AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791031205427
136 pages
Editions Ateliers Henry Dougier (19/01/2023)
4.6/5   5 notes
Résumé :
Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
Florence, 1450. Fra Angelico, vieux dominicain, peintre de la lumière et de l'indicible, est de passage au couvent San Marco, dont il a créé les fresques. Au hasard d'une promenade, il tombe sur un enfant, têtu, candide, esseulé. Cette rencontre bouleverse les deux êtres, et, mystérieusement, les mène vers la Descente de Croix de la basilique Santa Trinita, chef-d... >Voir plus
Que lire après Enfant, dans les bras de l'ange selon Fra AngelicoVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le Peintre des anges


Dans la série le roman d'un chef d'oeuvre, ce roman décrit la vie romancée du peintre Guido di Pietro, connu sous le nom de Fra Angelico,
Cet homme a vécu au XVe siècle à Florence et a peint de nombreuses scènes religieuses.

Dans ce livre, on suit les pas de ce dominicain dans la campagne près de Florence ; il y rencontre un jeune mendiant et lui parle de sa vie, de Dieu et lui montre ses oeuvres
Un livre, plus tourné sur les émotions et la rencontre de ces deux personnages si différents; que sur l'oeuvre "La descente de croix" terminée en 1440 sur une commande de Palla Strozzi.

Il parle de lumière, un peu de la technique de peinture simple sur des planches de bois préalablement préparées : elles sont assemblées puis enduites de plâtre et de colle animale, le "gesso". Sur ce dernier, le peintre trace les contours des personnages, des arbres, des murailles avec un stylet. Il définit les lignes de l'oeuvre, les différents plans. Puis il recouvre l'endroit des auréoles d'un enduit de terre rouge afin d'y appliquer, plus tard, les feuilles d'or.

Fra Angelico utilise ses brosses et des pinceaux en poils d'animaux, surtout l'écureuil !

Il y a peu de détails des techniques utilisées, hors le mélange des ingrédients pour les couleurs ;

Le tableau n'est commencé à être décrit que page 67...

Je n'ai pas trop adhéré à cet ouvrage, trop perché, trop lent, trop bercé de religion, trop liturgique.

J'aurais préféré une rencontre avec Cosme Médicis que le peintre connaissait.

Le tableau est lumineux certes, mais les couleurs sont trop vives à mon goût et l'ensemble trop naïf.

Ce livre contient, comme les autres, "Regards croisés" sur l'oeuvre, une biographie et des repères chronologiques où il est intéressant de constater que pendant que Brunelleschi achevait le dôme de la cathédrale de Florence, que Botticelli naissait et que Fra Giovanni peignait, la France et l'Angleterre se déchiraient pour un trône pendant la guerre de Cent Ans … A chacun ses priorités !!!

Un ouvrage intéressant pour connaître les oeuvres de Fra Angelico, le peintre des anges ! Celui qui prêchait avec son pinceau !
Commenter  J’apprécie          200
Tout le monde connaît la représentation de Giotto "Le Prêche aux oiseaux" de Saint François d'Assise devenu comme une association inconsciente ;
Grâce à ce nouveau volume de la collection "Le Roman d'un chef d'oeuvre", grâce à la magnifique et somptueuse écriture de Jean-Frédéric Vernier et bien désormais Fra Angelico sera associé, dans mon esprit, aux abeilles, là aussi comme une association mais consciente.

"L'homme eut conscience que l'enfant, garçon ou fille, était une abeille aux yeux du Seigneur, donc à ses propres yeux de frère dominicain. Ce constat le réjouit car l'abeille, infime, négligeable selon certains, n'en était pas moins sacrée. Son miel, au goût divin, faisait fermenter l'hydromel, sucrait les tartes, liait les potions médicamenteuses. Sa cire illuminait chapelles, églises, basiliques grâce aux bougies qu'on en tirait. Les petites gens nommaient les abeilles « oiseaux de Marie », car ils pensaient qu'elles vivaient du parfum des fleurs, D'autres juraient qu'à Pâques elles ressuscitaient, comme le Christ, alors qu'elles sortaient juste d'hibernation".

Et c'est cette rencontre de l'homme "le maître" et de l'enfant "l'abeille" que nous allons suivre dans cet ouvrage d'une poésie toute picturale, d'une peinture littéraire...

