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Critiques de Édouard Louis (1109)
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En finir avec Eddy Bellegueule

Hummm... et pas n'importe quel hummm. Le hummm perplexe. Le hummm du je ne sais que penser de cet ouvrage. 



J'aime ou je n'aime pas n'a pas de réel sens ici car la souffrance et la manière choisie pour l'exprimer est difficilement évaluable. Je me garderai bien de donner un avis sur cette histoire de vie, sur ces traumatismes vécus, mais reviendrai plutôt sur la forme qui me laisse aussi sceptique qu'une fosse.



Chez les Bellegueule et dans tout le village, ça picole, ça bosse pas des masses, ça critique à tout va sans voler bien haut niveau argumentation, ça ne se lave pas, ça bouffe mal, ça aime pas les pédés, ça aime pas les arabes, ça aime pas les bourges, ça aime pas les livres.

Naître et grandir là-dedans, autant dire que ce n'est pas le meilleur départ dans la vie. Manquerait plus être gay, pas trop con et avec un minimum d'ambition, et là on fait tâche à coup sûr dans cette famille de demeurés alcooliques.



Er c'est tout le problème que j'ai eu avec cette lecture : présenter et réduire cette famille et ce village à des demeurés alcooliques, sans le sou et sans cerveau.

Le harcelèment dont fut victime le jeune Edouard Louis, notamment à l'école, est évidemment inexcusable, intolérable et abject, et merci à lui de le dénoncer. Il s'en est sorti, psychologiquement marqué et ravagé par tant de haine. Son parcours est admirable, sa réussite respectable, son écriture prometteuse.



Mais pour ce qui est de la profonde misère sociale et bêtise dans lesquelles baigne la famille Bellegueule, peut-on leur reprocher de manière aussi virulente? Les conditions de vie et d'épanouissement intellectuel sont certes déplorables, pour autant le milieu défavorisé mérite-t-il ce regard aussi cynique, impudique voire obscène? Opposer continuellement le milieu ouvrier à la classe aisée avec tous les clichés habituels m'a gênée, interrogée.

Le village picard se résume ici à bouseux, chômeurs, fainéants, alcooliques, racistes, ignorants, miséreux. A la limite de la caricature. Et surtout, sans aucune nuance.



Pour un auteur qui dénonce l'intolérance et notamment l'homophobie dont il fut l'objet, avouons que le ton péremptoire et tranchant est plutôt étonnant, déroutant. Aucune forme de transigeance.

La haine, la colère et la revanche sur une enfance douloureuse sont palpables du début à la fin.

Etre spectatrice de ce déballage familial, de ce lavage de linge sale et lynchage public m'a donc souvent mise mal à l'aise.



A chacun de se faire sa propre idée. Ce livre mérite d'être lu quoique j'en pense.

Mais hummm... Le hummm de je me tâte: lirai-je ou pas le prochain Edouard Louis?
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Changer : Méthode

Je commence par faire un compliment à Édouard Louis. J’ai découvert dernièrement Breece D`J Pancake (1952-1979) et ils ont pour point commun d’y décrire la pauvreté financière et intellectuelle, ce besoin de s’échapper vers l’ailleurs, jeunes auteurs, sensibilité, intelligence et bonne analyse de ce qui les entoure. Je suis épaté par cet homme âgé de 29 ans aujourd’hui qui a déjà vécu tant de vies, d’avoir déjà connu l’extrême au point de vue social, d’avoir une telle combativité. Il nous parle de son enfance défavorisée, de sa souffrance, des insultes des autres enfants sur son homosexualité, de sa volonté de changer avec ce titre si bien choisi. Un parcours incroyable. Nous avons là un grand auteur français.
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En finir avec Eddy Bellegueule

Très bonne surprise … J'avoue que je n'étais pas très emballée a priori. Le sujet de l'homosexualité et de l'homophobie, le titre racoleur, le tapage médiatique autour du livre et le physique de jeune premier de l'auteur avaient quelque peu suscité mes appréhensions. Mais que nenni …



C'est un roman attachant, sincère, écrit avec les tripes et qui vous prend au ventre, qui m'a touché car j'y ai retrouvé une partie de mon histoire, l'histoire – somme toute assez commune - d'enfants brimés parce qu'ils sont Noirs, trop gros, trop petits ou tout simplement un peu différents des autres.



Le décor d'abord est très bien rendu : originaire de la même région, j'y ai retrouvé tout à fait l'atmosphère lourde de ces petites villes peuplées d'ouvriers souvent misérables et des agriculteurs chassés de leur ferme, dirigées par une petite clique de bourgeois bien-pensants.



