Certains livres s'imposent non seulement par leur contenu, mais par le caractère remarquable de leur production. Les
Méditations de
Marc Aurèle sont une niche littéraire en soi : le livre d'auto-assistance philosophique écrit par un empereur romain. Les douze livres des
Méditations sont des notes personnelles de
Marc-Aurèle : il semble qu'il ne les ait jamais destinées à être publiées, mais plutôt comme des auto-exhortations à « être un homme digne de l'univers qui vous a donné naissance ». C'est à la fois le portrait d'un esprit noble aux prises avec ses fragilités trop humaines et une feuille de route sans âge pour ceux qui cherchent à vivre une vie vertueuse.
Marc Aurèle a vécu et régné au deuxième siècle de notre ère, lorsque les idéaux du stoïcisme dominaient la cour romaine. Il fait le point sur lui-même - "un homme mûr, un homme d'État, un Romain, un dirigeant" - et s'exalte dans un sentiment d'urgence : "il y a une limite circonscrite à votre temps - si vous ne l'utilisez pas pour débarrassez-vous de vos nuages, il sera parti, et vous serez parti, et l'occasion ne reviendra pas. En tant que stoïcien, dissiper les nuages signifiait se soumettre aux lois de la nature, accepter l'éphémère et la mort, et cultiver la gentillesse envers ses amis et ses ennemis. Il n'y a aucun sens à chercher refuge contre les conflits du monde "à la campagne, au bord de la mer, dans les collines... quand il vous est possible, à tout moment, de vous retirer en vous-même".
A en juger par la fréquence avec laquelle il la dénonce, il semble que la parure mondaine la plus tentante pour
Marc-Aurèle soit la célébrité. " Qu'est-ce donc, un peu de gloire vous distraira-t-il ? Regardez la vitesse de l'oubli universel, le gouffre du temps incommensurable avant et après, la vacuité des applaudissements, l'inconstance aveugle de vos partisans apparents, la petite pièce dans laquelle tout cela est enfermé." Il insiste sur le fait que plutôt que de rechercher des applaudissements vides de sens, les sages devraient consacrer leurs efforts à devenir bons. Après tout, "Bientôt tu auras tout oublié : bientôt tout t'aura oublié".
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