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Farideh Rava (Traducteur)
EAN : 9782362294426
136 pages
Editions Bruno Doucey (12/05/2023)
4.38/5   8 notes
Résumé :
"J’écris blessureEt je la fermeAvec une blessure plus ancienneCar j’ai vuQue lorsqu’on torture le cielIl devient encore plus bleuQuand on torture la merElle devient encore plus profondeJ’écris porteEt je l’ouvrePour que tu entres"
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En lisant les vers de ce poète iranien, on est de suite transporté en Orient, terre de beautés, de contrastes, de mélanges, d'inextricables noeuds irrésolus où les hommes se perdent dans les labyrinthes éternels des passions et des guerres. Immédiatement, on est saisi par la teneur profonde des vers, empreints de gravité, de souffrance, mais aussi d'espoir afin de voir la lueur de la paix au fond de ce tunnel noir sans fin. Multipliant les métaphores, le poète se joue de la censure afin d'exprimer d'une manière habile les malheurs de l'existence que traverse lui et son peuple. Transfigurant avec une force poétique inouïe ses ressentis, il arrive à sublimer l'horreur par la puissance et la splendeur de ses vers, évanescent cheminement dans un dédale intime où il évoque des moments de vie quotidienne, d'amour, ultimes échappatoires de sérénité en trompe-l'oeil pour oublier un univers torturé et violent que seules des allégories poétiques peuvent un moment éluder.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
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Je pèle l’orange
Elle est vide
Je pèle la pomme
Plus rien

Le vent souffle
Et la clarté se détache du jour

Un arbre mange ses fruits
Un arbre enterre son ombre
Un arbre qui est si fatigué
Qu’il se coupe lui-même
Pour s’asseoir sur son tronc

Le vent souffle
À la vie il enlève son sens

Mais moi je regarde le ciel
Rougeoyant
S’éloigner avec cet étrange oiseau
Pris au bec

Mais moi j’avise le ciel
La nuit
La solitude
Les deux faces de la lune
Sont obscures


pp.49/51

/traduit du persan (Iran) par Farideh Rava
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Et la bombe est tombée sur l’école
Nous voulions demander de l’aide
Nous voulions appeler les enfants par leur nom
Mais l’alphabet avait pris feu

En enfer
Comment parlent-ils les hommes ?
Dans mon pays
Où donc émigrent les chants ?
Où donc se cachent les danses ?
Où donc vont mourir les poèmes ?

Et lui
Celui qui demande de l’eau derrière les barreaux
Il voudrait
Avaler ses dents

Ah la vie !
Nous ne respirons pas
Nous ne respirons pas
Nous ne respirons pas
C’est de mort
Que nous nous remplissons
Et que nous nous vidons

Les guerres brûlent
Et les pompiers
Ne peuvent pas éteindre le crime

Regarde !
Ma fille de cinq ans est brûlée
Et son nom
Comme un papier de bonbon
Est froissé dans mon poing

***

Ne te sens pas étranger
Ne te sens pas étranger mon fils !
Ici c’est le Moyen-Orient
Où que tu creuses
Jaillira
Un ami, un aimé, un frère.


/traduit par Farideh Rava
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Les hommes
S’en vont
S’en vont
S’en vont
Mais ne s’éloignent pas

Avec quel espoir
Nous interrogeons nos montres
Quand le temps travaille pour la mort


/traduit par Farideh Rava
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6
  
  
  
  
Nous
Nous errons dans les rues
Nous errons dans les ambassades
Nous errons sur les frontières

Nous flottons
Comme des débris de bois
Sur les mers
Nous ne pouvons même pas nous noyer


/traduit par Farideh Rava
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La guerre est finie
À présent
Les hommes meurent pour la paix


p.47


/traduit du persan (Iran) par Farideh Rava
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Vidéo de Garous Abdolmalekian
Bruno Doucey lit des poèmes de Garous Abdolmalekian, extrait du recueil "Des poings sous la table", © Éditions Bruno Doucey, 2012.
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