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Depuis ma lecture de Blast, je considère Manu Larcenet comme un auteur de génie. Vraiment. Tant graphiquement que scénaristiquement, Blast atteint à mes yeux des sommets inégalés. Inégalables.
C'est donc avec curiosité, et un a priori très favorable et largement biaisé, que j'ai parcouru Presque.
Manu Larcenet y relate son expérience très traumatisante du service militaire.
C'est une oeuvre de jeunesse, auto-biographique. Manu Larcent ne semble pas apprécier son travail, qu'il qualifie lui-même de médiocre. Par rapport à Blast, en effet, du chemin restait à parcourir.
On retrouve néanmoins la ligne graphique très puissante de l'auteur, qui n'a pas son pareil pour dessiner les idées noires, les cauchemars, les peurs, la noirceur.

J'ai aimé.
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radiographie d'un moment clé de la vie de l'auteur durant son service militaire,
récit parfois noir, (comme ses dessins) parfois ironique
un auteur de plus dans ma bibliothèque
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C'est un 4 étoiles non pas pour le dessin que je trouve assez brouillon mais pour la réflexion qui se dégage de cette oeuvre qui est un véritable brûlot contre l'armée.

Ceux qui ont dû faire leur service militaire pourront comprendre ce que l'auteur voulait dénoncer. Il y a des choses totalement véridiques que j'ai moi-même vécu. On n'échappe pas à une certaine folie des hommes confinés dans un appareil militaire dictatorial ayant ses propres règles.

C'est un asservissement légal dans lequel on peut être totalement broyé. On ne peut que crier notre impuissance face à l'absolue bêtise. Je trouve qu'il y a quelque chose d'assez sain et expiatoire dans cette démarche de l'auteur. La retranscription de cette ambiance militaire est saisissante de réussite. le lecteur pourra être franchement dégouté ("j'ai des galons et toi des ennuis : c'est la règle!").

C'est la première fois que je vois que le sujet du service militaire est abordé dans la bande dessinée. Maintenant, il faut faire la part des choses. L'armée n'est certainement pas que cela. Ce sont avant tout des hommes qui doivent défendre nos idéaux de liberté face aux menaces. Ils peuvent donner leur vie pour cela... C'est également clair que le service militaire était une aberration très injuste.

Cette bd est une introspection autobiographique parfaitement réussie. Cela serait difficile de ne pas l'avouer. C'est presque un chef d'oeuvre !
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Larcenet se met en scène et règle un compte avec le service militaire. Il nous conte un épisode particulièrement sordide, où son coreligionnaire (profondément immergé dans le scénario des manoeuvres) commet des voies de fait sur un officier.

Le comique de la situation, c'est que ce Breton qui partage la garde avec Larcenet a raison... l'officier en question est bien une taupe, chargée de faire perdre l'équipe à laquelle Larcent et son coreligionnaire appartiennent.

Ironie et paradoxe de l'armée et de la guerre.

C'est bien ce que dénonce Larcenet, après une préface qui semble très consensuelle, qui ressemble à un mea culpa, à un exercice de pardon... que Larcenet donnerait à l'armée. Sauf qu'au terme du livre, on se rend bien compte que tout cela est toujours profondément ancré, et encré, en lui.

Rayon dessin, Larcenet alterne des dessins très noirs, de soldats, et des croquis simplistes où il se met en scène avec sa maman, bon fils occupé à raconter de quoi est fait le service militaire à sa mère qui n'en croit goutte...

C'est dur, sincère, cash, brutal, puissant, sans concession, rancunier, à la hauteur du dégoût que suscite l'armée, les armes et leur usage chez l'auteur.
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Initialement publié en 1998 et réédité plusieurs fois depuis, "Presque" est un album écrit et mis en images par Manu Larcenet, notamment connu pour ses séries "Blast" et "Le combat ordinaire".

Un soir de mars 1998, l'auteur décide de revenir sur une période très sombre de sa vie qui l'a particulièrement marqué : le service militaire.
En juin 1991, Manu Larcenet intègre l'armée française où il est affecté à la section disciplinaire.
Embarqué dans ce système déstabilisant et lourdement sévère, principalement axé sur les récriminations et les sanctions, le jeune soldat n'a d'autre choix que de marcher au pas, impuissant dans cet interminable enfer.
Au bout de deux mois d'instruction, les jeunes recrues sont envoyées sur une base américaine désaffectée pour une simulation de 6 jours en conditions de guerre.
C'est le dernier jour, alors qu'il patrouille avec son seul ami Marco, que Manu Larcenet va assister à un événement qu'il n'oubliera sans doute jamais.