Entre 1387 et 1400 naît Guido di Pietro, qui entre 1420 et 1423 deviendra novice puis dominicain à Fiesole (près de Florence). Il y prendra le nom de Fra Giovanni.
En 1455 il meurt à Rome ce n'est qu'en 1550 que Vasari dans ses "Vite" le surnommer a "l'Angelico"
Michel-Ange aurait dit de lui "Ce bon moine à visité le Paradis et il lui a été permis d'y choisir ses modèles"

Voici d'ailleurs comment le décrit Vasari dans ses "Vite" :

Fra Giovanni était un homme simple, et d'une grande sainteté dans ses moeurs. Un jour, le pape Nicolas V l'ayant invité à manger avec lui, il eut mauvaise conscience de manger de la viande, parce qu'il n'avait pas la permission de son prieur, oubliant ainsi l'autorité du souverain pontife. Il évitait tout ce qui était du monde ; il vécut avec tant de pureté et de sainteté, il fut avec tant de passion l'ami des pauvres, que selon moi son âme est maintenant au ciel. Il s'occupait continuellement de peinture, et ne voulut jamais représenter autre chose que des saints. Il aurait pu devenir riche, mais il ne s'en soucia pas, disant que la vraie richesse consiste uniquement à se contenter de peu. Il aurait pu commander à ses semblables, et ne le voulut pas, disant qu'il y avait moins de fatigue et de sujets d'erreur à obéir. Il dépendait de lui d'avoir des grades dans son Ordre et en dehors du couvent, mais il les dédaigna, affirmant qu'il ne cherchait d'autre dignité que d'éviter l'enfer et de gagner le paradis. Il fut très humain et sobre, et, vivant dans la chasteté, il sut éviter les pièges du monde, répétant souvent que, pour pratiquer son art, il fallait le repos et une vie sans préoccupations ; que celui qui peint l'histoire du Christ devait toujours être avec le Christ. On ne le vit jamais en colère contre ses frères, ce qui est remarquable et me paraît incroyable, et il avait coutume d'exhorter ses amis à mieux, en souriant doucement. Avec une amabilité surprenante, il répondait, à ceux qui lui demandaient de travailler pour eux, qu'il fallaitd'abord avoir l'agrément du prieur, et qu'ensuite il n'y manquerait pas. En somme, ce bon Père, qui ne sera jamais assez célébré, fut toujours humble et modeste dans ses actions et ses propos ; les saints qu'il peignit ont plus l'air de saints que ceux de n'importe quel autre peintre. Il avait pour coutume de ne jamais retoucher ou repasser ses peintures ; il les faisait telles qu'elles venaient du premier coup, croyant, disait-il, que telle était la volonté de Dieu. On assure qu'il n'aurait jamais touché à ses pinceaux sans s'être mis auparavant en oraison. Il ne représenta jamais le Sauveur sur la Croix sans que ses joues fussent baignées de larmes ; aussi reconnaît-on dans les visages et les attitudes de ses personnages la sincérité de sa foi dans la religion chrétienne."

Les mots si délicatement choisis par l'auteur, nous donne l'envie de plonger dans ce tableau "La Descente de Croix" pour aller en butiner tous les détails, entrer dans chacune des alvéoles des cette scène et enfin essaimer la beauté que Fra Angelico a apposée.

Plutôt que d'exprimer des émotions, cet artiste se soucie d'abord d'individualiser les visages, dont aucun ne ressemble à l'autre. Peinture claire, aérienne, au suave coloris gothique. Même dans ses prédelles le miniaturiste qu'avait été l'Angelico ne fait pas petit.

Alors, mais alors seulement, étant donnée cette haute qualité picturale (qui saute aux yeux instantanément et globalement, comme toujours), nous pouvons prendre en compte son message religieux, ce qu'on ne ferait pas pour un peintre au pinceau maladroit. Sa piété profonde, sa richesse spirituelle font de lui un des plus grands peintres religieux qui aient été, écrit l'esthète Burckhardt, pourtant peu sentimental.
Plus que de l'émotion, et à côté d'une ferveur omniprésente, ce qui règne sur ses physionomies est, chose surprenante, une quiétude réfléchie, méditative : là est la clé. On vante sa tendresse, on s'étonne que ce dominicain ait eu une sensibilité digne d'un franciscain. Par là, Fra Angelico enseignait au spectateur à méditer, lui aussi.

