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EAN : 9782378153700
Talent Editions (03/04/2024)
4/5   9 notes
Résumé :
Une histoire africaine à la portée universelle
Dans un petit pays d’Afrique, sur une colline isolée, six enfants sont retrouvés morts. Qui les a tués ? Pourquoi avoir commis un crime aussi monstrueux ? Deux enquêteurs de l’ONU progressent dans un labyrinthe qui les mènera jusqu’à une vérité effroyable.
Pendant ce temps, un péril implacable se profile. Mois après mois, le danger s’intensifie, les menaces s’accumulent.
Les destins se croisent pend... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ce livre est très poignant ,un vrai coup de coeur malgré le sujet .
En novembre 1993 , six enfants ,d'une ethnie majoritaire de ce petit pays,sont assassinés en allant chercher de l'eau . Les soldats de l'ONU,les casques bleu sont chargés de l'enquête. Ben,unsoldat canadien tente de sauver la seule survivante du massacre .Les coupables sont vites désignés ce sont des rebelles de l'autre ethnie .
Ce livre est très bien écrit et très bien documenté, Maurice connait bien son sujet ,car comme on se doute ,mais on ne le découvre que dans l'épilogue, il s'agit du Rwanda.et il s'agit des Hutu et les Tutsi..Elle nous fait remarquablement bien passer les émotions.
Ce livre est un coup de coeur à lire absolument.

Je remercie beaucoup Netgalley et les éditions Talent Éditions pour ce livre coup de point !!!

#netgalleyfrance #avantlanuit
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Un coup de poing avec ce roman qui nous fait revenir en 1994 dans un petit pays africain qui n'est nommé qu'à la fin du récit mais que l'on identifie facilement.
Pour le grand public , les atrocités qui ont secoué le Rwanda commencent avec l'attentat qui a tué le président du pays mais les événements ont débuté bien avant .

Novembre 1993, Six enfants d'un village de l'ethnie majoritaire , sont assassinés en allant chercher de l'eau .
Ce sont des soldats de l'ONU, les Casques bleus , qui sont chargés des recherches puis de l'enquête .
Ben, un soldat canadien tente , en vain , de sauver la seule survivante du massacre .
Comment oublier ces moments d'horreur et d'angoisse qui vont le marquer douloureusement ...
Les soldats interrogent les habitants aidés par un traducteur .
Les coupables sont vite désignés, ce sont les rebelles, d'ailleurs un gant n'a t'il pas été retrouvé près du lieu du massacre .
Mais Ben s'interroge ... Il en fait part à Ousmane , un autre casque bleu, sénégalais et à son commandant .

Un mois plus tard, Élise , une jeune journaliste belge, métisse, est sur place pour finaliser un documentaire qu'elle réalise sur la mort de Diane Fossey, la primatologue assassinée une dizaine d'années plus tôt.
Elle a connaissance du meurtre des enfants et , comme rien ne se passe, elle décide d'enquêter elle aussi .

"Élise a du mal à le formuler, peut-être à l'accepter. Mais ce crime impuni, qui ne semblait bouleverser personne, suggérait l'existence d'un monde parallèle, un jeu d'ombres qui insufflait la peur. Celle qu'elle ressentait désormais elle même , de façon fugace et incontrôlable ."

Les étrangers comme Élise fréquentant les mêmes lieux, hôtels et bars, les rencontres fortuites ou provoquées sont fréquentes . Français , belges et Rwandais , des diplomates vieillissants, hommes d'affaires plus ou moins louches et légales, personnes gravitant autour de la présidence , espions ... Rien n'est vraiment franc ni spontané dans les relations .
Cela crée un climat de suspicion qui s'aggrave d'autant plus que ceux qui ont connu le pays quelques années auparavant comme Maurice, un diplomate belge, se souviennent des jours heureux et de l'insouciance qui régnaient alors ...

Parmi la population locale, les discriminations entre ethnie majoritaire et ethnie secondaire sont de plus en plus flagrantes, les derniers étant ostracisés tant dans la vie quotidienne que dans leur milieu de travail, les lynchages et les attaques se multiplient .
C'est ainsi que Ben et Ousmane sauvent un couple mixte, Charles et Clarisse d'une attaque dans une rue de la ville .

