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Essai tout à fait passionnant qui explique comment la société excuse des violentes faites aux femmes quand elles se passent dans un contexte particulier. Comme par exemple, les violences conjugales, qu'on a tendance, surtout les médias, à banaliser puisque cela se passe dans une sphère privé. Mais comme il est dit dans le livre, ces violences familiales sont une des premières raisons d'interventions de la police, tout acte confondus. Je pensais être assez informée sur le sujet, mais cet essai m'a énormément fait réfléchir. Je ne penserai plus "drame familial" quand un mari tue sa femme, mais uniquement "meurtre". J'ai réfléchi aussi d'avantage à la séparation de l'homme et de l'artiste. C'est tout à fait passionnant.
Merci à JC Lattès et Netgalley pour cette lecture.
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En bons pères de famille est une lecture à la fois incroyable et révoltante. Quand on aborde un nouveau texte féministe -pour simplifier la chose, on se dit qu'on a déjà tout vu ou tout lu. Mais non, ça ne s'arrête jamais. Il y a toujours quelque chose à dire, ou à détailler. Quelque chose à revoir, quelque chose qui doit toucher.

La construction de cet essai, qui mélange expériences personnelles et faits publics, facilite la compréhension de tous les points abordés. Chaque sujet décortiqué dispose de son chapitre, aussi il est aisé de partager le ou les point(s) pertinent(s) à nos proches pas forcément fans de lecture.

Pour ma part, je l'ai lu d'une traite. Chaque chapitre se terminant par une interrogation, elle-même le sujet du chapitre suivant, j'ai systématiquement voulu en savoir plus.

De plus, je suis aussi "contente" de pouvoir rayer certains "artistes" de mon paysage culturel. Comme je souhaite que cette critique reste correcte, je n'utiliserai pas de grossièretés. Cependant, certaines personnalités abordées dans le livre mériteraient de sacrés noms d'oiseaux -hommes pour la très grande majorité, bien que certaines femmes du paysage politique français devraient également rougir. Les prises de positions de ces personnes sont rétrogrades et scandaleuses.

Enfin, il me parait nécessaire de noter que livre recoupe différents combats. C'est triste à constater, mais j'espère que cette lecture éveillera les consciences, en rappelant que de sexisme à racisme, il n'y a qu'un pas -et surtout, des bons pères de famille derrière.
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En lisant le nouvel essai de Rose Lamy j'ai été encore une fois marquée par sa capacité incroyable de rendre accessible et de façon pas trop exhaustive mais bien illustrée différents concepts et débats qui traversent le féminisme. Si je n'ai rien appris de vraiment neuf c'est plaisant de pouvoir lire ce genre de livre qui balaient plusieurs sujets et sont illustrés de quelques exemples précis.
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Pour ma part,


Préparez vous pour la bagarre _En bon père de famille, en voilà un titre qui a de la dégaine se dirait- on de prime abord. Pour moi qui ne connaissais pas l'oeuvre de Rose Lamy, après coup, je peux dire que cet essai m'a marquée de façon déterminante : j'en ai surligné pratiquement la moitié, c'est vous dire.

L'auteure y raconte son expérience personnelle avec son père, un homme violent qui se cachait derrière le masque du "bon père de famille". Elle analyse comment cette figure juridique et sociale protège les hommes qui commettent des violences envers les femmes et les enfants, et comment elle empêche la reconnaissance et la réparation des victimes :
"Il n'y a rien d'accidentel ou d'affectueux dans un continuum d'actes qui menacent des corps résistant à la domination des bons pères de famille. On ne souhaite pas forcément détruire les femmes et les enfants, on veut les assigner à un rôle subalterne, les dominer, grâce à l'exercice de la violence. La nuance est importante."

Elle décrypte aussi les stéréotypes qui entourent les hommes violents, qui sont souvent présentés comme des monstres ou des exceptions, alors qu'ils sont en réalité des hommes normaux, issus de toutes les classes sociales et de toutes les origines : que l'on soit une célébrité richissime ou de modeste condition, quelque soit l'endroit sur Terre, il se trouve que le système profite toujours aux "bons pères de famille".

Rose Lamy nous invite à remettre en question le système de domination patriarcal qui produit et maintient ces violences, et à chercher des moyens de le transformer.

