Ce canapé de velours, c'est celui de Clémence Barrot, une vieille dame, ancienne modiste, qui s'est liée d'amitié avec Anne, la narratrice et sa voisine du dessus. Malgré leur différence d'âge une belle complicité s'est nouée entre les deux femmes. Quel plaisir de se retrouver, de bavarder et d'échanger des idées, des confidences et des souvenirs.
Clémence n'a jamais pu oublier son grand amour, Paul, militant communiste et résistant, fusillé à Paris au coin d'une rue avec un camarade de réseau, en 1943. Il avait 19 ans. Des décennies plus tard, elle vie encore dans son souvenir. Malgré tout elle aime la vie, elle positive, voit le bon côté des choses et adore écouter Anne lui faire la lecture, sur
le canapé rouge, et lui raconter la vie de femmes exceptionnelles – libres, courageuses, rebelles – telles
Olympe de Gouges, Marion du Faouët ou encore
Milena Jesenskà.
Anne de son côté a vécu une longue relation amoureuse avec Gyl, un homme engagé, militant, croyant en un monde meilleur et dont les espoirs déçus l'ont fait émigrer en Russie, jusqu'en Sibérie. C'était il y a vingt ans et Anne n'a rien oublié. Sans nouvelles récentes de lui, elle a décidé de partir sur les traces de Gyl. Elle nous entraîne avec elle pour un voyage dans le Transsibérien. Destination : Irkoutsk et le lac Baïkal. le trajet est long et monotone, derrière les vitres défilent des paysages naturels, d'immenses forêts de bouleaux également des usines délabrées, des installations industrielles désaffectées, symboles de la période post-communiste. Anne, au rythme lent de ce train, laisse vagabonder ses pensées et ses souvenirs, s'interroge sur Gyl et leurs potentielles retrouvailles et pense aussi à Clémence assise sur son canapé au fond de son appartement. Une atmosphère pleine de nostalgie mais aussi de belles rencontres avec des gens simples et désabusés au hasard des arrêts du train.
J'ai aimé voyager tout lentement avec Anne et
Michèle Lesbre jusqu'en Sibérie. Je n'ai pu que savourer la belle écriture de l'autrice, ciselée, élégante, recherchée... J'ai regretté par contre quelques longueurs et l'abus de citations et de références à des oeuvres et personnages littéraires, ce qui casse le rythme du récit.
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