Ne vous focalisez pas sur héritage, l'essentiel est ailleurs.
Un mot sur l'écriture pour commencer.
Bien écrit, bien traduit, bien construit, un style fait de répétitions à quelques nuances près mais d'importance. Ils reflètent en temps réel le cours de la pensée de Bergljot la narratrice, hésitations, émotions qui faussent ou rectifient les propos, instantané puis correction via la réflexion, bref, nous sommes dans la tête de l'auteur même si nous ne pensons pas la même chose.
Agacement, pourquoi Bergljot bloque sur l'héritage ?, un traumatisme infantile est évoqué mais non dit. Qu'attend, la moitié du livre, Bergljot pour nous le révéler ce qui permettrait de mieux comprendre le blocage héritage.
Puis on comprend, que peut il y avoir d'horrible dans l'histoire d'un enfant surtout lorsque l'image du père toute puissante apparaît toutes les 5 ou 10 pages. On comprend également le non dit, le non écrit et qu'il ait fallu en arriver à une extrémité, bout du tunnel pour que Bergljot puisse briser le mur du silence.
C'est donc une histoire d'aigle noir. Pauvre Barbara. le livre fit polémique à sa sortie et la Norvège participa aux déchirements familiaux. Dire les choses, dénoncer, ou, l'autre camp, camper sur le déni et la question, que s'est il vraiment passé.
Si un parallèle est fait avec le Voyage dans l'Est de
Christine Angot qui décrivait ses agressions sexuelles paternelles, le cheminement du processus puis mais de façon trop succincte les conséquences à tous niveaux de son devenir adulte, ici
Vigdis Hjorth s'attache à la sphère familiale, le père, la mère, les enfants un garçon et trois filles, les positions de chacun, les pressions, les déchirements, sans aller jusqu'aux procès comme ce fut le cas dans la réalité.
Que dire. Comment commenter. Une mère femme enfant qui détient probablement la vérité mais qui a fait son choix. Un père disant à sa fille, tu ne sais pas ce que j'ai vécu, mais n'en dit pas plus, pas plus que sa fille ne lui demande ce qui s'est passé. Des tantes peu présentes mais que l'on aurait pu faire parler, vous savez parfois on sait sauf les personnes concernées. Point de vue des autres filles en particulier la petite dernière qui semble la plus obtuse à tout.
Héritage et milieu est un beau livre qui dérange mais qui à l'instar de la société a pu passer le cap du déni. Poser un problème est un préalable nécessaire à son règlement.
Mais comment ?
C'est en marchant que l'on arrive à bout C'est en marchant que l'on arrive au bout. C'est en marchant que je ne sais plus quoi.
Répétions à la
Vigdis Hjorth.