Halgato, je ne l'ai pas choisi par hasard.
Quand j'étais petite, je me souviens que des tziganes passaient souvent dans mon village natal. Ils venaient en groupe, mais la plupart du temps on ne voyait que des femmes. On les regardait avec méfiance et curiosité. Il y avait parfois des femmes qui portaient sur le dos leur enfant de quelques mois et qui vendaient des petites choses utiles. Elles proposaient également à des jeunes filles de leur prévoir l'avenir en échange d'une pièce de monnaie. Souvent elles se plaignaient d'avoir faim et n'hésitaient pas à demander un morceau de pain pour leurs enfants, du fromage, des olives, des oeufs… Nos parents nous disaient de ne pas les approcher car elles pouvaient nous jeter un sort.
Je me rends compte maintenant qu'on avait beaucoup de préjugés et que je ne connaissais pas grand-chose sur cette communauté si singulière. Dès que j'ai appris que
Halgato parlait de la vie des Tziganes, je n'ai pas hésité et j'ai tenté l'aventure.
Ce roman a été écrit en 1991 et adapté au cinéma quelques années plus tard.
Feri Lainscek a grandi parmi les Roms et on sent dans ce récit que beaucoup de choses sont vraies, notamment les conditions difficiles de vie des personnages.
L'histoire se déroule dans le nord de la Slovénie, dans le campement de Lacki Roma.
Halgato, un gamin solitaire vit là- bas avec sa mère et son père qui brille par son absence. Son père a juste le temps de lui inculquer l'amour de la musique, avant de disparaître à jamais.
L'arrivée de sa nouvelle famille va changer beaucoup le jeune
Halgato et sa vision de la vie. L'amitié entre lui et son demi- frère est vraiment admirable, puisque
Halgato décide de gagner de l'argent en jouant du violon, pour financer les études de Pisti et lui donner ainsi la possibilité d'une vie meilleure .
Pour le jeune musicien, l'amitié est pour le meilleur et pour le pire et ce qui est sûr, c'est qu'il ne fait pas les choses à moitié...
Je sors émue et bouleversée de cette lecture car je me suis attachée aux personnages. J'ai beaucoup aimé la belle écriture poétique et le ton mordant qui va vraiment avec le récit dramatique. Il faut savoir que le livre se lit vite, mais par mon expérience de cette lecture et l'intensité des émotions, je dirais : "Qui va piano, va sano "..