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EAN : 9782748531152
400 pages
Syros (24/08/2023)
3.81/5   70 notes
Résumé :
Après la Décennie Terrible 2033-2043, qui a vu la population mondiale se réduire de moitié sous le coup des épidémies, de la montée des eaux et de l'exposition aux radiations nucléaires, chaque État a recomposé ses propres règles du jeu. La nouvelle Fédération Européenne a fait le choix de la sagesse : sobriété écologique totale, égalité de toutes et tous, bannissement absolu de la violence. Ada Veen, 17 ans, a été éduquée dans ce système qu'elle vénère. Mais la pop... >Voir plus
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Lauréat du Grand Prix de l'Imaginaire en 2022 pour Vivonne, l'auteur français Jérôme Leroy retourne à la science-fiction et à l'anticipation dans un nouvel ouvrage publié cette fois dans une collection jeunesse, Syros. Avec le titre à rallonge d'Histoire de la Fille qui ne voulait tuer personne, nous revoici plongés dans un futur proche — 2069 pour être précis — dans lequel la France n'est plus que l'ombre d'elle-même.
Bienvenue dans la Fédération Européenne.

Après la Décennie Terrible (2033–2043), on peut dire que l'Europe (et même le monde) n'a plus grand chose à voir avec ce que nous connaissons.
Ravagé par les guerres, les catastrophes écologiques et les épidémies, le vieux continent a du faire des choix pour sa survie.
D'un mouvement écologiste radical (les Bonobos effondrés) à un véritable courant politique organisé (Refondation), une nouvelle société a fait surface pour réunir ce qu'il reste des états en plein naufrage.
La Fédération Européenne, unit sous la bannière utopiste de l'Alliance du Vivant d'une certaine Vigtis Mendoza et de son fameux Manifeste, apparaît comme la dernière alternative viable et civilisée pour les survivants.
Ou du moins, une partie des survivants.
Si vous êtes du Dehors et que vous vivez de l'autre côté des murs de sécurité et des checkpoints qui entourent les îlots, pas de chance pour vous.
Dans cette Fédération, un Référendum d'Initiative Populaire vient de rétablir la peine de mort, à la surprise de la présidente Agnès Coeur elle-même. Pour équilibrer un peu les choses, celle-ci décide que toute condamnation à mort devra être assumée par les citoyens qui l'ont voulu.
Ainsi, un tirage au sort désigne le bourreau parmi les hommes et femmes de l'Alliance du Vivant.
Coup du sort, c'est Ada Veen, fille de Clara Veen, vice-gouverneure de la Fédération, qui est choisie pour cette sale besogne.
Si cette jeune militante des Pionnières — sorte de croisement improbable entre écologiste et garde rouge — semble un choix parfait pour assumer les choix du régime, celle-ci va vite comprendre qu'entre la théorie et la pratique, la peine de mort n'a rien de l'acte juste et simple qu'on lui a vendu. Avec Jason Leurtillois, son ami devenu amant, elle décide de prendre la fuite vers le lointain Portugal où une République Libertaire refuse toute forme d'autorité. La Douceur serait-elle la solution ?
Si vous avez déjà lu Vivonne du même Jérôme Leroy, vous arriverez ici en terrain conquis. En effet, les mêmes éléments sont en place, dans un cadre similaire de fin du monde et de tentatives de reconstructions tantôt utopiques tantôt dystopiques. Éminemment politique mais jamais rébarbatif, Histoire de la fille qui ne voulait tuer personne construit sa romance adolescence sur une révolte contre la dictature.

