Sonates de bar

Il y a des bouquins qu'on dévore, d'autres qu'on picore, celui-là il faut le siroter, sinon gare au mal de crane et à la nausée. Il s'agit d'une expérience oulipienne ; 86 textes cours (2000 caractères) élaborés comme des cocktails. Une unité de lieu : un bar à New-York, un personnage principal : Jay, le patron-barman de l'endroit, deux personnages secondaires le pianiste et la serveuse, ajoutez les clients de passage, noctambules, curieux, paumés, hommes louches, femmes fatales, couples amoureux ou non ... Rallongez avec une bonne dose de blues, y joindre beaucoup d'alcool(s), quelques glaçons de mélancolie, et secouez bien fort ... A siroter avec modération vous disais-je.
N.B. L'édition que j'ai lu est celle de Seghers, 1991, et les vignettes d'illustration sont d'Etienne Dachez.

de petits textes (2000 caractères chacun, c'était l'espace réservé chaque semaine dans une revue ; ce recueil est une reprise de ce qui fut une chronique hebdomadaire), qui rappellent « La première gorgée de bière… », mais avec un fil conducteur : ils reflètent la vie du comptoir d'un bar, ses clients, ses cocktails. Ou plutôt « son », car chaque texte concerne un client et un cocktail… et une situation particulière du premier, qui sera fêtée ou oubliée grâce au deuxième.
C'est varié et bien écrit. Ça se lit par petites gorgées, en ouvrant au hasard, avec modération et en essayant de distinguer les goûts des différents ingrédients : musique, météo extérieure, situation émotionnelle du client, complaisance du barman, longueur des phrases, précision des adjectifs…
(Mon édition est celle du Castor astral, 2001, avec illustrations de Yoko Ueta).
A siroter avec modération, mais à apprécier. Tranquillement.