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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En 2013, Quentin Tarantino avait rendu hommage à Jean-Paul Belmondo en sa présence au Festival Lumière, à Lyon.
-"JP Belmondo. le vrai gars était là, c'est la première fois que je le rencontrais".


Dans "Il était une fois à Hollywood", inspiré du film, le cascadeur Cliff Booth ( doublure de l'acteur Rick Dalton), est fasciné par l'acteur français :
-"À Bout de Souffle" est le premier film que Cliff a vu. Belmondo joue une petite frappe, et il joue sans le mettre en valeur, il le joue comme les gens le sont dans la vie ou dans la rue "


Pour Cliff, les acteurs d'Hollywood sont des acteurs, ils ne font que des trucs de cinéma, des choses qu'on attend des acteurs dans leurs films. Mais avec Belmondo, il voit une tentative de briser ce moule.
"Pussycat", une petite hippie de Charles Manson charme Cliff, en lui miauliant:
-Cascadeur? C'est mieux qu'être acteur!


Quentin Tarantino ou l'art de retarder l'action par le bavardage, le talent qui consiste à revisiter les films de genre ( ici un western/ thriller) en leur tirant la langue,Les héros qui n'en sont jamais vraiment et ce plaisir de chorégraphier la vengeance...


L'auteur a "novellisé" son film, (pour un feuilleton Netflix) et a transformé quelques scènes, en hommage au Cinéma.
Sharon Tate ( la femme de Polanski jouée par Margot Robbie) entre dans un cinéma gratuitement, en montrant à la caissière que c'est elle sur l'affiche, dans un petit rôle...
Cliff ( Brad Pitt, meilleur acteur dans un second rôle pour ce film) qui fait son cinéma à la mort de sa femme et obtient un non-lieu, alors que tout Hollywood sait qu'il l'a butée, lors d'une...dernière dispute!
Rick ( di Caprio) joue une scène avec chacun de ses partenaires, hors caméras, afin de préparer la grande scène, dans laquelle ils menacent de dégainer leur pistolet.....


Attention, vous êtes prêts? Silence, ça tourne, moteurs!
Ce film est le 2ème meilleur film de Tarantion ( 3 Golden Globe et 389 millions de dollars)
"Un livre, c'est différent, les gens ne le lisent pas d'un coup, ils y vont à plusieurs reprises_. le récit peut évoluer, il peut croître", dit-il, expliquant qu'il a mis dans le livre une scène de dialogue dans un bar que "vous ne mettriez pas dans les 40 dernières minutes d'un film". Quentin Tarentino.
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S'il est courant qu'un film soit l'adaptation d'un roman, il est rare, à l'inverse, qu'un roman s'inspire d'un film. le livre Il était une fois à Hollywood a particulièrement attisé ma curiosité, car le film, que j'avais vu lors de sa sortie, doit une partie importante de son succès à des effets visuels et sonores spectaculaires, difficiles à transposer dans l'écrit. C'est de surcroît le cinéaste lui-même, un grand parmi les grands, qui prend la plume.

Pour Quentin Tarentino, être cinéaste est une mission intégrale et indivisible. Son champ réunit scénario et dialogues et réalisation et production (… et peut-être même encore d'autres spécialités). Mais un film est encadré par son format type, par ce que le public en exige, et au final, la production impose des limites. Impossible notamment de s'attarder à fouiller indéfiniment les états d'âme des personnages. le réalisateur n'a pas pu exploiter tout ce que le scénariste-dialoguiste avait imaginé, voilà pourquoi le cinéaste a éprouvé le besoin de s'exprimer en romancier. Une manière de se poser face à un espace infini, car le lecteur a tout son temps.

Le livre et le film s'inspirent d'un épouvantable fait divers, qui me fait frissonner aujourd'hui encore, le meurtre sauvage en 1969 de la très belle et talentueuse actrice Sharon Tate, enceinte de huit mois, épouse du jeune réalisateur Roman Polanski. Les tueuses et les tueurs, drogués, étaient membres d'une secte de hippies manipulés par un gourou, Charles Manson, un délinquant crasseux et frustré.

Mais Tarantino a l'habitude d'insérer des fictions dans des histoires vraies dont il réécrit le dénouement. le 9 août 1969, dans le livre comme dans le film, Sharon Tate se porte très bien, merci pour elle. le film va même jusqu'à exhiber complaisamment une neutralisation sanglante des hippies, dans l'esprit du massacre jouissif d'Hitler et des dirigeants nazis par les Inglorious Basterds. On ne retrouve pas cette scène hyperviolente dans le livre. Les péripéties mettent juste l'accent sur les antagonismes malsains opposant, dans les années soixante, le microcosme bien établi et néanmoins déjanté d'Hollywood, versus le mouvement contestataire de la contreculture hippie et ses dérives.

Des années qui consacrent aussi une forme de renouveau du cinéma américain, après une longue période de production massive presque standardisée de westerns et de polars de série B. On touche là au vrai thème du livre, dédié au portrait en profondeur de deux personnages fictifs du microcosme, Rick Dalton et Cliff Booth (interprétés respectivement dans le film par Leonardo DiCaprio et Brad Pitt).

