Découvrez Sans faute, le dernier roman de Maloria Cassis, une romance qui aborde des sujets de société difficiles tels que l'illestrisme.
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— Si vous m'appelez encore une fois jeune fille, je me verrai dans l'obligation d'user d'un terme en rapport avec votre âge, avec une exagération proportionnelle à celle dont vous faites preuve.
— Et ça donnerait quoi ? me demande-t-il sans me quitter des yeux, tout en m'invitant à avancer d'une main.
— Allons-y, papi !
Son rire rauque retentit dans mon dos et me rassure un peu....
— Donc tu vas bien ? me demande-t-il, tout à fait sérieux.
— Je fais avec ce que j’ai.
— Parce que moi, je ne vais pas bien du tout, me confie-t-il en effaçant la distance entre nous. Je vais même très mal depuis que tu es partie.
— Tu es comme un fantôme dans ma vie depuis que tu es partie. Je sais que ça paraît fou et qu’on se connaît à peine depuis quelques semaines, mais ce qu’il y a entre nous est particulier, non ?
Lire, c’est être dans une bulle, être quelqu’un d’autre l’espace de quelques heures, vivre des vies différentes, partir à l’aventure, tomber amoureux plusieurs fois, avoir le cœur serré, la peur au ventre, passer par des milliers d’émotions différentes que tu ne pourra peut-être jamais vivre en vrai.
À travers son regard, je comprends qu’il a peur, tout comme moi. Mais je sais qu’il ne me le dira pas. Parce qu’il me fera passer avant lui.
Se priver de ce que l'amour pourrait t'apporter, ce serait vivre une vie terne et sans intérêt.
Son allure de mauvais garçon reflète parfaitement son caractère de chien. Si on ajoute à cela sa carrure tout en muscles et sa collection de tatouages, on ne doit vraiment pas souvent lui chercher des embrouilles.
- Mettons les choses au clair, dis-je calmement. Si tu me provoques dans l'espoir que je laisse tomber le poste, tu te fatigues pour rien. Je ne suis pas l'assistante que tu voulais, et devine quoi, tu n'es pas l'employeur de mes rêves. Mais ton bureau et mon compte en banque sont dans le même état, soit dévastés. Alors laisse-moi régler ton souci, et par la même occasion, cela réglera le mien.
Notre amour est comme de l’alcool fort qu’on balancerait sur une plaie à vif. Ça te déchire l’âme, mais ça te soigne aussi.
— Ta cliente est malade ? lance-t-il de but en blanc.
— Oui, elle souffre d’un cancer du sein. Enfin, elle est en rémission depuis quelques mois maintenant, mais tu sais, une fois que tu as cette saloperie en toi… Il paraît comprendre ce que je n’ajoute pas.
— Et le lien entre ton salon, elle et toi ? Je suis flattée qu’il s’intéresse à ce que je fais. Il faut dire que je pourrais en parler pendant des heures.
— Je suis revenue à San Diego dans le but de suivre une formation spécifique. Je viens en aide à des femmes ayant subi une mastectomie.
— Waouh ! s’étonne-t-il. Et concrètement, ton travail consiste en quoi ?
— Je reconstruis les mamelons et aréoles des patientes grâce aux tatouages en 3D artistique. Il siffle, visiblement épaté.
— Comment en es-tu arrivée à cette voie très spéciale ? Je déglutis difficilement avant de plonger mon regard dans le sien.
— Ma mère est décédée d’un cancer du sein, il y a tout juste deux ans.
— Oh ! Maddie… Je suis désolé, murmure-t-il en prenant ma main au-dessus de la table. Je sais que tu étais très proche d’elle. Je n’ajoute rien et me contente de lui offrir un sourire contrit.
— J’ai cru comprendre que tu proposais plusieurs services à ton salon. Ton but, à terme, est de te consacrer uniquement à ça ?
— C’est compliqué. Beaucoup de femmes ayant subi cette opération aimeraient pouvoir s’offrir mes services, mais cela a un coût. Et à ce stade-là de leur parcours, elles ont déjà dépensé beaucoup en soins complémentaires, perruques et autres. Souvent, les familles se cotisent à Noël ou au moment des anniversaires pour leur permettre d’y avoir recours. Comme tu le sais, c’est très compliqué de se soigner dans ce pays.
— Les femmes atteintes de cancer du sein n’ont pas le droit à des aides ou des prises en charge exceptionnelles ? s’étonne-t-il.
— Si, bien entendu, mais ça ne couvre pas tous les frais. Avec Thelma, que tu as rencontrée, on vient de monter une association pour récolter des fonds afin d’aider des femmes à notre niveau. On veut créer des événements pour appeler à la générosité des gens. Mais ce n’est pas encore fait, ça demande de bonnes idées pour se démarquer.
— Je suis sûr que vous allez trouver un truc qui déchire.