AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,72

sur 58 notes
5
3 avis
4
3 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Ils ont tellement de mises en commun, tellement de poings communs. Ken Loach et Édouard Louis. Entre ces deux là , pas de complicité, mais une amitié.
L'un est cinéaste, l'autre écrivain. L'image et le mot. L'oeil et la plume. Çà donne l'envergure du propos. La place de l'art, sa mission. Manuel d'interrogations et de définitions. Notre système social, politique, économique est-il générateur d'exclusion ou de persécution? Qu'est-ce qu'une violence sociale? Quelle est l'étendue de ses ondes de chocs? Comment définir la violence. Comme un flux, une décharge? Quel est le rôle de la littérature dite sociale? Doit-elle être comme avec Zola une représentation ? Est-ce qu'en ce 21e siècle la littérature doit-elle entrer en confrontation?
Pesée des forces politique en présence , analyse d'une certaine montée du vote se réfugiant dans le giron d'extrême droite, analyse encore de ce qui semble "clocher" dans les forces de gauche. L'extrême droite se nourrissant des fractures internes des masses populaires, la gauche globalisant un peuple qui est de plus en plus pluriel.les, une gauche encore trop frileuse en ce qui concerne la remise en cause de la valeur travail qui reste une valeur établie par la capitalisme. Doit-on se résoudre à ne voir que des adversaires complices ? Chacun sa vision de l'usine, mais aucun ne rêvant vraiment à soustraire l'homme de l'enfer de la production consumériste.
Et la culture dans tout cela? l'art ? Marqueur social? émancipateur ? marque distinctif de classe? est - il sous contrôle? N'est il plus qu'appropriation? Libre accès / libre pensée .... Peut-être un des meilleurs chemins pour élever sa colère à la hauteur d'une pensée, comme l'écrivait Georges Didi-Huberman.
Tant de questions, tant de chantiers à ouvrir, de misères à éradiquer, d'amour et de respect à formuler, tant d'amitiés qu'il ne faut espérer.

Astrid Shriqui Garain
Commenter  J’apprécie          111
Le Studio B-Unscripted de la chaîne Al-Jazeera (chaînes européennes, je vous... non, rien) a réuni pour deux dialogues ("Travail et Violence", "Politique et transformation") le célèbre réalisateur britannique et l'écrivain français qui tous deux dénoncent l'oppression subie par le monde du travail par le capital, la main mise du capital sur le langage et l'expression politique. Ces dialogues sont chaque fois suivis de quelques questions.

On y retrouve les deux intellectuels tels qu'on les connaît, par eux-mêmes ou par leurs oeuvres, ils sont globalement très d'accord mais s'enrichissent mutuellement d'observations et d'hypothèses très fines qui donnent l'impression qu'ils sont très contents de s'être rencontrés et parlé.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
Commenter  J’apprécie          30
Très stimulant petit livre !
Dialogue intelligent et très clair entre deux artistes engagés et talentueux, le cinéaste et l'écrivain, l'homme âgé et le jeune, le britannique et le français. J'ai adoré cette capacité à exprimer des idées neuves et à susciter la réflexion sur la politique et l'art. Ce n'etait pas gagné : on trouve tellement de discours rébarbatifs et incompréhensibles et/ou simplistes !
(Seule réserve : qui pose les questions ? Je n'ai pas trouvé le nom)
Commenter  J’apprécie          30
Ce petit livre est, semble-t-il, la retranscription d'une émission de la télévision al Jazeera de décembre 2019, et on suppose que les questions sont posées par une ou un journaliste modérateur de la discussion.
Contrairement à ce que laisse penser le titre, il y est assez peu question de l'art en général, sauf à la fin de l'ouvrage et il est surtout question de l'art du réalisateur ; l'art de Ken Loach évoqué à travers un de ses grands films « Kes » et ses deux derniers films. A l'image des films du réalisateur, le propos est dense, développant les mécanismes de la violence sociale et leurs conséquences. Fidèle au monde ouvrier, il en rappelle la fierté et le respect de soi et des autres, sa générosité. Il rappelle l'abandon de communautés entières lors de transfert de capitaux, sans aucune reconversion. Tout ce qui fit et fait toujours, à travers l'uberisation du travail, la violence économique en Grande Bretagne et ailleurs. L'analyse en contrepoint d'Edouard Louis est très centrée autour de son expérience personnelle, qu'il associe à une « double violence de la politique » se manifestant par l'impact de la violence sociale sur l'intime. Autant Loach est dans l'empathie, autant Edouard Louis préfère se situer dans la « confrontation ».
La deuxième partie du dialogue, censée évoquer « Politique et transformation » est, à mon avis, moins étoffée. Si je résume en gros ce que j'en ai compris, la gauche se contente de commenter les arguments de l'extrême droite, dérive en grande partie liée à la détention des organes de communication par des possédants de droite. La gauche doit apprendre à recréer son langage « parce que toute cette question est liée à celle de la gauche et de sa reconstruction ».
Dans la dernière partie du dialogue on revient à l'art, et la valeur de l'art en période de crise politique. sur un plan plus général. Les deux protagonistes sont évidemment pour une liberté totale de l'imagination, toute mise aux normes de l'art tuant la créativité. L'art est et doit rester subversif. Ken Loach d'ajouter « La dernière chose que nous voulons c'est une galerie d'art sponsorisée par telle ou telle entreprise ». N'est-ce pas ce à quoi nous assistons, non de la part d'entreprises mais de puissances financières ?
En conclusion une impression mitigée, presque d'exercice de style dans lequel personne n'est totalement à l'aise.
Commenter  J’apprécie          20
Le titre est mal équilibré. Il y est beaucoup question de politique, très peu d'art. La disette de contacts sociaux me pousse à acheter des livres qui invitent des conversations dans mon salon de lecture. Je connais et j'apprécie Ken Loach, cinéaste militant, depuis toujours mégaphone des luttes sociales et politique. Je ne connaissais pas Édouard Louis, très prolixe, auquel le cinéaste laisse souvent la parole.
Bon le livre est court, le propos clair : la gauche doit changer son fusil d'épaule pour renouer avec le monde ouvrier, les pauvres, séduits par l'extrême-droite. Soit. En revanche, exacerber les tensions, les fractures, les oppositions afin d'inspirer et de stimuler une énergie créative me paraît risqué. Montrer l'insupportable pour appeler le supportable, peut-être, mais le rejet guette. Je préfère la fédération à l'opposition.
Lien : https://cinemoitheque.eklabl..
Commenter  J’apprécie          21
Première lecture de 2024 qui donne la déter de lutter.

