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EAN : 9782253245131
224 pages
Le Livre de Poche (02/05/2024)
  Existe en édition audio
3.16/5   306 notes
Résumé :
Anna, la narratrice de ce roman aux allures de Mrs Dalloway contemporain, est éditrice sous les ordres d’une dictatrice, se débrouille comme elle peut avec la vie, c’est-à-dire plutôt mal. Elle résiste. Elle endigue. Elle encaisse. Elle se souvient, surtout.
Coincée entre une mère féministe mais atteinte d’une forme de joyeuse démence, trois filles à l'adolescence woke, un mari au sourire fuyant et à la tenue fluo, un cordon sanitaire d’amies qui sonnent l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (69) Voir plus Ajouter une critique
3,16

sur 306 notes
En tournant la dernière page de ce roman, la question est de savoir de quoi il parle. D'un adultère, de la condition des femmes de cinquante ans, de l'éducation d'une jeunesse qui sait parfaitement creuser le fossé avec ses parents, des relations mère-fille, du milieu de l'édition, des aberrations des réseaux sociaux ? … aucun de ces sujets ne semble se détacher, apparaissant tour à tour dans la complexité d'une vie de femme partagée entre ses différentes taches professionnelles et privées.

Loin d'être pesant, le ton est léger, teinté d'humour, tant Olivia de Lamberterie maîtrise l'art de la réplique qui assassine !

On s'étripe, on s'explique autour d'un café ou d'une boisson plus forte dans les moments tendus, on s'envoie des messages, laissant apparaître une assurance souvent feinte, pour ne pas perdre la face.

Finalement si c'est la découverte accidentelle de messages compromettant qui met le feu aux poudres, le problème est traité en dernier, mais il est cependant ce qui aura déclenché l'avalanche de questions existentielles qui seront abordées.

Très agréable à lire, une réflexion légère sur la condition féminine actuelle, ou plus exactement une réflexion profonde sur un ton léger, voilà finalement le sujet central .

280 pages Stock 17 Août 2022
#Commentfontlesgens #NetGalleyFrance

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Voilà un livre que je n'aurais pas choisi naturellement, si je n'avais pas entendu une interview de l'autrice et qu'elle m'avait touchée par son récit.

J'ai passé effectivement un bon moment en compagnie d'Anna, la narratrice, au cours d'une journée de sa vie parisienne.

Anna est la fille d'une mère féministe, Nine qui lui a inculqué des principes forts – comme celui de ne pas se laisser avoir par les tâches dites féminines, de ne pas dépendre des hommes pour vivre - et tous ces messages importants qui ont émergés dans les années 60 par ces femmes qui luttaient pour sortir de leur condition de femmes au foyer. Mais Nine est en maison de retraite et perd un peu la boule : difficile à admettre pour Anna qui va la voir aussi souvent que son travail le lui permet.

Mais Anna a aussi trois filles, dont l'une d'entre elle, l'aînée, a « quelque chose d'important à lui dire » et va venir dîner le soir. Une autre d'entre elle est une féministe des années 2020 dans le prolongement radical du mouvement MeToo.

Anna a aussi un mari, mais elle découvre que celui-ci semble avoir une liaison extra-conjugale et Anna en souffre, comme on peut l'imaginer.

Et puis Anna a enfin (et surtout ?) une bande d'amies, une sorte de « bouée de sauvetage » qu'elle peut déclencher à tout moment, pour quelques SMS de soutien échangés rapidement, ou pour se retrouver autour d'un verre dès que l'appel au secours est lancé.

Il y a bien sûr un côté « Mrs Dalloway » dans ce récit transposé de Londres à Paris, de 1925 à 2021. le ton est mélancolique : on sent poindre, derrière la vie de cette parisienne intégrée – elle est éditrice comme on le sait, avec quelques moments savoureux sur le monde de l'édition, l'arrivée d'une nouvelle Manager qui ne veut plus éditer que des livres « feel good » ou bien le suivi d'écrivains dépressifs – une pointe d'accablement chez elle.

