L'ex plus beau métier du monde

Je suis partagée après la lecture de ce livre.
Tout ce qui y est décrit, je le connais et l'admet. C'est mon métier, et mon quotidien, et c'est souvent bien triste.
William Lafleur dresse ici un constat très réel, très juste de ce qu'est le métier de professeur aujourd'hui, mais surtout de l'état dans lequel se trouve l'Education Nationale, en tant que système. C'est un constat qui peut sembler exagéré, et qui est assez désespérant, surtout pour ceux qui ne font pas partie de l'EN de près ou de loin. Ce sont pourtant des situations vécues chaque année par des collègues.
Si je suis partagée, c'est parce que la manière dont ce livre est écrit ne m'a pas toujours parue la meilleure. Je n'ai rien lu de plus que ce que je vois tous les jours sur les groupes d'enseignants sur les réseaux sociaux, et pour un livre édité, il m'a semblé manquer d'un travail d'édition plus approfondi.
Je suis fatiguée des situations rocambolesques dans lesquelles nous met le système et notre métier aujourd'hui, mais je le suis aussi par des prises de position d'enseignants qui se plaignent comme si leur avis était effectivement partagé par la totalité de la profession et de la société.

Ce livre manque d'analyse selon moi, et les raccourcis qui accusent le gouvernement (que je ne dédouane en rien des responsabilités qu'il a dans le désastre que l'on connaît et vit) me semblent un peu trop faciles.

C'est un livre qu'il reste intéressant d'ouvrir pour autant, si on n'a pas peur des petites bouffés d'angoisse que certains témoignages nous causent en tant que profs, parce que trop proche d'expériences vécues.

C'est un livre inquiétant. Ayant démissionné après onze ans à enseigner au collège, l'auteur dresse un constat accablant de l'enseignement en France à partir de sa propre expérience, des statistiques officielles et des témoignages de ses collègues :
— des conditions de travail en constante dégradation
— des médias qui propagent des mensonges sur le salaire des enseignants
— des critiques acides et des agressions physiques de la part des parents
— une administration millefeuille kafkaïenne en mode PasDeVague qui refuse d'entendre les problèmes remontés
— un ministère complètement déconnecté de la réalité du terrain
— un dénigrement constant de leur métier

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Le constat affolant de William Lafleur, ex-professeur d'anglais dans le Secondaire, dégoûté de l'Éducation nationale, qui se fait le porte-parole des profs pour dénoncer leurs conditions de travail dégradantes et le mépris du gouvernement à l'encontre de nos enseignants. Bravo pour votre courage, et merci.

Il est difficile de donner un avis complétement objectif sur un ouvrage quand on a vécu les propos de l'intérieur.

J'ai été surveillante pendant 5 ans. 5 ans entre collèges et lycées à gérer les ados, leurs problèmes, leurs devoirs, leurs joies, leur colère... Ils ont été mignons, insupportables, insultants, touchants, révoltants...

J'ai été la surveillante a qui on fait un cadeau en fin d'année, celle qui entend "oh non pas elle" quand elle arrive pour surveiller la permanence, celle qu'on menace dans les couloirs, celle qui est remerciée par un parent.

Je suis passé par tellement de phases que je ne pouvais pas passer à côté de la lecture de cet ouvrage. C'est un état des lieux affolants, qui paraît presque exagéré parfois. Et pourtant...

C'est un essai à mettre dans les mains de ceux qui parlent sans savoir, dans les mains de ceux qui veulent entrer dans la profession, dans les mains de ceux qui veulent la quitter ou dans les mains de ceux qui, tout simplement, veulent en savoir un peu plus.

Les nombreux témoignages sont tous édifiants et intéressant. Mais malgré la noirceur du trait, il reste quand même des gens qui se battent et qui veulent le meilleur.