L'auteur décrit d'abord les humiliations que les autres enfants lui infligent à cause de sa différence. Il parle de sa honte de prendre les coups sans oser les rendre, de sa solitude dans une famille qui ne le comprend pas et de son désir de normalité, jusqu' à en arriver à essayer de rentrer dans le moule coûte que coûte. En forçant les apparences, en trompant son entourage, en reniant ses penchants. Et on tremble pour cet enfant prêt à tout pour être adopté par ses pairs, au risque de se perdre.



Puis c'est un cri, un sursaut, une bouffée d'oxygène salvatrice, la fuite à la ville. Loin des siens, loin des jugements arrêtés sur lui, loin du poids du regard des autres. C'est une véritable naissance au monde, la révélation de ce qu'il porte au plus profond de lui et qu'il sait depuis toujours. Formidable leçon de courage et de maturité. Qui redonne de l'espoir à tous ceux qui sont ou ont été brimés, écrasés, détruits par les diktats du bien-pensant, de la normalité, du bon sens commun.

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Qui a tué mon père

Au nom du père, au nom des pauvres. « Qui a tué mon père », remarquez l’absence de point d’interrogation, est une prière marxiste, un “Notre Pére” laïque et une déclaration d’amour d’un fils à son père.



C’est aussi un livre politique radical, Edouard Louis prend la parole et la donne au gens de peu, aux déclassés.



Car ce qui frappe chez Louis, c'est à quel point il réussit à mettre des mots et des noms sur l’injustice qui frappe des hommes et des femmes invisibles, des êtres humains complètement oubliés par la classe dominante.



Le romancier Édouard Louis (2016)





"Le mois dernier, je suis venu te voir dans lapetite ville du Nord où tu habites maintenant.

C’est une ville laide et grise. La mer est à quelques kilomètres à peine mais tu n’y vas jamais. Je ne

t’avais pas vu depuis plusieurs mois – c’était i ly a longtemps. Au moment où tu m’as ouvert la

porte je ne t’ai pas reconnu."



Pas de gras, pas de superflu dans ce texte, Edouard Louis, à corps, à cœur et à cri, devient la voix de son père. C’est l’histoire d’un fils et d’un père qui n’ont plus honte de se regarder.



C’est un véritable pamphlet sur ce monde libéral qui broie les individus...



Un vrai texte touchant et fort sur le quart-monde oublié. On pense parfois à la démarche de J.D Vance et son roman”Hillbilly élégie” bien sur avec le coté rentre dedans de cet Edouard Louis.



"Le matin de mon anniversaire, j'ai trouvé au pied du lit un grand coffret blanc, avec écrit dessus en lettres d'or : Titanic. À l'intérieur il y avait la cassette, mais aussi un album photo sur le film, peut-être une figurine du paquebot. C'était un coffret de collection, sûrement trop cher pour toi, et donc pour nous, mais tu l'avais acheté et déposé près de mon lit, enveloppé dans une feuille de papier. Je t'ai embrassé sur la joue et tu n'as rien dit, tu m'as laissé regarder ce film près d'une dizaine de fois par semaine pendant plus d'un an."



Quatre-vingt pages fulgurantes et nécessaires.



Ne m'en voulez pas , je n'en dirais pas plus plus car , à tout expliquer, on en enlève un peu de la force de la découverte de ce texte ô combien poignant.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Histoire de la violence

Il a fait monter un bel inconnu chez lui et il n'aurait pas dû.

Ça a mal fini et ça aurait pu être encore pire.

« Il savait ce qu'il voulait et ce qu'il voulait c'etait Reda chez lui. Dans son lit. »

Oui mais ce jeune homme, il ne le connaissait pas, il venait de le rencontrer, par hasard, dans la rue. (Remarquez, on peut se faire agresser et violer par un proche).

Après quelques actes sexuels agréables le temps d'une soirée, l'autre est devenu dingue et violent, je ne sais plus trop pourquoi. Une histoire d'ipad et puis peut-être pour cette raison : « [Reda] désire et il déteste son désir. Maintenant il veut se justifier de ce qu'il a fait avec toi. Il veut te faire payer son désir. »



Edouard est traumatisé par l'agression (strangulation et viol) - normal.

Il file aux urgences, raconte son histoire aux médecins, puis aux policiers, et à un couple d'amis. Il a aussi (presque) tout dit à sa soeur Clara, qui rapporte les faits à son mari. Edouard entend ce récit, cette version un peu déformée.



Le premier ouvrage de l'auteur, 'En finir avec Eddy Bellegueule', m'avait touchée.

Cette deuxième auto-fiction y ressemble beaucoup, mais je n'ai ressenti aucune empathie pour le personnage d'Edouard, aucune émotion pour son drame.

A cause d'une espèce d'auto-apitoiement geignard et interminable ? Pourtant les récits de traumatismes sexuels me bouleversent, en général...

A cause d'une narration bancale ? Que vient faire la parole de la soeur (aucunement crédible avec un mélange de vocabulaire soutenu et d'erreurs syntaxiques énormes) ?



