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4.13/5 (sur 19 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Jérôme Delclos est un auteur français.

Il a été publié dans les années 2000 chez H.B Éditions, avec notamment le recueil "Coutures du silence" et une traduction de "L’Hospitalité des voleurs" de Truxton Orcutt.

Son ouvrage "Vingt Leçons de philosophie par le meurtre" (2017) a fait l’objet de nombreuses recensions, notamment par Eric Dussert (Le Matricule des Anges) et Bruno Corty (Le Figaro).

Son ouvrage "Cendrillon en Pologne" (2020) a été recensé par Thierry Cecille (Le Matricule des Anges) et Antoine Spire (Lire avec Spire – RadioJ).


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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
À Berlin comme à Marseille, ce qui exalte Benjamin, c’est la rue. D’où en épigraphe de Marseille la citation d’André Breton tirée de Nadja : « La rue… seul champ d’expérience valable ». Et l’on retrouve alors aussi bien le désir de se perdre dans la ville (« Mais il faut s’être égaré seul pour poursuivre avec le filet à papillons ces bruits effrayés […] ») que l’attirance pour le labyrinthe et pour Ariane prostituée qui entraîne son client à travers le dédale du Quartier réservé, non pas avec une pelote de fil mais en lui volant son chapeau :

« Les Bricks ». C’est ainsi que s’appelle le quartier des prostituées. Il tire son nom des allèges qui, à une centaine de mètres de là, sont amarrées au môle du Vieux-Port. Un immense magasin de marches, de ponts, d’arches, d’encorbellements et de caves. Il semble encore attendre qu’on l’utilise correctement, qu’on l’emploie à une fin adéquate. Et pourtant il en a une. Car cet entrepôt de rues désaffectées, c’est le quartier des prostituées. Des limites invisibles partagent le territoire de manière nette et anguleuse entre les bénéficiaires, à la façon des colonies africaines. Les prostituées sont placées aux endroits stratégiques, prêtes au moindre signe à circonvenir des hésitants, à se renvoyer le récalcitrant comme une balle d’un trottoir à l’autre. S’il ne perd autre chose à ce jeu il y perdra au moins son chapeau. Quelqu’un a-t-il déjà pénétré assez avant dans cet amas immonde de maisons pour parvenir jusqu’au plus intime du gynécée, la chambre où sont accrochés, alignés sur des étagères ou empilés sur des râteaux, les emblèmes dérobés de la virilité : les canotiers, les melons, les feutres, les borsalinos, les casquettes de jockey ?
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"_Dans le tram tout à l'heure en venant, j'ai entendu parler des terminales, des élèves de Madame Alpenstock, la prof de philo-stagiaire.
_Armenstock, corrige Charles-Henri. Un alpenstock, c'est un bâton de marche à bout ferré."
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"Sous couvert de nous entretenir de la liberté, le texte d'Alain nous rappelle en fait que le temps perdu ne se rattrape jamais. Il existe une expression qui dit : "L'occasion se saisit aux cheveux." Comprenons-la ainsi : l'occasion ratée est comme une femme qui court, que l'on n'a pas saisie à la chevelure, et qui déjà s'enfuit. De cette façon, Alain nous engage à réaliser qu'il nous faut faire les choses en temps et en heure, sans quoi nous le regretterons."
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"Insolente, selon C.H., je l'ai peut-être été en me permettant de déranger l'Ours dans sa lecture - quoi que, nuance-t-il, je me suis excusée de le faire - , mais si l'impertinence est la non-pertinence, le fait de dire des choses qui ne sont pas pertinentes ou qui ne conviennent pas, alors, soutient Charles-Henri, je n'ai rien dit qui ne soit pertinent, rien qui vraiment disconvienne au sens où la raison, et dans ce cas l'impertinence ne saurait me qualifier. Alors que l'Ours écoute en silence, C.H. a ce trait de génie de conclure en lui disant que me juger "impertinente" n'était donc pas pertinent."
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"_Ce qu'il aime dans la légende d'Hélène en Egypte, c'est qu'elle éclaire toute notre vie", et qu'elle éclaire aussi la légende d'Hélène à Troie. En gros : il nous faut des absentes qui nous poussent en avant, en un sens tout ce qui dans la vie a de la valeur se mesure à cette absence, pourtant nécessaire."
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"Elle fait souvent l'éloge de ce qu'elle appelle "la ponctualité kantienne" : le grand philosophe allemand Emmanuel Kant était tellement ponctuel que les habitants de la ville de Königsberg où il vivait avaient pris l'habitude de régler leurs horloges sur son passage devant leurs fenêtres. Dumoineau dicte son cours en le lisant, et lorsqu'à le fin de l'heure elle parvient au pont final de la dernière phrase de la conclusion, la sonnerie retentit."
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Tu te prends à songer qu'une telle unanimité dans l'intérêt autour du serial est d'emblée suspecte. Tu as raison. Un bon critère que l'époque est dans le faux, c'est lorsqu'une idée, une valeur, une image fait consensus. "Philosopher, disait Alain, c'est dire non." Aussi, il faut à une philosophie du meurtre réellement émancipatrice pouvoir proposer une figure du tueur antithétique de celle du serial killer.
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J'ai cherché sur Internet : Descartes a séduit la reine Christine de Suède, Heidegger a "pécho" comme vous dites Hannah Arendt, Sartre malgré son strabisme était un don Juan, et Pascal avant de se convertir un libertin. La philo c'est glamour, c'est sexy, aucune femme n'y résiste.
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"C'est fou comme un prof à lui tout seul peut nous changer."
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"_Et comment tu vas y arriver ?
Il lève les yeux au ciel comme si j'étais aveugle à l'évidence :
_Mais par la philo, nom d'un petit bonhomme ! J'ai cherché sur Internet : Descartes a séduit la reine Christine de Suède, Heidegger a "pécho" comme vous dites Hannah Arendt, Sartre malgré son strabisme était un don Juan, et Pascal avant de se convertir en libertin. La philo, c'est glamour, c'est sexy, aucune femme n'y résiste."
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