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EAN : 9782363814258
37 pages
Thriller Editions (01/01/2011)
4.08/5   26 notes
Résumé :
Des cadavres réanimés par le Professeur West, par un procédé scientifique mystérieux, deviennent des créatures violentes, taciturnes et incontrôlables… Cette histoire est la première à faire mention de la Miskatonic University.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Tu as toujours rêvé de te livrer à des expériences sur des cadavres ? Des bidouillages innommables slash indicibles slash ineffables ? Moi aussi ! Allez, viens, on va s'amuser !
Bon, pour la répartition des rôles, tu fais le cadavre et moi le savant fou. Après, on échange, promis.


Herbert West, réanimateur est une nouvelle de Lovecraft écrite en 1921-1922 et publiée sous forme de feuilleton dans Home Brew, une revue amateur. Aujourd'hui, on la trouve dans moult recueils et même éditée à l'unité. A noter pour les cinéphiles, l'adaptation libre et culte en 1985 sous le titre Re-Animator par Stuart Gordon, avec Jeffrey Combs dans le rôle du scientifique déjanté.
Sur papier, six chapitres pour une trentaine de pages au total. L'histoire d'un toubib qui s'acharne à ressusciter les morts grâce à un sérum de son invention. Pour le détail des expériences qui partent en sucette, allez voir dans le texte, mon boulot ne consiste pas à raconter la totalité de l'intrigue.
Il s'agit de la nouvelle la plus pulp d'HPL et une de mes préférées pour cette raison. Lui n'y voit qu'un travail alimentaire, donc nase. Eh oui, monsieur a une mentalité très aristocratique : travailler égale déchoir. En plus, il déteste le format feuilleton et ses exigences narratives de cliffhanger en fin de chapitre. Perso, je trouve que, même si on sent un artifice certain dans la tension “tintintin, la suite au prochain numéro”, ici ça passe très bien. Justement parce que le récit est pulp. Pas par hasard ou pour une bête question d'édition populaire bon marché, c'est exprès. Lovecraft a écrit Herbert West comme une parodie de Frankenstein.


De la science-fiction, donc. Avec une ambiance gothique marquée et un gros substrat fantastique. Comme Frankenstein.
Pour l'anecdote, l'université Miskatonic d'Arkham est mentionnée pour la première fois. On a aussi coutume de dire qu'Herbert West met en scène la première occurrence d'un zombie créé par la science. Mouais, pas convaincu. Je dirais Frankenstein, encore. Faut dire, le gros “défaut” de Shelley, c'est de s'appeler Mary plutôt que John, handicap maousse en matière de reconnaissance littéraire. Imagine, la SF classée en littérature de bonnes femmes… N'empêche que Frankenstein fait partie des textes fondateurs de la science-fiction. le dernier homme, de la même Shelley, pose une des bases du post-apo, un statut souvent nié au roman, parce que Mad Max en crinoline…
Deuxième récit à mettre en scène un zombie créé par des moyens scientifiques et non plus magiques, Herbert West, réanimateur préfigure la version moderne du zombie, appelée à émerger à la fin des années 60 chez un certain George Romero. On ne peut pas pour autant parler de texte fondateur, le texte n'ayant rien fondé du tout. Revue à tirage confidentiel, nouvelle désavouée par son auteur, lequel auteur a eu de son vivant une audience limitée et une reconnaissance frôlant le zéro. le zombie creusera son trou sans HPL.
Vouloir à tout prix caser Herbert West à la première place comme s'il avait marqué quelque chose est débile. Pur contresens. On ne peut nier l'influence majeure de Lovecraft sur la SF et le fantastique du dernier tiers du XXe siècle, mais elle a ses limites, la paternité de TOUT ne lui revient pas.


Dans Herbert West, comme dans Frankenstein, on trouve du zombie moderne, avant-gardiste pour l'époque. Les créations en folie d'un scientifique barjot, incapable de s'arrêter dans sa quête, au point de s'embarquer dans les pires turpitudes. Sur ce plan, West ferait passer Frankenstein pour un aimable plaisantin. West y va à fond, Lovecraft idem. Meurtres atroces, cannibalisme, visions effroyables, le texte te balance de l'horreur-épouvante plein la face. (Au passage, mention spéciale au premier film Re-Animator, qui pousse le délire horrifique jusqu'au cunnilingus par une tête coupée sur la personne de Barbara Crampton.)
La différence avec Frankenstein tient au nihilisme d'Herbert West, rendant le second plus sombre que le premier. Note que le bouquin de Shelley est déjà pas mal dans le genre. Moins désespéré quand même. La créature du baron aurait pu trouver sa place dans le monde si les hommes s'étaient montrés moins obtus et moins bourrins face à la différence. On trouve de l'humanité en elle. Chez les zombies de Lovecraft, non. Ils n'ont ni ne cherchent de place. Ils ont perdu toute trace d'humanité pour ne se résumer qu'à l'instinct, au bestial, au primal. Avec en prime un aspect esprits vengeurs hérité du fantastique.
Qunat à West, il représente l'archétype du savant fou psychopathe. Victor Frankenstein peut susciter une certaine empathie à travers ce qu'il subit de sa créature (même s'il l'a bien cherché). Il garde un fond sensible, il se montre capable de prise de conscience et de remords. West, jamais. Il n'a même pas l'excuse de l'aveuglement causé par sa quête (qui n'est, de toute façon, pas une excuse), il sait que ce qu'il fait est mal.
Pas de rachat possible pour les créatures comme pour le créateur, ils s'en balancent. de tout, de la vie, de la rédemption, des autres, d'eux-mêmes. La non-vie des zombies ne mène nulle part, les recherches en roue libre de West sont insensées. Rien n'a de sens. Tout conduit à l'horreur et au néant.
Lien : https://unkapart.fr/herbert-..
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Aaaah Lovecraft et l'indicible horreur qui se terre dans les recoins les plus sombres, mais s'invite parfois chez nos prestigieux scientifiques avides de connaissances, allant toujours plus loin, bien plus loin qu'il ne le faudrait.
Cette nouvelle est clairement plus gore que ce que j'ai lu jusque-là de cet auteur (et il y en a pas mal). Toujours liée à la cosmologie plus globale de l'auteur, nous avons ici la première mention de l'université de Miskatonic, où d'autres indicibles horreurs épouvantables auront lieu!
Une nouvelle plutôt courte mais efficace, avec un mélange de fantastique et de science-fiction, de l'action, j'ai l'impression de commenter un trailer de Marvel! Mais non c'est bien mieux, si, si je vous promets.
Justement parce qu'elle est courte je ne veux pas en dire plus que ce qui est déjà noté dans le résumé, mais je vous propose de la découvrir par curiosité, puisqu'il paraît que la curiosité ne tue que les chats.
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Herbert West, étudiant en médecine, se fascine pour la mort et essaye d'en repousser les limites au travers d'expériences abominables.