Grosse déception pour ce deuxième 'roman' de l'auteur que j'attendais depuis que j'ai découvert son premier.

Comme Christine Angot, Edouard Louis va-t-il continuer dans ses écrits à ressasser ses traumatismes ? Je lui souhaite de mieux réussir l'exercice - comme Annie Ernaux, par exemple, dont j'ai quand même fini par me lasser...
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En finir avec Eddy Bellegueule

Le petit Eddy vit dans un village picard où les hommes bossent dur, à l'usine, se retrouvent au chômage quand les boîtes ferment ou en invalidité après avoir trop trimé, mal soignés. Les femmes s'occupent des gosses - une pléthore de gamins qu'elles commencent à avoir très jeunes, ce qui coupe court à leurs éventuelles ambitions, mais comme de toute façon, les parents n'ont pas les moyens de payer des études... On peine à joindre les deux bouts, les logements sont en piteux état, on picole pas mal, on a la TV dans toutes les pièces, elle est allumée en permanence, on se méfie de la médecine, des intellos, des bourgeois.



Voilà pour le décor... Eddy a toujours été jugé maniéré, efféminé (voix, intonation, gestuelle, démarche). Dans son milieu où la "virilité" est une question d'honneur, ça la fout mal. Il se fait donc souvent traiter de "pédé", mais dans son village, ça reste supportable, d'autant que son père n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds ; même si les manières de son fils l'agacent, il le défend. Le cauchemar commence quand Eddy intègre le collège, deux gamins le prennent en grippe, le harcèlent, l'humilient, le frappent régulièrement. Les jours d'école, Eddy se réveille la peur au ventre.

Depuis l'enfance, Eddy se sait "différent" : « J'entendais partout et depuis toujours que les filles aimaient les garçons. Si je les aimais, je ne pouvais qu'être une fille. Je rêvais de voir mon corps changer, de constater un jour, par surprise, la disparition de mon sexe. » Il en souffre, essaie de "se corriger", d'adopter une démarche et des gestes plus virils, de s'intéresser au foot, d'éprouver du désir pour des corps féminins... en vain.



Ce témoignage est bouleversant, mais ni larmoyant ni exhibitionniste. J'ai trouvé au contraire beaucoup de sobriété et d'élégance dans l'expression de cette douleur. L'auteur a beau décrire un univers difficile et violent, j'ai eu l'impression en le lisant qu'il ne reniait pas ses proches, et que ce passé qui ne l'a pas tué - mais aurait pu - l'a rendu plus fort, selon la formule consacrée. Le ton d'Edouard Louis rappelle celui d'Annie Ernaux (une auteur qu'il admire), la problématique évoque celle de l'excellent film québecois C.R.A.Z.Y., l'environnement social fait penser à celui de Dimitri Verhulst (La merditude des choses).



Aujourd'hui 23 mai 2015, plus de 62% des Irlandais se sont déclarés favorables au mariage homosexuel. En découvrant dans ce témoignage ce qu'Edouard Louis a subi dans sa jeunesse à cause de sa "différence", on ne peut que se réjouir d'une telle victoire - un nouveau pas en avant.



• voir cette belle interview où la dignité (pas de rancoeur) et la maturité de cet auteur de vingt-deux ans forcent l'admiration

-> https://www.youtube.com/watch?v=RsJznxDpCLA
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En finir avec Eddy Bellegueule

La note moyenne de Babelio est parfois faite de notes basses (1/5) et de notes hautes (5/5). Ce sont des livres avec des avis controversés... qui souvent m'attirent...

La magie du texte a opéré dès les premières lignes...



Edouard Louis nous parle de sa jeunesse, de son père qui voulait en faire un "dur" et j'ai pensé à la chanson "Kid" d'Eddy De Pretto...car Eddy avait "des airs" et se comportait "comme une gonzesse". L' univers n'est pas rose quand on est efféminé dans une famille pauvre où le père est raciste et macho.

L'auteur ne se fait pas de cadeau dans cette narration. Il se débat avec les faux-semblants pour la galerie en agissant comme un caïd.



C'est cash et direct, nous laissant un peu l'impression de partager à la manière d'un voyeur ses expériences de préadolescent, ce qui explique peut-être certaines notes 1/5. Les coups qui lui sont assénés sont des uppercuts qui touchent profondément ceux qui ont mis 5/5.

