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4,22

sur 3600 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il y a des livres qui sont investis d'une véritable mission : celle de traverser le temps et les générations afin de rappeler quelque chose.

Des livres-mémoires, pour ne pas oublier. Des livres témoignages pour ne pas répéter les mêmes erreurs.
Paru en 1930 ce roman prêche la paix, quelques exemplaires finiront cependant dans les flammes de la nuit de cristal.

Les abominations de la guerre racontées au présent par un jeune allemand de 18 ans retrace la vie de ces jeunes engagés volontaires qui ne sont pas des héros mais des êtres tourmentés, perdus dans un combat qui les dépasse.
Face aux horreurs et aux ignominies vécues dans les champs de bataille, ils sont devenus totalement dépendants de la guerre, n'ayant plus aucune attache tangible à laquelle se raccrocher.

C'est indicible, c'est monstrueux que des êtres humains aient dû vivre de telles horreurs, éprouver le désespoir, l'angoisse, être entouré par un abîme de souffrances qui les marqueront au fer rouge.
Ils apprendront tout de même la fraternité et la camaraderie entre les hommes face à une souffrance commune et perdront définitivement leur innocence.

À l'ouest rien de nouveau, fait partie des ouvrages les plus forts dans la dénonciation de la monstruosité de la guerre.

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Nourris de sentiments patriotiques et emmenés presque de force au bureau de recrutement par un professeur enthousiaste à la fin de leurs études, un groupe de jeunes garçons allemands de 18-19 ans se retrouve au front, pendant la première guerre mondiale. La réalité de la guerre se révèle alors bien éloignée des discours exaltés des civils restés au pays.

Le roman s'ouvre sur l'enthousiasme des soldats à l'idée de recevoir double ration de nourriture, même si cette double ration est due à la mort de la moitié de l'unité. S'enchaînent les scènes de la vie quotidienne du soldat : rester terré dans les tranchées alors que les bombes tombent autour d'eux, se dépêcher de mettre les masques à l'approche des gaz toxiques, effectuer des manoeuvres qui paraissent sûrement brillantes sur une carte d'état-major mais suicidaires et sans intérêt sur le terrain, … Tous se rendent compte que leur vie est irrémédiablement brisée, quel que soit le vainqueur au final. La rupture avec les civils est totale, le retour à la vie normale impossible. Comment devenir autre chose que soldat après toutes les horreurs vécues ?

Témoignage court mais poignant contre les atrocités de la guerre. Espérons qu'au prochain appel au massacre, les gens seront plus sensibles aux vécus des soldats qui l'ont déjà faite, plutôt qu'aux cris de ceux qui pousseront à la faire.
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Beaucoup d'humilité dans le "ton" de ce roman (empreint de la force du vécu de l'auteur, et de témoignages... ) d'E.-M. REMARQUE. Avec ces pauvres gars, tous si jeunes, sortis de leurs "Gymnasium" ou des cours de leur ferme... tous attachants, tous "égalisés" devant l'Horreur... et qui ne reviendront jamais intacts, s'ils reviennent...

"Notre jeunesse était finie" comme le dit le narrateur : morte au front, elle aussi...

Et ce con de "facteur"/adjudant-et-un-jour "lieutenant" Himmelstoss, comme la cerise sur le gâteau de la c...erie humaine, "ordinaire" en ces temps de chaos et de sourd conditionnement à l'horreur... qui viendra encore leur pourrir ce peu de si précaire existence et de furtifs bonheurs qui leur reste... !

La guerre, le nationalisme : tous ces tristes miroirs de l'imbécillité humaine (masculine), toute cette énergie de mort profondément déshumanisante : on nie l'Autre qui doit devenir "ennemi" et être exterminé...

L'empathie était - évidemment - une notion inconnue (déniée ou sacrilège ?) de ces imbéciles de nazis qui ont - stupidement - fait brûler les livres de ce merveilleux auteur, avec ceux de Zweig, Mann, Kafka, .. tout en rendant obligatoire à chaque "Citoyen Aryen" (!!!) la lecture de l'abrutissant "Mein Kampf" ! Tristes temps d'avant "notre Europe"...

On peut se souvenir encore qu'ils ont même fait assassiner d'une balle dans la nuque ce merveilleux poète prosateur-graveur qu'était le Polonais Bruno SCHULZ des "Boutiques de cannelle", dans une ruelle de sa ville natale de Drohobicz, transformée en ghetto en 1941-1942... et toute la famille de Franz Kafka, et Julie W. , l'ancienne fiancée du conteur légendaire de "La Métamorphose" !!!

