais jugé. C’était irréparable, et ça s’ajoutait au catalogue des erreurs que j’avais commises. (p. 95)
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«  La maison des Hollandais était impossible.
Les murs des toilettes pour dames étaient des bas - reliefs, des hirondelles sculptées dans le noyer, des hirondelles passant à travers des tiges fleuries vers un croissant de Lune .
Les panneaux avaient été taillés en Italie au début des années 1920,et expédiés dans des caisses en vue d’être installés dans les toilettes du rez- de - chaussée dès la maison des VanHoebeek .
Combien d’années de la vie d’un individu avaient - elles été sacrifiées à sculpter ces murs dans un autre pays ? .
Est - ce que c’est ça que notre mère avait voulu dire? » ….
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Vidéo de Ann Patchett
Bande annonce du film Bel Canto (2018), adaptation du roman d'Ann Patchett
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