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En finir avec Eddy Bellegueule

Comme beaucoup, j’ai aperçu ce jeune homme à l’allure plutôt classique dans une émission littéraire. Bien que n’ayant entendu que la fin de ses échanges avec le journaliste, j’ai eu envie de lire son livre. De comprendre l’exception que représente ce garçon, né dans une famille pauvre picarde, gangrenée par l’alcoolisme, la violence et la pauvreté intellectuelle, devenu élève de l’une des plus prestigieuses écoles françaises. Et j’ai découvert ce qu’Edouard Louis révèle, au milieu du récit des multiples brimades liées à son homosexualité : sa rencontre avec un professeur, tel celui de Camus, qui l’a aidé à sortir d’un déterminisme social. Un enseignant qui a incarné, pour lui, les vertus de l’école de la République, quand elle remplit bien son rôle. Instructif

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Qui a tué mon père

L'auteur, dans ce court récit autobiographique bouleversant décortique, explore le psychisme de son pére : " Pendant toute mon enfance, p. 15, j'ai espéré ton absence " .

Il n'a appris ,à connaître son géniteur ___ écrit- il "____ Que par accident ou " Par les autres ", il exprime cette douleur avec force et l'a redécouvert méconnaissable à 50 ans , le corps ravagé par un accident de travail qui lui avait tué le dos il y a des années déjà, à l'usine....

Le romancier devient alors la voix de son pére.

Le propos s'élargit presque à chaque page, à une large réflexion , plutôt , à mon sens , un Pamphlet Politique sur la vie de la cité , l'authenticité et la vérité de notre démocratie ....

Comment traite - t- on ces misérables qu'incarne si bien son pére , tous ceux que les gouvernants nomment souvent " les assistés " : handicapés, au chômage , malades ou accidentés ?

Les laissés - pour compte ?

Ce sont les victimes impuissantes de l'injustice , selon l'auteur , de cette société libérale qui exclut indifféremment de loi en loi et étouffe , broie les plus fragiles ......



" Pour les dominants , le plus souvent la politique est une question esthétique , une manière de se penser, une manière de voir le monde, de construire sa personne . Pour nous c'était vivre ou mourir ....."

Édouard Louis décode à sa maniére la relation de conflit avec son paternel via les cruautés d'un modèle fou : ce pére méconnu et mal aimé qui nous fait toucher la violence de notre société à travers un déterminisme social cruel générant le malentendu entre les hommes et les tragédies qu'il peut provoquer ....

Cet ouvrage conte aussi et ____c'est pour moi le plus important____ le retour vers le pére, l'histoire lente et longue d'un pardon, d'une réconciliation, d'une tendresse reconquise , d'une ouverture , d'une reconnaissance , l'histoire d'un pére et d'un fils qui n' ont plus honte maintenant de se regarder . Un pére qui l'avait " renié " pour son manque " de masculinité "...un pére qu'il magnifie désormais par l'écriture ...

Entre non - dits et souvenirs touchants ce récit est un long cri contre l'injustice , un pamphlet virulent , cru, d'un fils qui accuse exprimant une violence sociale qui touche et interpelle , mêlant pauvreté et politique .( Etait - ce utile de citer des noms à la fin de l'ouvrage ? )

Je peux me tromper mais c'est gênant pour le lecteur .....







" L'histoire de ton corps accuse l'histoire politique ".

Son pére à une existence négative: " Tu n'as pas eu d'argent , tu n'as pas pu étudier , tu n'as pas pu voyager, tu n'as pas pu réaliser tes rêves . Il n'y a dans le langage presque que des négations pour exprimer la vie .."

J'ai lu et écrit un commentaire à propos de " En finir avec Eddy Bellegueule " , je n'ai pas encore lu " Histoire de la violence " .

Pas facile d'écrire à propos de ce petit livre...ce n'est que mon avis bien sûr .











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Histoire de la violence

En juillet dernier, alors que je venais de finir avec un an de retard le premier roman d'Edouard Louis qui avait un peu fait chez moi comme une sorte de déflagradation, comme pour beaucoup d'autres lecteurs qui avaient découvert cet auteur venu de nulle part, je m'interrogeais sur la suite de sa carrière littéraire en supposant qu'il n'en en avait certainement pas fini avec sa veine autobiographique et qu'il allait certainement nous raconter ce qui s'est passé entre son départ de son village natal et sa vie jusqu'à ses 24 ans, son âge actuel.



Je n'avais en fait qu'un à moitié raison puisque, si le jeune auteur picard, un peu tel une Annie Ernaux contemporaine, continue effectivement de sonder ses émois personnels pour guider sa plume, il a choisi de s'attarder sur un épisode précis de cette tranche d'âge entre 18 et 24 ans, et plus précisémment un soir de un soir de Noël pendant lequel Edouard a été victime d'un viol avec tentative de meurtre.



Pour relater cette terrible nuit, Edouard Louis choisit de multiplier les récits, en alternant plusieurs niveaux, le sien propre, et celui qu'il entend raconter par sa soeur à son mari camionneur et ce dispositif narratif est à la fois l'atout du livre introduisant une dose d'autodérision et de profondeur au livre, et également malheureusement sa limite, puisque cette construction alternée, à la longue finit par lasser et sort un peu le lecteur de la puissance émotionnelle du récit.



