Ghetto Brother, une légende du Bronx

A travers le témoignage de Benjamin Melendez, on découvre dans ce roman graphique la montée de la violence des gangs dans le Bronx des années 60 puis la création des Ghetto Brothers, une communauté pacifiste et solidaire, qui verra les débuts de la culture hip-hop...
Tout d'abord, je dois dire que je suis loin d'être une spécialiste de ce genre de littérature mais le sujet m'intéressait beaucoup.
L'époque me fascine et le destin de Benjy est assez exceptionnel. Fils d'immigrés portoricains, membre d'un gang, la mort d'un de ses amis sera pour lui un véritable déclic : la violence appelle la violence et il faut que cela cesse ! Son traité de paix avec les autres gangs sera le début d'un formidable élan de solidarité, de tolérance mais aussi un bond en avant pour la culture urbaine. L'annonce de sa paternité mais surtout la découverte de ses origines juives bousculent cependant ses certitudes.
Au niveau de la forme, j'ai vraiment apprécié l'utilisation du noir et blanc : je trouve que cela donne une grande force à ce récit et contraste avec la couleur de la double couverture.
Un très grand merci à Babelio et aux éditions Steinkis pour ce livre reçu dans le cadre de Masse Critique : je ne regrette vraiment pas mon choix !

Merci à Babelio et aux éditions Steinkis qui m'ont permis de découvrir ce roman graphique.

Ghetto Brother est comme le sous-titre l'indique un "graphic novel" consacré à une figure légendaire des gangs du Bronx, un quartier pauvre de New-York, dans les années 70, Benji Melendez, membre de la communauté portoricaine, qui fit basculer les bandes violentes et rivales vers une culture de la paix et de la fête.

Le scénariste d'origine colombienne, Julian Voloj, vit à NY et il a fait appel à une graphiste allemande, Claudia Ahlering, qui offre une image noir-blanc puissamment suggestive à cette narration rétrospective progressant au fil des souvenirs du protagoniste. Cadrages et formats de vignettes variés, utilisation du lavis, schématisation volontaire des figures et des silhouettes dans une volonté d'expressivité maximale, contribuent à donner force et présence à Benji, cette légende vivante de la rupture avec la violence et de l'avènement du hip hop.

Car le narrateur, interrogé sur son passé dans les gangs du Bronx, explique la formation de la bande Ghetto Brothers, ses codes, ses rites, ses squats et surtout ses affrontements avec les autres gangs rivaux pour des questions personnelles ou de territoire. Il retrace aussi son évolution sentimentale, depuis son enfance jusqu'à un mariage inter-ethnique qui ne "marchera" pas, comme l'avait prévu sa mère. Après le meurtre d'un ami afro-américain qui se présentait en ambassadeur de la paix, la mode "peace and love" finit pas influer aussi sur les gangs à l'initiative de Benji Melendez qui propose aux autres bandes une grande réunion pacifique devenue mythique, au "Boys and Girls Club" où est adopté un texte qui précise "les termes de la paix". S'ensuivent des actions d'entraide et de solidarité, des fêtes musicales et c'est à ce moment que naissent la culture et la musique hip hop. Les chefs de gangs se muent en DJ. Benji, parallèlement, découvre que sa famille descend des juifs espagnols marranes et retrouve ses racines.

Un roman graphique de grande qualité, une découverte de l'intérieur de la vie des gangs du Bronx et de la naissance du rap et de la culture hip hop, une plongée suggestive dans un monde où la violence de surface cache des réalités complexes.

J'ai eu du mal à entrer dans le livre reçu dans le cadre de Masse critique (et encore merci à Babelio et aux éditions Steinkis). Je dois bien l'avouer d'emblée.

J'aime assez le noir et blanc. Les récits sociaux, urbains, ne me rebutent pas, que du contraire. En plus, on a droit une histoire vraie. Récit de gangs, de violence et de paix retrouvée, sur fond d'immigration new-yorkaise. Figure centrale des guerres de gangs. Très poignant. Rien que du tout bon. Tout ce qu'il faudrait pour me plaire.

Et pourtant. Je ne me prononcerai pas sur l'histoire proprement dite. le scénario de ce graphic novel suit finalement d'assez près (pour ce que j'en sais) les vraies vies des personnages.

Bornons-nous aux éléments de dessin. Comme souvent, la couverture est en couleur et attire le chaland. le choix des couleurs est judicieux. Et on tombe de haut en tournant la première page.

Car (à mon avis) il y a plusieurs types de noir et blanc. Comès. Tardi. Gotlib... déjà 3 façons de gérer le bicolore. Et ici, on a encore une façon différente.

Le trait... bien sûr, tout est dans le trait. Et ici, je ne l'ai pas trouvé très assuré. le découpage est parfois confus et j'ai eu du mal (dans de très petites cases) à reconnaître certains personnages. Tout cela a fait que je suis un peu resté à quai.

Reste l'aspect témoignage, presque anthropologique, d'une époque, d'une pratique. Et cela vaut que l'on s'y arrête.

Dans les quartier pauvres du Bronx des années 70, un homme a fait figure de légende pour son combat pour la paix entre les gang: Benji Melendez, membre de la communauté portoricaine.
Le graphisme noir et blanc revient sur les souvenirs de Benji, le narrateur, qui revient sur la création des Gjetto Brothers et du chemin pris par ses membres pour amener la paix et la solidarité entre les gangs rivaux du Bronx. On y voit la vie difficile de chacun d'entre eux, notamment la recherche du narrateur sur ses origines tentant de comprendre certains rites de sa famille qui lui restent étrangers.
Le récit retrace les évolutions du quartier et de ses habitants et l'évolution de Benji de son enfance à son mariage, la mise en place d'une grande réunion réunissant tous les chefs de gangs et menant à la signature d'un texte ramenant la paix entre tous.
après cela ce sont des actions sociales qui se mettent en place pour aider les uns et les autres, des fêtes pour rassembler jusqu'à l'avènement du Hip-Hop et la transformation des chefs en DJ connus.

Une grande histoire qui m'a d'abord paru bien angélique (certains faits ont dû être occultés pour coller aux standards acceptables) mais qui démontre la volonté de vivre mieux quand on attend plus le soutien de qui que ce soit et que le changement passe de prime abord par vous. Un grand bravo à ce grand homme.
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