AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782080233868
272 pages
Flammarion (06/01/2021)
3.71/5   424 notes
Résumé :
Un appartement vide : c'est ce que trouve Nathan quand il vient chercher son petit garçon chez son ex-femme. Très vite, il doit se rendre à l'évidence : Jun est rentrée au Japon, son pays natal, avec Léo.
À l'incompréhension succède la panique : comment les y retrouver, quand tant d'autres là-bas courent en vain après leurs disparus ? Et que faire de ces avertissements que lui adresse son entourage : même s'il retrouve leur trace, rien ne sera réglé pour aut... >Voir plus
Que lire après Tout peut s'oublierVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (118) Voir plus Ajouter une critique
3,71

sur 424 notes
Olivier Adam qui a passé quatre mois au Japon dans le cadre d'une résidence d'écriture , à son retour, en dira " Moi qui aime la littérature, la poésie, le cinéma et la peinture de ce pays , je n'ai rien découvert, j'ai tout reconnu, tout m'a semblé d'une totale évidence, lisibilité....Et je savais que j'en ferais un livre...Quand j'ai le lieu, j'ai le livre....des millions d'histoires et de livres possibles." de ces livres possibles, les deux premiers seront " le coeur régulier" et " Kyoto Limited Express" , publiés en 2010. Et dix ans plus tard ce troisième où il retourne dans son pays de prédilection avec une histoire de famille douloureuse, voir cruelle.
Nathan exploite un cinema familial, dans une ville maritime en Bretagne. Il est désemparé, son ex-femme japonaise Jun a disparu avec leur fils Leo de cinq ans. Ils sont partis au Japon sans le prévenir. Il ne s'agit pas d'un simple déménagement, il s'agit d'autre chose, mais quoi ? Il sait qu'il est dans le pétrin car au Japon en cas de divorce, la garde de l'enfant est exclusivement attribuée au parent nippon, ici la mère.....

Dans ce dernier opus Adam ne dérogeant pas à la règle, nous campe à nouveau son type de héros récurrent, son double littéraire dans ses nombreux livres, ici incarné en Nathan. Un type solitaire, renfermé, mal à l'aise avec les sentiments et les démonstrations d'affection. Il a "la sensation d'être une sorte de figurant dans le film de sa propre vie, de n'y tenir qu'un rôle secondaire ", qui lui va d'ailleurs très bien mais manifestement pas aux deux femmes de sa vie, vu qu'elles l'ont quitté à tour de rôle. Il y est question de relations de couples qui semblent si simples au départ mais se révèlent si compliquées une fois la rupture entamée. Mais le coeur du sujet sont les enfants, un père / fils séparé, et une autre relation mère/ fils rompue.....
Une histoire qui se déploie entre la côte Émeraude et ses magnifiques paysages et le Japon, où l'on va avoir affaire à la face sombre de ce dernier , sa justice ! Si ce que raconte l'auteur est vrai, c'est une conception de la justice indigne "d'un grand pays démocratique ". Une justice, si on peut appeler ça encore justice, violente et fasciste, qui m'a donnée froid dans le dos.

À travers son histoire , Adam partage aussi avec nous, des réflexions existentielles, des références à l'actualité ,sa déception concernant Macron, les violences policières....,des nombreuses références au cinema d'auteurs , ses piques à ses compatriotes face à l'étranger, qu'il trouve pénibles, vantards, grossiers , impolis, son admiration pour la patience, la courtoisie, la ponctualité , la simplicité dans la forme , la sophistication dans le fond, .......des japonais.

"Tout peut s'oublier" dit le titre et Jacques Brel, moi je dirais non si ce "tout" englobe, un enfant, une mère, un père, un frère,.....un lien de sang. le dernier Adam est un livre délicat qui m'a déchirée le coeur. J'en suis une inconditionnelle, rien à dire, un excellent auteur que j'aime énormément lire.

"Après tout la vie était comme ça. Les grandes joies se mêlaient aux chagrins les plus profonds. Les espoirs les plus fous à l'incertitude la plus absolue. On n'y pouvait rien. C'était le grand manège. Un foutu bordel. du grand n'importe quoi."
Commenter  J’apprécie          13231
Quand un romancier perd une bonne partie de ses personnages au fil des pages, il est justifié qu'il adopte comme titre «Tout peut s'oublier », me suis je dit en restant sur ma faim.

Alizé Tellier (pseudonyme de Tiphaine Véron) et ses frères Arthur et Clément disparaissent en cours d'intrigue ainsi que Gabriel, le fils de Lise et Alain (lui aussi perdu de vue), alors pourquoi leur consacrer de longues digressions ?

