Ce second volume aborde de nouvelles thématiques et confère à cette série tout son potentiel.
Il faut rajouter à cela, la richesse de l'époque et l'existence de personnalités fortes au milieu de celle-ci, pour obtenir un réel moment de délectation jubilatoire.
Quand, dans un même tome, Cesare Borgia, Rodrigo Borgia, Lorenzo de Medicis,
Christophe Colomb et Leonardo da Vinci se cotoyent et modèlent le monde à venir, nous, lecteurs, sommes les spectateurs privilégiés de la grandeur de cette magnifique époque, de l'intelligence et de la ruse avec lesquelles, elles sont déployées pour parvenir aux plus hautes instances du pouvoir à conquérir.
Mais débutons par la couverture en marbre de Carrare qui met en relief un buste de Cesare brandissant une épée, pointe vers le bas, comme lors de la mise à mort d'un ennemi ou d'un animal
Nous enchaînons avec trois temps forts dans ce volume rythmant le récit.
Il y a tout d'abord, la fin de l'excursion dans le quartier Sud de Pise (aux mains des Dominicains) où Angelo prend conscience du pouvoir politique et de ce qu'il est possible d'en faire, de la différence entre les classes sociales et de sa place dans la société.
Le second point qui pour moi, est le plus jouissif, fait apparaître les véritables artisans des factions principales, leurs desseins et les liens qui les unissent dans tous les royaumes de la presque Italie, le tout dans un contexte historique d'Inquisition et de Reconquista espagnole.
L'exposé est illustré par des cartes pour mieux appréhender les propos et ainsi prendre de la hauteur.
Enfin, le dernier temps fort, est la rencontre entre Cesare et Lorenzo de Medicis.
Cesare apparaît, du haut de ses 16 ans, comme un fin stratège au service de son père en oeuvrant et en ralliant des votes pour le prochain concile.
Comme dans le premier tome, la fin de ce volume comporte une bibliographie impressionnante sur la Renaissance, sur ses personnages et tous les détails de la vie courante qui ont été nécessaires de valider ce manga.
L'autrice à ajouté un lexique à l'usage des peu férus d'histoire européenne du XVeme et XVIeme siècle.
Je ne peux terminer cette critique sans vous parler du merveilleux jeu "Assasin creed 2" sorti en 2009 ( soit 4 ans avant ce manga en Europe !) où tous ces personnages apparaissent avec comme point de départ, le complot des Pazzi visant à tuer Lorenzo de Medicis, mais où Cesare Borgia n'est pas dans le même rôle...
Ce récit se passerait dans les mêmes temps que ceux du jeu... Mais un personnage manque à l'appel : Nicollo Machiavel qui rédigera "Le prince" pour immortaliser Cesare Borgia.