Y faisait froid, m'en voulez pas, j'ai voulu me réchauffer sous le cagnard chilien.
Une chose en menant à une autre, cherchez pas trop pourquoi moi qui voulait la chaleur j'me suis r'trouvé à l'ombre avec quelques gonzes qui r'verraient pas l'soleil avant un bout de temps.
Faut s'y faire à cette taule, et croyez moi le soleil y tabasse, mais pas autant que ceux qu'ont une matraque. Et comme le dirlo mi-marteau mi-simplet il cherche plus à trinquer du nombril avec sa secrétaire que de veiller au grain alors on s'organise.
Y'a les anciens, intouchables qui règnent en maître sur ce ramassis d'âmes condamnées et qui en un claquement de doigt rentrent ce qu'ils veulent. de l'autre côté les matons qui à coups de matraque essayent d'exorciser une frustration séculaire. Alors y'a le domino et la causette pour tenter de tromper l'ennui jusqu'au prochain parloir.
Puis y'a cette envie d'revoir un bout de ciel bleu qui ronge alors sur un coup de bol on s'est mis à creuser avec les frangins du donjon… puis on est tombé
sur un os… de dinosaure.
On aurait du l'appeler
Michel Drucker, mais comme c'est pas chilien on a préféré Juan Cachantun Faiste. Hey c'pas parce qu'on est Babelpotes que j'vais cracher l'morceau comme ça. Croyez pas qu'j'suis une donneuse. J'compte aussi me faire la belle comme les gars, mais tout ne va pas se passer comme prévu dans cette petite farce sud-américaine, donc vaut mieux que je la joue fine en garant mes miches et baissant le museau, comme si j'étais qu'un spectateur innocent. Découvrant la promiscuité délicate qu'offre le gouvernement chilien dans un édifice délabré retapé qu'pour les grandes occaz que quand la presse se pointe pour faire un papier.
Cherchez pas à savoir comment mais au bout de 308 pages, j'ai réussi à m'extraire de cette farce, si l'aventure a été palpitante au début, moi qui me croyais échu pour de bon dans c'cabanon chilien, j'y ai trouvé des gars simplets, quelques péripéties qui mériteraient un petit cigare à déguster tout en les racontant, j'me suis toutefois retrouvé un peu tenu à distance. Était-ce dû à la carrure de crevette dont dame nature m'a affublé ou alors une traduction un peu trop adaptative qui sape un peu trop l'emprunt sémantique qui apporte ce qu'il faut de gouaille à un récit étranger ?
Toujours est-il que j'en garde un souvenir correct et j'recommande ce petit tour au ballon à tout curieux de gouter à la taule chilienne sans avoir les fers aux pattes.
Wooter, écrou 457. Toujours en quête d'évasion littéraire.