Pour se faire, il faut d'abord une prise de conscience.
Ce qui arrive précisément à Ada grâce à la confrontation au réel mais aussi par l'influence extérieure de Jason, poète et membre du Gang Nerval, dont la déformation physique ne reflète en rien la bonté d'âme.
Jérôme Leroy critique ouvertement le populisme et l'une de ses antiennes, à savoir la peine de mort. L'auteur démontre à la fois l'inanité du Référendum d'Initiative Populaire mais aussi la différence qu'il existe entre vouloir quelque chose et l'accomplir par soi-même.
En gros, tout acte devient bien plus tangible et difficile quand ce n'est pas l'autre qui doit se salir les mains pour vous.
Si l'idée centrale reste d'illustrer la révolte de l'individu face au système — ce n'est pas pour rien si l'on fait référence à 1984 — l'auteur a la bonne idée également de tenter de comprendre la mise en place de ce système sans l'excuser. Grâce au contexte terrible, le régime en place n'apparaît pas si absurde. Disons qu'il pourrait simplement être le moins mauvais choix.
Évidemment, comme la quasi-totalité des romans dystopiques, Histoire de la Fille qui ne voulait tuer personne parle surtout de notre présent.
Jérôme Leroy livre une brillante critique du militantisme et de l'idéologie quand elle n'est plus raisonnée, avec une véritable chasse aux sorcières sur ceux qui osent encore manger de la viande ou ceux qui fumerait en cachette. La dénonciation, l'endoctrinement, la démesure punitive fait glisser l'utopie vers la dystopie sans même que ses fondateurs pourtant bien intentionnés ne s'en rendent compte.
C'est également, et bien évidemment, un plaidoyer pour le vivre-ensemble et l'égalité des classes et des races, montrant la condition lamentable des gens qui vivent au Dehors, dans la misère, la maladie et la violence.
Il est facile de vivre dignement en fermant les yeux sur la masse pauvre et agonisante bien caché par les murs et les barbelés.
Dès lors, comment sortir de ce cercle vicieux ?

Par la poésie, bien sûr.
Nous sommes chez Jérôme Leroy, poète lui-même, et bien sûr, la rébellion et la fuite de notre couple d'adolescents ne serait rien sans le rôle constant et vivant du fait littéraire. Jason est un poète qui dirige sa propre revue, La Douceur, inspirée elle-même de cette étrange utopie communiste au Portugal dans laquelle la propriété n'existe plus et où l'argent n'est qu'un vilain souvenir.
Jason aime Nerval, ses amis aussi. Et le récit est émaillé de références à des poètes, de Verlaine à Apollinaire en passant par Rimbaud.
Pour Jérôme Leroy, ce qui sauve l'humanité, c'est la poésie, le livre, la culture, la littérature, ce vivant chemin vers le passé qui permet au futur d'être meilleur.
C'est cette impulsion qui va changer la donne, pour Ada comme pour Jason, et si tout cela semble bien naïf, le résultat n'en est que plus beau.
Comme pour Vivonne, le roman nuance et cherche à mettre en lumière contradictions et niveaux de gris, même pour une Présidente qui se rend compte sur le tard que le rêve est devenu cauchemar.
Que la femme n'est pas la solution miracle vers la paix, mais qu'elle fait partie de l'humanité comme l'homme brutal du passé, que tout le monde peut mal tourner, peu importe son sexe ou sa religion.
Au-delà de toutes ces considérations politiques, philosophiques et poétiques, Histoire de la Fille qui ne voulait tuer personne remplit aussi son compte d'aventures et de rebondissements. C'est la beauté des personnages principaux, Ada et Jason, ainsi que le courage et les fêlures de ceux qui les entourent qui rende cette histoire si attachante et addictive.
Jérôme Leroy n'oublie pas qu'il écrit pour des adolescents, qu'il faut un récit rythmé et tendu, que l'amour doit pouvoir battre son plein et s'épanouir, tout cela sans changer entrer dans le cliché ou la simplicité d'écriture, rappelant au passage que les rêves ont toujours un prix.
Mais qui sera prêt à le payer pour changer le monde ?

