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EAN : 9791095718833
391 pages
Agullo (24/09/2020)
3.1/5   30 notes
Résumé :
Lorsqu'une adolescente disparaît d'un centre de désintoxication, personne ne s'en inquiète : tout le monde sait bien que les junkies mentent, volent, et disparaissent dans la nature. Tout le monde le sait, et tout le monde s'en fiche. Alors quand on retrouve le corps sans vie de la jeune Bronya, le médecin légiste et le policier qui mène l'enquête s'empressent de conclure à une mort accidentelle, malgré le témoignage de Nadia, une amie de la victime, qui affirme avo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Service de presse



Journaliste d'investigation en Slovaquie, Arpád Soltész a bien des choses à raconter sur les instances dirigeantes de son pays, mais toutes ne sont pas publiables par manque de faits étayés. En lieu et place il s'est donc mis à écrire des fictions dont Il Etait Une Fois Dans L'Est, un premier roman noir détonnant publié chez Agullo évoquant le parcours d'une jeune fille enlevée, torturée et violée tout en mettant en exergue les accointances entre institutions étatiques et clan mafieux complètement dévoyés.Sur un mode trépident, presque insensé, on découvrait ainsi les arcanes d'un pays complètement gangréné par la corruption en prenant conscience des risques que prennent ceux qui tentent de dénoncer ces dérives qui laminent le pays, à l'instar de Ján Kuciak, collègue d'Arpád Soltész, qui a été froidement exécuté en 2018. C'est d'ailleurs autour de cet événement tragique que l'auteur slovaque rédige le Bal Des Porcs, récit tout aussi cinglant que le précédent qui décrit les collusions entre le monde politique et les truands qui régissent ainsi le devenir d'un pays qui n'a rien de fictif.



Que deviennent les jeunes et belles adolescentes qui consomment de la marijuana dans le Joli Petit Pays sous la Minuscule Chaîne des Hautes Montagnes ? Certaines d'entre elles finissent dans un centre de désintoxication un peu particulier où les patientes sont contraintes de fournir de prestations sexuelles aux notables du pays qui sont filmés à leur insu. Et gare à celles qui oseraient se révolter ou dénoncer les faits. Elles finissent sur la table d'un médecin légiste qui se charge de maquiller les meurtres en accidents mortels. Ainsi va le monde du Joli Petit Pays sous la Minuscule Chaîne des Hautes Montagnes avec un maître-chanteur tout puissant qui fait et défait les carrières fulgurantes de politiciens véreux, des notables corrompus aux plus hauts niveaux de l'état, des membres de la mafia calabraise qui détournent des fonds européens et un journaliste qui tente d'évoquer ces dysfonctionnements à ses risques et périls.



Comme le précédent ouvrage, le Bal Des Porcs débute avec un fait divers sordide autour de jeunes filles qui sont contraintes de se prostituer sous le couvert d'un étrange centre de désintoxication dont les dirigeants et le personnel soignant se révèlent être les pourvoyeurs de salons de massage luxueux ou s'ébattent les édiles du pays. On découvre ainsi les accointances entre un monde politique dévoyé et des truands qui font du chantage en menaçant de dévoiler les ébats de ces énarques qui ont été filmés sans qu'ils ne le sachent. En suivant le parcours terrible de Broña et de Nadà, Arpád Soltész nous met en rapport avec quelques personnages inquiétants dont le fameux Wagner qui n'est rien d'autre qu'un maître-chanteur tout puissant qui tient toute une partie des élites du pays sous sa coupe en les contraignants ainsi à effectuer toutes sortes de malversations qui gangrènent la nation, ceci jusqu'au plus haut sommet de l'état. Si cette première partie est relativement aisée à suivre, il n'en sera pas de même avec la seconde partie où l'auteur s'intéresse à l'entourage de ce Wagner en décortiquant les magouilles que ces individus mettent en place pour se couvrir et faire fructifier leurs avoirs au détriment de tout respect des règles. S'ensuit une successions de personnages douteux aux sobriquets déjantés qui interviennent dans une cacophonie déjantée qui n'est pas toujours aisée à comprendre, tant les interventions foireuses, règlements de compte et autres combines douteuses s'enchaînent sur un rythme effréné qu'il faut suivre avec une attention accrue pour en comprendre tout le sens. Mais Arpád Soltész retombe rapidement sur ses pieds lorsque les journalistes d'investigation interviennent pour dénoncer les basse manoeuvres complexes de ce conglomérat de truands, de mafieux et d'hommes politiques corrompus. C'est ainsi que la dernière partie prend une tournure tragique, puisque l'auteur prend le parti de nous relater la manière dont un jeune journaliste et sa compagne sont exécutés dans leur résidence secondaire. Tout cela nous permet de prendre conscience que la fiction rejoint une réalité tragique puisque Arpád Soltész nous dévoile sur ce mode fictif tous les protagonistes qui ont participé au meurtre de son confrère Ján Kuclak à qui il rend un hommage appuyé.



