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EAN : 9782742742196
128 pages
Actes Sud (26/02/2003)
3.82/5   291 notes
Résumé :
Elle vit seule avec ses deux petits garçons et pour la première fois les emmène en vacances. Cette escapade doit être une fête, elle le veut, elle le dit, elle essaie de le dire.

Ensemble ils vont donc prendre le car, en pleine nuit, sous la pluie. Les enfants sont inquiets : partir en période scolaire, partir en pleine semaine, partir en hiver à la mer les dérange. Et se taire, et se taire, surtout ne pas pleurer, surtout ne pas se faire remarquer, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (60) Voir plus Ajouter une critique
3,82

sur 291 notes
Fuir....
Fuir la misère, fuir ses démons, fuir le monde.
Fermer les yeux, le jour, la nuit, à la recherche d'un hypothétique sommeil, refuge improbable aux angoisses, à la douleur.
Ne plus voir la souffrance, l'incompréhension, le reproche dans les yeux innocents de deux gamins perdus dont vous êtes le seul horizon.
Deux gosses pleins de vie, de cette vie que vous n'arrivez plus à appréhender, à vivre..
La mer comme dernier espoir, comme ultime cadeau qui refuse de s'offrir et avale les dernières illusions sous un ciel larmoyant.
Mère indigne...mer furie.
Mère douleur...mer hurlante.
Plus de place pour rien, le vide aspire tout.
L'amour pourtant se débat, cherche une place qui se dérobe, alors ne reste que l'abandon, terrible.

Un récit déchirant, lu en apnée, le souffle court, la poitrine serrée jusqu'à l'ultime effondrement.
Un cri, de la première à la dernière page, qui vous laisse épuisé.e et sans voix.
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C'est un livre extrêmement sombre, dur, poignant. En 120 pages, Véronique Olmi nous dépeint la misère sociale. Ce livre est dur car criant de vérité, certes il s'agit ici de fiction, mais l'histoire de cette mère et ses deux enfants kévin 5 ans et Stan 9 ans ressemble malheureusement à des tas d'histoires de la vraie vie !
Dès la première phrase du livre, on est plongé dans une ambiance glaciale, une atmosphère éprouvante, angoissante qui ne nous lâche pas une seconde.
Le regard de Stan sur sa mère, son attitude sont touchants, émouvants.
La fin est terrible et irrémédiablement horrible.
Je reprends la dernière phrase de la quatrième de couverture : " Ce roman est un véritable cri - dérangeant, terrifiant, déchirant."
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Comment quantifier les étoiles pour un tel roman ? Quelle critique est-il possible d'amener devant l'horreur absolue ?
Surtout éloignez-vous de ce roman si vous souffrez et broyez du noir, cette histoire ne vous rendra pas joyeux ni croyant.

Cette histoire, c'est celle d'une mère en pleine dépression, foutue, brisée, accablée, annihilée. Sur un coup de tête, elle emmène ses deux jeunes enfants pour une virée au bord de mer. Mais les angoisses sont omniprésentes, le jour se confond avec la nuit, le noir s'insinue dans chaque regard, chaque détail, tout n'est que douleur.
Veronique Olmi nous écrit cette descente aux enfers avec une précision édifiante, elle va jusqu'à bannir la négation dans son phrasé comme si cette négation ne pouvait plus respirer, comme s'il ne restait plus rien à nier.

L'évidence est là : les gens se moquent des visages tristes et gonflés par les larmes, ils crachent sur toute forme de misère humaine. Personne ne veut voir, ni savoir, et encore moins aider. le monde psychiatrique se moque de la charité, non madame, il ne faut pas pleurer devant vos enfants, cachez vous. A coups de pilules chimiques voilà comment on soigne les hématomes de l'âme.

Quand la solitude cogne trop fort.
Quand la douleur ne sait plus où aller se moucher.
Quand l'avenir sonne sur un mur hostile. .
Quand la nuit n'a plus de frontière.
L'horreur et seulement l'horreur s'abat alors comme un géant démoniaque.

Et même après la vie, ça continue encore à souffrir.
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« Bord de Mer », une nouvelle simple racontant la difficulté d'une mère à élever seule ses deux enfants, Stan 9 ans et Kevin 5 ans.

