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3,9

sur 726 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Oui, j'ai osé ne pas mettre cinq, voire quatre ou trois étoiles à L'homme qui mit fin à l'histoire. Ceci afin de rester en adéquation avec le reste de mes avis et notes. En même temps, à force de crier à la merveille, on a vite fait d'être déçus…
Bien entendu, cet ouvrage pourra trouver preneur, saura ravir certains lecteurs, en enchanter d'autres ; mais pour plusieurs raisons, ça n'a pas pris avec moi.

Je commence tout de même par les côtés positifs, puisqu'il y en a.
Tout d'abord, le principal intérêt du récit de Ken Liu est de porter à notre connaissance l'existence et la nature des atrocités commises par l'Unité 731, sorte de cellule japonaise de scientifiques sans foi ni loi, testant diverses approches, méthodes, innovations, expériences scientifiques, chirurgicales sur des sur la population de la province chinoise du Mandchoukouo.
Une devoir de mémoire, un objectif d'information somme toute réussi.
Ensuite, sur la forme, l'aspect « documentaire tv » est intéressant et, sans être novateur, assez rare pour véhiculer une ambiance qui n'est pas désagréable. Enfin, les questionnements sur le droit international et les affrontements géo-politiques qu'entraînent la possibilité d'un voyage temporel sont intéressants car rarement envisagés ou traités dans l'ensemble de ses conséquences potentielles (on sent bien le doctorat en droit de Ken Liu derrière). de même que le dilemme du scientifique obligé, faute de moyens techniques suffisants, de détruire l'objet de son étude pour en faire l'analyse.

Voilà pour les bons côtés. J'ai bien essayé d'être « bienveillant » et de chercher à faire ressortir le positif, mais l'euphorie des premières pages cède rapidement sa place à l'ennui et à l'agacement. Pour plusieurs raisons. La première d'entre elles est l'approche SF qui m'a laissé sur ma faim. Elle m'a semblé très superficielle et très peu poussée, simple prétexte au devoir de mémoire évoqué plus haut. Je m'attendais à quelque chose de plus complet, de plus détaillé, et, étant donné que l'auteur se sert de la SF pour véhiculer des informations documentaires, ou pour faire l'épistémologie de l'Histoire, le lecteur venant là pour la SF sera vite lassé.
Puis, j'ai trouvé le contenu un peu nian-nian sur certains points, notamment la relation entre les deux scientifiques, le coup du grand-père adorable et sadique, certaines répliques des gens de la rue (ceci dû au côté docu tv, certainement mis là pour en montre les travers, mais tout de même horripilant), le positionnement tout sauf scientifique d'Evan Wei, entre autres.
Enfin, la traduction / l'écriture / l'édition. Je n'avais jamais lu de Ken Liu, je ne peux donc pas comparer le style de ce récit avec d'autres, mais j'ai trouvé ça lourd, rempli de phrases absconses ou tortueuses, saupoudrées de ponctuations erratiques, coquilles ou erreurs qui gâchent et hachent la lecture. Sur ce point, le Bélial me déçoit. Et cette maison d'édition me déçoit d'autant plus que ma commande est arrivée bien emballée (aucun problème du côté transporteur, donc) mais que les ouvrages, à l'intérieur, étaient défoncés aux coins et sur le dos, signe évident d'un je-m'en-foutisme à l'égard de son lectorat, de ses clients, de ses collections.

Bref, je n'ai pas vraiment apprécié cette lecture d'un récit estampillé « science-fiction ». le seul intérêt réel sera celui d'information. Mais on lui préférera un ouvrage documentaire, voire une encyclopédie participative...
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Un mois de février très gris en lecture…

Ce livre, conseillé par mon libraire a été une déception…
Nous parlions de voyage dans le temps dans les romans et il m'a tout de suite parler de ce roman.

L'histoire décrite sur la quatrième de couverture m'a séduite :
"Deux scientifiques mettent au point un procédé révolutionnaire permettant de retourner dans le passé. Une seule et unique fois par période visitée, pour une seule et unique personne, et sans aucune possibilité pour l'observateur d'interférer avec l'objet de son observation."

Le côté "science-fiction" s'arrête là.