Que les fascistes et autres crétins de nationalistes ne ramènent plus jamais leur fraise, "a fortiori" entre les murs du parlement européen !!!
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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Il y a pas mal d'année que je n'avait pas relu ce livre et il me touche toujours autant.

La guerre de 14-18 y est décrite d'un coin de tranchée allemande qui avance et recule au gré des bombardements et des attaques avec les mots et les sentiments d'un soldat de 20 ans. le dénuement, la faim, la crasse, la peur mais aussi la solidarité pour y survivre !

Les mots qui clôturent le livre sont poignants et je reste toujours quelques instants à les relire.

Quelle barbarie et quel gâchis qui se répètent encore et toujours !
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« A l'ouest rien de nouveau » , le témoignage d'un simple soldat allemand pris dans la Grande Guerre ; mais c'est aussi et surtout un grand « roman » pacifiste, d'un réalisme bouleversant, dans sa dénonciation des monstruosités de la guerre…

« A l'ouest rien de nouveau », c'est le récit d'un jeune homme, Paul Bäumer - engagé volontaire à dix-sept ans sur l'insistance d'un professeur - qui raconte par le menu la vie quotidienne sur le front de l'Ouest, vu côté allemand, pendant la guerre 14-18 : les tranchées, la pluie et la boue, la vermine, les bombardements et les gaz, les assauts…
Pas de grandes descriptions de stratégie d' État Major, ici ; du quotidien. Plus : de l'horreur au quotidien.
Un livre qui subit un autodafé le 10 mai 1933, par le nazisme montant…

Un hymne au pacifisme dans un environnement où la nécessité de survivre prend le pas sur l'humanité. Impossible de ne pas penser à Alain Fournier, auteur du « Grand Meaulnes » et à Apollinaire, tous deux « morts pour la France » dans ce vaste carnage, à la lecture de ce monument du témoignage de guerre.
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La faim, les corps à corps à la baïonnette ou au couteau, les rats, la peur, la compassion pour les nouvelles recrues qui vont mourir en premier, les corps déchiquetés, les derniers râles...

Ce soldat ne nous épargne rien et pourtant, on continue à le suivre dans cette vie précaire, abasourdi de le voir continuer, encore, contraint mais solidaire aussi.

Ce soldat, il est Allemand, et il subit les ordres.
De la même façon que ses ennemis.
La prise de conscience est insidieuse, mais en vivant avec Paul, avec ses angoisses, ses soulagements, ses tristesses, ses revanches, ses compassions, ses questions, on comprend à quel point... la guerre est absurde, et destructrice. Seule la camaraderie, poussée à son plus beau degré, offre une lumière indéfectible dans ce charnier innommable.
Lien : http://partagerlecture.blogs..
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Ici, nous nous retrouvons en plein coeur de la guerre 14-18. Rares sont les fois où je lis des récits relatant cette guerre (je lis beaucoup plus souvent des faits se déroulant durant la Seconde Guerre Mondiale). Et plus rares encore sont les fois où je me retrouve du côté allemand.

Je crois que si on ne l'a pas vécu personnellement, on ne peut pas véritablement se rendre compte de l'horreur de la guerre quand on est en première ligne. Pourtant ici, tout est bien détaillé. le narrateur nous raconte son histoire de telle sorte qu'on a parfois l'impression d'être un peu avec lui. On ressent sa peur, ses états d'âme. On se rend compte des conditions de vie déplorables du simple soldat sur le front.

Un témoignage poignant, bien écrit, que je vais garder un moment en mémoire je pense...

[Lu en février 2020]
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Le jeune Paul Baümer a 18 ans et se retrouve soldat dans l'armée allemande qui vit ce que L Histoire appellera la Première Guerre mondiale. Frais et fringuants, lui et ses camarades vont pourtant déchanter très vite dès qu'ils se retrouvent sur le front. La boucherie environnante, le froid, la faim et l'incompréhension générale viennent vite à bout de tout optimisme...