Qu'est-ce qu'être une femme quinquagénaire aujourd'hui, disparaissant des écrans radars de la publicité, se voyant reprocher à la fois par une mère hyper active et une fille engagée le manque d'action féministe de sa génération, et vivant une forme d'e trahison par celui à qui elle est liée et mais qui peut aujourd'hui très facilement rencontrer d'autres femmes par un seul clic d'une application sur son Smartphone ?

Olivia de Lamberterie nous livre une fiction douce amère, mais qu'on sent imprégné de son quotidien, avec ce qu'il faut de sensibilité pour nous émouvoir. On peut s'identifier à cette situation de femme, qui voit sa mère perdre peu à peu un esprit qui était très vif jusque là, et qui se sent pousser vers la sortie par de jeunes femmes qui estiment que la génération précédente a été trop indulgente et trop docile au travail. Elle évoque aussi au détour la nouvelle tyrannie qui s'impose aux jeunes mamans sur la façon dont elles sont supposées élever leurs enfants, avec une série d'oukases propagés à travers l'école et les réseaux sociaux.

Sous l'apparente frivolité d'une vie parisienne d'une femme très bien intégrée socialement et sans soucis majeurs, surgit une forme de fragilité face aux évènements (la trahison du mari notamment), voire d'abattement ou bien d'angoisse profonde qui sourd malgré elle, et que les retrouvailles entre amies tentent d'apaiser.

Si le style n'est pas toujours au rendez-vous – Olivia de Lamberterie est éditrice et non pas écrivain, elle n'en fait pas mystère – son récit témoignage touche juste.

Une belle découverte donc pour moi, qui ais pris des chemins de traverse loin de mes auteurs fétiches traditionnels – avec un joli moment de lecture à la clef.
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Anna nous emmène dans sa folle journée. Sa fille aînée s'est invitée pour lui faire une annonce ce soir et elle doit trouver de quoi faire un repas correct. Mais il y a sa journée d'éditrice sous les ordres d'une nouvelle directrice à la mode des statistiques (on oublie la qualité), les appels de la maison de retraite où réside sa mère Nine, qui perd la tête avec panache et entêtement, les appels des établissements scolaires de ses deux dernières filles, adolescentes qu'elle ne comprend pas toujours.

Anna court, court toute la journée, avec des pensées intrusives sur son enfance, la naissance d'Allegra son aînée, sa mère Nine, la société qui va mal, son féminisme inerte, différent de celui de sa mère, historique, et de ses filles, plus radical, l'agressivité des gens, la politique et ses représentants, les médias, la vie, l'amour, d'ailleurs ce dernier va mal puisqu'elle a retrouvé des sous-vêtements féminins dans le lit conjugal.

Anna a la mélancolie qui lui colle à la peau, surtout depuis le décès de son meilleur ami, une charge mentale dingue malgré une vie parisienne confortable, beaucoup de dérision et d'humour et surtout elle encaisse et persévère, une qualité de cette génération de femmes sandwichs coincée entre leurs parents vieillissants et leurs enfants. Peter, son mari est son pilier, son élément stable dans sa vie, la trahison fait d'autant plus souffrir. Heureusement Anna peut compter sur ses amies, toujours présentes pour rassurer par un texto, en attendant la réunion de crise du soir autour d'un apéro dans une brasserie parisienne. La cinquantaine brillante mais douloureuse où les souvenirs reviennent en vagues furieuses face à ce sentiment d'étrangeté envers l'usage de ce monde moderne.

J'ai adoré ce roman sur la condition féminine de ma génération, l'entre-deux du féminisme, la résistance passive, polie, mais tenace d'Anna. Des références littéraires, une traversée de Paris agréable, une plume enlevée, quelques termes désuets mais combien rassurants, des ressentis sur la réalité de ce monde absurde, et cet humour qui ferait supporter n'importe quelle folle journée ! Un roman savoureux.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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La lecture du premier tiers a été une épreuve et l'idée d'abandonner m'a effleurée. Et puis, j'ai repris plaisir à ma lecture quand j'ai retrouvé le joli style de l'auteur.

