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EAN : 9782381400129
224 pages
Viviane Hamy (19/08/2021)
3.9/5   79 notes
Résumé :
À 10 ans, Roger Leroy vit comme une trahison l’arrivée dans sa vie de son demi-frère, Nicolas Lempereur. C’est le début d’une haine que rien ni personne ne saura apaiser.
Bien des années plus tard, Roger, garde des Sceaux d’un gouvernement populiste, œuvre à la réhabilitation de la peine de mort. Nicolas, lui, est une véritable rock star, pacifiste et contre toute forme de discrimination. Un fait divers impliquant un pédophile récidiviste rallie bientôt l’opi... >Voir plus
Que lire après Ce qu'il nous faut de remords et d'espéranceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
3,9

sur 79 notes
Fait du hasard , me voici plongé dans un roman concernant le difficile sujet de la " peine de mort " , tout juste après avoir tourné la dernière page du difficile et éprouvant " sept jours du talion " . Pas forcément la meilleure façon de préparer des fêtes de fin d'année auxquelles on attribue souvent le qualificatif de " joyeuses " ...mais , bon , quand le vin est tiré, il faut bien le boire...
Bon , ceci dit , l'action se déroule en France , l'un des derniers pays européens à avoir " remisé la terrible machine à tuer " du sieur Guillotin , suite à la loi défendue par Robert Badinter .
Seulement , le temps passe et l'histoire balbutie . Certains et certaines verraient avec une certaine satisfaction le retour de la peine capitale pour rétablir... C'est le cas de Roger Leroy , le garde des Sceaux d'un gouvernement populiste qui aimerait bien laisser trace de son passage au gouvernement en remettant la peine capitale au goût du jour
Dans le même temps , son demi - frère, Nicolas Lempereur , méne une belle carrière musicale . Un demi- frère détesté au delà du raisonnable . L'enfance a fait des ravages
Lorsque Nicolas est accusé d'un crime , c'est un odieux piège qui se referme ... sur les deux hommes .C'est terrible ...
Un livre court , un coup de poing , une belle et brillante découverte dans laquelle les mots relatent avec force une histoire dont on tourne les pages partagé entre espoir et angoisse , le style est remarquable et l'on comprend vraiment que la langue française dispose de tous les mots pour traduire les émotions les plus complexes lorsqu'un "maestro " se trouve aux manettes .
Les personnages sont peu nombreux mais permettent de bien mettre en exergue la dualité des idées. Noir ou blanc ? Blanc ou noir ? Et si la réalité était dans la nuance ?
Une très belle intrusion dans une société qui est entrée dans une grande période d'errance , un plaidoyer qui place le lecteur au centre de ses réflexions et de ses responsabilités.
Un " petit " roman pour une " grande " réflexion. Bravo à l'auteure , même si , en ce qui me concerne , je vais , si vous vous le voulez bien , me diriger maintenant vers un sujet plus ..." léger ".
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Une haine viscérale, dont les racines remontent à l'enfance, oppose Roger Leroy, garde des Sceaux d'un gouvernement populiste, à son demi-frère, Nicolas Lempereur, rock star aux idées larges. Leur querelle prend un tour inédit, lorsque, à peine Roger vient-il de faire rétablir la peine de mort grâce à l'indignation provoquée par la récidive d'un tueur pédophile, Nicolas est accusé du meurtre d'une jeune femme.


Quarante ans après son abolition en France, la peine de mort et la question de son rétablissement continuent de peser dans les sondages et les déclarations de certains politiques. Céline Lapertot prend ici le contre-pied, dans un vibrant plaidoyer alignant scènes fortes, phrases percutantes et moments d'émotion : si, dans sa peur et sa colère, la foule trouve en la mort du criminel une vengeance et un apaisement à son angoisse, la peine capitale n'a jamais fait baisser la criminalité, juste rendu irréversibles les erreurs judiciaires.


Mais, si cette histoire fait froid dans le dos, ce n'est certainement pas seulement pour les exécutions auxquelles elle nous fait assister, rendant l'acte concret pour que chacun en mesure bien toute la réalité. C'est aussi largement pour ce qu'elle pointe des actuelles dérives sociétales qui permettent aux populistes de prétendre s'imposer. Roger, mégalomane puisant l'essentiel de ses motivations dans ses failles et rancunes personnelles, n'est entouré que du cynisme et de l'arrivisme de ses conseillers. Ayant trouvé, dans le rétablissement de la peine de mort, l'opportunité commode de sortir du lot, mais aussi un exutoire à la colère qui l'étouffe depuis l'enfance, il fait feu de tout bois sans la moindre vergogne, surfant sur l'émotivité de l'opinion et l'emballement des réseaux sociaux. Son entêtement n'a d'égal que son aveuglement, et aucune considération, fut-ce la vie de son propre frère, ne lui rend jamais le moindre discernement : un comportement et une absence de garde-fous dont, bien au-delà de l'exemple ici de la peine de mort, on imagine aisément le danger quand ils mettent en jeu la conduite d'un pays.