Initialement publiée en épisodes dans une revue, cette longue nouvelle de H P Lovecraft, est un peu atypique dans l'oeuvre du maître de Providence. Chez HPL, l'horreur est souvent suggérée, implicite, mais ici, elle est omniprésente, sanglante et gore. Lovecraft portait d'ailleurs un regard féroce sur ce texte qu'il qualifiait "d'idioties". Malgré cela, cette nouvelle reste l'une des nouvelles les plus appréciées de l'auteur, sans doute parce qu'elle est plus accessible, moins "pompeuse" que certains autres textes. Hommage à Frankenstein, elle préfigure aussi ce que seront les zombies dans les décennies suivantes dans la littérature et au cinéma. Enfin, pour l'anecdote, c'est aussi dans cette nouvelle qu'est mentionnée pour la première fois la mythique université Miskatonic.
Cette nouvelle sera déclinée en BD, librement adaptée au cinéma et aussi en jeux vidéo.

Peu appréciée de son auteur, j'ai pour cette nouvelle une affection toute particulière, malgré (ou à cause?) son côté gore et parfois grand-guignolesque.
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Sûrement l'une des nouvelles les plus mineures de l'édifice Lovecraftien, en cause le manque de volonté de l'auteur de l'écrire. Simple travail alimentaire, il décrira ce récit comme une "idiotie" faite seulement pour les cinq dollars par chapitre. Revisite de Frankeinstein chapitrée en six partie, les effets de suspens déposés à chaque fin de partie dégradent la qualité globale pour offrir une histoire convenue.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
West était alors un jeune homme petit et mince, aux traits délicats, portant lunettes, aux cheveux blonds, aux pales yeux bleus et à la voix douce, et il était étrange de l'entendre discuter des mérites respectifs du cimetière de Christ Church et de la fosse commune, parce que pratiquement tous les corps de Christ Church étaient embaumés, ce qui compromettait ses recherches. A cette époque, j'étais son assistant actif et enthousiaste, je l'aidais à prendre toutes ses décisions, non seulement en ce qui concernait notre approvisionnement en corps, mais aussi pour trouver un endroit convenable à notre macabre besogne. Ce fut moi qui pensai à la ferme déserte des Chapman, derrière Meadow Hill, où nous installâmes eu rez-de chaussée une salle d'opération et un laboratoire pourvus de rideaux sombres pour dissimuler nos activités nocturnes.
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Il injectait une certaine solution dans les veines de ses cadavres qui, s'ils étaient suffisamment frais, réagissaient d'étrange manière. Il avait eu beaucoup de mal à découvrir la formule appropriée, car il s'était révélé que chaque type d'organisme nécessitait un stimulant spécialement adapté. La terreur s'emparait de lui quand il pensait à ses échecs partiels, aux monstres innommables nés de solutions imparfaites ou de corps suffisamment frais. Un certain nombre des produits de ses échecs étaient vivants - l'un était dans un asile, tandis que les autres avaient disparu -, et en pensant à des éventualités virtuellement impossibles, mais concevables, il frissonnait souvent sous son apparente impassibilité.
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J'étais l'ami le plus proche de West et son unique assistant. Nous nous étions rencontrés bien des années auparavant à la faculté de médecine, et j'avais participé à ses recherches dès le début. Il avait longuement essayé d'améliorer une solution qui, injectée dans les veines d'un mort récent, le ramènerait à la vie. Travail qui exigeait une abondance de cadavres frais et par conséquent impliquait les actions les plus contraires à la nature. Les produits de certaines expériences étaient encore plus choquants - des masses effroyables de chairs mortes, mais que West avait ramenées, dépourvues de cerveau à un état d'agitation aveugle. C'étaient les résultats qu'il obtenait habituellement, car, pour réveiller le cerveau, il était nécessaire d'avoir des spécimens assez frais pour qu'aucune détérioration n'ait affecté les délicates cellules nerveuses. Ce besoin de cadavre avait causé la ruine morale de West.
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Le cri d'un mort attisa en moi la terreur dans laquelle West et moi-même avons vécu les dernières années de notre compagnonnage. Mais ce ne fut pas de l'homme mort que j'eus peur.
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