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Eduardo Ocaña (Autre)Jean-Pierre Pécau (Autre)
EAN : 9782413083429
76 pages
Delcourt (17/04/2024)
3.67/5   6 notes
Résumé :
21 février 1944. Le poète Missak Manouchian, communiste arménien à la tête d'un réseau de résistants immigrés est dénoncé et arrêté par les brigades spéciales françaises. Au fil de l'histoire, on croise Jacques Duclos, Louis Aragon, Charles Aznavour, Charles Tillon, le peintre Krikor Bedikian. Peu à peu se dessine le profil étonnant d'un homme bien éloigné de l'image véhiculée par l'Affiche rouge.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le 21 février 2024, Missak Manouchian et son épouse Mélinée sont accueillis au Panthéon. À travers eux c'est le groupe Manouchian et l'ensemble des FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans – Mains-d'oeuvre immigrée) qui est reconnu dans cet hommage de la nation.

Le nom de Missak Manouchian ne m'était pas inconnu. Je savais qu'il avait été résistant pendant la Seconde Guerre mondiale en France. Je l'associais au Mont Valérie, mais j'aurai été incapable d'en dire plus. J'ai donc sauté sur l'occasion de l'offre de NetGalley pour lire ce livre.

La BD d'Eduardo Ocaña et Jean-Pierre Pécau nous permet de découvrir qui était Missak Manouchian en se concentrant sur les années de guerre. Orphelin du génocide arménien, Missak arrive en France vers l'âge de 15 ans. Il devient ouvrier et rejoint rapidement le parti communiste. Lorsque la guerre éclate il est ouvrier et poète. Il a intégré le milieu artistique parisien. Mobilisé en 1939 il se bat pour la France, son pays d'adoption, et demande sa naturalisation. Après la défaite il est démobilisé, travaille un an dans une usine dans la Sarthe avant de revenir à Paris. Il renoue avec le Parti Communiste, aide la communauté arménienne et rejoint en 1943 les FTP-MOI. C'est la coopération entre les brigades spéciales (françaises) et l'occupant allemand qui feront tomber le réseau Manouchian, se soldant par l'arrestation de Manouchian et de son groupe. Après un procès sommaire servant la propagande allemande, les 22 du groupe Manouchian sont fusillés au Mont Valérien.

Jean-Pierre Pécau, au scénario, s'est concentré sur les années 1943-1944. L'ambiance qui régnait à Paris est bien restituée. le dessin d'Eduardo Ocaña est fluide, précis. le texte est facile à suivre. On en apprend beaucoup sur le fonctionnement de la résistance à Paris à cette époque.

S'intercale dans le récit un débat entre trois historiens / journalistes. Une phase qui décortique les faits historiques et le contexte politique.

Pourtant je reste un peu sur ma faim. J'aurais aimé en apprendre plus sur Missak Manouchian et son parcours avant 1943, sur ce qu'il a traversé et qui a construit sa personnalité. On sent un homme de conviction, aimé de son entourage, un couple solide malgré les épreuves. Ce livre est très précis sur le contexte politique et historique, mais il m'a manqué ici un peu de profondeur sur le personnage, et plus d'informations sur ses 21 compagnons.

Merci à NetGalley et aux Editions Delcourt pour cette découverte.
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Paris, juillet 1943
Alors que les groupes de combat FTP-MOI (francs tireurs partisans et main d'oeuvre immigrée) subissent une répression féroce, Missak Manouchian se voit proposer de devenir chef militaire du groupe d'île de France. Objectif: former de nouveaux groupes et reprendre les actions le plus vite possible. Missak se sent en danger, il se dit observé. Par qui ? La brigade spéciale des renseignements généraux ? Des cadres du PCF ?

Après "Les 100 derniers jours d'Hitler", Jean-Pierre Pécau nous raconte les derniers mois de Manouchian. Lui et son groupe ont-ils été trahis ? Sacrifiés ?A partir d'une bibliographie dense mais aussi du film un temps censuré de Bosco Boucault "Des terroristes à la retraite", il questionne les causes de leur arrestation, des interrogations qui furent relayées par Mélinée Manouchian elle-même qui accusa le Parti Communiste Français d'avoir permis la capture du groupe.

