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Claude Couffon (Traducteur)
EAN : 9782073014177
96 pages
Gallimard (07/09/2023)
3.7/5   175 notes
Résumé :
En 1928, Pablo Neruda est nommé consul à Colombo, Ceylan, puis à Singapour et Batavia. Accompagné de Kiria, sa fidèle mangouste, le poète chilien découvre les odeurs et les couleurs des rues asiatiques, les plaisirs et cauchemars de l'opium, la chasse à l'éléphant, le sourire paisible des Bouddhas...

Neruda livre ses souvenirs colorés et poétiques d'un Orient colonial et se révèle comme un homme passionné, curieux de tout et de tous, et un merveilleu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
3,7

sur 175 notes
Dans la préface on nous prévient : « Préparez-vous à entendre un poète authentique, un de ceux dont les sens se sont formés dans un univers qui n'est pas le nôtre et que peu de gens le perçoivent »

Seuls les poètes possèdent ces lentilles avec une obturation particulière capables de capter la beauté des gens, des âmes et des paysages.

Seuls les grands poètes entendent les sons mais aussi les parfums et voient dans le quotidien des théâtres en plein air le sortilège de la vie réelle.

Seuls les poètes ressentent les vibrations des cultures et le creux à l'intérieur de soi.

Seuls les poètes palpent l'insaisissable, amplifiant le magnétisme des rapports cachés entre les êtres.

Pablo Neruda, comme toujours, érudit et lumineux.


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Les différents textes de ce livre folio 2€ sont extraits de ses mémoires J'avoue que j'ai vécu dans lesquelles il raconte avec humour et tendresse ses voyages, ses engagements, ses rencontres et ses amours. Dans La solitude lumineusePablo Neruda relate des moments de vie passées alors qu'il était consul à Colombo, Ceylan, Singapour et Batavia. Dans ces pays orientaux, sous la coupe des anglais colonisateurs, il découvre, avec sa mangouste apprivoisée, les autochtones, la faune et la flore asiatiques.

Challenge Petits plaisirs - 82 pages
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Ce petit livre est constitué du quatrième chapitre de « J'avoue que j'ai vécu », les mémoires inachevées de Pablo Neruda publiées quelques mois après sa mort, en 1974. A la fin de sa vie, Neruda est un poète immensément célèbre, persécuté par le régime de Pinochet certes mais également adulé par le peuple chilien et honoré du prix Nobel (1971). Dans ce chapitre Neruda se remémore ses cinq années de petit Consul désargenté en Asie du Sud-Est à la fin des années 20. le texte est tout à la fois agréable à lire, intéressant et choquant. Il est tissé de courts paragraphes colorés et variés, d'observations sensibles et pleines d'humanité, de réflexions pertinentes sur les rapports cloisonnés entre colons et colonisés, deux mondes qui ne se rencontrent jamais, sur les hindous inaccessibles, sur le terrible système des castes au sommet duquel se trouvent les Anglais qu'il exècre et au plus bas les intouchables. Neruda découvre le monde, émerveillé et lucide et s'éveille à la conscience politique tout en insistant beaucoup sur sa solitude existentielle. Et puis il avoue un viol au détour d'un paragraphe, sur une intouchable en plus, se méprise et passe à autre chose. le texte est pétri de contradictions en particulier sur ses relations avec les femmes. Ce sont les femmes, toutes « indigènes » qui lui permettent d'accéder à « l'âme » de ces peuples, de saisir leur lumière mais ce sont elles également qui nous révèlent à demi-mot sa violence et sa lâcheté.
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j'ai beaucoup aimé ce court recueil de récits, lu d'un trait hier soir
il s'agit d'un extrait du livre "J'avoue que j'ai vécu" de Pablo Neruda
ce qui en fait un livre très accessible (court, et édition Folio 2 euros)
cela me donne envie de lire "J'avoue que j'ai vécu"

cette édition commence par un court prologue rappelant la vie du poète, de son vrai nom Ricardo Elieur Neftali Reyes (1904-1973), qui se fit appeler Pablo Neruda en hommage à un poète tchèque : Jan Neruda (1834-1891)