Comme le titre l'indique, le livre est une réflexion sur la violence sous toutes ses formes, violence physique mais aussi sociale et familiale, et Edouard Louis réussit comme pour son précédent livre à mélanger approche sociologique et approche littéraire dans la même histoire, et cette grille de lecture, déjà formidable dans son premier roman continue de frapper par son intelligence.



L'intérêt du livre c'est le côté syndrome de Stockholm d'Edouard Louis qui fait tout pour dédouaner l'auteur du crime dont il a été victime :

Comment est-ce qu’on peut croire que ce genre de procédure fait du bien ? Je ne voulais pas porter plainte, à cause de ma détestation de la répression, parce que je pensais que Réda ne méritait pas d’aller en prison- , et cette position rend forcément inconfortable le lecteur, bousculé dans ses valeurs morales.



Malheureusement, et contrairement à "En finir avec Eddy Bellegueulle, le ton du livre peine à convaincre sur la longueur. Notamment, les passages racontés par Clara, la soeur d'Edouard, gênent un peu dans la façon dont elles sont reproduites, à coup de clichés et de phrases à la syntaxe approximative. Cette volonté qu'a le jeune romancier de retranscrire les propos de sa soeur dans une langue populaire donnent un coté un peu artificiel car cela n'apporte finalement pas grand chose à l'ensemble, qui est finalement moins passionnant que ce le projet promettait.



En résumé, un ouvrage intéressant à plus d'un titre mais qui à mes yeux ne renouvelle pas la prouesse de son premier coup de maitre.
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En finir avec Eddy Bellegueule

Je n'aime pas le voyeurisme des émissions de télé-réalité. Il en est de même pour les livres du même acabit.

J'aime la pudeur.



Je comprends que pour ce jeune homme ce livre ait été salutaire, mais moi, il m'a beaucoup gênée.

Je comprends sa souffrance devant les insultes, les coups, la violence sous toutes ses formes, sa solitude, sa différence (il est homosexuel). Je comprends qu'il ait eu besoin de vider cette poche de pus, mais fallait-il le faire sur la place publique ?

Je n'en suis pas sûre.

Cependant, je lui pardonne ses épanchements. Je lui pardonne parce qu'il est jeune et qu'il manque de recul face aux événements. Ce livre est une erreur de jeunesse. Ce n'est pas la raison qui le fait parler, là maintenant, mais l'humiliation subie, la détresse.





Famille Groseille, famille Duquesnois. On en connaît tous.

La vie n'est pas un long fleuve tranquille, c'est vrai.

Je me suis souvent sentie concernée par les faits qu'il relate. Un milieu social peu favorisé, une famille nombreuse, le manque d'argent perpétuel, le manque d'amour... Tout ça je l'entends.

Mais ce que je refuse c'est de prendre pour cible sa propre famille et de laver en public son linge sale. D'aucuns diront qu'il fait acte de constat social. Non ! Un constat social ne pointe pas du doigt les personnes concernées. J'aurais préféré qu'il maintienne le postulat cité sur le livre "roman" et non pas témoignage.





Édouard Louis a réussi à faire des études, à se sortir de la misère. Je trouve ça fabuleux.

Renier ses origines, cracher dans la soupe, je trouve ça malheureux.



Il n'est pas le seul à avoir réussi, d'autres s'en sont sortis aussi. Mais tous n'ont pas eu besoin, pour cela, de révéler au grand jour la vie intime de leurs parents.

Je me demande, après ce livre, comment doivent vivre ses parents dans leur petit village picard. Ils sont (re)connus maintenant. Ils sont passés à la télé (pas directement c'est vrai). Mais je suis sûre, en fait, qu'ils auraient préféré être reconnus dans l'émission "la roue de la fortune"...



Puisse ce livre, cher Édouard, n'être pas un profond regret dans quelques années...
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Monique s'évade

Monique prend la tangente, Monique s'émancipe.



Édouard Louis est connu pour ses autofictions, ces dernières lui auront valu quelques malheureux déboires une fois publiées. Dans celle-ci, l'auteur ne déroge pas à la règle, s'inspirant de sa mère pour nous raconter sa fuite précipitée du foyer, débandade accélérée par la puissance tyrannique de son compagnon.



Enfin libérée du monstre de ses turpitudes, c'est une délivrance soudaine. À bout de souffle, cette cinquantenaire, épuisée, par une vie de combat et de lutte incertaine, ne demande qu'à se reposer.



L'auteur porte un regard teinté de fierté et d'amour sur sa mère. Après tant d'années à n'être que l'ombre d'elle-même, Monique se choisit enfin. Et c'est touchant.
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En finir avec Eddy Bellegueule

Un coup de poing dans la belle g....

