Écrire ne comportait pas les mêmes risques que parler. Notre voix ne pouvait pas être couverte par celle d'un autre, tous les regards n'étaient pas braqués sur nous. La feuille servait à la fois de procuration et de bouclier.
Les mots donnent des ailes même à ceux qui ont été piétinés, brisés par-delà tout espoir de rétablissement.
- L'espoir n'est-il pas une forme de naïveté ?
- L'espoir est l'âme de la révolution. Sans lui, nous ne sommes que cendres, en attendant que le vent nous emporte.
Quand un amour se termine, vous dites que la flamme s'est éteinte [...]. Pour les réphaïms, une flamme mettre plus longtemps à prendre. Mais lorsqu'elle brûle, elle ne peut plus disparaître.
- On ne peut pas trop désirer quelque chose, répliquai-je.
C'est comme ça qu'ils nous musellent. Ils nous ont dit qu'on avait de la chance d'être à la colonie pénitentiaire plutôt que dans l'éther. De la chance de succomber au NitVite plutôt qu'à la corde. De la chance d'être vivants, à défaut d'être libres. Ils nous ont dit d'arrêter d'en vouloir plus que ce qu'ils nous offraient déjà, car ce qu'ils nous offraient était plus que nous le méritons.
Avec le gouverneur, j'avais la sensation d'être dotée de deux cœurs en état de marche, et non d'un demi.
(P514 - saxus)
- L'espoir n'est-il pas une forme de naïveté ?
- L'espoir est l'âme de la révolution. Sans lui, nous ne sommes que cendres, en attendant que le vent nous emporte.
Pas d'air, pas de pensée, pas de douleur, pas de cerveau.
Évanescence.
Dissolution.
La boucle infinie du néant, du néant, du néant.
Dans le vide, un dernier soupçon de pensée me vint : c'était à ça que ressemblait l'enfer. L'absence d'éther, l'absence de tout. C'était ce que nous, voyants, redoutions. Pas la mort, mais la non-existence. La destruction totale de l'esprit et du soi.
- Je ne sais pas si on a intérêt à en faire des histoires d'horreur, insista Felix. Et si les gens prenaient ça pour de la fiction ?
- Comment tu t'y prendrais pour tuer un vampire? lui demandai-je.
(…)
- Avec de l'ail et en les exposant au soleil, répondit-il.
Bingo.
- Pourtant ils n'existent pas, soulignai-je en essayant de ne pas sourire. Alors comment tu le sais ?
- Et les mots, ma marcheuse... les mots sont tout. Les mots donnent des ailes même à ceux qui ont été piétiné, brisés par-delà tout espoir de rétablissement.