La couverture nous fait entrer dans l'Univers de la Narratrice.
La narratrice n'a pas de nom pour le lecteur puisque c'est elle qui nous parle, elle ne sait pas quel âge elle a, etc. et le lecteur ne voit que dans son regard alors il est en attente d'informations qui confirme ou non ses informations. Elle vit à l'écart des autres, elle va à l'école mais elle a du retard. Elle n'a pas de copine de son âge jusqu'à sa rencontre avec Caroline et Lui. Sinon son univers se résume à Titi et Élène deux figures maternelles différentes qui font ce qu'elles peuvent. Deux femmes à la marge. Titi pour avoir la garde de la gamine a dû se couper de la vie avec les autres. Élène est une marginale et sorcière dans une époque moderne.
L'histoire se déroule aujourd'hui au Canada. Dans un lieu où l'hiver certains se retrouvent coupés du reste du monde.
Ce que j'ai aimé c'est le langage.
Stéphanie Boulay a su créer un langage qui représente bien cette adolescente. Elle emploi un langage imagé que nous associons au langage québécois mais elle utilise des tournures de phrases et des métaphores qui lui sont propre. C'est ainsi que l'on comprend que la narratrice a un certain décalage. L'autrice a su créer un univers propre à son personnage, qui la défini. Les chapitres sont très courts c'est aussi un reflet de la personnalité de la narratrice. L'onirisme et le langage qui y est lié jouent un rôle important dans la poésie du texte et dans la poésie de la vie de Elle.
Le titre de chaque chapitre est un fragment de phrase issue de ce chapitre. Il y a quelque chose de poétique dans cette phrase tronçonnée.
C'était très touchant de voir cette adolescente en plein changements hormonaux. de part son ressenti face à la réalité c'est encore plus compliqué que pour les autres adolescentes. Titi et Élène chacune à sa façon essaient de l'accompagner et de lui expliquer.
La thématique de la famille est très importante dans ce roman. Famille au sens élargi.
Si au début, on est sur nos gardes avec le comportement de Titi, on se rend vite compte de la pression qu'elle a sur les épaules, les services sociaux ne sont pas loin. Elle est dans une détresse sociale et morale qu'on découvre par petites touches et par le prisme de la narratrice. Élène, lui parle d'une autre façon, elle a un regard extérieur.
Il y a des moments où l'on se dit qu'elles vont s'en sortir qu'il va y avoir une embellie dans leur vie, avec des rencontres et de l'entraide, puis l'hiver revient … et pas seulement la saison.[blog]
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