La disparition d'enfants nés de couples binationaux brisés est le sujet traité par Olivier Adam. Problème majeur puisqu'en France près de 20% des couples sont binationaux, que 45% des mariages finissent par un divorce, et que de nombreux pays bafouent la législation internationale sur la garde partagée des enfants. L'Algérie, l'Allemagne, le Japon, entre autres, se révèlent être des enfers en cas de séparation. L'Algérie pour des raisons religieuses (l'enfant doit être obligatoirement élevé dans la religion paternelle), l'Allemagne à cause du « Jugendamt » qui a tout pouvoir et le Japon dont l'appareil judiciaire est réputé depuis le traitement infligé à Carlos Ghosn et que rappelle fort bien l'auteur.

Nathan, dont le fils Léo a été enlevé au Japon par sa mère, essaye de faire respecter ses droits légitimes de père mais il se heurte au double obstacle de l'état japonais qui nie les accords internationaux et use de sa force pour réduire Nathan à un simple rôle de géniteur, et à la faiblesse de l'état français qui a pour politique de tendre la joue gauche quand il prend une claque sur la droite … et continue à verser allocations familiales et pensions alimentaires ad vitam aeternam (cf dispositif ARIPA déployé depuis 2017) … sans faire appliquer les décisions de justice et sans retirer la nationalité française à ceux et celles qui le bafouent.

Le sort tragique des milliers de Léo, la souffrance de leurs pères ou de leurs mères, de leurs grands parents est un thème peu traité par les journalistes et les écrivains, et Olivier Adam a le mérite de prendre le problème à bras le corps. Mais je n'ai pas réussi à « aimer » les personnages qui m'ont semblé manqué de profondeur et les causes du problème sont évoquées de façon trop superficielle.

Reste un beau détour dans l'estuaire de la Rance, les remparts de Saint Malo, les villas de Dinard, le festival du film de Dinan et son cinéma Emeraude qui ne méritent pas l'oubli !
Commenter  J’apprécie          842
Venu chercher son fils Léo chez son ex-femme, Nathan trouve un appartement déserté. Stupéfait, il comprend que Jun est rentrée au Japon, emmenant leur petit garçon. Pourra-t-il les retrouver ? Et quand bien même, trouvera-t-il le moyen de faire valoir là-bas ses droits de père ?


En cas de divorce – ce qui reste marginal au pays du Soleil-levant -, le code civil japonais ne se préoccupe aucunement d'autorité parentale conjointe, ni même de droit de visite. La garde des enfants échoit automatiquement à l'un des parents, la plupart du temps la mère, entraînant de fait la suppression de tout contact avec le père. Les cas d'enlèvement des enfants à leur père sont donc monnaie courante, et tout à fait licite, au Japon, ce que les étrangers mariés à un ressortissant nippon découvrent à leurs complets dépens en cas de séparation. Tenter de maintenir le lien malgré tout les expose à l'expulsion pure et simple du Japon et, en cas de récidive, à des poursuites judiciaires aboutissant à l'emprisonnement.


C'est cette cruelle réalité que découvre Nathan, dans une fiction totalement représentative des multiples cas avérés. Ses déboires prennent une tournure d'autant plus dramatique, qu'à l'enlèvement de son fils par son ex-femme – acte malheureusement pas si exceptionnel lorsque des couples binationaux se séparent -, s'ajoute bien plus que la non-coopération judiciaire du pays concerné. Nathan est considéré comme un fauteur de troubles au Japon. Il n'y est qu'un étranger qui menace des intérêts privés locaux, qui plus est dans un climat diplomatique tendu depuis une certaine affaire Carlos Ghosn. Les lecteurs qui en auront suivi les rebondissements liront avec moins de stupéfaction que les autres les pratiques judiciaires nippones, en particulier les terribles conditions d'une garde à vue à rallonge, même pour les délits mineurs, conçue pour extorquer des aveux coûte que coûte.