Témoignage romancé de la perception de son identité sexuelle dans son milieu d'origine, Edouard Louis dresse le portrait d'une classe sociale réfugiée dans la violence et la haine. Démonstration crue, mais vraie, des mécanismes en cours dans un milieu fermé, et enfermé par la société. Un récit poignant !



24/04/2014
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En finir avec Eddy Bellegueule

L’été est le meilleur moment pour découvrir en poches les livres évènements des années précédentes, et, à ce titre, « En finir avec Eddy Bellegueule », ce roman français écrit par un jeune auteur de 21 ans un peu sorti de nulle part et qui a affolé toute la sphère médiatique lors de sa sortie en janvier 2014, un certain nombre de journalistes cherchant à savoir qui était cet Édouard Louis, le pseudonyme d’écrivain d’Eddy Bellegueule qui racontait des vertes et des pas mures sur son enfance particulièrement difficile dans son village rural de Picardie.



Difficile de savoir ce qui ressort de la fiction ou de l’autobiographie dans ce "En finir avec Eddy Bellegueule", qui vient donc de sortir en poche chez Points pour l’été (bon je reconnais ce n’est pas forcément le livre idéal pour se détendre sur la plage).



Ce qui est sur c’est que cet ouvrage a eu une vertu catharsique pour son auteur, mais ce fut également une très belle façon de prouver son talent littéraire et de régler son compte avec sa famille avec laquelle il ne se sent aucune attache.



En étant dans l’impossibilité de comprendre sa différence qu’il a ressenti très tôt de ne pas être comme les autres hommes , la famille d’Eddy Bellgueule en prend plein la g…figure mais on aurait tendance à croire que le trait, aussi gros soit il n’est pas vraiment exagérée.



Le récit d’Édouard Louis fait vraiment froid dans le dos, tant on pensait qu’un tel degré de misère et d’inculture autrement depuis les romans de Zola et non pas dans un livre qui se veut le portrait d’une population française du XXIème siècle. Cet univers homophobe, raciste, auto centré, et vraiment bas du plafond est décrit avec une telle crudité et une absence de modération que sa lecture ne peut que laisser des traces tangibles sur le lecteur.

Si "en finir avec Eddy Bellegueule" dépasse largement le coté voyeuriste et sensationnaliste de cette histoire qui recèle pas mal de scènes particulièrement éprouvantes, c’est grâce à la plume particulièrement inspirée de l’auteur, traversé par un souffle ’une intelligence évidente et une sincérité évidente qui émane du texte.



Un témoignage à la lisière de l’impudeur et parfois du misérabilisme mais qui parvient à bouleverser et à frapper très fort par son coté implacable et la rage, même après quelques années, qui en ressort.



Comme toutes les grands livres, cette histoire intime et personnelle parvient largement à atteindre l’universalité tant tous ceux qui à un moment de leur vie ont été victimes de l'exclusion, et de la cruauté des autres ne pourront que se reconnaître.



Le livre pose également pas mal de questions sur le déterminisme social et sur cette volonté qui nous pousse à sortir de son destin tout tracé, même si à ce niveau, on aurait sans doute aimé que l’auteur développe la seconde partie de son livre, et nous explique plus en détail la façon dont il réussi à en finir totalement avec Eddy Bellegueule..



On comprend largement pourquoi il a eu envie d’en finir, on sait moins comment il a fait, mais peut-être garde t-il cela sous le coude pour un second volet...ce qui est d'ores et déjà acquis, c'est que si il en a fini avec Eddy Bellegueule, l'on n'a pas fini d'entendre parler d'Edouard Louis..


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Changer : Méthode

« Changer mon nom (aller au tribunal ?), Changer mon visage, Changer ma peau (tatouage ?), Lire (devenir quelqu’un d’autre, écrire), Changer mon corps, Changer mes habitudes, Changer ma vie (devenir quelqu’un). »



Voilà en quelques mots toute l’histoire du récit de ce bouquin. C’est toute l’ambition d’Edouard Louis à laquelle il se consacrera corps et âme (si j’ose dire), avec une obstination et une abnégation qui forcent mon admiration, moi qui ai si peu de volonté et si peu de persévérance.



Car oui le bonhomme en a fait, des sacrifices, pour arriver là où il est : changement de sa façon de parler, de manger, de rire, de se déplacer, … mais quelle violence vis-à-vis de lui-même, de son enfance, de ses origines, de ses parents ! Tout couper pour tout reconstruire, est-ce seulement faisable ? Et ensuite cet impossible retour vers son village d’enfance, cet impossible dialogue avec les parents, la famille, les connaissances. Loin d’en éprouver du chagrin, l’auteur en éprouve un certain réconfort, il y voit la preuve de la distance irréductible d’avec ses origines. Être soi, oui, mais à quel prix ? Mais peut-être que ce prix ne sera jamais assez fort ?