L'ambiance devient plus oppressante, des rumeurs circulent, les incidents se multiplient.
Les signes avant coureurs étaient là , mais chacun se voile la face devant l'intolérance qui monte, les Casques bleus sont dépassés, eux mêmes ne sont pas sans reproches dans leur attitude .

Voilà un roman intelligent qui mêle fiction et réalité , qui pointe du doigt les défaillances des états , l'aveuglement général, les nombreuses manipulations et corruptions et le rôle des français dans le génocide des tutsis qui a suivi la mort du président rwandais .
Un massacre dont je me souviens avec effroi.

On voit bien que Maria Malagardis, journaliste à Libération connait parfaitement son sujet .
Elle a été sur place , elle a publié des livres sur le génocide et elle se bat pour que la justice soit rendue .
Les personnages de fiction qu'elle met en avant dans ce récit sont eux mêmes fragiles, Ben est trop sensible et n'a pas choisi ce métier de soldat par vocation, Elise s'interroge sur ses origines, Maurice, le vieux diplomate belge, se rend compte des oeillères qui l'arrangent bien...

En plus, elle écrit bien et j'ai été emporté dans un maelstrom d'émotions .

Et les derniers propos du livre , vingt ans plus tard lorsque Ben rencontre Charles résument bien le poids que chacun porte comme un boulet :

"on a tout vu venir, Charles. Mais face à l'annonce d'une catastrophe, c'est toujours difficile de passer du futur au présent. le pire est toujours devant nous , on le résume à une hypothèse. C'est comme si l'espoir semblait toujours plus raisonnable , plus rassurant en tout cas. Et parfois , il nous aveugle ..."

Je remercie grandement NetGalley et Talent Éditions , cette lecture a été particulièrement marquante ...

#Avantlanuit #NetGalleyFrance
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"Avant la nuit" est une histoire africaine à la portée universelle qui rend hommage au travail des humanitaires et aux victimes du génocide des Tutsis en 1994, après l'assassinat du Président Rwandais dont l'avion a été abattu en vol.

Inspiré de faits réels, ce roman historique poignant relate le compte à rebours des cinq dernier mois qui ont précédé le dernier génocide du XXe siècle, l'une des pages les plus sombres de l'humanité.

Maria Malagardis, grand reporter au service international de Libération, a couvert le génocide des Tutsis du Rwanda en 1994. Elle a déjà publié deux livres sur ce sujet : "Le jour d'après" (1996) aux éditions Somogy et "Sur la piste des tueurs rwandais" (2011) aux éditions Flammarion.

A la veille du tristement trentième anniversaire de ce malheureux génocide, je vous invite à découvrir ce récit Coup de poing.

Dans un petit pays d'Afrique, sur une colline isolée, six enfants sont retrouvés morts en novembre 1993.

Qui les a tués ? S'agit-il réellement des rebelles ? Pourquoi avoir commis un crime aussi monstrueux ? Deux enquêteurs de l'ONU, Ben Sainclair et Ousmane Diop, progressent dans un labyrinthe qui les mènera jusqu'à une vérité effroyable.

Pendant ce temps, un péril implacable se profile. Mois après mois, le danger s'intensifie, les menaces s'accumulent.

Les destins se croisent pendant cette montée des périls : Élise Verler, une journaliste en quête d'identité, un couple et leur petite fille confrontés à la haine, des diplomates désabusés ou compromis, des Casques bleus dépassés par les événements, un jeune rebelle en sursis, un officier inquiétant, un mystérieux Blanc qui semble agir dans l'ombre…

Juste avant la nuit pourtant, tout était encore possible...

Je remercie @Talentéditions et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce récit marquant très émouvant.

Entre reportage factuel bien documenté et romance historique, ce récit mêle fiction et réalité en mettant en lumière l'aveuglement général, les défaillances institutionnelles, les manipulations diverses, la corruption généralisée et le rôle des colons belges, puis du gouvernement français dans le génocide des Tutsis après l'attentat contre le Président Rwandais le 6 avril 1994.

