Dana.L

Je me demande si ce que j’éprouve pour lui, cette attirance indéniable, est ce que l’on nomme « l’amour ». Ma seule certitude est que je peine à envisager un monde dans lequel je ne pourrais plus le côtoyer.

Aimer un tel homme, c’est marcher au bord d’une falaise les yeux bandés. Je ne sais jamais de quel côté je tomberai.

Je suis amoureux de lui depuis toujours. Je pensais qu’avec le temps, mes sentiments s’étaient effacés, mais il a suffi que je le revoie pour que je comprenne que rien ne changera jamais.

En l’espace de douze mois, je suis devenue une Cendrillon des temps modernes, mais, contrairement à elle, mon prince charmant ne viendra jamais. Le mien m’a tourné le dos il y a plusieurs mois déjà. Mon cœur se contracte douloureusement en pensant à Logan, qui m’a lâchement abandonnée, sans un mot, juste un regard lourd de sens, le jour de la rentrée, l’an dernier. Penser à lui me fait terriblement mal. Je ne suis même pas certaine qu’une opération sans anesthésie soit aussi douloureuse.

Il chasse rapidement ses larmes et affiche aussitôt un sourire. Seulement depuis mon arrivée, je suis planté devant lui. Alors, quand nos yeux se percutent, je ne peux que constater que son regard ne reflète en rien ce qu’il tente de montrer. A savoir un gars qui croque la vie à pleines dents. Non, ce que me relèvent ses rétines est une âme tourmentée.

Je ne fais rien de plus que d'aider le mec dont pour je suis amoureuse à prendre la meilleure décision pour lui.
Parce que c'est ça aussi d'aimer, Logan C'est savoir laisser l'autre partir quand on sent qu'l en a besoin. Je suis certaine que c'est ce que tu as fait pour ton ex, même si ta manière de faire a été des plus brutales.

Arrivée près de notre arbre, je caresse du bout des doigts l’écorce du pin, à l’endroit où nos initiales l’ont entaillé. J’ignore ce que je cherche à travers ce geste. Me raccrocher au passé ? Sûrement, puisque nos éclats de rire résonnent aussitôt dans ma tête. Nous entendre nous amuser comme les deux complices que nous étions me fait un mal de chien. Je ferme les yeux en espérant que ça cesse, mais c’est pire. Je le revois me poursuivre en courant, me rattraper et me plaquer au sol. Son regard s’ancre au mien alors que je suis allongée sous lui. Nous restons quelques secondes sans bouger, à profiter de cette bulle qui vient de nous envelopper. Mon cœur bat un peu trop vite et mes joues se mettent à chauffer. C’est la première fois que je ressens une telle chose.

Parce que c'est lui, l'homme que je n'oublierai jamais, et qu'il en sera toujours ainsi dès lors qu'il me touchera ou même me frôlera. J'ai beau être furax, dégoûté de notre rupture, mon cœur e cessera jamais de battre au même rythme que le sien.

Très bien, bébé. Tu veux jouer, jouons. On verra qui de nous deux en ressortira gagnant. Tu sembles avoir oublié à quel point je peux être un véritable connard quand je suis jaloux. Je vais te rafraîchir la mémoire.
….
T’as voulu me foutre au tapis, voyons comment tu t’en sors avec ça, bébé.
….
On ne joue pas dans la même cour, bébé. Plus d’un an à te haïr et te mettre plus bas que terre me donnent bien plus d’expérience.
….
Vraiment ? T’inquiète, je n’ai pas dit mon dernier mot, Lu.
…
Maintenant, continue à croire que t’es amoureuse de ton mec. Moi, j’ai ma réponse et je ne cesserai pas de jouer tant que tu continueras à te mentir à toi-même.

Ma gorge se serre quand les souvenirs affluent en mase derrière mes paupières closes. Comme un môme, je me fous à chialer. Son absence est la pire des punitions. Sans elle, je crève, mais personne ne le remarque. Je voudrais que quelqu’un me tire par la main pour m’aider à remonter à la surface. Pourquoi ai-je l’impression d’être seul au monde, au milieu de cet enfer bien trop écrasant ? Pourquoi ne me secouent-ils pas comme ils le faisaient avant ? Ne voient-ils pas que, sans eux, je me laisse entraîner vers les profondeurs de la Terre ?