Une mèche à la Bowie qui lui barre la face, des yeux ronds, noirs, un visage presque inexpressif, il me ponte son revolver aux courbes carrées, prêts à tirer sur mon âme froide. Et ce n'est qu'un exemple parmi ces
Combats.
D'entrée, je pénètre dans l'appartement témoin et là, sans en connaître les causes, sans même avoir le temps d'imaginer les conséquences, un autre
combat se joue, un contre un, avec des sabres, des spatules, des pastèques, tout ce qui se trouve dans la cuisine, dans le salon, dans la chambre à coucher servira d'arme. L'appartement saccagé, comme dans une séquence de cinéma, je pense forcément à la première scène de Kill Bill. D'ailleurs les planches de dessins ont cette vision très cinématographique.
Et les
combats, sans paroles, se succèdent. Sur dix pages, sur une page. Peu importe le format, le lieu, les gens, c'est du quotidien ou de la science-fiction, mais ce n'est pas un "manga" comme les autres. Ce n'est même pas de la bande dessinée. C'est bien plus. J'ai l'impression d'ouvrir un livre d'art, un livre de peinture sans couleur, un livre d'architecture. D'un trait noir et épuré, aux formes géométriques très anguleux, la pastèque en deviendrait presque carré, je plonge mon regard dans cet univers froid fait uniquement de
combats.
Et après ces
combats, je participe à la rencontre entre l'éditeur français et ce dessinateur japonais. Très intéressant, comme l'interview de ce dernier. Pour compléter le tout, je finis avec quelques anciennes planches, du temps ou le dessinateur se cherchait encore. On y trouve les bases de son dessin mais encore tout à fait son scénario. Bref, un très beau livre, pour les architectes, pour les anguleux carrés et pour ceux qui veulent découvrir un autre dessin.