Récit jeunesse brillant et intelligent, hautement politique mais jamais caricatural, Histoire de la Fille qui ne voulait tuer personne conviendra au plus large public, que vous soyez en quête d'une dystopie qui a des choses à dire sur notre présent ou d'une aventure rebelle où l'amour peut triompher de tout.
Lien : https://justaword.fr/histoir..
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Dans un futur proche, après une décennie de catastrophes ayant décimé la moitié de la population mondiale, les états européens se sont structurés au sein d'une fédération dont le programme politique est axé sur le respect du vivant. La décroissance écologique est de rigueur et les règles de vie sont très strictes (déplacements, nourriture, enfant), sauf pour les 70 % d'exclus du système et les migrants refoulés au-delà des murs des villes pacifiées. Par un référendum d'initiative populaire, la peine de mort a même été rétablie et le bourreau est désigné par tirage au sort.
Ada, dix-sept ans et fille de la numéro deux de l'état français, a toujours été une fervente adepte du système mais sa désignation pour la prochaine exécution remet en cause toutes ses croyances. Aidée de Jason, son ami d'enfance qui cultive une indépendance d'esprit frondeuse, elle ouvre enfin les yeux sur cette société dévoyée et dangereuse pour la démocratie. Mais comment échapper à son destin ? Et si la solution venait du Portugal, seul pays européen à refuser la Fédération…
Pilier du roman noir français, Jérôme Leroy nous offre ici un excellent roman de science-fiction, doublé d'une solide mise en garde politique et d'une charmante histoire d'amour.
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Dans « Histoire de la fille qui ne voulait tuer personne » de Jérôme Leroy, nous sommes en octobre 2069 à Rouen, capitale de l'état français. Ava Veen, 17 ans, est née bien après la Décennie Terrible de 2033-2043 durant laquelle la moitié de la population a été décimée. Élevée selon de nouveaux préceptes, elle ne connaît rien du monde d'avant et s'est toujours pliée à l'éducation donnée par sa mère, la redoutable Clara Veen, conseillère du gouvernement de l'état français, dont les ambitions politiques sont sans limites.

Les différents pays se sont peu à peu effacés pour se rassembler autour d'une appellation commune, la Fédération Européenne. Dans l'ancienne « France », Vigdis Mendoza a rédigé un manifeste afin de mobiliser les habitants autour de l'Alliance du Vivant. La présidente Agnès Coeur est à la tête du pouvoir et tente d'organiser la vie de la cité, entre ceux du dedans et ceux du dehors, car une toute petite partie de la population vit à l'abri « dans une frontière qui ne disait pas son nom, constituée par des murs avec des miradors ou des kilomètres de barbelés longés par des patrouilles. » Une société utopique basée sur un fonctionnement à deux vitesses, où la majorité a été abaissée à 16 ans et où les grandes décisions se prennent par référendum.

En 2068, certaines associations ont milité pour un rétablissement de la peine de mort. À trente-cinq millions de signatures, le gouvernement est obligé de procéder à un référendum : le Référendum d'Initiative Populaire. Contre toute attente, y compris celle de la Présidente qui n'a pas pris parti sur le sujet, le rétablissement est voté à 82,5 %. Jusqu'au-boutiste, elle a quand même précisé que « puisque la sentence est rendue au nom du peuple européen, il est normal que ce soit le peuple européen qui se charge de son application. D'où le tirage au sort, la loterie monstrueuse pour désigner, au hasard, un bourreau. » Ainsi, lorsqu'une personne est condamnée à mort par un jury populaire, c'est ce même jury qui oblige de fait que le bourreau soit tiré au sort parmi la population. C'est précisément ce qui arrive à Ava Deen dans « Histoire de la fille qui ne voulait tuer personne ».

Ava est une Pionnière, une militante du régime en place. « Tout pour la Fédération, la Fédération avant tout ! » Abreuvée depuis sa tendre enfance par les préceptes enseignés par sa mère et la société, convaincue depuis toujours du bien-fondé des idées mises en place par le régime, Ava se retrouve assommée par les résultats de la loterie. Lorsque son nom apparaît, elle fait le douloureux constat de la différence entre la théorie et la pratique. Entre dire que l'on est pour exécuter un homme et l'exécuter soi-même, il y a un monde. Sauf que… personne ne peut se soustraire à la loi des hommes, pas même elle, fille de… Aidée par Jason Leurtillois, son ami de toujours, il n'y a plus qu'une seule solution : fuir. Fuir pour se soustraire à son « Devoir de citoyenne ». Mais fuir où ? Il faut déjà sortir de l'enclave pour aller vers le « Dehors » et ce n'est pas chose aisée. Peut-être que se rendre au Portugal, une république libertaire est la meilleure solution… Dans « Histoire de la fille qui ne voulait tuer personne », Ava va prendre conscience du monde qui l'entoure et du prix de la Liberté.

