Encore une passionnante découverte, richement documentée et tellement agréable à lire !
En lisant le résumé je m'étais fait une image de Mila Pavlichenko, tireuse d'élite de l'armée soviétique au score qui fait froid dans le dos. Celle de la snipeuse impitoyable et sans remords.
Et quelle leçon j'ai reçue !
Car s'il y a bien une chose à retenir, c'est que ce regard critique sur la manière dont elle mène sa guerre, c'est un "débat pour universitaires en temps de paix". Et que c'est bien facile de juger, comme elle l'assène à Mme Roosevelt, depuis un pays préservé de la guerre sur son sol.
Je me suis donc attachée à Mila au fil des pages, ses doutes, ses combats (contre son mari, contre ses officiers qui ne veulent pas d'une femme au front, contre l'ennemi allemand, contre les journalistes américains et leurs questions idiotes). J'ai partagé ses moments de camaraderie avec Kostia et Lyonya, et j'ai souri à leurs plaisanteries. Tous ces petits moments de répit, même dans le fracas des obus, étaient plein d'humanité.
Comme dans "
la Chasseresse", j'ai admiré le courage de ces femmes russes, engagées non seulement dans les services de santé (ce à quoi on peut s'attendre) mais aussi directement sur le front. Il y a d'ailleurs un petit clin d'oeil à ce roman à la fin, mais je ne vous en dirais pas plus : à vous de le découvrir !
Et bien évidemment j'ai adoré y retrouver le folklore russe, Polunochnitsa, Dame Minuit, et Morosko, le père Frimas.