J’ai aimé les portraits sans concession (comme dans Eddy Bellegueule) de son milieu d’origine, de la petite bourgeoisie d’Amiens, des milieux homosexuels artistiques et intellectuels de la Capitale. J’ai aimé aussi la sincérité de l’auteur, vraiment, quand il évoque ses relations et les raisons, avouées ou non, assumées ou non, qui le poussent à côtoyer certaines personnes influentes ou puissantes ou juste extrêmement friquées, qui le mettront à l’abri une fois pour toutes.



Alors attention aux distraits : malgré le titre percutant et qui utilise les grosses ficelles du marketing, ceci n’est pas du tout un outil de développement personnel regorgeant de conseils judicieux pour changer, non mais un excellent témoignage sociologique (j’y ai trouvé une certaine parenté avec les récits d’Annie Ernaux), où d’ailleurs les sentiments n’ont pas beaucoup de place. Il y est peu question d’amour, ou même d’amitiés (en tout cas elles sont à peine évoquées, même la relation avec Elena n’est pas très creusée et reste factuelle), mais c’est plus un long soliloque dont les sentiments ont été écartés … Par pudeur, par réflexe de protection ou peut-être comme un dernier marqueur du milieu social d’origine où les émotions et les sentiments sont tout simplement tus, quand bien même ils sont reconnus ?

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Combats et métamorphoses d'une femme

Édouard Louis, ses personnages il les a autour de lui. Après son autobiographie, puis celle de son père, voici celle de sa mère.

Une femme qui a eu cinq enfants et deux maris alcooliques et violents. Le titre est bien choisi et ici on se rend bien compte qu’une personne se fait selon son entourage. C’est dur et tendre à la fois pour se terminer par la jolie anecdote avec Catherine Deneuve. Un roman court qui va à l’essentiel de la relation fils-mère dans une vie pas toujours choisie.
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En finir avec Eddy Bellegueule

Ce roman est une mise à nu de l'auteur. Il utilise un mélange de délicatesse et de dureté pour y dépeindre sa vie. Pas d'exhibitionnisme, mais un réalisme touchant que le lecteur prend en plein coeur. Cette histoire tente à prouver que même si l'on a poussé dans le lisier rien ne nous empêche de devenir une belle fleur. Je vous conseille vivement ce livre coup de poing où au fil des pages brille l'espoir.
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En finir avec Eddy Bellegueule

« De mon enfance, je n’ai aucun souvenir heureux. » Cette phrase définitive pourrait constituer une provocation – réussie – pour attirer le lecteur (cela me fait arbitrairement penser au « Longtemps, je me suis couché de bonne heure » de Marcel Proust. Qu’en sait-on en réalité ?). Mais dans le cas d’Edouard Louis, derrière ce constat se niche un désespoir profond, celui d’un enfant qui fait l’expérience trop jeune, trop vite, de la violence parce qu’il se démarque des autres avec ses grands gestes dramatiques, sa voix trop aigue, trop féminine, sa démarche trop chaloupée. Quand on ne trouve pas sa place et qu’on vous le fait durement sentir, que faire d’autre que d’organiser sa propre évasion ? Ce résumé fait très XIXe siècle, alors qu’il se passe dans la Picardie prolétaire des années 1990, où, à en croire l’auteur, la seule ambition, dès lors qu’il est possible de quitter légalement l’école sans voir disparaître les allocations familiales, est de rejoindre l’usine la plus proche pour un travail harassant, mal considéré, mal payé.



Dans ce roman autobiographique très cru, Edouard Louis dresse une espèce de généalogie de la violence, symptôme immédiat d’une pauvreté financière, culturelle et émotionnelle, systémique : « Au village les hommes ne disaient jamais ce mot, il n’existait pas dans leur bouche. Pour un homme la violence était quelque chose de naturel, d’évident. Comme tous les hommes du village, mon père était violent. Comme toutes les femmes, ma mère se plaignait de la violence de son mari. Elle se plaignait surtout du comportement de mon père quand il était saoul ». Cette masculinité toxique effroyable est érigée en modèle, en mode de vie à perpétuer, auquel l’auteur a tenté de se conformer, et ceux qui s’en détachent, à son instar, qui sortent de la norme, prennent le risque d’être traités de « tapette », entre autres adjectifs dévalorisants liés à l’homosexualité. Un terme toujours présent, assimilé à une faiblesse, un défaut, une honte. Et le pire, c’est que les femmes souscrivent à leur manière à ce piège déterministe : « Tout se passe comme si, dans le village, les femmes faisaient des enfants pour devenir des femmes, sinon elles n’en sont pas vraiment. Elles sont considérées comme des lesbiennes, des frigides ». Et celles qui seraient trop libres, comme des « putes ».