Malgré quelques longueurs qui rendent la structure narrative un peu confuse (mais, peut-être est-ce l'effet recherché ?), j'ai bien aimé partager le quotidien et les errements des expatriés qui semblent complètement démunis, comme plongés dans le brouillard entre inertie bureaucratique et impuissance politique.

J'ai trouvé que les personnages étaient un peu trop nombreux, ce qui ne permet pas au lecteur de réellement fixer son attention et c'est vraiment déroutant car il a l'impression de papillonner de l'un à l'autre en permanence, sans s'attacher vraiment à eux.

J'aurai aussi aimé que l'intrigue avance plus rapidement car il n'y a que dans l'épilogue que l'autrice évoque l'attentat perpétré contre le Président Rwandais qui va tout remettre en question en ce qui concerne l'enquête sur le massacre des six enfants. Bémol aussi sur la couverture peu accrocheuse qui ne met pas vraiment le livre en valeur.
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Novembre 1993. Deux jours après leur disparition, six enfants sont retrouvés assassinés sur une colline, dans un pays d'Afrique. Les deux militaires de l'ONU et les Casques bleus qui les découvrent ne peuvent explorer la scène de crime : la population locale les en empêche et une des fillettes respire encore. Un mince espoir de la sauver subsiste ; la priorité est de l'emmener à l'hôpital. le lendemain, ils reviennent relever les corps. C'est alors qu'un gant en cuir est découvert ; il porte un sigle : celui des forces rebelles.

La conclusion rapide de l'enquête rend Ben et Ousmane, les enquêteurs de l'ONU, sceptiques. Une journaliste belge, venue tourner un reportage sur Diane Fossey, partage leurs doutes. Tous assistent aux prémices du crime contre l'humanité en préparation, sans anticiper l'ampleur de l'horreur à venir et déjà en cours. Les personnes appartenant à l'ethnie minoritaire du pays subissent les exactions de celles issues de l'ethnie majoritaire. le pays n'est indiqué qu'à la fin, mais son nom se répète dans notre esprit ; les ethnies ne sont pas citées, mais nous les lisons, remplaçant « minoritaire » et « majoritaire » par leur vraie appellation. Jusqu'à cette date funeste du 7 avril 1994 : le premier jour du génocide. « Il va durer trois mois, faisant près d'un million de victimes en cent jours. Soit en moyenne, 10 000 morts par jour. » (p. 10)

Avant la nuit retrace les mois précédant le déclenchement des atrocités, préparées en amont, sous l'oeil impassible des institutions internationales. Des familles entières ont été torturées et tuées. le pire était à venir. Ben et Ousmane le pressentaient, mais les ordres forçaient à l'immobilité. Nous suivons des membres de l'ONU, des contingents militaires, une journaliste, des politiques, des casques bleus, des expatriés et des personnes issues des deux ethnies. C'est une vision d'ensemble détaillée des évènements, qui prend aux tripes. Nous ressentons la suspicion imprégnant les échanges, les menaces de plus en plus intenses, les mots couverts effraient, les exactions font frémir et les actes émouvants, emplis d'humanité, ne suffisent pas à réconforter. La terreur est déjà enclenchée et les crimes sont commis en toute impunité. Certaines scènes, inspirées de la réalité, sont violentes. Les larmes et les frissons m'ont envahie. J'ai été bouleversée par ce devoir de mémoire.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Alors que s'organisent les commémorations autour du 30ème anniversaire du génocide du peuple Tutsi au Rwanda, Maria Malagardis, grand reporter au service international de Libération, publie un roman sur cet épisode le plus sombre de notre Humanité : Avant la nuit.

Largement inspiré de fait réel, ce roman historique, dont l'intrigue est construite autour du meurtre inexpliqué de six enfants de l'ethnie majoritaire, se découpe en six chapitres : les six mois qui ont précédé l'attentat conduisant au plus grand génocide du XXème siècle (près d'un million de victimes en 3 mois, 10 000 morts par jour). 

Si le Rwanda et les deux ethnies Hutus et Tutsis ne sont jamais nommés au cours du récit, l'extermination que l'on connaît se profile peu à peu, mois après mois, chapitre après chapitre. le texte s'attache à décrire l'inaction de la communauté internationale face à la violence et la corruption du gouvernement Hutu, soutenu par l'état français. 

