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3,87

sur 145 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'avais découvert que le héros de ce livre, était André Chaix, dont le patronyme figure sur le mur de la maison acquise par l'auteur. Je voulais vérifier si ce jeune homme à la vie brève était apparenté à une autre famille Chaix, qui s'impliqua, elle aussi dans la Résistance, résidant dans le Vercors et dont une fille épousa un autre résistant venu de Lyon , qui fut l'ami de mon père. A priori non, le nom de famille Chaix est courant en France (cinq mille, selon l'auteur et plus de 50 Chaix figurent au fichier administratif de résistantes et résistantes du musée de la Résistance). Ce récit permet de rendre hommage à ce jeune drômois disparu tragiquement mais
Hervé le Tellier pousse beaucoup de portes qui s'ouvrent largement donnant à voir la vie quotidienne durant ces années de guerre, de rencontrer d'autres Résistants ( et oui, Camus est encore évoqué), de faire résonner d'autres drames, il nous livre ses réflexions, ses propres souvenirs liés à cette période de l'histoire ( visite de musée, film, lectures…) qui vont à la rencontre des nôtres.
Le 23 mai 2024, André Chaix, aurait pu être, peut être, centenaire.
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Après le triomphe absolu de L'Anomalie, le champ des possibles s'ouvrait très largement pour Hervé le Tellier, assuré, quoi qu'il écrive, d'être suivi en nombre. Mais de cet auteur à la reconnaissance tardive, ne fallait-il pas attendre l'inverse de son livre à succès, à savoir un texte dénué de la flamboyance de la fiction mais sur un sujet au coeur de ses préoccupations ? Résister aux idées fascistes et à leur résurgence sournoise est quelque chose qui le meut depuis toujours et s'il n'a découvert l'existence de André Chaix que par hasard, peut-être que ce n'en est pas un et qu'il était destiné à rendre hommage à ce garçon drômois fauché peu après ses 20 ans, un jour de 1944. le nom sur le mur est un livre hybride : pas une biographie historique ni un essai mais l'évocation d'une vie et d'une époque où choisir l'engagement signifiait mettre sa vie en péril. Hervé le Tellier dit ce qu'il a appris sur cette brève existence dans une Drôme de guerre, avoue ce qu'il ignore, imagine parfois et contextualise une période qui s'éloigne de plus en plus dans le temps et dont il ne faut pourtant jamais oublier ce qu'elle a été, en guise d'avertissement pour le futur. le livre en dit beaucoup sur André Chaix, sur la Résistance et sur l'idéologie nauséabonde qu'elle combattait, et un peu sur l'auteur lui-même, de manière humble et pudique. le nom sur le mur, s'il est ouvert à de nombreuses digressions et à une variété de tonalités, y compris l'humour, ne perd jamais de vue l'essentiel de son propos autour d'un héros qui ne se considérait sans doute pas comme tel, un simple humain dans un monde qui alors ne l'était pas.
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“Je cherchais une maison natale. J'avais expliqué à l'agent immobilier : pas une villa de vacances, pas une ruine à rénover, pas une maison d'architecte, pas un bien atypique, ces bergeries ou magnaneries transformées en habitations où l'on se cogne dans les chambranles de portes à hauteur de brebis.
Non, je voulais une maison où j'aurais pu m'inventer des racines, et aussi une maison dans un village vivant, où l'on fait ses courses à l'épicerie et bois l'apéro au café, dans cette Drôme provençale où j'aurais des amis depuis longtemps.
Alors j'ai visité cet ancien relais de poste…j'avais trouvé, c'était elle, ma maison natale.”

Au début de l'année 2020, à Montjoux, Hervé le Tellier achète une maison de campagne. Sur le mur se trouve gravé un nom, celui d'André Chaix. Ce même nom se trouve inscrit sur un monument aux morts installé au coeur du village.

L'auteur décide alors tout naturellement de découvrir qui était cet homme et de reconstituer son histoire. Après avoir mené son enquête, récolté des réponses à ses questions, Hervé le Tellier décide de raconter “André Chaix”.