Le sujet, cependant, la journée pourrie d'une femme active soutenue par ses vieilles copines, a été vu et revu.

Anna est entourée par une galerie d'autres personnages, tous portraiturés à grands traits. le lecteur les aperçoit, n'a pas le temps de s'attacher à eux, que déjà une autre anecdote suit.

L'auteur aborde tous les thèmes du moment, de façon plus ou moins superficielle. J'ai aimé, en revanche, qu'elle s'interroge sur nos évolutions. Quel fossé entre les ados d'aujourd'hui et ceux de ma génération !

Après avoir terminé ce livre, il subsiste une question : Olivia de Lamberterie avait-elle vraiment quelque chose à dire ? Difficile de ne pas faire la comparaison avec son précédent livre, Avec toutes mes sympathies, ouvrage qui m'avait touchée alors que celui-ci ne restera sans doute pas dans ma mémoire.

Merci aux éditions Stock et à NetGalley pour cette lecture.

Lien : https://dequoilire.com/quand..
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Passons une journée dans la vie d'une quinquagénaire post-covid un peu bourgeoise, fille d'une mère en EPHAD, mère de trois filles, dont deux encore scolarisées, assistante d'édition, mariée à un certain Peter qui a déclenché la troisième guerre mondiale de leur couple la veille...
Le déroulé de la journée d'Anna est ponctué des "Gling" de notifications qui coupent sans arrêt ses pensées, encouragent la dispersion et les digressions : SMS, messages, groupes de messagerie, appels, réseaux sociaux, sites d'info plus ou moins informatifs (people, politique, faits divers...) Toutes ces interruptions qui rythment ou font dissoner la vie de certain.e.s accrocs au téléphone portable. Car évidemment, c'est aussi par ce foutu mobile que le malheur arrive, ou plutôt, se révèle à Anna.

J'étais curieuse de lire un roman d'une des rares chroniqueuses littéraire que j'écoute souvent et dont il m'est arrivé de suivre les conseils de lecture. J'ai été agréablement surprise par la qualité de ce court roman très prenant. Je me suis rapidement attachée aux personnages émouvants de simplicité et de sincérité. J'ai été particulièrement séduite par cette héroïne des temps actuels, aux prises avec les aléas de la vie de famille ; jeune quinquagénaire débordée par ses réflexions, ses doutes, ses sentiments... J'ai été intriguée par Axel, l'ami auteur suicidé qui continue de hanter Anna malgré cette vie qui avance inexorablement.

L'ouvrage est complètement ancré dans notre actualité. L'autrice aborde des thèmes aussi divers que : les médias, la vie "après confinement-codiv19", les difficultés du quotidien des gens, le féminisme et l'après #metoo, la vieillesse mal vécue (surtout par et pour les femmes), les violences ordinaires, Paris, le temps qui passe sur les corps, les visages et les coeurs. Autre sujet phare du roman : la parentalité (Anna a trois filles d'âges différents, dont une vraiment plus âgée, qui a une annonce pas tellement surprenante à faire le soir même) et le soin à apporter à nos aïeux (sa mère en EPHAD aurait quelques problèmes de comportement dans cet environnement inadapté à son cas). Enfin, Olivia de Lamberterie a choisi de faire évoluer son personnage dans un univers qu'elle connaît bien : celui de l'édition. Cela donne lieu à quelques références littéraires intéressantes, drôles, intelligentes ou surprenantes.