Mon premier sentiment est de ressentir beaucoup d'amour entre les membres de cette famille intimiste, resserrée sur elle-même. Mais aussi, j'aperçois un immense désespoir fondé sur d'insurmontables craintes, de peur et de découragement. La mère est malade, totalement anxieuse. A priori rien de grave, mais elle ne survit que grâce à la chimie de ses nombreuses pilules. Mais quand on n'arrive pas à fermer l'oeil de la nuit, nuit qui s'étend en longueur, le jour passe à une vitesse fulgurante, trop vite pour faire quoi que ce soit, trop vite pour s'occuper de ses envies. La fatigue lui prend, le repos dans la journée lui semble indispensable pour éloigner tous ces bruits dans sa tête. Elle n'est pas folle, juste trop angoissée pour vivre normalement, comme tout le monde. Et pour toute réponse à ce mal-être, elle se heurte à des institutions, à des éducateurs, à des intermédiaires sociaux qui ne cherchent même pas à la comprendre et à la sortir de ce malaise, de cette folie latente.

Est-ce vraiment ne pas être une bonne mère que de ne pas être à l'heure à la sortie de l'école pour pouvoir récupérer ses enfants ? Est-ce vraiment si « anormale » de ne pas pouvoir offrir à ses enfants des vêtements à leur taille pour aller à l'école ? Est-ce vraiment horrible de proposer à ses deux enfants une journée tous ensemble au bord de mer au lieu d'aller à l'école ?

Cette expédition au bord de mer va être une première pour Stan et Kevin, confondus entre la peur de rater une journée auprès de leurs maîtresses tant aimées et la joie de découvrir un océan déchaîné, une mer noire aux vagues impressionnantes déchiquetant le rivage, sous une pluie infernale, glacée qui assombrit ce paysage, aux portes d'un hôtel sombre, miteux et lugubre.

La fin de la nouvelle s'achève dans ma tête avec un certain malaise. J'ai envie de pleurer, mais est-ce que j'ai le droit de pleurer ? Est-ce qu'elle a le droit de pleurer ? Pourquoi est-ce que les gens n'ont pas le droit de pleurer, d'exposer leurs sentiments à la face du monde ? Comment font-ils pour retenir leurs peurs, leurs angoisses au fond de soi ?

Une boule reste en travers de ma gorge et je ne sais quoi en penser. J'essaye mais je n'arrive pas à comprendre. Peut-être n'y a-t-il pas grand-chose à comprendre, seulement des sentiments à ressentir, de l'amour et de l'angoisse, de la haine pour un monde différent, elle l'incomprise, la différente.
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Je rêve de la mer. de cette mer bleue et froide.

Des vagues qui claquent sur les récifs. Éclatent dans ma tête.

Je rêve de ce silence infini où je me noie. Délivrée de mes insomnies.

Et de nos pas qui s'effacent sur le sable.

Éphémère bonheur...

Du ressac qui s'agrippe à moi. Et m'emporte au loin.

Je rêve de ces profondeurs où le bleu roi devient noir.

Où la solitude est reine. Où la nuit m'enveloppe.

Elle ne veut pourtant pas de moi….

Je rêve à mes deux mômes…

Dans un tourbillon chimique à me faire tourner la tête,

Je suis au bord de la mer. La ville pleut. Les corps se noient.

Je les sens tout contre moi, mes mômes.

Le chocolat nous inonde de sa chaleur amère.

Demain on rapportera des coquillages pour la maîtresse.

Je vous le promets.

Je suis au bord de la mer. Elle me regarde. Elle m'attend…


🌊🌊🌊

𝘌𝘮𝘮è𝘯𝘦-𝘮𝘰𝘪 𝘥𝘢𝘯𝘴𝘦𝘳 𝘤𝘦 𝘴𝘰𝘪𝘳
𝘑𝘰𝘶𝘦 𝘤𝘰𝘯𝘵𝘳𝘦 𝘫𝘰𝘶𝘦 𝘦𝘵 𝘴𝘦𝘳𝘳é𝘴 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘭𝘦 𝘯𝘰𝘪𝘳 🎶


Quel roman !