Dans la "note explicative à l'usage des jeunes lecteurs" qui tient lieu de postface, l'auteur confesse qu'une fois cet album terminé, il ne l'a plus jamais relu.
Je n'ai pas vraiment été étonnée de cette révélation qui pour le coup m'a fourni une explication au malaise ressenti durant la lecture de cet album.
Tout du long, j'ai connu cette impression désagréable d'arracher des confidences à un ami qui n'aurait pas forcément envie de me parler.
Les dessins en noir et blanc de "Presque", toutes ces apparitions fantomatiques et cauchemardesques m'ont davantage fait penser à un premier jet fait d'esquisses, de croquis balancés sur le papier, qu'à des dessins "finis".
C'est comme si l'auteur s'adressait à moi en ces termes : "Je te le montre une fois en vitesse mais après on y revient plus ok ?"
Autant vous dire que cet album, vu ses thèmes (solitude, peur, perte de repères, violence, injustice), est dépourvu de l'humour que l'on connaît habituellement à l'auteur.
J'ai particulièrement été marquée par les passages où exténué, il tente de faire comprendre à sa mère à quel point il est mal alors qu'elle fait la sourde oreille.
"Presque", en dépit de son sujet, est un témoignage dénué de jugement ou de colère et qui s'achève sur une note des plus amères.
A la fin de l'ouvrage, l'auteur se déprécie en qualifiant son album de médiocre.
Je n'irais pas jusque là, même si je dois avouer que si il m'a émue, cet album ne m'a pas non plus bouleversée comme je m'y attendais, principalement à cause de ce malaise ressenti du début à la fin.
Une question subsiste dans mon esprit : Manu Larcenet a-t-il réalisé cet album pour se libérer de ses démons ? Y est-il "presque" parvenu ?
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Manu Larcenet avait des comptes à régler avec son service militaire. C'est vrai qu'il est tombé sur des cons parce que en général dans l'armée de l'air c'était pas trop dur. Mais j'en ai connu de ces petits chefs sadiques qui se servent de leurs galons pour terroriser les autres. Il a vécu des classes particulières... Aujourd'hui ceux qui ont connu le "service" passent pour des vieux, les jeunes ne se rendent pas compte de ce que ça bouleversait dans la vie d'un jeune de 18-20 ans. L'auteur fait passer le drame dans son coup de crayon bien noir.
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Comment parler de Presque ?

Eh bien … voila ce que je peux en dire à chaud.

Tout d'abord, j'ai été agréablement surpris par le format à l'italienne et la couverture cartonnée de la réédition.
Ensuite … je dirais que ayant déjà lu du Manu Larcenet auparavant, je n'ai pas été dérangé par le dessin, mais je peux reconnaître que certains pourraient être rebutés. Et puisqu'on en parle, le dessin ! Et bien que dire de plus que … je l'ai trouvé magnifique. Des planches en noir et blanc sans contour, dans un style très propre à la Larcenet, superbes, alternées avec ces images tenant plus du cartoon. le mélange donne un curieux sentiment de gravité et de légèreté mélangées assez déroutant. Mais pour autant, ne vous attendez pas à sourire. Ce n'est pas vraiment l'optique de l'ouvrage.

Heureusement, comme beaucoup de monde, je suis né (trop) tard pour faire le service militaire. Je ne sais donc pas comment cela se passait, comment les gens le vivaient, personne ne me l'ayant raconté (mon père ayant lui aussi coupé ce service, je n'en ai jamais eu écho), et cette bande dessinée fut mon premier contact avec cet univers.

Eh bien, ça en met une claque ! C'est brutal au niveau des émotions, on voit un personnage à vif, devenu simple pion dans les rouages de l'armée. Mais en plus, avec l'intervention de départ, ainsi que les angoisses qui le torturent durant les pages, on arrive à comprendre ... qu'on ne peut pas comprendre ! C'est quelque chose d'indescriptible, de personnel mais en même temps d'affreusement contagieux. On se sent torturé avec lui.
On se demande aussi qui est coupable finalement : lui, nous, eux, quelqu'un, personne, la société, l'individu ?
Il n'y a pas de réponse, seulement ce qu'il a vécu. L'enfer.

Clairement, ce récit est immanquable, et mérite le 5/5. Il exprime avec force et violence cette période de sa vie, laquelle fut sombre, comme ses dessins. Mais ses dessins eux, sont beaux.

Finalement, on en retire ce qu'on veut, on peut y voir ce qu'on souhaite, une façon d'extirper ça hors de lui, un procès de l'armée, une auto-biographie partielle, un essai graphique, une parodie ... que sais-je encore ?

Moi j'en aurai tiré des émotions fortes, des images violentes, et suffisamment de matière à penser pour un moment. Et ça me suffit largement.
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Quand un voyou bipolaire de la banlieue parisienne s'en va faire son service militaire en camp disciplinaire chez les consanguins de Lorraine, il ne s'attendait pas à tomber sur des plus tarés que lui. L'artiste, souffrant d'hallucinations, logorrhées, dédoublement de la personnalité et intolérance à l'alcool, considéré comme fou dans la vie civile, s'est retrouvé dans un contexte où, l'espace d'un an, ce fut lui le sage.

Les psy tentent d'expliquer les psychoses bipolaires par l'expression "bébé dans un corps d'adulte". Larcenet nous dépeint donc ses souvenirs de régiment sous un angle d'attaque inattendu: la poubelle de l'armée lorraine vue avec des yeux de bébé. Un bébé qui ne comprend pas pourquoi on l'insulte, pourquoi on le prive d'eau et de sommeil, pourquoi la violence gratuite des fous furieux du Grand Est, élevés à la haine dès le berceau, la haine primaire de l'homme qui tue les hommes pour survivre comme il tue les loups pour survivre.

Larcenet n'oublie pas de faire l'écho avec la violence des banlieues parisiennes, de nature légèrement différente car motivée par l'argent, mais partant du même fond de misère sociale.
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2e opus de la série limitée "78140 Velizy".

Que dire...Je retrouve le Manu Larcenet que j'adore. C'est sombre, c'est dur, mais que c'est beau, intense... Bref c'est génial. Je ne mets pas 5 étoiles (je les réserve à Blast) mais c'en était pas loin.
Son passage à l'armée fut tellement douloureux pour lui, il en ressort une oeuvre encore plus forte tant son histoire et sa souffrance nous touchent.
Bref superbe!
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