On lui a reproché de n'être pas "dans le vent", de ne pas appliquer assez strictement les découvertes de son temps sur la perspective ou de "n'ouvrir pas de nouveaux développements" dans l'évolution de la peinture. Mais, telle qu'elle est, sa peinture ne se suffit-elle pas ?

Quoiqu'il en soit cette ouvrage est à nouveau une pleine réussite. Quand l'art littéraire rencontre l'art pictural le résultat est juste sublime...
Cela m'a fait irrémédiablement penser à ces mots de Jean d'Ormesson :
" On peut très bien vivre sans art.
Il y a des choses sans lesquelles vous ne pouvez pas vivre, mais vous pouvez très bien vivre sans art.
Mais vous vivez beaucoup moins bien."

Merci aux éditions Henry Dougier d'avoir eu l'idée de cette collection qui nous permet d'appréhender l'art sous une autre forme, et de nous faire nous émerveiller et dans la continuité de cette phrase à vivre mieux..
Commenter  J’apprécie          92
C'est dans le cadre de l'opération Masse Critique Littérature de ce mois de janvier que je découvre cet auteur et ce roman. Merci donc à Babelio et aux Ateliers Henry Dougier.

Je ne connaissais rien de Fra Angelico hormis ses tableaux et sa réputation de spiritualité. C'est donc une découverte et cela s'applique aussi à l'auteur Jean-Frédéric Vernier dont je découvre le style et le talent. Fra Angelico (1387/1400-1455) est un peintre et moine dominicain qui vécut juste au début de la Renaissance italienne alors que la Guerre de Cent ans faisait rage en France. Contemporain de Jeanne d'Arc, précédant de peu Léonard de Vinci et Michel-Ange qui l'admirèrent. Béatifié par Jean-Paul II en 1982, il était né Guido di Pietro et devenu le moine Fra Giovanni di Fiesole, peintre célèbre et respecté de son vivant et ami du Pape Nicolas V..

Le vieux Fra Giovanni donc rencontre un jour Guido, un enfant mendiant, sale, grossier, rebelle mais d'une beauté étonnante. Va se nouer entre le vieil homme et l'enfant rétif une très belle relation père-fils lors d'une magnifique journée. le prêtre-peintre fait découvrir à l'enfant "écorché vif" le retable à l'origine de ce petit roman : "La descente de croix", que l'on peut encore admirer au Musée San Marco de Florence. Et dans ce petit volume de belle qualité d'édition, on trouvera deux reproductions de l'oeuvre en 2e et 3e de couverture. le petit mendiant est ému aux larmes et le moine se découvre prêt à assumer la compagnie et l'éducation de cet ange sur Terre. Tous deux s'apprivoisent... Il est question de peinture, de lumière, d'amour et de mort aussi. La prose de l'auteur est très belle, poétique et évocatrice qu'il parle des tableaux ou de la campagne italienne. C'est un vrai bonheur de lecteur. Un texte de belle qualité pour cette brève histoire d'amour filial et de tragédie qui finit par une magnifique et poignante scène où vous comprendrez cet étrange titre de roman. Je ne veux pas vous en dire plus pour vous laisser le plaisir de la découverte de cette belle histoire et du style de l'auteur.

Les Ateliers Henry Dougier publient deux collections "Le roman d'un chef d'oeuvre" et "Autobiographie d'un mythe". Et si tous les volumes sont de la qualité de celui-ci, c'est à lire absolument ! Cela m'a rappelé le coup de foudre ressenti pour le travail des Editions Malo Quirvane. Je vais donc suivre cette maison avec intérêt.
Lien : https://mgbooks33.blogspot.com
Commenter  J’apprécie          60
Tout d abord merci une nouvelle fois a masse critique pour cette jolie découverte, et merci aux ateliers henry dougier.
Ce roman fait partie d une série de livres mettant en scène un tableau a l époque et dans le lieu où il a vu le jour, les heures suspendues selon Hopper ou la sarabande des nanas selon Niki de Saint Phalle etc magnifique livre comportant deux rabats du tableau et un détail agrandi
Dans ce roman de JF Vernier nous suivons Fra Angelico , un vieux dominicain , peintre de fresques au couvent San Marco , et un très jeune enfant dont il a fait la connaissance au hasard d une promenade
Il s en suivra une découverte du tableau peint par le maître, la descente de la croix.
Cette oeuvre mise en scène a l époque nous fait découvrir l histoire d une amitié inespérée, nous parle d'art et de beauté.
Comme aurait dit Michel Ange , : ce bon moine a visité le Paradis et il lui a été permis d y choisir ces modèles.

