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EAN : 9782742741533
480 pages
Actes Sud (31/12/2002)
  Existe en édition audio
3.67/5   770 notes
Résumé :
En tout cas, dit-elle, je suis contente d'avoir passé cette soirée avec vous. Il se mit à rire. On ne trouve jamais complètement désagréable ou inintéressant quelqu'un à qui l'on plaît n'est-ce pas ? Elle fit une moue de sourire et de réflexion. Moi aussi je suis content, murmura-t-il. Il avait retrouvé la voix d'alcôve. Pourquoi êtes-vous content ? dit-elle, au comble du bonheur à cause de la voix. Pff, fit-il, ses mains expliquant qu'on n'en savait rien. C'est com... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (90) Voir plus Ajouter une critique
3,67

sur 770 notes
Ah, les mystères du sentiment amoureux, de la naissance du désir, de l'amour …
Pauline est une jeune femme mariée enceinte et Gilles est un homme, plus âgé, marié qui vient de quitter sa femme. Leur rencontre va bouleverser leur vie . Ne vous méprenez pas, cela n'a rien d'un roman Harlequin !
J'ai envie de dire qu'Alice Ferney porte un regard sociologique sur la vie de couple , regard qui met à mal la notion de fidélité et qui interroge sur ce qu'est aimer
Alice Ferney s'attache à nous faire vivre les pensées de l'un et de l'autre et met ainsi en exergue leur sensibilité différente.
Pour avoir lu certaines critiques, je sais que certains n'ont pas du tout aimé les réflexions et regrettent le manque d'action. Mais c'est justement ces questionnements, ces instants d'introspection, qui font pour moi la force de ce « roman »
Bien que très différents, j'ai autant apprécié Pauline que Gilles qui sont, chacun à leur manière, attachants.
A côté de ce « couple » que l'on va suivre jusqu'au bout, on va découvrir des tranches de vie d'autres couples amis avec l'un ou l'autre lors d'une soirée. Les hommes vont se retrouver d'un côté et les femmes de l'autre. Les échanges sont criants de vérité et m'ont parfois fait sourire !
C'est mon premier Alice Ferney et je suis de fait très tentée de poursuivre ma découverte, j'apprécie sa sensibilité et son regard sur le couple.
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« Je cherche une définition du verbe aimer, dit Louise. (...) se déprendre de soi-même, c'est une belle définition. »

Je ne pensais pas en ouvrant ce roman que j'y trouverai autant. Tout est dit. Ou plus exactement tout est dit, et ce qui ne l'est pas est pensé et relaté sans détours, pour la complète information du lecteur. J'ai eu l'impression d'être une petite souris qui pouvait tout voir, tout savoir, tout apprendre aussi. Apprendre sur les relations de couples, apprendre sur les relations hommes-femmes, apprendre sur moi.

« L'horloge des femmes et celle des hommes dans l'amour n'ont pas les mêmes aiguilles... »

Que c'est étrange de voir écrit des ressentis que l'on a vécus et pour lesquels on n'a pas eu l'esprit de mettre des mots -par couardise, par manque de mots, par manque de temps. Je me suis régalée pendant cette lecture. Une lecture ardue car le style d'Alice Ferney ne m'a pas été facile d'accès. Il m'a fallu un certain temps pour entrer dans ''son temps''. L'écriture est recherchée, et plus que tout, la psychologie est fine et implacable. C'est difficile parfois de se voir dans des situations décrites avec tout ce qu'on ne voulait justement pas s'avouer, parce que ça renvoie à nos petits mensonges, à des petits échecs, à des petitesses. Mais qu'il est bon de ressentir une vibration, un éclair à la vue de l'âme soeur (espérée, inventée, réelle... ?) Ce frôlement de l'âme au travers d'une voix, une voix d'alcôve qui envoûte, qui dit ce qu'on attend. Personne n'est dupe, mais qu'il est bon ce jeu de la séduction. Au travers de ce livre j'ai découvert toutes sortes de couples, « Guillaume et Louise, Eve et Max, Tom et Sara, Pénélope peut-être, Mélusine et Henri, Gilles et Blanche, Pauline et Marc... » et je ne me suis jamais perdue dans cette imbrication de personnages car Alice Ferney me raccrochait par petites touches bienvenues, avec un petit rappel de ce qui se disait ici ou là, de ce qui se faisait au même moment à l'autre bout de la ville, entre deux ''amoureux'' picorant une fraise. Je suis ressortie de cette lecture avec un sentiment partagé, triste et heureuse. Comme la vie, en somme. « Hop là ! Nous vivons ! » Rien n'est noir, rien n'est blanc et chaque jour nous créons un panel de gris qui nous enrichit. J'ai attrapé quelques éléments que je tiendrai pour réponse, et une question...

