Au bord de la rivière Yom, vit Cam-ngaï avec sa femme et son fils . Il travaille pour le Vieux. Il déplace des grumes de bois; destinées à la sculpture. Pour cela , il s'aide de Plaïssoute, l'éléphant avec lequel il a toujours vécu.
C'est un roman , court, qui m'a tout d'abord profondément ennuyé .Un éléphant, deux personnages , on bouge du bois , on rêve un peu. Tout est tranquille dans la jungle .
Et puis, petit à petit , le personnage principal prend de de la consistance, la relation avec l'animal est mise en parallèle avec les activités de la jungle (taxidermie, coupe du bois) et le récit devient une parabole sur le sens de la vie , les priorités , l'absurdité de la chasse pour empailler un animal en essayant de le rendre aussi vivant que possible.
Un animal sculpté vaut plus cher que l'animal lui même, la quête de l'argent n'a pas de barrière. Mais Cam Ngaï n'est pas comme cela et sa vision , simple, humble, de la vie donne finalement une grande force à ce récit que je croyais pourtant bien traverser dans l'indifférence et l'ennui.
C'est une histoire triste, autour de deux êtres vivants dont le destin semble lié.
C'est aussi une histoire d'amour , celle de la famille de Cam Ngaï, de sa femme et de leur fils. Dans la simplicité des gestes, dans la quête du bonheur dans la contemplation du brouillard . le deuil, la vie , la nature , le respect. Des mots simples, une histoire dénuée de fioritures. Tragique mais fataliste. Comme souvent. Une histoire inspirée de la jeunesse de l'auteur.
Je trouve , enfin , le titre très beau. Loin du titre original , hautes berges, lourdes grumes. Il traduit toute la finesse du texte et toute l'absurdité que le texte décrit. Empailler des rêves ...
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L'histoire d'un cornac:Cam -Ngaï et de son éléphant :Plaïssoute .Une grande amitié les réunira au début,mais le destin fera qu'ils se trouveront séparés et Cam-Ngaï devra affronter nombre d'épreuves avant de retrouver Plaïssoute. Une histoire simple de lecture facile,sur le sens d'une vie ,de ses valeurs ,des relations sociales qui se déroule en Thaïlande. Un bon petit roman détente. ⭐⭐⭐
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Auteur thaîlandais. le livre parle des liens carmiques d'un cornac et son éléphant. Son style minimaliste qui contraste avec la tradition thaïlandaise par sa simplicié et son réalisme, fait de lui le premier romancier "bouddhiste occidental". Très belle lecture
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Air fait partie de moi, pensa-t-il, comme je fait partie d'Air. Et Madjane aussi. Nous trois, on forme un tout inséparable. Personne n'est heureux ou malheureux tout seul. Le bonheur, le malheur de chacun affecte aussi les autres. Tout être humain a des liens invisibles avec les autres. Je ne suis pas que moi. Plaïssoute n'est pas que Plaïssoute. Je suis en lui et il vit en moi.
Tout à sa sculpture,Cam-ngaï découvrait ses limites.Il prenait conscience de ses propres faiblesses et d'insuffisances dont il n'avait même pas soupçonné l'existence.Il écoutait désormais les conseils et explications de Boun Hâm, mais au moment de les mettre en pratique ,quelque chose l'arrêtait ,et il glissait dans un profond désarroi.
--Qu'est-ce qui ne va pas ?s'inquiétait Madjane .Après l'avoir appelé à plusieurs reprises pour le repas ,elle le trouvait allongé immobile sur le bloc,les mains croisées sous la nuque ,plongé dans ses réflexions.
--T'as pas faim? demanda t-elle.
--Pas encore.Je mangerai plus tard,dit-il à voix basse.
Il y avait du brouillard ce matin -là. Madjane tenait son panier d'une main et de l'autre aidait le gamin à descendre les marches.l'enfant débordait de vie.Ils gravirent la butte dans l'herbe humide et entrèrent dans la fraîcheur du brouillard.Un arc-en -ciel resplendit devant eux ,tandis que le soleil commençait à réchauffer l'atmosphère.
L'éléphant leva la patte pour permettre au cornac de grimper s'asseoir sur sa nuque.Tandis que l'homme s'installait ,l'énorme animal cessa un instant de battre mollement des oreilles.La femme sur la plate-forme de la maison descendit les marches et,dressée sur la pointe des pieds ,tendit au cornac un long morceau d'étoffe à petits carreaux plié en carré et du riz empaquetė dans une feuille de bananier.
Elle s’affaira ainsi pendant de longues journées avant de se résigner à finir une bonne fois le panier, dont l'anse et le couvercle étaient ornés de motifs décoratifs. Elle le montra à Cam-Ngaï en souriant.
- Qu'est ce que tu vas mettre dedans ? demanda-t-il.
- Du brouillard.