Je l'avoue : j'ai commencé à lire cet ouvrage maintenant (une deuxième lecture en fait) parce que cette période autour du 11 novembre s'y prêtait particulièrement. Et en ce jour J de l'anniversaire de la signature de l'Armistice, je m'aperçois même que cette année, on fête "déjà" le centenaire de la chose.
Pur témoignage romancé de l'atrocité des combats, cet ouvrage génère de nombreuses réflexions. On aurait tendance à oublier, dans un apprentissage simpliste (très souvent collégien ou lycéen) des évènements historiques, qu'avant que les Allemands soient les ennemis, sa population était tout aussi humaine que la nôtre. Erich Maria Remarque montre particulièrement bien que les soldats présents sur le front étaient des êtres humains comme tout un chacun, qui ne se battaient pas contre les Anglais ou les Français mais contre les gens qui tuent les gens de leur côté de la frontière. Voici certainement un premier point qui a conduit à la censure du livre par les autorités allemandes du nouveau Reich, car l'auteur insiste bien sur le fait qu'ils ne se battent pas pour défendre un pays ou une idéologie, mais juste pour sauver leur peau. Il insiste d'ailleurs aussi sur le fait qu'aucun général ou haut gradé ne vient sur le terrain se frotter les fesses à l'indescriptible ; et se moque en outre ouvertement d'eux, notamment en racontant les misères qu'ils font subir à l'officier Himmelstoss. l'auteur nous permet ainsi de réfléchir à la notion d'ennemi et le principe de la guerre : contre qui nous battions-nous ? Les Allemands ou les autorités allemandes ? Un soldat au service d'un gouvernement combat-il pour lui ou pour le pouvoir en place ?
Un autre point intéressant de ce livre est la narration de tous ces moments "à côté" : à l'hôpital avec les mourants et les mutilés, à la formation avant de se retrouver dans les tranchées, en permission de retour à la maison, le vol de nourriture même chez les ennemis... L'auteur nous fait vivre la vie de soldat dans son ensemble, de 0 à 100, sans faire l'impasse sur les réflexions philosophiques et les effets psychologiques divers. le fait que Baümer et ses camarades aient 18 ans et aient à peine vécu apporte en l'occurence une dimension supplémentaire au gâchis de cette guerre qui envoie sans réfléchir tout homme à l'abattoir. C'est aussi et en partie le récit d'une jeunesse et d'une génération volées et bousillées dont les hauts-dirigeants semblent se foutre royalement.
L'une des autres forces de ce livre, c'est ce récit qui passe de l'évènement le plus anodin à une scène des plus atroces et sanglantes en très peu de mots très simples. Remarque a écrit une oeuvre qui touche au coeur, sans fioritures et des plus vraies, d'une justesse absolue et abominable et qui semble mettre un point d'honneur à faire connaître la réalité des faits dans leur ensemble.
Il est assez aisé, au fil des pages et après quelques chapitres, de remarquer tous ces détails qui ont pu conduire à sa censure, lui qui globalement ne montre en rien l'image sacralisée et totalement fantasmée du soldat qui donne sa vie pour l'Empire et se bat comme un héros sans peur ni regrets.
J'ai mentionné plus haut que c'était pour moi une relecture, la première remontant à mes années lycée. J'ai la conviction que cet ouvrage est une nécessité pour les jeunes générations qui souhaitent mieux appréhender l'horreur de cette guerre ; mais je suis aussi persuadée (et je parle du coup d'expérience) qu'on ne peut réellement mettre correctement en perspective les tenants et les aboutissants d'un tel témoignage avant de vieillir un peu, l'adolescence et les autres points d'intérêts liés à l'âge (normaux et légitimes néanmoins) permettant peu le temps de réflexion nécessaire pour bien en intégrer la signification hier, aujourd'hui et demain.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Un livre puissant et courageux car il décrit la violence et l'absurdité de la guerre (ici, la première guerre mondiale). Autobiographie romancée, le récit est fait de succession d'anecdotes et de réflexions philosophiques et ne porte que peu de jugements. C'est un témoignage essentiel dans la compréhension des événements de cette période.
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Paul Bäumer, le narrateur a 19 ans et le front est allemand. Cela ne change rien quant au fond mais un peu dans les détails : une organisation efficace et des particularités dont le pain de munitions. Sinon, l'épouillage est sophistiqué et la chasse aux rats est stratégique des deux côtés du front.

L'histoire démarre doucement avec une double ration de haricots car la moitié de la compagnie n'est pas revenue. Progressivement, l'horreur des combats se manifeste. La scène où les deux ennemis se trouvent ensemble dans le même trou d'obus exprime l'aberration des combats entre deux jeunesses qui n'avaient rien demandé.

Une écriture agréable et qui n'est pas datée, un témoignage fort sur l'absurdité de la grande guerre.
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