Plus qu'une fiction, le Bal Des Porcs se révèlent être un document à charge qui met à mal toutes les instances étatiques d'une Slovaquie dévoyée peu après la chute du bloc des pays de l'Est et dont le chemin sinueux vers la démocratie met en lumière toute la gabegie d'une nation gangrénée par la corruption d'institutions noyautées par la mafia calabraise en lien avec les truands du pays et les plus hauts notables de la nation. Un nouveau récit édifiant qu'il faut lire impérativement.





Arpád Soltész : le Bal Des Porcs (Sviña). Editions Agullo Noir. Traduit du slovaque par Barbora Faure.



A lire en écoutant : I Need A Dollar d'Aloe Blacc. Album : Good Things. 2010 Stones Throw Records.
Lien : https://monromannoiretbiense..
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Bonjour les babeliophiles,petit retour sur ma dernière lecture.
Dans un centre de désintoxication des adolescentes sont maltraitées,violées, et disparaissent sans que cela puisse gêner quelqu'un.
Roman policier qui décrit la pègre autour de ce centre où sont mêlé politiciens, flics, justice,service secret,et même la mafia calabraise. Sexe,crime, drogue, armes, et oui rien que ça !!!ahh L'ARGENT.
Je ne vous cache pas que j'ai été perdu avec tous ces surnoms,qui est qui ,qui fait quoi et pour finir malheureusement je n'ai pas tout saisi,à mon avis l'auteur aurait dû rester sur l'enquête des journalistes hyper motivés, mais qui ont du mal à prouver ce qu'ils découvrent. Je suis resté sur ma faim en lisant ce roman et pourtant j'avais hâte de le lire une déception mais comme je dis toujours ceci n'est que mon avis personnel
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Ce roman policier « le Bal des porcs » serré comme un café fort est bien plus qu'une lecture palpitante, empreinte d'adrénaline. Ce livre est inestimable, une chance éditoriale. Prenez le temps de lire attentivement la biographie de l'auteur Arpàd Soltész journaliste slovaque reconnu par ses pairs, son pays, pour son travail sur le crime organisé en Slovaquie et ses prises de position courageuses. Ne lâchant rien, il dirige un Centre slovaque pour l'investigation journalistique, au nom de Jàn Kuciak, un confrère assassiné. C'est capital de souligner ces faits. Comprendre que « le Bal des porcs » est un enjeu politique, exutoire. Il pointe du doigt là où ça fait mal. Ce roman frénétique, trépidant, émouvant souvent, s'inspire de faits réels. La fiction est une gageure, une mise en abîme. Il est précieux tant par cet engagement d'écriture, de dévoiler les vérités cachées sous le tapis des corruptions, les profondeurs chaotiques, d'une Slovaquie en proie aux dérives intestines et assassines : à la Mafia, aux mouvances malsaines et incontrôlables de jeunes filles, à peine pubères, jetées en pâture dans la gueule du loup des hautes sphères intouchables. S'arrêter un grand moment avant de pénétrer au coeur de cette fiction fondamentale. Apprécier les volontés éditoriales, ce pas de côté osé et libérateur. Relire le prologue et l'alliage de l'Union Européenne. Incontournable et nécessaire, « le Bal des porcs » est un pavé dans la mare des non-dits. Un cri en pleine nuit. Il est d'utilité publique. Arpàd Soltész avance lampe à la main dans les pénombres de son roman. Il ne craint pas les courants d'air, ce qui va être un tsunami éditorial. Il écrit, les jeunes femmes prostituées de force, de drogue et de soumission. Il écrit l'assassinée d'à peine quinze ans. La Mafia qui est une arborescence, les corruptions et les prises de pouvoir. Les politiciens, tels des brutes, des intouchables aux gants blancs. Les protagonistes deviennent si plausibles, si vivants que l'on se dit : « Non, ce n'est pas possible, pas ça !» L'évènementiel monte crescendo dans l'horreur d'une contemporanéité que l'on réfute de toutes nos forces. On est happé par cette folie, ce machiavélique qui sonne trop juste. On est au coeur d'un vrai roman abouti : une fiction inspirée de faits réels. Il est magistral pour cela. Que dire du « le Bal des porcs » si ce n'est l'admiration de la parole qui se libère. Osez dénoncer, reformuler pour ne pas mourir lui aussi, assassiné. Je suis fière de l'avoir lu. Fière d'avoir participé à l'enjeu d'alerte. « le Bal des porcs » est un polar certes, mais bien plus que cela ses vérités sont nécessaires et urgentes. Traduit du slovaque par Barbora Faure. Publié par les Editions Agullo. (Merci beaucoup Babelio pour l'envoi de « le Bal des porcs » avec un beau marque-page et les Editions Agullo ).