Commenter  J’apprécie          10
Je remercie les Éditions "Ateliers Henry Dougier" pour cette réception dans le cadre de la masse-critique Babelio.

L'histoire se déroule au XV ème siècle, lorsque
Giovanni da Fiesole, plus connu sous le nom de Fra Angelico, fait une rencontre qui va l'émouvoir.
Giovanni est non seulement un peintre de talent mais il fait également parti de l'ordre des dominicains.
Ses oeuvres sont reconnues dans toute l'Italie, même à l'heure actuelle, dans le monde entier.

La rencontre avec cet enfant, va lui donner un nouvel objectif, redonner foi en la vie à ce jeune garçon grâce à son art, la peinture.

C'est donc ensemble qu'ils se dirigent vers le couvent de San Marco. Fra Angelico va devoir amadouer cet enfant sauvage.
Lorque le garçonnet découvre le tableau " La descente de croix" réalisé par le dominicain, il prend conscience de la beauté de la vie à travers la peinture de Fra Angelico. Un lien indestructible va alors se nouer entre les deux compères.

Bien sûr tout cela est un peu romancé.
Néanmoins ce délicat mélange entre réalité et imaginaire qui sont savamment associés, créent une très agréable fiction.
Je suis encore émue par tous ces petits instants intimistes entre le maître et le garçon, ils sont si touchants.
Il n'y a rien de racoleur, c'est écrit avec délicatesse.

J'ai passé un moment de lecture toute en émotions et ce fut bien agréable.
Lien : https://surlesailesdunlivre...
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il marchait d'un pas vif, l'air songeur, les épaules rentrées. Quelque chose, en lui, d'inachevé, frappait l'œil, malgré la voussure du dos, malgré le poids des ans. C'était un vieil homme, sec, aux mains noueuses, aux jambes déliées. Sa tunique, serrée par une simple corde, semblait beige, mais le scapulaire, ou ce qu'on en voyait, rayonnait de blancheur. Le capuce, élimé sous le cou, plus vétuste que la tunique, virait au brun, à moins que le tout fût assombri par l'espèce de cape, grisâtre, portée par l'homme en lieu et place du manteau règlementaire. Allez savoir pourquoi, Fra Giovanni, modèle absolu de soumission, préférait depuis peu cette étole, sale, râpeuse, à vrai dire paysanne, au manteau de l'ordre, lequel, d'ordinaire, recouvrait l'habit des frères comme la nuit recouvre les cyprès, noire et parfois sans étoiles.

(INCIPIT)
Commenter  J’apprécie          50
Fra Angelico œuvra jusqu'à la fin de sa vie, transposa sans relâche sur le bois, sur la pierre sa vision du monde, humaine, douloureuse, dédiée à Dieu, et parvint à toucher ses contemporains par une délicatesse, une tendresse nourrie de l'intérieur, qu'une technique à peu près parfaite ne saurait suffire à décrire.
Commenter  J’apprécie          60
Je m'égare sans doute en de vains détails, mais c'est la conséquence de mon goût du vrai, de ma répugnance à m'approcher du plus petit mensonge, de l'erreur la plus infime. Je 'aime rien tant qu'une parole claire et, plus que tout, je redoute la méprise, cause de douleur et parfois de violence.
Commenter  J’apprécie          10
L'homme avait ce don, secret, d'entendre le son des couleurs, de certaines couleurs plus exactement. Celles-ci créaient une note, pure et parfaite à ses oreilles, quand la lumière et l'ombre les révélaient, pleinement, dans leur beauté divine.
Commenter  J’apprécie          10
Il savait que les gens, vaniteux ou sots, parfois les plus fins, pontifiaient par méchanceté, par peur de l'ignorance et pour combler le vide.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : peintureVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (12) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1091 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}