« Est-ce que l'on ne serait complètement soi-même que seul ? »
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Nos regards se sont croisés à l'école, en déposant les enfants. Je ne suis pas forcément beau, elle superbe. Je la fixe, elle est flattée, une étincelle a alors giclé … le coup de foudre ? A lire son visage, je sais qu'elle a en partie succombé. Comment faire pour l'aborder ? Elle n'est pas de celle qui cède sur un coup de tête. Je pourrais l'inviter à boire un café ... ou à diner ?
Je suis en instance de divorce, Blanche ne me supporte plus. D'elle, je sais qu'elle est mariée, je croise son époux au club auquel je suis adhérent.
Nous finirons par aller diner, nos conjoints et amis ont une soirée au club : gala de boxe à la télé pour les garçons, papotage pour les filles.
Alice Ferney nous décrit toutes les étapes de la séduction des deux points de vue : féminin et masculin. Gilles est sûr de lui, sait exactement ou il veut en arriver. Pauline aime son mari, d'ailleurs elle est enceinte de lui : puis-je aimer deux hommes à la fois ?
Parmi les conjoints et amis, nous trouvons tous les cas possibles de couples : de la relation fusionnelle au désintérêt total.
Nous avons-là une richesse de description des sentiments des personnages, Alice Ferney se sert de conversations entre hommes ou entre femmes pour décortiquer toutes l'ambigüité des rapports amoureux.
Juste, étant un mec, le dialogue sur les couples par les hommes au club me parait un peu surréaliste. Je suis témoin de conversation masculine à ce sujet et ce n'est pas tout à fait les propos que tiennent les garçons.
Une écriture qui peut paraitre lente mais c'est justement ça l'intérêt. On a presque l'impression d'assister à une partie d'échec ou chacun avance et recule ses pions, à coup d'émotions, de réactions, d'hésitations, d'interrogations, de prises de risques et de replis stratégiques.
Tout repose sur la plume de l'auteur, si légère, merveilleuse conteuse. Nous avons l'impression d'être des voyeurs témoins d'une situation. Chacun de nous ayant son protégé.
Alice Ferney ? J'suis en train de devenir trop fan.
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C'est une chose de dire l'amour, c'est une autre chose de le faire. Certains diront qu'il vaut mieux le faire que d'en parler. Bien sûr il y a le mot et la chose, comme dirait Gabriel Charles, abbé de Lattaignant.
La conversation amoureuse nous offre ce plaisir distinct. J'ai beaucoup aimé ce roman d'amour d'Alice Ferney.
Le récit est à la fois un bavardage dans le très bon sens du terme et le témoignage d'un passage à l'acte dans le cheminement du désir et de la séduction, jusqu'à l'acte sublime et ce qui s'ensuit.
Alice Ferney éveille nos coeurs et nos corps dans ce récit à la fois touchant, psychologique, sensuel, charnel, sexuel aussi, intemporel sûrement...
À l'origine de l'histoire, il y a quelque chose de tout à fait banal. C'est une rencontre, celle de Pauline mariée et de Gilles qui vient de quitter sa femme, il a un véritable coup de foudre pour Pauline, une jeune maman qu'il croise à l'école, elle est enceinte... Une très belle histoire va se construire autour de ces deux personnages et aussi celles et ceux qui les entourent.
Ce roman est une polyphonie, puisque d'autres couples gravitent autour de cette histoire et sont invités également à dire l'amour.
L'amour est un désir, une joie, une tourmente, un doute, des silences, des attentes... Tout ceci est dit ici, exprimé avec émerveillement, enchantement aussi.
La conversation amoureuse n'est pas un bavardage mais une promenade fugitive et excitante, qui éveille les sens, des champs d'espérance.
Ici, nous découvrons des tranches de vie, des femmes et des hommes qui parlent d'amour. Les mots d'Alice Ferney nous disent l'approche, le frôlement, la peau qui s'éveille au désir, le corps qui chante, le doute aussi, et puis l'attente...
Alice Ferney est une personne sensible aux questions sociales. L'amour n'est jamais exprimée de la même manière selon les différentes couches sociales.
J'ai aimé les mots sensibles d'Alice Ferney, j'ai aimé les mots que disent les personnages, j'ai aimé ces mots qui ressemblent à un chant lorsque Pauline et Gilles font l'amour. C'est magnifique et exprimé en même temps avec une délicatesse infinie.
Ce roman est une manière très belle de démontrer que le temps des femmes et celui des hommes n'est pas vraiment le même. J'ai aimé aussi ce sentiment dans la magie de ce texte.
Ici l'infidélité et le mensonge ressemblent à un chemin inventé comme un miroir renvoyant à l'autre l'incertitude et le sublime, l'absence du lendemain.
Se cacher puisque l'infidélité l'exige, mais comment se cacher lorsque la chair est bavarde, impatiente, réjouissante.
Ce texte est tout simplement un chant d'amour très beau. Jubilatoire.
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J'ai eu un gros coup de coeur pour ce roman, qui raconte une l'histoire d'une relation difficile à définir entre un homme et une femme. Ce qui se passe entre Pauline et Gilles, tous deux mariés, est analysé par l'auteur très finement tout au long de leur première rencontre au restaurant (c'est la plus grande partie du récit), au cours d'une soirée, et au fil du temps. Les flash backs permettent de repérer les mécanismes de la séduction qui s'enclenchent, la façon dont un désir prend forme, à l'origine, le premier regard, etc. Une histoire d'amour, de sexe, un charme. La flatterie, la possession, l'inexplicable.