Un crossover auquel je n'avais jamais pensé et qui est s'avère être très satisfaisant.

Peut-être un peu trop court, j'aurais aimé que certaines idées soient un peu plus développées compte tenu du fait qu'il s'agit d'un entretien vidéo retranscrit. Ç'aurait pu être l'occasion de développer et approfondir certains points, en réalisant une autre partie écrite à deux mains. Ça ne gêne pas trop la lecture pour autant.
Commenter  J’apprécie          00
C'est une lecture courte et rafraîchissante ! le livre questionne le rôle de l'artiste aujourd'hui et les enjeux sociaux que la politique doit relever. Il s'agit de la transcription d'un échange entre Ken Loach et Édouard Louis. Des réflexions complexes sont déployées au moyen d'un style accessible et très vivant. L'écrivain et le cinéaste composent ensemble des pistes de réflexions qui donnent envie d'aller de l'avant. Cette lecture optimiste m'a vraiment fait du bien, elle donne envie d'imaginer un nouvel horizon politique.
Commenter  J’apprécie          00
La Collection « Des mots », des éditions PUF est dirigée par Édouard Louis. Il a publié dans cette collection Dialogue sur l'art et la politique, un dialogue avec Ken Loach, le réalisateur engagé. Ce livre, Édouard Louis a choisi de l'écrire en dialoguant avec Ken Loach, inspiré par son film, Moi, Daniel Blake qu'il estime être un film dans lequel on « parle de persécution sociale et politique ».
Dans ce dialogue, ils abordent de nombreux thèmes : l'art, le cinéma et la littérature et ce qu'ils peuvent transmettre comme message dans notre société. L'exclusion, le travail, les dominés, les dominants, la persécution sociale, la violence, les partis politiques, la pauvreté sont le lexique essentiel de ce livre pour révéler des particularités présentes dans notre société contemporaine.
« Encore une fois, je pense que tout ça vient du sentiment de sécurité, n'est-ce pas ? Si tu te sens en sécurité, tu peux être généreux. Si tu ne te sens pas menacé personnellement, tu peux d'autant plus facilement accueillir celles et ceux qui ont besoin d'aide, que ce soit parce qu'ils cherchent l'asile ou pour une autre raison. C'est quand on se sent bien qu'on peut être généreux. Si tu as peur, si tu te sens en danger, si tu es sans espoir, si tu te sens poussé au cynisme, alors tu rejettes les autres. – mais alors comme tu interprètes le fait que les dominants ont cette sécurité et qu'ils ne sont pas pour autant accueillants ? – parce qu'eux ne peuvent maintenir leur sécurité qu'en maintenant tous les autres en dessous d'eux ! ». A cette seule locution, on pourrait résumer le livre d'Édouard Louis tant elle est significative et représentative du contenu de son livre.
L'art est un sujet important dans ce livre. Comment définir l'art ? Que doit-être l'art ? « L'art se fait dans une forme de colère contre l'art ». Édouard Louis prend souvent son expérience personnelle pour mieux se sentir vrai dans ses propos. Issu d'un milieu défavorisé, il prend pour exemple et pour foi son propre passé pour dénoncer les injustices.
L'entretien est fort et défend des causes sociales chacun à leur manière. Il se termine par une interrogation sur le partage de la part de Ken Loach.
A lire !

Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (152) Voir plus



Quiz Voir plus

Avez vous bien lu "En finir avec Eddy Bellegeule" ?

Par combien de garçons Eddy se fait-il brutaliser dans les couloirs du collège ?

2
3
4
5
6

10 questions
258 lecteurs ont répondu
Thème : En finir avec Eddy Bellegueule de Édouard LouisCréer un quiz sur ce livre

{* *}