Jérôme Leroy construit un monde utopique en se basant sur notre société actuelle, ses challenges et ses problématiques pour mieux en montrer les dérives possibles. Si « Histoire de la fille qui ne voulait tuer personne » s'articule autour de l'idée du rétablissement de la peine de mort (comme la prônent certains partis d'extrême en 2024), il place son héroïne dans une situation de potentiel bourreau afin de faire réfléchir son lecteur. « C'est bien beau d'être pour la peine de mort, mais si on vous dit que vous allez tuer vous-même celui que vous avez condamné, c'est autre chose. » Au-delà du roman choral avec alternance des voix, il prend le parti d'y insérer des chapitres en italique qui démontrent la difficulté d'appliquer la loi en vigueur. Se succèdent alors les témoignages de ceux qui se sont retrouvés dans la même situation qu'Ava, qui ont accepté ou pas, le destin qui était le leur. D'autres personnages y font également leur apparition pour étayer son propos comme un procureur, un autre bourreau désigné, un directeur de prison et même Agnès Coeur, Présidente de la fédération européenne. Même pour elle, il est fascinant de constater les leçons qu'elle a tiré de ses différents mandats et à quel point ce qu'elle avait imaginé pour ce nouveau monde est différent de la réalité. L'épuisement des ressources naturelles les a tous obligés à prendre des décisions par ordre de priorité, « Déjà, s'occuper de ceux qui étaient du bon côté du mur, permettre l'égalité, la sobriété, inventer une société sans hiérarchie, modeste, qui ne reproduirait plus jamais les horreurs du passé. » Après de nombreuses années au pouvoir, force est de constater que la société est loin d'être parfaite, et qu'elle « menace même de sombrer dans la dictature. » À sa façon, Agnès Coeur est aussi une « fille qui ne voulait tuer personne », très loin de l'image de « Big Sister » qu'on veut bien lui attribuer (cf: Big Brother, 1984 de Georges Orwell)… Alors, pour s'évader de ses problèmes du quotidien, Agnès lit. Elle, l'ancienne des Bonobos effondrés, groupe écologiste militant, trouve refuge dans la poésie. La poésie a historiquement servi de moyen de résistance contre l'oppression et la tyrannie en offrant une voix aux « marginalisés » qui défiaient les structures du pouvoir. Elle nourrit la résilience personnelle et collective pour faire don d'espoir et de consolation en temps de crise. Oui, Agnès Coeur aime la poésie qui lui permet de mettre en mots des émotions complexes et profondes.

« Les illusions tombent l'une après l'autre, comme les écorces d'un fruit, et le fruit, c'est l'expérience. Sa saveur est amère. » Gérard de Nerval

« Histoire de la fille qui ne voulait tuer personne » est le récit d'une jeune fille qui apprend à dire NON, malgré sa naissance, malgré l'idéologie dans laquelle elle a baigné et qu'elle croyait être raisonnable. Elle fait l'apprentissage, douloureux, du libre arbitre et de la liberté. Penser différemment, mais aussi remettre en cause l'ordre établi. Mais, ne vous y trompez pas, sous couvert d'une fiction dystopique, Jérôme Leroy analyse notre présent, et prend le pouls de notre société actuelle. Énormément de sujets contemporains y sont abordés qui permettent aux lecteurs de tous âges d'y trouver leur compte.

« Histoire de la fille qui ne voulait tuer personne » est un récit brillant, perspicace et ingénieux où notre futur en dit autant que notre présent. Une réussite !

Ce roman a eu le prix du Grand Prix de l'imaginaire 2024, catégorie Roman Jeunesse Francophone.

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Syros propose des titres formidables.. C'est ce que je me dis à chaque fois lorsque je consulte le catalogue des parutions. Je me suis laissée séduire par la 4e de couverture de celui-ci. Une très belle découverte, un personnage central, Ada pleine de fougue, de rêves et de détermination. Une lecture dont je vais me rappeler longtemps.

Venez, je vous raconte de quoi ça parle..