Autour de ce couple, en gravitent d'autres, dont les époux de Pauline et Gilles, tous deux à mon goût très sympathiques. C'est l'occasion de réfléchir sur la vie de couple en général. Et dans ce livre, on est assez largement servis, pour que nous y pensions suffisamment. Tous les cas de figures sont envisagés, jusqu'à celui du couple heureux.

L'auteur aborde le sentiment du désir et comment Gilles s'y prend pour séduire Pauline. Les intentions sont ambigues. J'ai trouvé drôle que Gilles dise de Pauline : « Je suis la personne qui vous connait le mieux au monde ». A noter que Gilles est un séducteur. Et pas de chance, Pauline est pour lui la femme la plus amoureuse qu'il connaisse. Heureusement, il dit aussi plusieurs fois : « J'ai besoin que vous existiez ».

Misà part tout ça, ce que je n'ai pas trop aimé, c'est évidemment la position de la femme, qui en générale à son désavantage et parfois insistante. Peut-être Alice Ferney a-t-elle surtout voulu maintenir une vision réaliste de la société ? Je n'en sais rien de précis. Dans la structure de la plupart des couples présentés, l'homme est plus âgé d'une génération entière. Peut-être aussi pour aller dans ce sens? ... Afin de montrer que l'homme peut décidément tout se permettre dans le champs de la séduction, contrairement à la femme. Ou peut-être pas. Un roman à lire, un petit bijou.
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Citations et extraits (211) Voir plus Ajouter une citation
Sommes-nous donc si seuls, et même lorsque nous sommes aimés, qu'un désir nouveau nous transporte de joie ?
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Blanche avait recouvré sa totale indépendance affective. Elle avait eu ce jour-là des mots très ordinaires : J'en ai marre. Voilà ce qu'elle avait dit pour signifier que tout était consommé, la passion et l'amour, la souffrance et les larmes. J'en ai marre. Rien de plus. Lui aussi à ce moment en avait assez, il n'était pas heureux, mais il n'avait pas fini de vivre dans ce malheur. J'en ai marre, pour lui, ne voulait pas dire la même chose. il avait à vrai dire aménagé la morosité conjugale. Il possédait un refuge dont Blanche se privait : il était infidèle. Des femmes le courtisaient, nombreuses parce qu'il était séduisant, jeunes parce qu'il ne répondait pas à celles qui ne l'étaient pas. On s'offrait à lui qui semblait susciter, et il ne faisait que profiter, et si étrange que cela pût paraître, ce papillonnement l'attachait encore à son épouse. Elle était la permanence vers laquelle il revenait. Elle était son havre, la gardienne de sa foi dans l'amour, la seule pour qui il ressentait ce sentiment. Tout cela était parfaitement explicable.
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Je l’ai épousé parce que j’étais sûre que je ne me laisserais pas aller dans une vie que je pourrais un jour regretter. Je voulais réaliser quelque chose, et je savais qu’il m’y aiderait.

