Dans le Bombay des années 2000, un homme - Jal - et sa soeur - Coomy - tous deux approchant la cinquantaine et tous deux oisifs ( lui se contente de surveiller en bourse les avoirs laissés par leur mère défunte, elle de s'occuper - mal - du foyer) partagent un très grand appartement de sept pièces avec leur beau-père, Nariman, 79 ans, propriétaire de l'appartement.
Mais un jour, en allant se promener en ville, Nariman tombe dans une tranchée non signalée et se casse la cheville; il doit rester allongé 4 semaines avec un plâtre allant de la cuisse au pied. Coomy renâcle à s'occuper du vieil homme - qui a pourtant épousé leur mère quand elle était veuve avec ses deux enfants, Jal et Coomy, renonçant alors définitivement à la femme qu'il aimait - à l'aider quand il doit se rendre aux toilettes, à le laver, à lui donner à manger...
Prenant prétexte que le médecin a évoqué la possible survenue d'une dépression chez Nariman, Coomy décide, avec son frère Jal - qu'elle mène par le bout du nez - de déposer le vieil homme chez leur demi-soeur, Roxana, alléguant que les enfants de cette dernière - Murad et Jehangir, tous deux adolescents - rendront le sourire au viel homme.
Mais Roxana, son mari Yezad et leurs deux fils, vivent dans un minuscule appartement de deux pièces : les parents dorment dans l'unique chambre et les enfants, l'un sur la canapé du salon, l'autre sur un matelas posé par terre juste devant (installation qu'il faut renouveler chaque soir après avoir poussé contre le mur la table où la famille prend ses repas, avant de tout remettre en ordre au matin).
Il revient donc à Roxana de s'occuper de son père, au départ pendant les trois semaines restantes avant le retrait du plâtre de celui-ci. Mais une fois le plâtre retiré, Coomy refuse que Nariman revienne chez lui. Elle va jusque à endommager sérieusement l'appartement (et plus particulièrement la chambre de Nariman) en simulant la rupture d'une citerne placée sur le toit.
De leur côté, Roxana et Yezad se débattent dans des problèmes d'argent, d'autant plus qu'il leur revient de payer les médicaments du vieil homme, Coomy - l'avarice et la méchanceté faites femme - prétendant que la pension que touche Nariman n'y suffit pas.
Une simple affaire de famille est un livre que j'ai trouvé épouvantablement triste, loin du "portrait pittoresque de la petite bourgeoisie parsie de Bombay" promis par le 4è de couverture.
La lâcheté de Jal - qui cède à sa soeur en tout et jamais ne se révolte - la mauvaise foi et le profond égoïsme de Coomy, les ennuis dans lesquels glissent inexorablement Roxana, Yezad et leurs enfants, sont déprimants au possible, loin de l'exubérance des romans indiens que j'ai l'habitude de lire (même si leurs personnages connaissent eux-aussi leur lot de difficultés).
Rohinton Mistry a situé son intrigue à Bombay, mais elle pourrait tout autant se dérouler dans les quartiers pauvres de New-York ou dans les banlieues tristes d'une grande ville d'Europe.
Certains qui ont aimé ce roman me trouveront sans doute trop injuste avec son auteur; je laisse aux autres le soin de se faire leur propre opinion sur ce livre.