Ce livre choc qui n'a pas peur des mots, fussent-ils triviaux, dénonce un bien peu reluisant échiquier politique et médiatique. Balayant les autres pièces (nommées King, Királynö ou reine en hongrois, Maréchal...) grâce à une opinion publique dont les réseaux sociaux favorisent les jugements hâtifs et la manipulation par l'émotion, émergent des Leroy, qui, emportés par leur arrivisme et leurs névroses, n'hésitent pas à brandir n'importe quel argument populiste pour devenir calife à la place de Lempereur. Accablant.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Roger voue une haine féroce à Nicolas, ce demi-frère qui l'a privé de la fête qu'il méritait pour ses dix ans. Ce cadeau empoisonné ne sera jamais accepté et des années plus tard, le ressentiment ne faiblit pas. Et comme pour compléter l'argumentation qui justifie une telle inimitié, les deux hommes ont fait le choix de carrières diamétralement opposées : Roger évolue dans les hautes sphères politiques alors que le cadet est artiste, autrement dit méprisable pour l'homme public que Roger est devenu.

Roger est sur le point d'écrire une page non négligeable de l'histoire politique du pays, puisqu'il est bien décidé à rétablir la peine de mort !

La roche tarpéïenne est proche du capitole : le projet de loi à peine voté, Nicolas est impliqué dans une affaire de viol suivi de meurtre …

Il ne s'agit pas d'un débat sur la peine de mort, que tant de défenseurs ou pourfendeurs ont alimenté, dont en dernier recours et pour son abolition le ministre Robert Badinter, que l'autrice ne manque pas de citer, sans ignorer Barrès qui proclamait, comme notre garde des Sceaux fictif, la nécessité de cette peine capitale. Il en est question mais ce n'est pas l'objet du roman. Ce qui est pointé, c'est l'incohérence d'une loi dont les effets broient tout sur son passage, et dont l'application a des conséquences individuelles dramatiques, avec le risque de l'erreur judiciaire amenant à l'échafaud un innocent qu'une réhabilitation posthume ne ramènera pas.

Au coeur de ce drame, la jalousie d'un enfant, qui s'est senti spolié de l'amour d'une mère, soudain divisé en deux, et qui ne parviendra jamais à passer outre, malgré le sentiment confus que ce frère abhorré aurait pu être adoré, si la fierté et l'incapacité à se remettre en question n'avait à jamais interdit ce rapprochement.
Il faut bien comprendre tout de même que la coïncidence du rétablissement du châtiment suprême est tout à fait fortuite et que Roger n'a pas délibérément soutenu le projet de loi pour envoyer son frère à l'échafaud.

L'écriture est efficace, tonique et aborde ces sujets difficiles avec beaucoup de conviction, Difficile pour le lecteur de ne pas se laisser emporter dans cette sombre histoire familiale sur fond de débat moral intense.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Roger Leroy et Nicolas Lempereur sont demi-frères. Jamais ils ne se sont entendus. A présent Roger est garde des Sceaux d'un gouvernement populiste et Nicolas chanteur dans un groupe à succès. Roger va rétablir la peine de mort, comme il s'y est engagé. Mais ce qu'il n'avait pas anticipé, c'est que son demi-frère serait accusé de viol et de meurtre. ● Céline Lapertot s'engage sur les pas du Dernier Jour d'un condamné de Victor Hugo et de l'action de Robert Badinter pour dénoncer la peine de mort. ● Mais que cette tentative est maladroite ! L'intrigue est cousue de fil blanc, invraisemblable à souhait. ● Bien que le roman soit très court, les longueurs abondent et engendrent l'ennui du lecteur – en tout cas le mien. ● La seule chose qu'on peut sauver de cet ouvrage c'est le style, qui est original même s'il ne m'a en réalité pas plu. Mais objectivement il est intéressant et a beaucoup de qualités.
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*****

Rétablir la peine de mort… C'est la plus grande, si ce n'est la seule, conviction de Roger Leroy. Garde des Sceaux, c'est le combat de sa vie politique. Entourés de ses collaborateurs et porté par une affaire de pédophile récidiviste, Roger va mener à bien ce projet. Il ne veut pas chercher, comprendre, accepter, ce qui cache sous cette volonté de rendre justice… Pourtant, il devra faire face à ses démons… Et se pardonner…

Lu en quelques heures, le dernier roman de Céline Lapertot est une véritable pépite… Tout y est si juste, si vibrant, si parfaitement à sa place.

Avec une habileté étourdissante, elle nous entraîne au coeur d'un combat fraternel. Roger découvre le jour de ses 10 ans que son père menait une double vie. Mais la plus grande des trahisons n'est pas là. Ce qui le fait souffrir au point de l'aveugler, c'est qu'on lui impose un frère, Nicolas. On ne lui laisse pas le choix. Une chambre a été ajoutée, préparée, décorée, et Nicolas est devenu en quelques heures seulement le nouveau membre de la famille.

