Nos vies sont un complot du minime, où le visible est l'écume des interactions microbiennes.
Le chef-d'œuvre quotidien de la vie animale et de la vie végétale est cousu de microbes symbiotiques en chaque instant, en chaque organe, en chaque fonction. Ainsi, moi-même et tous ceux qui m'entourent sommes-nous construits comme des émanations de l'invisible qui est en nous, toujours et partout, en vertu de quoi nous ne sommes jamais seuls.
Tous les grands organismes ,plantes et animaux ,cachent une forêt de microbes au pouvoir desquels ils ne sont que des marionnettes.
Les interdépendances et les interrelations avec les microbes qui nous peuplent offrent de nouveaux horizons à explorer pour la gestion des milieux et des ressources, de la santé et de l'alimentation.
N’hésitons pas à le dire : cette prise de conscience est dans la lignée des grandes révolutions scientifiques. Copernic nous a appris que la Terre n’est pas le centre de l’univers, Darwin et l’évolution nous ont appris que nous ne sommes pas le centre du monde vivant, Freud se plaçait lui-même dans cette lignée de révolution en découvrant que nous ne sommes pas les maîtres de nous-mêmes. Cette longue tendance qui nous prive de plus en plus d’une place privilégier dans le monde se poursuit avec l’émergence actuelle de notre contexture microbienne ; elle fait de nous (et des organismes que nous voyons) l’écume visible d’un monde microbien structurant et omniprésent. – p.38
Le généticien des populations britannique John Haldane (1892-1964), à qui on avait demandé ce que ses travaux lui avaient appris sur Dieu, répondait en boutade : « S’il existe, il a un penchant excessif pour les coléoptères. » - p.151
Les champignons liés aux racines des pins appartiennent à des groupes très communs dans nos forêts, et bien visibles en surface à l’automne par des structures massives parfois comestibles : lactaires, russules, amanites, tricholomes, cèpes, girolles, pieds-de-mouton, trompettes des morts, etc. – p.30