Fils du boulanger du village, André, né en 1924, est apprenti dans la céramique lorsque la guerre éclate. Il est alors résistant et maquisard, puis il entre dans les Forces Françaises de l'Intérieur avant de mourir en 1944 à l'âge de vingt ans lors d'une opération dans le maquis.

L'enquête de l'auteur nous délivre le portrait d'un jeune homme qui avait toute la vie devant lui et que la guerre a tué. À travers son histoire, on parle de l'occupation, de la collaboration, de la résistance et de tous les maquisards qui ont perdu la vie lors des tragiques batailles menées face aux soldats allemands.

Ce fut une très belle lecture, instructive et intéressante. J'ai aussi pris plaisir à relire l'auteur depuis “L'anomalie” dans ce texte complètement différent.

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L'auteur ne s'est pas aperçu de suite qu'il y avait un nom écrit sur le mur de sa maison. Ce n'est qu'après la visite de deux de ses confrères et les raccompagnant qu'il découvre le nom d'André Chaix. Il s'ensuit une recherche, intéressante mais parfois difficile, afin de savoir qui était cet homme. Enquête qui renvoie 80 ans en arrière, en pleine seconde guerre mondiale et à la résistance.

Hervé le Tellier est passé par Le Havre, à la librairie La Galerne, où j'ai eu la chance de le rencontrer pour une rencontre-dédicace. Il faut dire que ce fut un moment intéressant car d'une part le bonhomme l'est (intéressant) et d'autre part parce, qu'apparemment, il aime ce genre d'exercice et, de surcroît, il est habile du verbe.
Le public tout entier dédié à sa cause a apprécié la description du chemin parcouru pour trouver la trace de cet André Chaix. Nous avons senti que le Tellier vivait encore son expérience, ses difficultés à obtenir des renseignements et, par la suite, sa quête devenue connue, le tri fait pour choisir les anecdotes et les photos.
Il y est allé de quelques blagues en fin de rencontre.

Par la suite, le livre ne m'a rien appris de plus que ce que l'auteur nous a dit, si ne n'est la magnifique prose dont l'auteur est capable, notamment dans cet ouvrage, mais aussi, soulignant le devoir de souvenir que nous avons vis-à-vis de ce qui s'est passé et que cela ne redevienne pas une actualité.

Je n'avais pas été convaincu par son prix Goncourt et mon jugement avait été un peu sévère.


Lien : https://www.babelio.com/livr..
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La vie d'un jeune résistant.

André Chaux meurt à l'âge de 20 ans sous la rafale d'une mitraillette allemand. Hervé le Tellier cherche à retracer sa vie et donne également du contexte à la fois politique et sociétal. Ceci pour se semer encore plus le doute sur cette sur question : Et nous, comment aurions nous agi durant cette guerre ? Quelle voie aurions nous empruntée? Maquisard? Collabo?

