Il y a trois parties dans ce recueil qui reprend en couverture ce vers : « J'écris avec un caillou dans la chaussure » et c'est bien ce petit caillou importun qui va pousser l'auteur à raconter dans des formes courtes ses déboires, ses illusions de la vie qui va, qui vient.
Ces trois ensembles, dont l'écriture s'étale sur une quinzaine d'année, ce n'est « presque rien et pas grand-chose » Et ce sont ces petits riens et ces pas grand-chose qui nous émeuvent, nous amusent et nous font rêver.
Dans « Fuyard debout », on croise l'amour, les souvenirs d'enfance, les amis, et ce quotidien, souvent sans ambition, ou bien qui tient dans le carreau d'une fenêtre. Il raconte « nos toutes petites vies/ dans nos toutes petites mains », et parfois cela tient parfois en quelques mots qui en disent long.
« le soir
Elle se couche sur le canapé
Je mets ma main sur son ventre
Et on est déjà trois. »
Dans « Les derniers seront les premiers » l'écrivain est ce puisatier jardinier charbonnier qui affirme :
« Écrire
C'est creuser un puits
Pour en boucher un autre »
Histoire sans fin de la vie elle-même.
On y trouve également ce « coeur pur du barbare » qui « découvre la fleur » qu'il massacre.
La dernière partie intitulée « Poèmes d'une Amérique imaginée » rassemble des inédits. Elle est moins intime et plus onirique. Il évoque l'Amérique mais aussi ses artistes passés ou contemporains comme
Charlie Chaplin,
Hemingway,
Rosa Parks, Basquiat ou encore
Richard Brautigan. Un voyage aux States d'hier et d'aujourd'hui en version courte !
Cette poésie d'une simplicité qui la rend particulièrement accessible, n'en est pas moins troublante et touchante.