Bouleversant. Intense. Étouffant. A peine une centaine de pages et ce livre m'a pris à la gorge dès le deuxième paragraphe, pour ne plus desserrer son étreinte jusqu'à la dernière ligne !

Haletant. Incisif. Percutant. Avec une écriture brute et tranchante, sans ambages, et une rythmique qui s'en va crescendo, sans crier gare, les mots de Véronique Olmi abordent les thématiques de la dépression, de l'insomnie et de l'amour filial et vous font basculer vers un autre bord de mer, parsemé d'écueils, taillés aux vents marins et sur lesquels on vient se fracasser.
Ecorchés vifs. Abandonnés et encore suffocants lorsque la mer se retire enfin…
Grandiose.
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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Maman ! a crié Kevin quand il a vu que j’étais réveillée, et ça c’est merveilleux ! La façon dont un môme vous dit bonjour le matin, comme si vous étiez la surprise du jour, la bonne nouvelle qu’il attendait plus. Kevin, le matin, on dirait toujours que je lui ai manqué, je me demande où ses nuits l’emmènent pour qu’il ait l’impression de revenir de si loin. Quand il y a école Stan lui interdit de rentrer dans ma chambre je le sais bien, mais le dimanche souvent quand ils ont fini de regarder les dessins animés il se gêne pas, ah ça non, il saute sur mon lit et il me réclame un bisou péteur, c’est un bisou sur le ventre qui fait beaucoup de bruit, et ça le fait rire c’est incroyable, on dirait qu’il rit de s’entendre rire, qu’il profite de ce rire, qu’il s’amuse avec et je sais bien que ce rire-là il vous lâche dès que vous grandissez.
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Je regardais toujours la grande roue. J’aimais les cris de ces gens, ils étaient faux, il se passait rien c’était formidable. J’étais là-haut, dans la lumière blanche, la tête en bas les pieds dans le ciel, je pouvais dégueuler, hurler de froid, de plaisir, de colère, je pouvais tout me permettre j’avais payé avec des pièces d’or, en bas la terre s'était renversée comme un petit tas minable, la foule valait rien, ça grouillait misérablement, des oiseaux sur du crottin.
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On s'efforce de vivre du mieux qu'on peut mais tout ça disparaît aussitôt. On se lève le matin mais ce matin-là n'existe pas plus que la nuit d'avant que tout le monde a déjà oubliée. On avance sur des précipices, je le sais depuis longtemps. Un pas en avant. Un pas dans le vide. Et on recommence. Pour aller où ? Personne ne le sait. Tout le monde s'en fout.
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Quand le car est arrivé on était émus tous les trois, presque timides. On aurait pas été plus timide si on avait dû monter dans un bateau de luxe en première classe. Pourtant c'était un vieux car bruyant et pas chauffé. Ça oui, il faisait froid là-dedans et on avait l'impression d'arriver dans un courant d'air.
J'ai payé les places avec le dernier billet de cent qu'il me restait et on s'est assis au fond, les gosses et moi, avec nos sacs de sport à nos pieds, je les avais bourrés d'habits chauds pour les mômes, il y en avait trop je sais, mais ça avait été une sorte de panique de faire ces sacs, je peux pas expliquer.
Je voulais tout mettre, je savais que ça servait à rien, je voulais que ça nous accompagne, des choses de chez nous, familières, dans lesquels on se reconnaît au premier coup d'œil.
Kevin voulait que je prenne ses jouets aussi, mais j'ai pas voulu, je savais bien qu'on allait pas jouer.
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Maman ! a crié Kevin quand il a vu que j'étais réveillée, et ça c'est merveilleux ! La façon dont un môme vous dit bonjour le matin, comme si vous étiez la surprise du jour, la bonne nouvelle qu'il attendait plus. Kevin, le matin, on dirait toujours que je lui ai manqué, je me demande où ses nuits l'emmènent pour qu'il ait l'impression de revenir de si loin.
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Vidéo de Véronique Olmi
Lecture de Véronique Olmi tiré du livre Figures d'écrivains, dirigé par Étienne de Montety.
Découvrez un portrait inédit de la littérature française. La visage, la plume et la voix de 70 grandes figures des lettres réunies pour un cadavre exquis historique.
Pour en savoir plus : https://www.albin-michel.fr/figures-decrivains-9782226436351
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