Eduardo Ocana dessine ces six derniers mois avec une justesse et une ambiance vintage adaptée. le dessin est sobre, plutôt gris et terne, et raconte sans esbroufe les dernières actions, les filatures des brigades spéciales, et met en scène une émission de tv des années 70 qui questionne les évènements.

Une BD de plus sur Missak Manouchian ? Et bien non, c'est plus que ça. Cet album prend un angle audacieux et intéressant. Il dépasse le simple hommage au combattant Manouchian et se concentre sur ses derniers mois d'existence en révélant les zones d'ombre troublantes. Et c'est forcément passionnant !
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Aux heures sombres de la France occupée par les nazies, les groupes de combat des FTP-MOI (francs-tireurs partisans et main-d'oeuvre immigrée) subissent une répression féroce, comme tous les groupes de Résistants. le poète Missak Manouchian, communiste arménien se voit proposer de devenir chef militaire du groupe d'Ile-de France. Mais, alors qu'il multiplie les opérations audacieuxes et forme de nouveaux membres, il se sent observé et en danger.

Jacques Duclos, Louis Aragon, Charles Aznavour, Charles Tillon ou encore le peintre Krikor Bedikian jalonnent l'histoire du poète et communiste arménien à la tête d'un réseau de résistants émigrés, révélant un profil très différent de l'image véhiculée par l'affiche rouge placardée par les nazis.

Le 21 février 1944, il dénoncé et arrêté par les brigades spéciales françaises.

Jean-Pierre Pécau, connu notamment pour son excellent album Les cent derniers jours d'Hitler, nous raconte les derniers mois de Missak Manouchian et de son réseau, questionnant avec finesse les causes de leur arrestation et révélant des zones d'ombres. Ces interrogations avait déjà été émises par sa femme, Mélinée, qui était allée jusqu'à accuser le PCF d'avoir permis la capture de ce groupe. Ont-ils été trahis ? Ont-ils été sacrifiés ? Cela reste un mystère à ce jour.

Ces six derniers mois sont retranscrits avec un mélange de justesse et d'enquête sur ce qu'il s'est réellement passé, et parfaitement dessiné par Eduardo Ocaña, qui nous propose des graphismes précis, délicats, dans une ambiance vintage bien adaptée à l'intrigue. le dessin reste sobre, avec des couleurs ternes, montrant sobrement les filatures, les attentats, les questionnements et l'émission télévisuelles des années 1970 qui questionne ces événements.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
- C’est assez simple pourtant, il n’y avait personne d’autre pour prendre la relève ! Exfiltrer Manouchian c’était arrêter les opérations en région parisienne et, milieu 43, c’était impossible, Moscou l’interdisait.
- Donc ils ont été sacrifiés.
- Non, en tout cas pas dans ce sens.Dans une bataille il arrive qu’un général doive ordonner à ses hommes de se faire tuer sur place, c’est à on avis ce qui s’est passé. Le grope Manouchian devait se faire ter sur place le temps qu’on mont d’autres groupes de combat.
- Une autre façon de dire qu’ils ont été sacrifiés.
- C’était la guerre, je pourrais citer des centaines d’autres exemples dans une dizaine d’armées.
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- Une goupille ? Tu as gardé la goupille de ta grenade ? Mais tu es fou, tu sais très bien que c’est interdit ! Si les flics t’avaient fouillé, tu aurais expliqué ça comment ?
- Je ne leur aurais pas expliqué, mais au moins comme ça, tu sais ce que je vaux. J’étais un poète, je suis désormais un partisan.
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-Oui, j’ai toujours eu une chance folle dans ma vie, j’aurais dû jouer à la loterie plus souvent.
-Mais tu y joues, mon camarade, tu y joues tous les jours.
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