le récit nous fait partager la fascination du poète pour les différents pays d'Asie qu'il a connus en tant que jeune consul du Chili, avant son premier mariage avec une Hollandaise, Marie-Antoinette dite Maruca

les anecdotes et souvenirs se suivent et ne se ressemblent pas
malgré l'absence de fil directeur, on se laisse embarquer avec plaisir, dans ces histoires pittoresques, amusantes, émouvantes, toujours originales

ce récit n'est pas encore très marqué par L Histoire (sauf à la fin) et l'engagement politique du poète, malgré tout il est très empreint de l'ambiance du début du XXe siècle

on y croise d'autres consuls, des colons indifférents à la pauvreté et la violence en Asie, mais aussi une mangouste (celle de l'écrivain), une maitresse birmane jalouse (celle de l'écrivain, aussi ! eh oui), des serpents, des éléphants, des fumeries d'opium, des rites religieux hindous, d'immenses statues bouddhistes, masses de pierre hiératiques et sereines ...

un bon moment d'évasion, d'humour, d'émotions, un vrai plaisir de lecture
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Court livre (moins d'une centaine de pages) du poète Pablo Neruda qui raconte sa vie en tant que consul dans les pays d'Asie : Sri Lanka, Inde, Singapour, ... Son travail est plutôt simple et routinier et consiste à tamponner quelques factures. Accompagné d'une mangouste, il nous décrit ce qu'il découvre : l'animation des rues, les fêtes religieuses, l'opium, la chasse aux éléphants, la culture locale, largement méconnue ou méprisée par les colons.

En 80 pages, le poète parvient malgré tout à nous entraîner dans un long voyage. Il ne lui faut pas plus de quelques phrases pour nous entraîner dans sa promenade et nous évader le temps d'une heure.
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Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Pas à pas je découvris l'île. Une nuit, je traversai tous les faubourgs obscurs de Colombo pour assister à un dîner mondain. D'une maison dans l'ombre s'élevait la voix d'un enfant ou d'une femme qui chantait. Je fis arrêter mon rickshaw. Arrivé à deux pas de l'humble seuil je fus surpris par une odeur qui est celle, caractéristique, de Ceylan : un mélange de jasmin, de sueur, d'huile de noix de coco, de frangipanier et de magnolia.
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Je n'ai jamais lu autant et avec autant de plaisir que dans ce faubourg de Colombo où je vécus si longtemps solitaire. De temps en temps, je revenais à Rimbaud, à Quevedo, à Marcel Proust.
Du côté de chez Swann me fit revivre les tour-ments, les amours et les jalousies de mon ado-lescence. Et je compris que dans cette phrase de la sonate de Vinteuil, phrase musicale que Proust qualifie d'aérienne et odorante, non seulement on savoure la description la plus exquise du son passionnant mais aussi une mesure désespérée de la passion.
Mon problème dans ces solitudes fut de découvrir cette musique et de l'entendre. Les recherches que je fis avec l'aide de mon ami musicien et musicologue nous permirent d'apprendre que le Vinteuil de Proust avait peut-être été inspiré par Schubert et Wagner et Saint-Saëns et Fauré et d'Indy et César Franck. Mon éducation musicale vraiment peu brillante igno rait à peu près tous ces musiciens. Leurs œuvres étaient des écrins absents ou fermés. Mon oreille n'a jamais été capable de reconnaître autre chose que les mélodies les plus évidentes, et encore avec difficulté.
En poursuivant mes investigations, plus lit téraires que sonores, je finis par me procurer un album avec les trois disques de la Sonate pour piano et violon de César Franck. Aucun doute, la petite phrase de Vinteuil y figurait bien !
L'attrait que j'avais éprouvé n'avait été que littéraire. Proust, le plus grand poète du réel, dans sa chronique lucide d'une société à l'agonie qu'il avait aimée et détestée, s'était attardé avec passion et complaisance sur de nombreuses œuvres d'art, tableaux et cathédrales, actrices et livres. Pourtant, si sa clairvoyance rendait lumineux tout ce qu'il touchait, il avait recrée le charme de cette sonate et de sa phrase renaissante avec une intensité qu'il ne donna peut-être jamais à d'autres descriptions. Ses mots m'incitèrent à revivre ma propre vie, mes sentiments lointains enfouis en moi, dans ma propre ab-sence. Je voulus voir dans la phrase musicale le récit magique de Proust et empruntai les ailes de la musique ou fut enlevé par elles.
La phrase s'enveloppe dans la gravité de l'ombre et se fait plus rauque pour aggraver et amplifier son agonie. Elle semble construire son angoisse à la manière d'une structure gothique, que les volutes répètent portées par le rythme qui élève sans interruption la même flèche.
L'élément né de la douleur cherche une issue triomphante qui ne renie pas dans l'essor son origine bouleversée par la tristesse. On dirait qu'il se love en une spirale pathétique, tandis que le piano accompagne par moments la mort et la résurrection du son. L'intimité obscure du piano provoque de temps à autre l'éclosion serpentine, jusqu'au moment où l'amour et la douleur s'enlacent pour la victoire agonisante.
C'était bien là pour moi le sens de la phrase et de la sonate.
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Je voulus voir dans la phrase musicale le récit magique de Proust et empruntai les ailes de la musique ou fut enlevé par elles. La phrase s’enveloppe dans la gravité de l’ombre t se fait plus rauque pour aggraver et amplifier son agonie. Elle semble construire son angoisse à la manière d’une structure gothique, que les volutes répètent portées par le rythme qui élève sans interruption la même flèche.