Les candidats au voyage dans le temps visitent l'Unité 731 : créée entre 1932 et 1933 par mandat impérial, c'était une unité militaire de recherche bactériologique de l'Armée impériale japonaise. Officiellement, cette unité se consacrait « à la prévention des épidémies et la purification de l'eau », mais, en réalité, elle effectuait des expérimentations sur des cobayes humains comme des vivisections sans anesthésie ou des recherches sur diverses maladies comme la peste, le typhus et le choléra en vue de les utiliser comme armes bactériologiques. Les expérimentations bactériologiques pratiquées au Mandchoukouo, notamment par largage aérien, ont fait entre 300 000 et 480 000 victimes.

Le livre est un prétexte pour décrire les horreurs et dénoncer un crime contre l'humanité.

Ces faits furent une découverte pour moi : c'est atroce, visuel.

Le roman est rédigé comme un documentaire : chaque visiteur raconte son expérience lors d'interviews.

Ce livre ne m'a pas particulièrement emportée, touchée (bien sûr c'est horrible), mais le style narratif m'a profondément ennuyée.

Résilience, crimes, mutilations, génocide, passé, falsification de l'histoire, travail des Etats et des historiens, déni sont les thèmes abordés.

Mais par le style journalistique, ce livre ne fait pas honneur aux hommes et et aux femmes assassinés.

Surtout qu'après la guerre, les membres de l'Unité 731 ont négocié avec le général Douglas MacArthur et les autorités américaines un pacte les soustrayant aux poursuites intentées par le Tribunal de Tokyo. En échange, les États-Unis ont reçu du directeur l'ensemble des résultats des tests menés à l'unité 731, résultats qu'il avait conservés dans sa fuite ; il a ainsi bénéficié d'une totale impunité.

Dans l'atroce, le sordide l'humain est le plus vil des animaux.
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"L'homme qui mit fin à l'histoire" est d'abord un livre original dans sa forme, au point qu'il est difficile de parler de roman. L'histoire se construit à travers des séquences à la manière d'un documentaire. Même les mouvements de caméra sont décrits. le résultat est inhabituel, et à ce titre intéressant, mais cela donne aussi au récit une certaine froideur. Il est difficile avec ce dispositif de ressentir de l'empathie pour ceux qui sont en fait les personnages principaux, surtout pour le personnage principal, sujet du documentaire, moteur des événements décrits. On parle de lui, mais il est d'une certaine façon absent. L'épisode historique évoqué, les expériences menées sur des prisonniers en Chine par les Japonais durant la 2e guerre mondiale, suscite en revanche de l'émotion, mais des émotions négatives vu l'horreur des faits racontés. Entre relative absence d'émotions et émotions négatives, il devient difficile de s'impliquer en tant que lecteur dans le livre. L'intérêt, réel, du livre, reste très intellectuel: l'originalité de la forme documentaire, la réflexion sur l'histoire, le rapport à l'histoire, la valeur des témoignages, la nécessité de mémoire.
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Seconde excursion dans la collection « Une Heure-Lumière » du Bélial', une fois de plus je suis passé à côté du texte. Construit à la façon d'un documentaire filmé, le récit se focalise sur les atrocités commises par l'Unité 731 entre 1936 et 1945. Des expériences monstrueuses menées par les japonais sur le peuple chinois.

La collection s'axe autour du genre de la science-fiction et celle-ci, certes présente, reste bien effacée. le postulat de départ fait que des scientifiques ont rendu le voyage dans le temps possible. Une prouesse technique dont la procédure et les conséquences se démarquent par leur originalité. Mais la science-fiction n'est au final qu'un prétexte pour mettre en lumière et pointer du doigt cette période trouble méconnue des occidentaux.

Dans sa structure narrative, le récit est plutôt réussi. L'aspect documentaire est bien composé bien que la mise en scène filmée passe mal à l'écrit. Par contre, le ton est neutre, froid, distant. Il y a quelque chose d'aseptisé dans cette narration, comme si le texte avait été purgé de toute émotion.
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Très bonne idée que celle qui sert de trame à ce roman.
Très bonne analyse des conséquences de cette idée.
Excellente documentation sur les agissements des Japonais après l'invasion de la Mandchourie en 1931.
La mise en perspective des évènements historiques et de la relativité de leur interprétation est bonne également.
Mais ce texte est trop théorique et intellectuel pour pouvoir m'entraîner dans son sillage.
Dommage.
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J'ai plus aimé le fond que la forme. L'écriture type documentaire m'a d'abord énervée puis je me suis prise au jeu vers la moitié du livre. Les réflexions sont intéressantes mais je trouve que ce sont surtout des hypothèses qui n'ont soit pas été suffisamment développées, soit qu'il manque de quelque chose dans l'histoire pour que j'apprécie réellement ce livre.
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