La décennie terrible s'est déroulée de 2033 à 2043, voyant la population mondiale se réduire de moitié et les différents états se reconstruire selon leurs propres règles. La nouvelle Fédération européenne a opté pour la sagesse et la sobriété : une écologie généralisée, l'égalité de tous les citoyens et une violence bannie à jamais. Ada Veen, jeune femme de 17 ans a été façonnée par ce système et y adhère de tout son être. Mais quand ses idéaux sont soudain confrontés à la dure réalité, le choc frontal pourrait s'avérer brutal. En effet, la population décide de rétablir via referendum la peine de mort, pour l'exemple et pour dissuader les citoyens d'y avoir recours. Pour appliquer cette terrible peine qui consiste à ôter la vie à un être humain, un vote est organisé et le nom d'un citoyen est tiré au sort. Lorsque le nom d'Ada est pioché parmi des millions de possibilités pour se faire le bras armé de la Fédération, cette dernière décide de se rebeller et de refuser d'obéir, brisant toutes les règles et enfreignant ses convictions les plus profondes.

Ce roman est une magnifique ode à la vie, un rite de passage à l'âge adulte pour sa jeune héroïne. Individu malléable de par son jeune âge, elle a été façonnée par des années de doctrines et de croyances assénées par le pouvoir en place, avide de légitimité et souhaitant assoir sa maitrise totale de la population. Entrainant dans son sillage son amoureux, Ada va devoir piocher au plus profond d'elle même le courage de s'ériger contre sa propre mère et contre un système qu'elle avait toujours reconnu comme souverain.

J'ai beaucoup apprécié ce roman très rythmé dont les personnages nous sont tout de suite très sympathiques. Un monde présenté comme parfait, un pouvoir semblant avoir réfléchi à tous les impératifs pour assurer le bonheur de tous.. Mais qu'en est-il vraiment ? Un système peut-il réellement être parfait ? Que se passe-t-il vraiment en coulisse ? de quoi est-il question quand on parle du dehors ? Et qui sont les gens qui y vivent ? La société en plus de 20 années a-t-elle réellement réussi à éviter tous les écueils ? Ada, Jason et ses amis du club épris de justice et de liberté ne veulent pas se contenter de ce qu'on leur montre ou leur donne. Ils ne croient pas aux valeurs de la Fédération et se dressent contre l'injustice.

J'ai aimé la fougue d'Ada, sa soif de vivre et de liberté. La psychologie des personnages est fine et travaillée. Tandis que l'on admire la détermination de nos héros, le lecteur oscille entre l'envie de croire en leur possible réussite et la crainte de ce qui pourrait leur arriver en se heurtant de plein fouet au système pas aussi lisse qu'on voudrait le faire croire. Les chapitres sont courts et le rythme va crescendo dès lors qu'Ada et Jason prennent la fuite vers un possible Eldorado. La temporalité, les descriptions de lieux rendent le récit très crédible et cinématographique. La part d'inventivité de l'auteur -pour un sujet qui pourrait sembler é avoir été rebattu- m'a très agréablement surprise. le lecteur se voit dans le décor, sans aucune difficulté et s'identifie aux héros du récit. Un roman qui se dévore plus qu'il ne se lit :) Votre ado (et vous, car c'est sûr vous allez le lui piquer ensuite) va adorer !

Alors ? Ada va-t-elle réussir à échapper à son destin et éviter d'infliger la mort ? le Portugal sorte de paradis dont rêve Ada et ses amis existe-t-il vraiment ? Et si c'est le cas, pourront-ils rallier cette destination en faisant fi de tous les dangers qui leur barrent la route ? Pour parvenir à son but, Ada peut compter sur son grand-père, Stan le frère de Jason, mais cela sera-t-il suffisant ? Quand on sait que sa mère fait corps avec le gouvernement en place et la traque car sa fille, en refusant de tuer s'est mise en porte-à-faux et mise hors la loi, le lecteur ne peut que trembler davantage !

J'ai terminé la lecture en quasi apnée.. tournant frénétiquement les pages pour savoir ce qu'il allait advenir de nos héros. Jérôme Leroy nous propose une fin que je n'avais pas anticipée :) Mais surtout il nous fait nous interroger sur notre société, ses enjeux, ses limites, sa façon de gérer les laissés-pour-compte, les personnes moins ceci ou cela (belles, performantes, capables).

A l'heure où tant de conflits frappent à notre porte.. et pour nous ? Quelle est notre société de demain ? Que voulons-nous ? Et que sommes nous prêts à entreprendre pour changer notre destin et tendre vers un avenir meilleur ?