Le roman, si près de la réalité, est poignant. Il m'a d'autant plus saisi à la gorge que j'accueillais au même moment dans mon école une famille rwandaise et leurs enfants. 

Maria Malagardis, qui était présente au Rwanda en mai 1994, a déjà écrit deux romans sur le génocide tutsi. Ce troisième roman est le témoignage des ténèbres qu'elle a traversées, pour que le monde occidental, après avoir abandonné le pays aux premières semaines des massacres, n'oublie jamais. 

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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Juste avant la nuit pourtant, tout était encore possible.
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Voici un extrait des pages 20 et 21 :
« La pluie cessa. Des rayons de soleil transperçaient les nuages comme des épées divines illuminant de couleur crue les bâtisses jaunes, rehaussées d'un d'une intensité inattendue sous ce ciel d'aluminium. Ben repensa aux proches des enfants, à leur silence face aux petits corps découverts au milieu des hautes herbes. Comment aurait-il réagi s'il avait découvert son propre enfant dans de telles circonstances ? Il avait pourtant déjà été confronté à la mort. À peine quelques mois auparavant, en Croatie. Mais des enfants étranglés, peut-être même violés, jamais.
Sur le papier, le pays où il avait atterri venait de mettre un terme à trois ans de guerre. Les Casques bleus devraient assurer l'application des accords de paix et accompagner une nouvelle ère consacrant le partage du pouvoir. Avec l'opposition et les forces rebelles, qui campaient au nord du pays.
Dès son arrivée, il avait ressenti une tension extrême dans la capitale.
On déplorait les attaques à la grenade, sans pouvoir jamais identifier les responsables. Des miliciens aux tenues colorées défilaient régulièrement dans les rues, scandant des slogans agressifs entre deux coups de sifflet tonitruants. Ils avaient l’apparence de clowns dans une fête foraine. Mais leur attitude provocante, leurs chants hostiles à la minorité ethnique du pays entretenaient la peur. »
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Les enfants se trouvaient là, devant eux. Le regard fixe tourné vers le ciel tourmenté. Six petits corps éparpillés sur l’herbe, comme des jouets brisés. [...] Voilà deux jours qu’ils les recherchaient, cinq fillettes et un garçon.
[...] Les enfants n’appartiennent pas à l’ethnie des rebelles. Et ça, tu l’as deviné, j’imagine . Qu’est-ce que tu crois ? La guerre a cessé, mais peut-être qu’elle continue en réalité
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Sur le papier, le pays où il avait atterri venait de mettre un terme à trois ans de guerre. Les Casques bleus devaient assurer l’application des accords de paix et accompagner une nouvelle ère consacrant le partage du pouvoir. Avec l’opposition et les forces rebelles , qui campaient au nord du pays.
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C’était un monstrueux bain de sang qui se préparait, en marge des négociations pour les accords de paix. Il ne visait pas uniquement les rebelles, mais aussi leurs supposés « complices », et tous ceux qui appartenaient à l’ethnie minoritaire.
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Vidéo de Maria Malagardis
En 2023, «Libération» fête ses 50 ans ! À l'occasion des Rencontres de Blois, le journal renoue avec son édition spéciale du «Libé des historien.nes» qui ouvre ses colonnes, le temps d'une journée, à celles et ceux qui font l'histoire pour raconter l'actualité. Cette actualité, cela fait 50 ans que «Libé» la suit, tantôt comme témoin, souvent comme acteur. Depuis sa création en 1973, «Libération» s'est toujours engagé : des homosexuels à Solidarno??, des luttes féministes au changement climatique, du temps de travail aux sans-papiers, de la peine de mort au non à le Pen... Avec cette rencontre, nous invitons les visiteurs à plonger dans l'histoire et dans l'avenir des combats qui font et ont fait avancer la société vers toujours plus de progrès, d'égalité et de solidarité en présence de Laurent Joffrin, ancien directeur de «Libération», Alexandra Schwartzbrod, directrice adjointe de la rédaction, Lionel Charrier, directeur de la photo, Sonya Faure et Maria Malagardis, journalistes. le débat sera modéré par Thibaut Sardier, chef adjoint au service « Idées ».
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