L’élément né de la douleur cherche une issue triomphante qui ne renie pas dans l’essor son origine bouleversée par la tristesse. […] L’intimité obscure du piano provoque de temps à autre l’éclosion serpentine, jusqu’au moment où l’amour et la douleur s’enlacent pour la victoire agonisante.”
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Un autre grand personnage de ce congrès fut Subhâs Chandra Bose, démagogue fougueux, violent anti-impérialiste, fascinante figure politique de son pays. Durant la guerre de 1914, au moment de l'invasion des Japonais, il s'était allié à eux contre l'empire anglais. Longtemps après, là-bas, en Inde, un de ses compagnons me raconta comment était tombé le fort de Singapour :
— Nous avions nos armes pointées sur les assiégeants japonais. Brusquement nous nous demandâmes... et pourquoi ? Nous fîmes faire demi-tour à nos soldats et dirigeâmes nos tirs contre les troupes anglaises. L'affaire était des plus simples. Les Japonais étaient des envahisseurs momentanés. Les Anglais, eux, paraissaient éternels.
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C'est aussi vers cette époque que les colons ordonnèrent de brûler la paillote d'un paysan cingalais, pour l'obliger à décamper et s'approprier ses terres. L'Anglais qui devait exécuter les ordres et raser la cabane était un modeste fonctionnaire. Il s'appelait Léonard Woolf. Ayant refusé d'agir, il fut suspendu de ses fonctions. Rendu à l'Angleterre, il y écrivit l'un des meilleurs livres qu'on ait jamais rédigé sur l'Orient : "A village in the jungle", chef-d'oeuvre de la vie authentique et de la littérature de témoignage, un peu et même beaucoup écrasé, il est vrai, par ceux de la femme de Woolf, la célèbre Virginia, grand écrivain subjectif de renommée universelle.
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Videos de Pablo Neruda (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pablo Neruda
« […] « La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […] […] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.)
« […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.)
« Mystérieux, silencieux, sans cesse il allait et venait. Son regard était si profond qu'on le pouvait à peine voir. Quand il parlait, il avait un accent timide et hautain. Et l'on voyait presque toujours brûler le feu de ses pensées. Il était lumineux, profond, car il était de bonne foi. Il aurait pu être berger de mille lions et d'agneaux à la fois. Il eût gouverné les tempêtes ou porté un rayon de miel. Il chantait en des vers profonds, dont il possédait le secret, les merveilles de la vie ou de l'amour ou du plaisir. Monté sur un Pégase étrange il partit un jour en quête d'impossible. Je prie mes dieux pour Antonio, qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado)
0:00 - Titre 0:06 - Solitudes, VI 3:52 - du chemin, XXII 4:38 - Chanson, XLI 5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX 7:06 - Galeries, LXXVIII 7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains 9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX 10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII 10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille » 12:17 - Générique
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