A la lecture de l'adaptation de
la Route par
Manu Larcenet, je me suis souvenu pourquoi je n'avais jamais lu le roman -pourtant multi-récompensé- de
Mc Carthy ni regardé son adaptation ciné par Hillcoat.
Le post-apo a tellement été surexploité depuis les premières oeuvres du genre (de celles que j'ai lu/vu je dirais que les premières étaient “Je suis une légende” et une de
Stephen King dont j'ai oublié le titre) jusqu'à la hype Walking Dead (initiée par les séries B de Romero, rendons à César n'est ce pas), que je n'y adhère plus du tout.
Néanmoins, réduire le roman à ça ne serait pas lui rendre justice, les thèmes abordés étant, surtout, la relation père/fils dans une situation extrême et la nature humaine face à la dernière adversité.
On peut sans problème affirmer que
Manu Larcenet a réussi à rendre ces deux aspects avec brio, tout comme, évidemment, l'oppressant décor de cette Amérique dévastée, polluée par des vents nocifs et envahie des ruines de l'ancien monde.
Les survivants sont rares et souvent féroces, voire cannibales. le héros et son fils tentent de rejoindre l'océan en évitant au maximum les rencontres même si, inévitablement, certaines vont se produire et laisser des traces indélébiles.
Road-movie tragique plus que récit d'action,
la Route trouve une véritable identité graphique sous la palette de
Larcenet qui, tout comme dans son autre magistrale adaptation littéraire -le Rapport de Brodeck de Besson- opte pour des bichromies hautement expressives traversées de rares touches de couleur.
On pourra tiquer sur une éventuelle répétitivité dans certaines séquences/planches mais rien qui ne vienne entacher la maîtrise de l'album.
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