Les thèmes abordés, la narration et les réflexions sur notre société m'ont rappelé certains romans de Delphine de Vigan, en moins cru, plus délicat, plus littéraire, un brin bourgeois. le style est travaillé, agréable, fluide même dans les phrases les plus longues. le rythme est haletant et déroutant car sans chapitre, comme s'il fallait tout sortir d'une traite, sans pause, de peur de manquer de courage face à l'adversité de la société de 2020... Comme si la narratrice ne pouvait plus taire ce qu'elle a sur le coeur, comme une urgence à déborder et digresser de tous côtés, avec beaucoup de recul, de bienveillance et d'intelligence.
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critiques presse (3)
LeSoir
21 novembre 2022
Dans son second roman, l'autrice déroule les pensées d'Anna, au cours d'une journée ordinaire, et pose un regard vif sur le statut des femmes et le temps qui passe.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeJournaldeQuebec
24 octobre 2022
un roman savoureux sur la génération « sandwich », la charge mentale et toutes ses dérives. Cynique, sympathique, drôle, éclairant, émouvant, il est tout à la fois, et surtout criant de vérité.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LePoint
06 septembre 2022
Anne, l’héroïne du nouveau roman d’Olivia de Lamberterie, déploie une grâce épatante. Est-ce ainsi que les femmes vivent ?
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (68) Voir plus Ajouter une citation
Le grand public n’achète plus que des romans doudous promettant « good feelings » et « résilience », sinon il allume Netflix pour se vautrer dans des séries aux univers impitoyables et aux ignobles héros, allez comprendre. Les écrivains doivent livrer leurs chagrins « sans pathos », l’époque a horreur du pathos, tolère la douleur seulement si c’est « la lumière » qui gagne – quelle plaisanterie ! – la lecture doit être un passe-temps, une distraction.
« Vous n’avez qu’à cocher la case loisirs » a tranché Mme Gélin lorsqu’Anna ne voyait aucune profession ressemblant à la sienne dans la liste pré remplie du formulaire d’admission de sa mère aux Acacias. Pour que la littérature survive, il faudra songer à la transformation en parc d’attractions avec Amélie Nothomb et son grand chapeau en Madame Loyal, et Michel Houellebecq en Monsieur Irma dira la bonne aventure.
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Gling. Message de Séraphine, la seule amie à qui elle a confié son tourment ce matin. Séraphine est la sœur qu’Anna s’est choisie lorsqu’elle était petite fille. « Ca sent la famille chez elle », avait affirmé Anna à sa mère qui l’avait aussitôt raillée, « Dis plutôt que ça sent la soupe ! » Depuis toujours, Séraphine trouvait les mots pour consoler Anna ; à l’inverse de Nine, elle croyait qu’un rien était grave, mais elle avait aussi le pouvoir de remettre ce rien à sa juste place. Elle était sage et délicate, drôle et profonde. Elle ne s’arrêtait jamais aux évènements mais cherchait toujours le coup d’avance. Elle était la seule qui savait. Le secret d’Anna et sa fragilité.

Tu vas mieux ? Le coup est rude, tu vas l’encaisser et après je ne vois que des jours meilleurs. N’oublie pas que ce n’est pas ta faute. Tu vivais en surrégime, cette histoire va te permettre de remettre ta vie à plat, tu vas voir. Je vais au Monoprix, je t’appelle quand je sors, on prend un verre ce soir ?
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Regarder son prochain comme soi-même, ce n'est pas si bête comme conseil, les gens ont de la merde dans les yeux, cultiver le goût des autres, qui ne vous ressemblent pas, d'un avis, d'un milieu, d'une génération différente. L'entre-soi dessèche.
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En l'absence des siens, Anna chancelle, en leur présence, elle s'emporte. (...) La fatigue lui a volé ses enfants. Ses regrets mis à vif par un tee-shirt froissé qu'elle respire telle une droguée, elle pleure sur tout ce qu'elle a manqué ou vécu en somnambule, l'esprit ailleurs, le cerveau absorbé par des bêtises, rompue de travail par des journées trop remplies, même pas le temps de réaliser qu'elle était heureuse.
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… elle a lu à haute voix et dans son intégralité Vipère au poing à la petite en larmes “je ne comprends pas pourquoi elle est si méchante, la maman”, et elle se demandait pourquoi un imbécile de fonctionnaire avait décidé de mettre ce vieux rogaton d’Hervé Bazin au programme, si ce n’est pour dégoûter à jamais les enfants de la lecture.
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Videos de Olivia de Lamberterie (42) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivia de Lamberterie
Quel bonheur d'écouter Olivia de Lamberterie évoquer "la construction absolument géniale" du roman "très cinématographique" de Céline Spierer.
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