Un récit documenté, instruit et érudit. Comme souvent avec Hervé le Tellier
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Pas un roman biensur , vous l'aurez compris mais presqu'une enquête, une réflexion, un bond dans le passé 90% sur des faits réels et 10 % d'hypotheses , et tout cela mettant la lumière sur une période sombre, critique . le Tellier en profite pour nous rappeler que ,si les nazis portaient la responsabilité principale, des français ont contribués ,voire surencheri sur les actions des occupants. Et puis, cette trace sur le mur reste un mystère. le temps passe mais restent ( heureusement) ces écrits nous rappelant le passé. Je trouve bien que des écrivains comme le Tellier nous délivre des livres si différents. C'est précieux
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A l'opposé de la précédente critique, j'aimerais dire tout le bien de ce livre que j'ai lu quasi d'une traite…
Il est des livres qui nous renvoient à des épisodes du passé, connus, inconnus, qui nous font nous arrêter, réfléchir parfois. Quelques pages pour mettre à l'honneur, des anonymes, des oubliés sans qui l'histoire ne serait pas la même, histoire avec un grand H comme il est convenu de préciser.
Certes, ce livre est original de part son déroulé : ce n'est ni un roman, ni un essai, ni un témoignage. Hervé le Tellier a tiré sur un fil. Il semble s'être laissé embarquer et nous offre ses réflexions, qui je le comprends, peuvent paraître surprenantes. le résultat est là. Hervé raconte André, lui rend hommage, mais pas que. Au vu de ce qui se passe aujourd'hui, ici, là ou ailleurs, il est nécessaire de penser à toutes ces vies avalées, gâchées par la folie humaine, toujours d'actualité.
Alors, simplement : bravo et merci.
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Un jour perdu est un jour où l'on a rien appris... C'est pour cela que j'ai énormément apprécié ce livre. Je l'ai lu d'une traite. Hervé le Tellier n'écrit jamais deux fois le même genre de livre. Celui-ci est très différent du précédent, l'Anomalie, prix Goncourt et immense succès. Il s'agissait alors d'une fiction fantastique... on est ici bien ancré dans le réel, avec l'histoire d'un jeune résistant, André Chaix, dont l'auteur a trouvé le nom gravé sur le mur de sa maison. Avec les "éléments matériels" (photos, lettres, documents... ) trouvés pendant son enquête sur cet homme resté éternellement jeune puisque mort à 20 ans.
Mais pas seulement. On découvre aussi un peu Hervé le Tellier en filigrane...
Et on apprend aussi énormément de choses. A chaque page. le livre est finalement assez court, beaucoup de sujets y sont abordés.
On découvre la signification des abréviations des différents mouvements de résistants, mais aussi le monde du cinéma sous l'occupation.
On s'interroge sur le courage des uns, de tout un village, de la trahison des autres.
Le plus impressionnant est la description d'expériences collectives... où l'on comprend les risques que nous pouvons tous courir à se laisser entraîner.
On découvre ce qu'Indiana Jones doit à Zorro, on part de Jules et Jim, des Enfants du Paradis, et les Beach Boys sont cités!
On apprend l'origine du mot Panzer et de l'expression "se faire appeler Arthur".. et aussi du front national actuel (tout le monde devrait le savoir!).
Et telles d'autres choses...
A lire. Pour savoir. Pour s'instruire.
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Le retour de l'auteur, lauréat du Goncourt pour l'énigmatique et fascinant roman « L'anomalie ».

Cette fois-ci, Hervé le Tellier fait le récit de la vie d'un jeune résistant, mort à l'âge de 20 ans sous les balles allemandes à quelques jours de la fin de la guerre.
Héros anonyme dont il a découvert le nom sur les murs de sa maison dans la Drôme.

Portrait d'un héros ordinaire et une belle réflexion sur ce que fût la résistance au nazisme et notre devoir de mémoire… plus que jamais indispensable par les temps qui courent !
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Je vais avoir beaucoup a ajouter quelques mots aux excellentes critiques déjà publiées.
Hervé le Tellier, l'un des Oulipiens les plus connus, surtout après son Goncourt pour "L'Anomalie" revient en force avec cette biographie.
C;est le hasard (encore lui) qui amène notre Oulipien dans le village de Dieulefit, dans la Drôme.
Sur un mur un nom est gravé : André Chaix. Un ami de l'auteur ? Absolument pas. André Chaix était maquisard. Était car à 20 ans, il a cessé de vivre.
Alors c'est son histoire qu'Hervé le Tellier va essayer de retracer, de recoller les morceaux de sa vie.
C'est donc en s'appuyant sur cette vie trop courte, qu'il revient sur ce qu'à été cette foutue et ce qui la composait : La résistance, les jeunesses hitlérienne, la collaboration et cette vie culturelle qui continuait. Un mot sur ces lieux hyper chics 'La Tour d'argent", "Chez Maxim's"... ne désemplissaient pas. Occupants et collabos se retrouvaient à la même table. Tous ces grands noms du music-hall qui continuaient leur carrière... Trenet Piaf Jean Sablon....Jusqu'à Arletty qui, enceinte d'un officier allemand se fait avorte "Son coeur est français, son cul international".
On verra également le libération .
On verra tout ce que l'on croit connaitre sur ce conflit et pourtant en reparler de cette manière et avec ce style ne peut nuire.
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