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EAN : 9782070305018
128 pages
Gallimard (26/01/2006)
3.83/5   45 notes
Résumé :

Lorsque Gocéné pose le pied sur le sol de la " métropole ", trois quarts de siècle après son premier séjour forcé lors de l'Exposition coloniale de 1931, il sait seulement qu'il est venu pour honorer un engagement. Et si, à ce moment précis, on lui posait la question de savoir ce qu'il compte faire à Paris, il répondrait qu'il vient chercher un frère kanak dont la trace s'est perdue cent vingt-qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je vous rassure, il n'y a pas d'erreur orthographique. Il s'agit bien ici du retour d'Ataï et non pas d'Altaï, l'espèce d'épouvantail donnant de la voix et officiant pendant un moment en tant que prof de chant à la Star Ac' ! On me souffle dans l'oreillette qu'Armande va me maudire sur cinq générations en faisant des incantations avec sa cocotte Kiki ! Comprenne qui pourra !

Ce livre est la suite de "Cannibale". Je m'étais un peu ennuyée avec ce dernier mais comme j'ai de la suite dans les idées, j'ai tenté celui-ci. Il faut dire qu'hormis cette fameuse exposition coloniale de 1931, départ de toute l'histoire, se trouve un événement important, celui de la Vénus Noire. Cette jeune paysanne d'Afrique du Sud, répondant au nom de Saartjie Baartman, avait un problème physique de taille puisqu'elle était née avec une hypertrophie des hanches et des fesses. A cette époque (début du XIXe), les personnes atteintes de tares physiques finissaient souvent dans les cirques, comme bêtes de foire. C'est ainsi que Saartjie sera exposée, exhibée en Angleterre d'abord puis en Hollande et en France. Elle tombera dans l'alcoolisme et finira sa vie dans une maison close. Une vie très brève puisqu'elle rendra son dernier souffle à l'âge de 26 ans environ. Bon, alors, quel est le lien avec le bouquin, allez-vous me demander, impatients que vous êtes ! Un moulage de plâtre ainsi que le squelette furent exposés au Musée de l'Homme. Et le narrateur, en faisant visiter les réserves de ce même musée, va y faire référence. D'ailleurs, une question importante va se poser : d'où proviennent les trésors des musées ? Et derrière une histoire fictive, se cache justement ici ce grave problème de "reliques" volées. Il faut savoir quand même que l'Afrique du Sud, qui avait réclamé la dépouille de Saartjie en 1994, devra se battre jusqu'en 2002 pour récupérer celle-ci.

Je disais que ce roman était la suite de "Cannibale". On retrouve Gocéné, ce personnage ayant été enfermé à Vincennes pour l'Exposition coloniale. Il avait vingt ans à l'époque. Il en a presque 90 à présent. Il vit en Nouvelle-Calédonie. Mais il veut revenir en France une dernière fois. Non pas pour faire un pèlerinage sur les traces de son passé. Il veut retrouver un compatriote disparu en 1878, Ataï. Celui-ci, chef de tribu, a mené une révolte contre les colons et a été décapité. Gocéné veut ramener le crâne sur sa terre natale.

Je ne regrette pas mon entêtement car ce texte m'a bien plus parlé que le précédent. On sent que l'auteur s'est bien documenté pour retracer cette histoire méconnue de la Nouvelle-Calédonie.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Livre lu dans la foulée de Cannibale et qui en est la suite, après un saut dans le temps de 75 ans.
Cette suite m'a beaucoup plus convaincu, pour les motifs dont je reprochais justement l'absence dans Cannibale.
A savoir la dimension historique du récit, finement mêlée à la fiction qui sert de fil conducteur. Cet ouvrage a aussi une vertu pédagogique, qui nous sensibilise à la difficulté des anciens colonisateurs à rendre les biens spoliés. Manque juste la voix des administrations qui s'opposent à ces restitutions (gouvernement, conservateurs des musées ?) pour avoir une vision objective.
Après cette lecture, il reste quand même cette impression tenace que la France a beaucoup de mal à affronter son histoire colonialiste, qui est très peu abordée tant dans l'enseignement que dans la culture au sens large (littérature, cinéma, etc.)
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La suite du roman du même auteur, Cannibale.
Le retour d'Ataï raconte le retour à Paris de Gocéné, qui veut réhabiliter la mémoire de son ancêtre, Ataï, pour ramener son crâne en Nouvelle Calédonie.
Le style d'écriture est toujours aussi direct, mais le récit est chargé d'émotions car le Paris que ce presque vieillard a connu a bien changé...
Une belle histoire, qui peut d'ailleurs tout à fait se lire indépendamment du "début".
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Il n'y a que très peu de temps que j'ai découvert que le roman Cannibale de Didier Daeninckx avait une suite : le Retour d'Ataï.
J'ai donc relu Cannibale (sur le sort réservé à de nombreux kanak lors de l'exposition coloniale de 1931) et enchaîné avec Le Retour d'Ataï
J'ai pris plaisir à retrouver un personnage attendrissant -Gocéné- qui, à 90 ans, revient à Paris pour retrouver et rendre à la Nouvelle-Calédonie le crâne d'Ataï, chef rebelle.
Depuis de nombreuses années j'apprécie le style de Daeninckx. Je lis avec beaucoup d'intérêt ses textes engagés et/ou policiers.
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Dans le Retour d'Atai, nous retrouvons le héros de Cannibale, Gocéné, 75 ans après l'Exposition coloniale de Paris en 1931. Il est venu chercher un ancêtre Kanak tué en 1878 par des colons français. Il compte bien le ramener dans sa terre d'origine.
Un récit interpellant à l'heure où on parle régulièrement de la restitution à leur pays d'origine d' oeuvres d'art et autres prélèvements culturels, résultats des pillages coloniaux.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Cette statue est un moulage du corps de la jeune femme, pratiqué juste après sa mort, et c'est les naturalistes qui l'ont intentionnellement habillée de cette manière simiesque. Pendant plus d'un siècle, des centaines de milliers de personnes ont défilé devant son effigie, et la grande majorité s'est donné bonne conscience. La répulsion, au mieux la moquerie, confortaient les Européens dans l'idée de leur supériorité.
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Plus c'est spécial, plus ça attire le populo. Le frisson de l'interdit et l'alibi de la connaissance. La télé n'a rien inventé, c'est toujours comme ça qu'on accroche le client. (page 101)
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Nous ne sommes pas des voleurs, mais des volés. Je me présente, mon nom est Gocéné, de la tribu de Tendo. Cela fait exactement cent vingt-quatre ans que mon peuple attend le retour d'un bien dont il a été dépossédé.
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