Entre Roger et Nicolas jamais de lien ne naîtra. Au contraire, tout les oppose. Leur père, bien malhabile, ne fera qu'accentuer cette blessure, cette déchirure. Jusqu'à cette idée de peine de mort, que Roger brandira comme un étendard. Sans en imaginer les conséquences…

Chaque personnage de ce roman est une facette de la tragédie qui se joue. Et nous, simple spectateur, ne pouvons qu'attendre, impuissant, d'atteindre le point de non-retour.

Comme à son habitude, Céline Lapertot fait briller par son écriture la part sombre de l'humain. Elle touche notre âme, elle affole nos sens, elle atteint nos coeurs. Et on ne sort pas indemne… Une page se tourne, quitter Roger et Nicolas m'attriste. Entre remords et espérance, effectivement…
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Il n’y a rien de pire que le regard des hommes. Rien de pire que le fait de se sentir jugé, acculé à la justification, devoir sortir de soi des trésors d’intelligence pour parvenir à faire entendre sa petite voix jusqu’à cette masse informe qui n’a pas envie d’écouter. Il pense au juge d’Outreau. À sa pâleur morbide face aux questions de la commission d’enquête parlementaire, ses cernes si noirs qu’on pouvait y lire la liste de ses chagrins et de ses dépits. Il ne veut pas ressembler à ça. Il ne veut avouer sa défaite que s’il prouve qu’il est capable de se relever. C’est à ce prix que s’avoue une défaite, sinon, hors de question d’abdiquer. Ce trait de caractère-là, il le conçoit aussi chez Thibault.
Ma dignité, songe-t-il.
Qu’importe le reste, qu’importe tout, pourvu que je conserve ceci : ma dignité.
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Roger savoure ce qu'il appelle sa pyramide ascensionnelle.
Après plusieurs belles années, habillé de sa robe de magistrat, la cage thoracique noircie par les strangulations des uns, les bébés congelés des autres, la maîtresse qui disparait, l'enfant qui n'est jamais rentré de son après-midi passé chez sa copine Chloé, il remise sa robe au placard, l'âme un peu sèche, pour se murer dans un costume gris clair, arpentant comme un fantôme les cages dorées du ministère de la justice place Vendôme.
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Il retrouve les mots clés... La haine de l'intellect trop victimaire, la force d'agir face aux tergiversations qui entourent l'idée de la mort elle-même, l'idée absurde selon laquelle le crime serait l'apanage des gens qui n'ont pas eu les avantages sociaux des bien nés.

Persuadé que les scélérats du type Victor Hugo ou Tolstoï sont à mettre aux oubliettes de l'Histoire, eux qui ont fait tant de mal avec leur prechi-precha mièvre et condescendant avec les coupables, lorsqu'ils appliquent que le adage ridicule : humain trop humain. Que de bêtises a-t-on fait au nom de cette Humanité dont on nous rebat les oreilles depuis Montaigne...

Voilà où va venir Roger... : le courage n'est plus une valeur au XXIe siècle
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Elle aussi le considère, vieilli, grossi, grisonnant, l’air d’un homme respectable qu’on ne soupçonnerait pas si on le voyait passer à la terrasse d’un café. Elle se demande qui il est, s’il a encore quelque chose de commun avec le jeune homme qu’elle a jadis élevé. C’est en elle un mélange de curiosité malsaine, de dégoût et de culpabilité, une réminiscence de ce qu’elle avait éprouvé autrefois, mais on ne peut pas dire qu’elle aime ce qu’elle a sous les yeux. Ce n’est pas lui qu’elle vient sauver, mais elle, à travers lui. Elle cherche les mots qui la consoleraient, elle veut entendre de sa bouche ce qui laverait la salissure et la certitude d’avoir fauté. C’est son statut de mère qu’elle vient blanchir, une sorte d’absolution pour se dévêtir de cette couche de crimes qui ne lui appartient pas. Voilà ce qu’elle a passé tant d’années à se répéter : ses crimes ne sont pas les miens. Je n’y suis pour rien, je ne suis pas coupable, pas responsable, en aucun cas je n’endosse la responsabilité. Elle le pense pourtant chaque jour : la petite fille à la chaussette manquante ne fait que lui rappeler cette mauvaise pensée, lancinante. Alors elle lui demande, parce que c’est la seule chose qu’elle est venue chercher : — Dis-moi, qu’est-ce que j’ai mal fait ?
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La route n'est pas longue jusqu'à son appartement... mais elle sera jalonnée d'interpellations qui lui feront regretter jusqu'à son nom.

La route sera longue tout court. Il ne sait pas encore où se situe l'impasse, au bout de cette route. Non invius, sed invia... se répète en lui-même... ce n'est pas le bon chemin, pas encore... mais en bonne voie.
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Videos de Céline Lapertot (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Céline Lapertot
26 févr. 2023 Rencontre en ligne Un endroit où aller du 13/02/2023 avec Céline Lapertot pour son roman "Les chemins d’exil et de lumière" paru aux éditions Viviane Hamy.
Elle est interviewée par Nathalie Couderc.
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