Etait-ce de lui qu’elle avait besoin ? Ou bien de la conversation amoureuse et du regard d’un homme ?

C’est tellement inexplicable, ceux qui se contentent de vivre et ceux qui interrogent ce qui est.

Il n’y avait pas de grand jeu, d’effort et de simagrées, il était tout uniquement lui-même, sans se faire valoir, sans pavoiser, sans fausse modestie non plus. Et cela est si rare qu’elle était impressionnée. Une personne qui ne joue pas à être quelqu’un d’autre et qui ne se compare pas, qui est intéressante, qui a de la fermeté et de la confiance en lui, voilà ce qu’il était.

Ainsi Pauline Arnoult se trouvait-elle embellie de l’aisance qui accompagne la confiance en soi.

Vous ai-je jamais fait une seule promesse ? dit-il gravement. Non, souffla-t-elle, et les larmes étaient dans ses yeux. Elle avait tout construit seule. N’avait-elle pas tout simplement été une qui aime un fantôme ? Ne l’avait-elle pas poursuivi justement parce qu’il lui échappait ? Ne tenait-elle pas au sentiment qu’elle avait conçu pour lui plus qu’à lui-même ? Etait-il vraiment aimable ? Ces questions n’avaient pas de réponse. Elle croyait l’amour. Et peu importait si cela n’avait été qu’une façon de ne pas trahir la félicité du commencement. On sait bien comme on se sent parfois prisonnier de ce qu’on a pensé. C’était une question de nature : on avait ou non le goût de la cohérence et de la longévité, qui sont une manière de fidélité. On refusait ou on acceptait que les choses eussent une fin. Elle avait été résolument du côté de ceux qui refusent.[…] Une femme pouvait n’être pas inconstante.
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Une tonicité pétillait sur son visage : il avait la forme d’intelligence qui est la plus attrayante, non pas celle qui sait résoudre un problème mais celle qui pose les questions. Son esprit était constamment dans l’invention, ce qui suppose une énorme vitalité et puisqu’il alliait à cela une capacité d’observation et de déduction sans faille apparente, il était en toute société, un homme redoutable : clairvoyant.

Est-ce qu’on se détache aisément d’un être qui ne semble voir que vous ? Certains hommes sont ainsi faits (ou se font tels) que les femmes à leur côté ont l’intense sensation d’exister, d’être le cœur du monde, d’évincer toutes les autres, de voir enfin le reflet de leur éclat.

Il ne faudrait pas souhaiter des enfants parce que l’on n’a rien dans sa vie, et n’avoir ainsi rien à leur donner. Certaines mères ont parfois ce travers, dit-il : elles abandonnent leur vie et veulent tout pour l’enfant, elles attendent tout de lui sans plus rien exiger d’elles-mêmes.
Oui, fit-elle, j’ai moi aussi idée que l’on doit apporter à ses enfants quelque chose que l’on est allée trouver seule et que l’on leur rapporte d’un monde dans lequel ils ne sont pas.

Elle n’aimait pas raconter ses journées : c’était la meilleure façon d’en découvrir la vacuité.

Pauline Arnoult était dans ce trouble heureux que beaucoup de femmes éprouvent à être sexuellement admirées. C’était un plaisir primordial et intense : une jouissance de vanité. Elle existait comme une femme. Un intérêt pour cet homme s’était piqué en elle du moment qu’il l’avait regardée. Qui oserait se demander si les femmes ne tombent pas amoureuses par mimétisme ?