En jouant des rôles de héros dans de multiples nanars pendant une quinzaine d'années, Rick Dalton avait atteint un bon niveau de notoriété et de prospérité. Il avait ainsi pu acquérir une belle maison sur les collines bordant Hollywood, l'occasion d'être le voisin de nouvelles stars en vogue, comme Polanski et Sharon Tate. Mais les temps changent et Rick ne trouve plus que des rôles de « méchant » dans ce qu'on a appelé des westerns spaghetti. Alors il gamberge et s'efforce de dissimuler son alcoolisme, en tout cas les jours de tournage. Cliff Booth avait été la doublure cascade de Rick, il n'est plus que son chauffeur, son homme à tout faire et néanmoins son ami. Ancien héros de la Seconde Guerre mondiale, il traînait sur les plateaux une réputation de brute et même de tueur. Il n'est certes pas du genre à s'en laisser conter, mais en même temps, ce fin psychologue est observateur, intelligent et cohérent. Il prend la vie comme elle vient et on peut compter sur lui dans les moments difficiles.

Un rythme enlevé, des scènes surprenantes, des allers-retours inattendus dans un passé historique, des dialogues savoureux, parfois hilarants : Tarentino sait s'y prendre pour captiver son lecteur. Il dépeint avec empathie des personnages fictifs ou réels, qui, comme tous les êtres humains, masquent leurs faiblesses derrière une façade de circonstance. Il prend aussi plaisir à étaler, tantôt avec tendresse, tantôt avec férocité, une immense culture cinématographique, dans laquelle on n'est pas forcé de toujours trouver de l'intérêt.

A cette réserve près, le roman m'a réellement emballé et me donne l'envie de revoir le film… Peut-être ensuite voudrai-je relire le roman !

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Tarantino, on aime ou on n'aime pas. Je ne vais pas aller par quatre chemins, moi j'aime ! J'aime le réalisateur, j'aime le scénariste, j'aime le cinéphile et j'ai été agréablement surprise avec le romancier.

Ce livre n'est pas l'adaptation du film éponyme, mais une extension. On retrouve les mêmes personnages et les mêmes situations que dans le film, mais ni dans le même ordre et beaucoup plus approfondies. Tarantino a fait un excellent travail de construction. Il a aussi donné une psychologie intéressante à ses personnages, surtout ceux qui ne sont pas très exploités dans le film. On y découvre quelques tranches de vie dans le Hollywood de 1969 : l'acteur has been (avec rien dans le crâne), le cascadeur-homme à tout faire (philosophe et cinéphile), la starlette (qui en a dans le crâne, mais qui ne doit pas le montrer), la hippie (nouvelle recrue de la "famille" de Charles Manson), et un chanteur raté, devenu gourou des jeunes perdus (Charles Manson). Tout ce petit monde gravite autour du Hollywood des années 60.

La griffe de Tarantino se fait sentir dans ses dialogues interminables (mais fantastiques, tellement vrais), dans sa façon cash de dire les choses (oubliez la poésie). le traducteur a fait un travail extraordinaire, mais qui n'est pas exempt des lourdeurs, car la langue française n'arrive pas à s'adapter à la façon de s'exprimer de Tarantino (si vous le pouvez, lisez-le en VO). Je préviens aussi ceux qui n'auraient pas une culture cinématographique de l'époque risquent de trouver certains passages lourds ou ne pas savoir de qui on parle. Demandez un petit cours de rattrapage à vos parents ou grands parents, ou sinon regardez pendant une journée Paramount Channel :)

J'ai apprécié ma lecture, ce voyage temporel, cette agréable surprise de découvrir un méga bonus du film avec des personnages bien fouillés. Côté histoire : d'une part, on suit le tournage d'un pilote de série télé avec Rick Dalton, d'autre part les déambulations philo-pragmatiques de son chauffeur ex-cascadeur-homme à tout faire, qui est d'ailleurs le personnage le plus complexe et intéressant du livre. Accessoirement, et de façon anecdotique, on suit les personnages qui gravitent autour d'eux : les voisins célèbres de Rick Dalton (Roman Polanski et Sharon Tate) et la bande de hippies de la famille de Manson.
Sincèrement, si vous n'aimez pas le style de Quentin Tarantino, si vous n'êtes pas cinéphile ès navets (oui, oui, il n'y a pas que les films d'auteur :P), je ne crois pas que vous allez apprécier. Je pense qu'il peut se lire indépendamment du film, mais faut être ouvert à son style et ne pas être déboussolé par les sauts hyper temporels (personnellement, j'ai apprécié ce genre de tergiversations et de flashbacks bien réussis, sans artifices, un peu à la Jean-Philippe Toussaint - oui, même si la comparaison risque de faire grincer des dents).

Je remercie Babelio et Masse critique pour l'envoi de ce roman.
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"Il était une fois... à Hollywood" (Once upon a time... in Hollywood, en version originale) de Quentin Tarentino regorge de références à la pop culture et au cinéma hollywoodien : Rick Dalton, Trudi Fraser, Bruce Lee... Nous vous dévoilons les principaux clins d'oeil du réalisateur. U livre qui se revient sur le film de cet enfant hyperdoué d'Hollywood. un cinéaste qui, de son vivant, est une légende !
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Le film était très bon. Sa novélisation est encore meilleure !
On pouvait se demander si le passage de Tarantino du visuel à l'écrit aller tenir la route. C'est plus que le cas. Il est peut-être même encore meilleur dans cet exercice. Les dialogues de l'ensemble de ses films étaient ceci-dit de bon indice pour finalement s'en douter.
Le roman retire quelques aspects du film, mais en ajoute également beaucoup d'autres. Certains éléments concernant Cliff sont beaucoup plus développés.
Le western dans lequel Rick joue occupe également une part bien plus importante qu'à l'écran.
La verve de Tarantino est réellement un régal à lire.
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