"Ce livre n'est pas une étude exhaustive ou statistique sur les auteurs de violences intrafamiliales, mais une réflexion sur les secrets et les silences, et la force de ces vies qui cherchent à dire et à écrire."

C'est un livre courageux, lucide et nécessaire, qui mêle intime et politique avec brio que je recommande sans réserve à toute personne s'intéressant au féminisme et à la sociologie du genre.

+ À lire absolument : Engagé, nuancé et percutant, cet essai contribue au débat féministe contemporain.

#Enbonspèresdefamille#NetGalleyFrance



Lien : https://www.aikadeliredelire..
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Deuxième ouvrage de l'autrice et comme pour le premier, je vais attendre la sortie poche pour acheter en papier.
J'ai tout simplement adoré.
C'est clair, c'est simple, mais surtout, c'est efficace.
Ce livre, contrairement au premier, est un peu plus personnel.
Encore une fois, il y a un beau travail de recherche pour nous fournir cet essai.
Ce que j'aime aussi c'est l'accessibilité du texte.
Certains chiffres sont encore une fois effrayants, le nombre d'interventions de la police pour des faits de violence conjugale par exemple.
Mais sinon, qui sont ces bons pères de famille ?
Une autrice que je suivrai sans aucuns doutes.
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Dans cet essai, l'autrice démontre que les violences sexistes et sexuelles sont le plus souvent présentées comme étant le fait de l'Autre, l'altérité pouvant prendre plusieurs formes : l'étranger, le monstre, le marginal etc. Pourtant, la vérité est qu'elles sont majoritairement dues à des hommes parfaitement intégrés et éduqués, ce qu'elle appelle "les bons pères de famille", pour reprendre cet ancien concept juridique. Ce prisme déforme la vérité pour qu'elle demeure acceptable, et permet ainsi de sauvegarder l'emprise d'une communauté privilégiée qui agit en toute impunité. le propos est percutant, solidement construit, et facilement accessible. Les exemples de traitement médiatique qu'elle cite sont hallucinants, on aurait presque envie de rire devant tant de bêtise s'il n'était question de mort. L'autrice démontre que tout est fait pour atténuer la réalité : l'auteur des faits est un "gentil garçon", son accès de violence est dû à l'alcool, et au comportement de la victime. Jusqu'à l'absurde parfois. La démonstration est brillante, mais fait froid dans le dos.
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Rose Lamy part d'un constat lourdement personnel : la violence de son père, pour parler des violences conjugales et leurs résonances dans la société.

Le patriarcat est pernicieux et tenace car circule encore et toujours l'image du violeur des parkings la nuit ou celle du monstre étranger. Mais non, les hommes violents sont connus des victimes dans la plupart des cas, alors pourquoi violence et famille est un sujet si tabou…

Un essai brillant, à la fois intime et politique, qui questionne cette notion qui voudrait que la violence soit socialement acceptable si elle est masculine et déviante si perpétrée par une femme. Rose Lamy dénonce cette vieille expression de »bons pères de famille » aussi désuète que mensongère et ne reflétant pas la réalité de notre société. La violence est partout et se cache aussi dans nos foyers… Il faut la voir, en prendre conscience, ne plus mettre un voile et faire comme si.

Un cri du coeur, une lettre ouverte qu'il est important de transmettre…
Lien : https://topobiblioteca.fr/
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Quand j'ai commencé ma lecture, j'ai tout de suite aimé la plume de Rose Lamy et je me suis dit que j'allais très vite terminer cet essai. Finalement, j'ai mis plus de temps parce que j'avais négligé un aspect : la dureté des faits et l'impuissance parfois ressentie en lisant le résultat des recherches de l'autrice.

C'est une lecture qui, malheureusement, colle parfaitement à l'actualité : Rose Lamy nous décrit dans ce livre comment la société patriarcale protège encore aujourd'hui les “bons pères de famille”. Mais si, vous savez, ces hommes, riches et puissants, qui restent à jamais impunis de leurs violences envers les femmes ou les enfants parce qu'on doit “séparer l'homme de l'artiste”…Ce sont aussi ces maris faussement éplorés qui ont en fait fait preuve de violences inouïes envers leurs conjointes, le boulanger du village qui frappe son épouse et à qui l'on trouve l'excuse du sale caractère, et tant d'autres encore…Alors que l'imaginaire collectif continue à se tourner vers l'autre, “l'étranger”, lorsque l'on parle des violences sexistes et sexuelles, 91% des femmes connaissent leurs agresseurs. le discours des “bons pères de famille” contribue donc à les renfermer dans un cercle privé potentiellement dangereux.