Il se sentait dans un état d’acuité perceptive extraordinaire, être au monde était violent et beau, sa conscience des choses et d’une splendeur de la vie était hypertrophiée par le désir. Pour la première fois depuis très longtemps, il pensa à Blanche et Sarah sans que son cœur lui semblât écrasé.
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Le silence était lourd. Elle pensait encore au mari. Le tromper, est-ce que c'était déjà ce qu'elle faisait? Les mots étaient pleins du venin de ceux qui les prononçaient, Mais ça n'empêchait pas qu'elle le trompait quand même; il ignorait une chose parce qu'elle la lui avait cachée. Elle n'en éprouvait aucun remords. Elle ne parvenait pas à se dire que l'on doit, ou que l'on peut, passer à côté d'une passion. Une passion était comme une vie : il fallait qu'elle fût vécue. Car ils mourraient tous. Ils allaient tous mourir et cela viendrait plus vite qu'ils ne le croyaient, Qui les remercierait de n'avoir pas nourri l'élan et l'ardeur, la douceur et la convoitise? Ils mourraient. Les secrets seraient emportés dans les tombes. Les tourments effacés. Comme leurs existences alors sembleraient dérisoires, leurs angoisses stupides! La pureté d'un lien conjugal sans mensonge était sûrement désirable. Mais on ne pouvait pas renoncer à un nouvel amour. Pas si l'on était vivant. Alors, on devait dans le secret de soi adjoindre un lien à un autre. Cela semblait certain. Dans la grande nomenclature des fautes, au chapitre des manquements conjugaux, un secret d'amour avait la double beauté des choses tues et des sentiments estampillés. Il fallait pourtant que ce fût un amour. Pas une partie de jambes en l'air. La clef de l'innocence était dans cette phrase. Pas une partie de jambes en l'air. Mais comment s'assurer de cela auprès d'un homme?! Comment savoir, au moment de s'élancer, si l'on paraphe un serment ou une bagatelle?
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Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/alice-ferney-deux-innocents-53711.html Depuis son premier roman en 1993, « le ventre des fées », Alice Ferney s'est discrètement mais résolument installé dans l'univers littéraire français. Depuis, chacun de ses titres est attendu par un lectorat fidèle qui apprécie à la fois les sujets qu'elle traite mais aussi la qualité de son écriture, classique, allant à l'essentiel, sans artifice et néanmoins sensible et pudique, chargée d'émotion.
La maternité, la place de la femme, la famille, l'engagement, le sentiment amoureux et ses déchirements font partie des thème de prédilection de l'auteur qui signe aussi quelques chroniques dans Le Figaro littéraire.
Avec ce 13ème titre, « Deux innocents », publié chez Actes Sud, maison à laquelle Alice Ferney est fidèle, l'auteure nous emmène en septembre 2018. C'est jour de rentrée des classes, à l'Embellie, un établissement scolaire spécialisé qui accueille des enfants en difficulté, notamment des jeunes atteint d'un handicap mental mais dont on sait aussi que le coeur est deux fois plus gros et la sensibilité est exacerbée.
Et voici Gabriel Noblet, il a 16 ans. Il est nouveau dans l'établissement. Il va intégrer la classe de Claire Bodin, qui donne des cours de bureautique à ses jeunes à qui il faut bien dessiner un avenir.
Claire Bodin est la bonté même. Mère et épouse accomplie, le sourire aux lèvres, elle cherche à faire le bien. C'est ce qu'on lui recommande chaque dimanche, à l'église où elle est assidue. Claire ne cherche pas la lumière mais si elle peut apporter du réconfort, elle est heureuse. Et face au jeune Gabriel, en manque d'attention et de repère dans cette nouvelle école, Claire va faire ce qu'elle croit être utile. Lui donner de l'affection, de la tendresse. Oui, elle va le prendre dans ses bras, oui elle va lui donner son numéro de téléphone et répondre à ses messages. Quel mal y a-t-il ? Ces enfants ont tellement besoin d'affection… Oui mais voilà, jusqu'où est-elle allée ? Et l'ensaignante qu'elle est n'a-t-elle pas été trop loin ? Bien vite, la mère du jeune Gabriel s'invente une histoire, l'histoire se transforme en rumeur, la rumeur en vague, la vague en procès. La fatalité, l'inconséquence, le malentendu deviennent un crime. Claire est alors face à la justice. Sa vie s'écroule, les failles s'entrouvrent.
Choisissant une écriture résolument clinique, froide, insistant sur les dates, les lieux, les moindres détails, Alice Ferney nous raconte cette histoire, inspiré d'un fait authentique, comme une enquête, sans pathos, de façon très factuelle. Ainsi, chaque lecteur vit l'intrigue avec son propre regard, analyse lui-même les personnages, se forge sa propre opinion, tel un juré d'assise. Et c'est glaçant.
Par les sujets qu'il traite, par la fragilité des protagonistes, embarqués dans une histoire qui les dépasse, ce roman touche au coeur, interpelle, émeut et nous redit une fois encore combien Alice Ferney est une grande romancière, combien elle sait manier les mots pour aller au coeur de son histoire.
Ce livre est un coup de coeur
« Les innocents » d'Alice Ferney est publié chez Actes Sud.
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