Eddy Bellegueule fera donc les frais de cette violence, sous toutes ses formes. A la maison d’abord, ses parents, démunis et il faut le dire, honteux de sa manière d’être, ne réussissent à lui apporter ni amour ni soutien : Jacky, le père, est un ouvrier macho, raciste et violent, bien qu’il ait toujours épargné femme et enfants, traumatisé par son propre père ; Brigitte, la mère, est une femme brisée par ses trop nombreuses grossesses, la première étant survenue à ses dix-sept ans, et qui ne sont pas tellement le résultat d’un choix : « c’était une mère presque malgré elle, ces mères qui ont été mères trop tôt. ». Une femme usée par la vie, le manque d’argent, incapable d’avoir le temps de s’occuper, et par là, d’aimer son fils ; à l’école, puisqu’il se fera harceler et frapper tous les jours par deux garçons plus âgés, qui ont identifié en lui la « tapette » ; par son village enfin, qui le trouve bizarre et se moquent de lui dans son dos, comme sa mère l’en informe un jour : « Tu sais, Eddy, tu devrais arrêter de faire des manières, les gens se moquent de toi derrière ton dos, moi je les entends […]) ».



Quelque chose dans la description de ces « gens de peu » avec des mots simples, l’emploi de l’italique, m’a fait penser à Annie Ernaux et notamment à son roman « La Place », puisqu’Edouard Louis parle lui aussi de son départ de la classe prolétaire par le biais des études. On retrouve dans « En finir avec Eddy Bellegueule » cette absence de place pour les sentiments, due au labeur de ces personnes de la classe ouvrière, qui n’ont pas de temps pour le superflu. Il y a une certaine envie sociologique, de la part d’Édouard Louis, d’expliquer les raisons de la misère (à tous les niveaux) de sa famille, de leur colère et de la violence aussi, nées dès la pauvreté, de la soumission à un ordre établi sans possibilité de se rebeller. Mais c’est là où la comparaison avec Annie Ernaux s’arrête, car Edouard Louis est bien plus punk, plus trash, plus nihiliste, dans ses descriptions au lance-flammes de ses voisins et de sa famille, dont il met surtout en avant la violence brute, la bêtise, la saleté même, tandis qu’il se décrit à l’inverse comme un « bourgeois » en devenir, au point que certains critiques l’ont taxé de prolophobie. Edouard Louis a subi la violence, mais la retourne avec ce roman en une tentative cathartique contre le lecteur, qui se retrouve à la fois voyeur et victime malgré lui.



« En finir avec Eddy Bellegueule » est ainsi une œuvre dérangeante dans sa franchise, dans ce qu’elle exige du lecteur. Je ne sais pas si j’ai aimé ce roman, qui m’a prise aux tripes et m’a paru parfois assez insoutenable ; mais pour sûr, il s’agit d’un texte qui me sera difficile à oublier.

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En finir avec Eddy Bellegueule

Eddy.



Eddy Bellegueule.



Pas facile de débuter dans la vie avec un nom pareil.



Et c'est bien ce dernier que l'auteur, dans ce roman autobiographique, va tenter de fuir.



Fuir le milieu ouvrier d'où il vient, fuir la pauvreté, fuir le village où il a grandi, moqué car different. Car Il est le pédé.



Un livre touchant. Sans plus. Il m'a manqué quelque chose. Un supplément d’âme peut être.
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Combats et métamorphoses d'une femme

En véritable transfuge, Édouard Louis continue son analyse de la condition sociale de ses parents et nous donne à voir le milieu dans lequel il a grandi, alors qu'il était un garçon «différent» du fait de son homosexualité, dans un climat viriliste.



Cette fois-ci, il nous parle de sa mère qui a su s'extirper de la misère en quittant son père alcoolique. Après la lutte et les combats, viennent la vie nouvelle à Paris et la découverte de cette mère qu'«Eddy» connaît à peine.



Mais l'aisance financière et la vie citadine en font-elles une femme «riche» ? Échappe-t-on à sa «caste» et à la violence de classe ? Dans quelle mesure sommes-nous déterminé.e.s par notre milieu d'origine ?



Un magnifique récit, brillant et intelligent, plein d'amour pour cette mère admirable. Entre honte et admiration, Édouard Louis nous parle de sa mère qui conjugue désormais sa vie au futur. Il essaie de la comprendre, peut-être même de lui pardonner et de se faire pardonner et c'est touchant.



J'ai beaucoup aimé l'écoute de ce trop court récit. J'aurais aimé en savoir plus, entrer davantage dans les détails de cette métamorphose. En ce sens, j'ai préféré «en finir avec Eddy Bellegueule» qui était plus abouti et qui ne m'a pas laissée sur ma faim.



Un autre petit bémol. Je n'ai pas compris le choix de la lectrice, Irène Jacob, pour ce texte. Sa voix, bien qu'agréable, ne colle pas du tout au texte et j'aurais aimé une voix masculine.



Je recommande ce texte intense et sensible. Quand la destinée individuelle rencontre la sociologie...







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