Le roman est déjà sélectionné pour un prix.. J'espère que tout cela se concrétisera pour ce roman brillamment réussi et que la "récolte" de récompenses sera grande !

Un grand merci à Syros de m'avoir permis de découvrir cet auteur et son roman détonnant.
Lien : https://mgbooks33.blogspot.c..
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J'ai passé un bon moment durant ma lecture.
On se retrouve fasse à un système dystopie vraiment bien fait et bien pensé, d'un réalisme effrayant et bien anxiogène,
On voit une système que l'on peut très bien imaginer comme étant l'un de nos potentiels futur après notre crise climatique, et c'est vraiment déroutant mais surtout très intéressant à lire !

J'ai beaucoup aimé le contraste entre Ada qui a grandit dans ce système dont elle est une fervente adepte car fille de la seconde de l'état français, et Jason, son petit ami, qui lui n'est pas d'accord avec beaucoup de chose.
J'ai aimé voir ces deux visions de la société se confronter et voir leur amour grandir malgré cela.
Mais je ne me suis pas vraiment attaché aux personnages… j'ai trouvé la description d'Ada trop en surface, superficielle, un personnage assez plat.. Jason lui était plus touchant, mais on ne l'a pas vue assez pour réellement s'y attacher.

Le négative de l'histoire c'est le rythme de l'histoire.
Déjà les chapitres son vraiment trop long (40,50 voir même 60pages), et c'est quelque chose qui me dérange énormément durant mes lectures.
L'histoire à mis trop de temps à démarrer.
Presque toute la première moitié n'est qu'une mise en situation sans pour autant commencer l'intrigue en parallèle. On enchaine les pavé d'informations qui, maladroitement romancés, donnent une impression de documentaire très lourd.
Même si les passages sont intéressant car ils permettent de bien comprendre l'histoire du pays… il est dommage de ne pas avoir réussit à réellement lancer l'intrigue et l'action en même temps…

La fin du livre est vraiment réussi. On a passé tous ces moments d'info, et les actions s'enchaînent vraiment bien et l'intrigue est palpitante !
J'ai vraiment beaucoup aimé cette fin qui m'a surprise et beaucoup touché.

Une très belle dystopie avec une histoire très bien pensé, mais qui souffre d'une narration et d'un rythme qui peux perdre le lecteur.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Mais comment je pouvais, en seconde, arriver à faire comprendre à une Pionnière, ou même aux trois quarts des gens, le plaisir de lire un texte sur du papier ?
Comment expliquer que les livres, contrairement aux textes que holofeuilles ou même sur les écrans minuscules des securwatch, ont une odeur à eux ?
Qu'il y a quelque chose de sensuel dans un livre. Tourner les pages, les faire défiler sous son pouce, c'est comme caresser un chat...
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vous avez voter oui à un référendum qui s’appelle « protégeons les vivants », mais qui rétablit la peine de mort ! Vous vous rendez compte, Sojwall, de l’absurdité de la chose !
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– C’est drôle, on dirait que c’est toi qui défends ce monde que tu as tout le temps critiqué. Moi, ce que je sais, c’est qu’on a déjà vu dans l’Histoire, justement, des sociétés qui ont rêvé le bonheur de tous les êtres humains et qui se sont transformées en cauchemar.
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Apollinaire, Rimbaud, Aragon. Et Nerval, Gérard de Nerval.
Mon préféré.
Lui était un spécialiste du rêve, si je puis dire. Le rêve comme machine à remonter le temps. Il aurait compris à quel point j’en ai besoin, de mes rêves, à quel point les habiter me soulage.
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Quand un monde s'effondre, pour les femmes, cet effondrement est encore plus atroce que pour les hommes. Et Marcellus se dit que ce n'est pas un hasard si ce sont des femmes qui sont à l'origine de la société plus égalitaire et fraternelle qu'est la Fédération.
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Maître et rénovateur du roman noir français, Jean-Patrick Manchette a réinventé le genre du polar dans les années 1970 et 1980. Nicolas Herveaux invite le spécialiste Nicolas le Flahec et l'auteur Jérôme Leroy pour découvrir ou redécouvrir la vie et l'oeuvre de l'écrivain.
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