Sans pathos et évitant soigneusement tout cliché, le texte factuel prend garde de rester nuancé et de n'oublier ni certaines mauvaises manières occidentales, ni les attraits de la culture nippone. Cette exactitude, conjuguée au talent de conteur de l'auteur, fait de ce roman un frappant témoignage, où transparaît la souffrance sans remède de terribles arrachements. L'on reste néanmoins un peu frustré de ne pas s'élever franchement au-delà. le portrait de Nathan, principalement en forme de collage de références cinématographiques, m'a notamment laissée sur ma faim…

Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          867
Nathan, exploitant d'un cinéma sur la côte d'Émeraude, menait une petite vie tranquille et heureuse, entouré de sa femme, Jun, qu'il a rencontrée au Japon, et de son fils, Léo... jusqu'au jour où sa femme, lassée de cette vie, le quitte et demande le divorce. Même si cela ne lui convenait pas, ils se partageaient leur fils, une semaine sur deux. Entre son cinéma, où il programme surtout les films qui l'intéressent, sa voisine du dessus, Lise, avec qui il a sympathisé, il va bon an mal an. Mais alors qu'un jour il s'étonne de voir la boutique de son ex-femme fermée, qu'il reçoit en plus un appel de l'école de Léo qui s'inquiète de ne pas l'avoir vu, il décide de se rendre à l'appartement de Jun. Et quel n'est pas son désarroi, son incompréhension, de découvrir les lieux vides. Jun aurait-elle pu partir ainsi sans le prévenir, qui plus est avec son fils ? Une situation inquiétante d'autant qu'au Japon, les lois concernant les droits parentaux ne sont pas les mêmes...

Nathan est un homme déchiré, meurtri. Comment concevoir que le droit parental qui lui semblait jusqu'ici bel et bien acquis et immuable lui soit d'un seul coup retiré ? Comment son ex-femme a-t-elle pu agir aussi violemment en disparaissant subitement avec son fils ? Dans ce court roman, Olivier Adam traite à nouveau des thèmes qui lui sont chers à savoir les liens familiaux, le couple, la disparition... avec pour décor la côte d'Émeraude et le Japon. En toile de fond, il n'hésite pas à épingler l'actualité (Macron, les gilets jaunes, le cinéma, la mystérieuse disparition de Typhaine Véron, la police japonaise...). L'auteur construit son intrigue en alternant passé et présent, revenant ainsi sur l'histoire d'amour entre Nathan et Jun. le Japon, pays jusqu'ici idyllique, au coeur duquel ce dernier s'est si souvent ressourcé, va, hélas, s'assombrir et devenir le théâtre de son désoeuvrement, de son impuissance et de ses blessures. Un roman doux-amer, mélancolique et émouvant...
Commenter  J’apprécie          790
Tout peut-il s'oublier? Non, bien sûr. Et Nathan traîne sa tristesse et sa colère...

Replonger dans un livre d'Olivier Adam est un plaisir un peu masochiste car on sait que l'on va souffrir avec le narrateur, partager ses errances, mais comme on aime cela!

C'est à Kyoto ( l'auteur a consacré un livre magnifique à cet endroit magique) que Nathan, venant d'être quitté par Claire, rencontre la délicieuse Jun, amoureuse de la France. Elle finit par le rejoindre en Bretagne, où il tient un cinéma.Elle trouve un atelier pour exercer son art de la céramique. Un enfant nait: Léo.

Mais Jun se lasse de cet homme solitaire, presque asocial, mou selon elle. Et opte pour une solution radicale, après s'être séparée de lui: retourner au Japon avec Léo. Là-bas, elle sait qu'elle aura la garde exclusive de l'enfant, Nathan sera persona non grata, selon la loi japonaise.

Beaucoup de romans ( souvent autobiographiques ) ont été consacrés à ces enfants de couples mixtes, arrachés brutalement à leur environnement. Ici, c'est uniquement le ressenti de Nathan qui est donné. On espère avec lui qu'il reverra Léo...

Au-delà de la souffrance d'un père, l'auteur, comme toujours, nous fait entrevoir des trouées de lumière, la chaleur d'une rencontre avec Lise, la pudeur touchante de la famille de Nathan, la beauté marine, celle de Kyoto. Et le lecteur se laisse submerger par les émotions. Encore un livre prenant, d'une sombre flamboyance, qui nous touche en plein coeur.