Il y aurait encore tant à dire sur cette lecture, tant les analyses de l'autrice sont riches ! Merci infiniment à elle pour cette lecture difficile certes, mais essentielle pour continuer à se battre chaque jour contre le patriarcat et bien saisir l'ampleur des enjeux.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Un essai comme une véritable bombe pour pulvériser les tabous autour des violences conjugales et la normalisation de la misogynie meurtrière.

C'est brillamment construit et ça démonte la domination masculine avec concision.

Ça donne envie de brûler le patriarcat donc c'est : génial.
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« Je crois que c'est à ce moment-là que tout s'est connecté. Quand on m'a contrainte, par écrit à faire allégeance à un système qui place la moralité des bons pères de famille au centre, en niant mon vécu et celui de millions de femmes et d'enfants. » Dans cet essai percutant, Rose Lamy analyse les causes sociétales du silence assourdissant des violences intrafamiliales : pourquoi, alors que ces violences subies dans la sphère privée sont en train de devenir le premier motif d'intervention des policiers et des gendarmes, l'omerta continue de régner en France, protégeant ainsi les « bons pères de famille » au détriment des femmes et des enfants ?

Pourquoi lire En bons pères de famille ?
Les nombreuses références universitaires et les citations qui émaillent l'essai viennent parfois en perturber la lecture. Pourtant, sa construction argumentative dynamique éclairée par de nombreux exemples puisés dans les médias, nous invite à réfléchir de manière stimulante sur les rouages de ce fléau systémique, lequel s'appuie sur trois leviers principaux :

La DIVERSION : Rose Lamy montre comment la construction sociétale de mythes - le « monstre », « l'autre » - participe d'une stratégie, consciente ou non, de diversion qui empêche de combattre et condamner les vrais coupables. Son analyse lexicale minutieuse de la presse révèle la prégnance du halo mythologique qui entoure les violences intrafamiliales et contribue à entretenir une fiction de la violence : on comprend alors comment la stigmatisation de ces hommes hors-normes, aux antipodes des « bons pères de famille », à l'instar de Fourniret, Heaume, Georges, mais aussi de certains profils d'étrangers prétendument sexistes, leur assure l'apanage de la violence, tout en garantissant aux autres une certaine impunité.

La DÉCRÉDIBILISATION : L'autrice met en lumière la tendance à la décrédibilisation des discours féministes qui tentent de remettre en cause ce système dysfonctionnel, mais aussi de la parole des victimes : si l'on y réfléchit, ne seraient-elles pas en partie coupables de la violence infligée par leur conjoint ? Ne l'auraient-elles pas bien cherché ? le ton volontiers sarcastique permet de dénoncer avec efficacité la complaisance médiatique à l'égard des « bons pères de famille » qui continuent de punir celles qui auraient transgressé leurs règles.

La COHÉSION MASCULINE : Par le prisme de la question éculée mais toujours épineuse de la séparation de l'homme et de l'artiste, Rose Lamy analyse comment la peur que des grands peintres, écrivains et réalisateurs soient censurés permet d'occulter efficacement le débat sur les violences qu'ils ont pu infliger dans la sphère privée. Loin de la caricature de la féministe enragée qui chercherait à brûler toutes les opus incriminés, l'autrice s'inscrit dans le prolongement de la réflexion menée par Julie Beauzac dans son brillant et terrifiant podcast consacré à Picasso (#Vénus s'épilait-elle la chatte ? #Picasso, séparer l'homme de l'artiste). A une ère où l'idée que la culture occidentale est imprégnée de patriarcat devient un truisme, c'est bien contre le silence et le déni qui continuent de prévaloir dans le monde de l'art que s'indigne la militante ; elle démonte habilement la rhétorique fallacieuse de personnalités des mondes culturel et politique qui persistent à soutenir les hommes accusés de violences intrafamiliales pour faire prévaloir leur art. Si la violence d'un artiste est intimement liée à son art, cet aspect doit être mis en lumière !
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