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2eme essai de lecture de l'univers d'Arpád Soltész, "il était une fois dans l'est" m'avait dérouté, choqué, une lecture plus glauque que glauque.
Je me suis décidée pour lui donner une seconde chance.
Sviña, cochon nous disent ils ... on ne peut guère faire plus concis.
Un tour donc dans ce qu'ils appellent "le Joli Petit Pays sous la Minuscule Chaîne de Hautes Montagnes " ... comme il est long et pénible ce tour !
Et pourtant il y a de l'action, ça bouge, ça se bouscule dans tous les sens ... mais je crois que cette agitation continuelle cache un manque de fond certain ... la démonstration que tout le monde est pourri dans ce " Joli Petit Pays sous la Minuscule Chaîne de Hautes Montagnes " est faite mais elle se perd sous l'afflux de trop d'action.
Et pourtant il y a du monde, qui s'agite, court après on ne sait quoi ... mais bien sûr l'éternel motif de cette cavalcade est toujours et encore le pouvoir, le pouvoir qui bien sûr, sert à faire du fric ... toujours du fric et encore du fric.
J'ai trouvé l'écriture certes dynamique mais vraiment trop rapide, trop desséchée ... les personnages trop nombreux ... tout va si vite que rien n'est fouillé ni approfondi.
Je me suis ennuyée et je n'ai pas accroché.
Je ne crois pas que je retournerai dans le monde d'Arpád de si tôt !
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Si vous voulez une vraie critique de pro, lisez celle du journal "Le Monde" ici: https://www.lemonde.fr/livres/article/2020/10/02/le-bal-des-porcs-d-arpad-soltesz-petit-pays-grande-corruption_6054558_3260.html En voici un extrait: "Soit un « Joli Petit Pays sous la Minuscule Chaîne de Hautes Montagnes » où, depuis trois décennies, les trafics – de femmes, d'armes, de drogues – prospèrent, où grenouillent les maîtres chanteurs, où les malversations économiques se multiplient : fraude carrousel à la TVA, sociétés-écrans domiciliées dans les paradis fiscaux, expropriations, pots-de-vin, fausses créances, agrobusiness, siphonnage et liquidations d'entreprises fraîchement privatisées… Au centre de la toile, un dangereux oligarque, bénéficiant de protections au plus haut sommet de l'Etat, ainsi que d'appuis dans la magistrature, tire les ficelles."

Pour ma part, tout en reconnaissant que ce livre est un document extraordinaire pour quiconque souhaite en savoir davantage sur la vie politique slovaque (voir la critique du Monde), en particulier toute la déliquescence morale et politique qui a mené a l'assassinat du journaliste Jan Kuciak en 2018, je constate qu'une grande partie du récit est malheureusement obscure pour le lecteur non familier avec la vie politique slovaque. Cette absence de clarté dans le récit est l'une des différences avec les grand romans du genre, comme par exemple ceux de Don Winslow. L'autre différence est l'absence de personnages permettant au lecteur de s'attacher au roman car ceux de A. Soltész n'ont guere de dimension affective (meme les salauds ont pourtant, le plus souvent, des sentiments). Mais, encore une fois, bien plutot qu'un roman, ce récit est un grand reportage camouflé en roman. C'était déja vrai avec le premier livre de l'auteur, "Il était une fois dans l'Est", qui était pourtant plus proche du roman que celui-ci, du-moins dans sa forme. Árpád Soltész, c'est un Pierre Péan slovaque qui, pour des raisons de sécurité juridique et probablement aussi personnelle (surtout depuis le meurtre de son confrere Jan Kuciak), camoufle ses grands reportages en romans.
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critiques presse (1)
LeMonde
05 octobre 2020
Avec « Le Bal des porcs », l’écrivain et journaliste slovaque livre le roman vrai de l’affaire Kuciak, cet autre journaliste dont l’assassinat, en 2018, a fait tomber le gouvernement.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Allah avait béni le Joli Petit Pays sous la Minuscule Chaîne de Hautes Montagnes. La vie y était belle. Chaque village était pourvu d'une route et de courant électrique. Même les hameaux roms. Ils avaient tous de quoi bouffer et c'est avec de l'eau potable qu'ils tiraient la chasse sur leurs merdes. Les gens du cru ne s'entretuaient pas. Du moins pas sans raison. Avec de l'argent, on pouvait tout acheter.
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Les journalistes sont comme des mouches. Ils sont inoffensifs mais ils bourdonnent et ils font chier les gens. Tu leur jettes un bout de merde et ils se précipitent dessus, réfléchit Moineau.
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Le Chauve part en vrille. D’un côté, il comprend Président. Le type vient d’avoir la cinquantaine et il a le sentiment qu’il ne lui reste qu’environ trois bouteilles de cognac, deux derniers rails de coke et une seule bonne érection. Il veut en profiter à plein, car demain peut-être finira le deuxième printemps et arrivera le premier infarctus. Mais il doit lui tenir la bride. Il insiste.
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On pouvait parler de glasnost ou écrire dessus et on en écrivait et on en disait des tonnes, mais la glasnost en tant que telle était hautement indésirable. Son principe devait être la critique constructive des erreurs du système, ce qui n'avait absolument aucun sens. C'est le système lui même qui était l'erreur et seuls les trous qu'il comportait permettaient aux gens de survivre.
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Les services secrets, même s'ils fonctionnent bien, ne protègent pas le citoyen, ils protègent l'Etat. Et qu'importe si cela peut mener à la mort du citoyen.
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Árpád Soltész - Le bal des porcs
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