Commenter  J’apprécie          545


critiques presse (5)
Bibliobs
19 février 2021
Dans « Tout peut s’oublier », l’écrivain raconte le drame d’un Français, marié à une Japonaise repartie dans son pays avec leur fils de quatre ans.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeSoir
15 février 2021
Le nouveau roman d’Olivier Adam emmène son personnage dans une quête vaine au Japon.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeFigaro
11 février 2021
Un homme part à la recherche de son ex-épouse qui a emmené leur enfant dans son pays d’origine. Portrait subtil d’un père blessé.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Culturebox
10 février 2021
Avec ce nouveau roman, publié le 6 janvier 2021 aux éditons Flammarion, Olivier Adam ouvre une porte sur l'envers du décor du Japon et creuse des thèmes qui lui sont chers : la famille, la paternité, la disparition, qu'il met en scène ici comme dans une chanson.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaPresse
08 février 2021
L'axe Bretagne-Japon, une disparition douloureuse, un protagoniste en quête de réponses : pas de doute, on est bien chez Olivier Adam, qui, depuis son premier roman Je vais bien, ne t'en fais pas, continue de s'intéresser à ce qui se passe quand les fils invisibles qui unissent des individus se rompent.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (94) Voir plus Ajouter une citation
Il se tourna vers Lise. Ça faisait déjà des mois qu’elle avait perdu son fils. Est-ce que la blessure se refermait ? Est-ce qu’on passait un jour à autre chose. Est-ce qu’on guérissait comme on guérit d’un chagrin d’amour ? Parce qu’il s’agissait bien de cela dans le fond. De perdre un être aimé alors qu’il était encore en vie. De le savoir quelque part, peut-être heureux, mais sans nous. D’être sorti de sa vie sans l’avoir désiré et de devoir en prendre acte.
Commenter  J’apprécie          202
Chaque fois qu’il rentrait chez ses parents, Nathan guettait ce qui remontait à la surface. Faisait le compte de ce qui s’enfuyait. Dressait l’inventaire. L’odeur de la maison, celle de la rue et du jardin, la configuration inchangée des pièces, l’agencement des meubles. Chaque fois que ses parents procédaient à un réaménagement mineur, une réfection, un remplacement, il lui semblait que quelque chose s’envolait pour toujours, devenait définitivement inaccessible, perdu, oublié.
Commenter  J’apprécie          172
C'étaient des rêveries sans conséquence, comme en échaffaudent tous les touristes en vacances dans les lieux qui les éblouissent. On rêve d'une vie entière en bord de mer, en pleine campagne, dans un pays étranger et bien sûr ça en reste là. On reprend sa vie là où on l'a laissée. Et on tente de se convaincre qu'elle ne nous va pas si mal.
Commenter  J’apprécie          210
Des jeunes femmes en kimono trottinaient le long du canal, se photographiaient sous les cerisiers, tandis que les touristes les mitraillaient avec leurs iPhones. Des mères se baladaient avec leurs enfants, qui s'arrêtaient tous les trois mètres pour regarder de plus près une fleur, un insecte, s'amuser de l'ours en peluche qui faisait mine de pêcher dans le canal. La vie passait. La vie continuait. Elle n'en avait rien à foutre de ses petits ou de ses grands malheurs. Rien à foutre de ses espoirs. Rien à foutre de ses angoisses.
Commenter  J’apprécie          120
Nathan l’ignorait alors mais les pressions diplomatiques que subissait l’homme de loi le mettaient hors de lui. Le révulsaient. C’était une sorte de course contre la montre. De son point de vue il était urgent que Nathan avoue. Il voulait acter sa mise en examen et ordonner son jugement avant qu’on l’oblige à prononcer un non-lieu et à le laisser partir. Cette simple perspective le faisait gerber.
C’est ce qu’expliqua François Schaeffer à Nathan lors de sa deuxième visite. Inquiet de le voir si faible, hiératique, incohérent dans ses réponses, il l’exhorta à s’accrocher. Ce n’était plus qu’une question de jours, d’heures même, maintenant. Il aurait peut-être encore à endurer deux ou trois interrogatoires. Il ne fallait pas qu’il s’étonne si dans sa cellule on montait la climatisation au maximum. Il risquait de passer les heures à venir dans un congélateur. Il y avait aussi de bonnes chances pour qu’on « oublie » de lui servir son repas. Quant à la douche, inutile d’y penser. Ils allaient tout faire pour l’avoir à l’usure. Abattre ses défenses. L’affaiblir au maximum. Le pousser à la faute.
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Olivier Adam (86) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Adam
Après la terre, l'eau et l'air, découvrez le feu.
« Mon coeur en cendres » d'Olivier Adam est désormais disponible en librairie !
Un roman sur l'éveil des sens, l'amour et la mort entre sessions de surf et fêtes ardentes d'un été sauvage.
autres livres classés : japonVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (877) Voir plus



Quiz Voir plus

Olivier ADAM : cinéma

Quel acteur tient le rôle principal (Paul) dans l'adaptation cinéma "Des vents contraires", qui sortira à la fin de l'année 2011 ?

Romain Duris
Benoît Magimel
Olivier Sitruk
Edouard Baer

8 questions
157 lecteurs ont répondu
Thème : Olivier AdamCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..