Cette BD alterne le très bon et le beaucoup moins... de longues planches de vide où je me suis ennuyé en tournant les pages machinalement succèdent à des situations incroyablement bien décrites, renforçant l'atmosphère très lourde et très bien rendue de l'époque et du moment.
Le moment... le début du XIIIè siècle. Frédéric II, surnommé
Stupor Mundi, est un empereur qui se pique de sciences. Tyrannique, despote "éclairé selon l'expression consacrée, il fait preuve d'un mécennat assez ciblé. Doté d'une curiosité scientifique il fera enfermer 3 bébés auxquels il sera interdit d'adresser la parole. Il veut voir quelle langue parlera naturellement un bébé auquel on n'en apprendrait aucune.
C'est dans ce contexte qu'arrive un savant arabe, pourchassé par son peuple, au Castel del Monte, véritable pépinière de talents. On y découvre les arts, la philosophie, les sciences... Il est accompagné de sa fille et d'un serviteur, ex membre de la secte des assassins.
Ses recherches financées par Frédéric II ont pour but de fixer sur une toile l'image de quelqu'un. La photographie. Mais aussi, une idée germe chez certains, fabriquer un saint suaire... Suprême hérésie pour certains. Défis scientifique immense pour d'autres. Surtout quand on sait que le nonce apostolique va débarquer pour voir ce miracle...
Hérétique, scientifique... deux mots que l'on collent encore bien souvent ensemble aujourd'hui. Et c'est finalement la modernité du propos qui m'a séduit. Ce récit historique nous heurte de plein fouet par son actualité. Car 8 siècles plus tard, on en est toujours là dans les rapports entre science et religion.